Duc des Lombards : Simon Chivallon invite Alexis Valet
Ce soir le chroniqueur banlieusard surmonte sa phobie des saturations olympiques du centre ville. Certes on observe un peu partout une forte ostentation policière et gendarmesque, mais ça reste supportable. D’abord un savoureux dîner au Vieux Comptoir, repaire des jazzeux et jazzeuses depuis les temps défunts du Petit Opportun : un repas agrémenté de roussane des Côtes du Rhône septentrionales, puis du Languedoc, avant un muscat moelleux du Roussillon dont on se souviendra longtemps. Puis c’est un petit tour rue des Lombards : ce soir c’est entrée libre partout ( privilège olympique ?), et mes pas me conduisent vers le Duc des Lombards.
SIMON CHIVALLON invite ALEXIS VALET
Simon Chivallon (piano, piano électrique), Alexis Valet (vibraphone), Arthur Hennebique (contrebasse), Tom Peyron (batterie)
Paris, Duc des Lombards, 1er août 2024, 21h30
J’avais écouté le pianiste, sur scène en sideman, et sur disque en leader, et il invite aujourd’hui un vibraphoniste, comme lui originaire de Bordeaux, que j’avais écouté au disque mais pas sur scène. La musique ce soir respire un peu la nostalgie du jazz fusion, version millimétrée, mais toujours très musicale. Rythmique impeccable, précision des phrases, mais avec en permanence cette sensation du vivant qui porte le groove du côté de l’humain. Des thèmes empruntés à Alain Jean-Marie comme à Herbie Hancock, et pour conclure le set une atmosphère de soul un peu funky à la manière de Ramsey Lewis. Les phrases des improvisations sont parfois un peu prévisibles, mais on est bien dans le jazz, un jazz intensément habité. Belles sensations d’écoute pour le chroniqueur qui n’était déjà plus un adolescent quand ce style a émergé. Et, plaisir supplémentaire, le retour en RER ne pose pas de problème de suppression de dessertes en soirée, comme c’est le cas depuis plusieurs années (miracle olympique?). Vous échapperez donc aux rituelles lamentations du banlieusard en détresse !
Xavier Prévost