Emler, Ducret, Tchamitchian et Échampard, les quatre fantastiques
Saturday night fever au Triton : Marc Ducret, guitare, Andy Emler, piano, Claude Tchamitchian, contrebasse et Eric Échampard, batterie, ont dansé sur le toit du monde. Et si “Running Backwards”, la nouvelle suite en six mouvements composée par le pianiste, se fait l’écho du triste « retour des intolérances », elle a cependant donné le sourire au public du Triton.
Avant de monter sur scène, les musiciens s’encouragent, c’est bien normal. Ou se chambrent gentiment, c’est selon. Tandis que Marc Ducret, Andy Emler, Claude Tchamitchian et Eric Échampard arrivaient sur la scène du Triton, nous avons distinctement entendu un « Allez, que le meilleur gagne » lâché, semble-t-il, par le meilleur raconteur d’histoires drôles du groupe (il se reconnaîtra). Problème : il n’y a que des meilleurs dans le nouveau groupe d’Andy Emler. Ils ont donc tous gagné. Quoi donc ? Encore plus d’estime de notre part, qui leur est pourtant acquise depuis des lustres – d’après Andy E., ils joueraient ensemble depuis le milieu des années 1920 : vu la joyeuse empathie qui caractérise ce groupe de virtuoses débonnaires, on veut bien le croire.
Ducret commence solo, bientôt rejoint par ses camarades de jeu. D’emblée, la “patte” Emler est là. Des unissons guitare/piano étourdissants, des mélodies venues d’un autre monde (meilleur celui-là), des accords qu’on ne saurait évidemment identifier, mais dont on saisit la beauté, fugace et profonde (« On peut très bien percevoir la trajectoire d’une œuvre et ne pas connaître précisément son langage », disait Pierre Boulez). La musique d’Emler est généreuse, gourmande, complexe mais jamais clivante, puissante, mordante, lyrique, subtile, polychrome et lumineuse.
Quoique fort concentrés sur leur tâche, les musiciens (sou)rient souvent. Andy le malicieux s’amuse de ses folies d’écriture, des pièges amicaux qu’elles tendent à ses compères. Ducret, tout en fluidité nerveuse et tourmentée, a les doigts qui volent (ne lui en déplaise, Ducret est un authentique guitar hero futuriste). Échampard a, c’est certain, des micro-têtes chercheuses au bouts des baguettes, car elles frappent toujours au bon endroit et donnent le (poly)rythme avec une aisance et une souplesse déconcertantes. Tchamitchian fait vrombir sa quatre cordes « qui ressemble à maman et qui parle comme papa » et dessine des lignes de basse à vous faire chavirer de bonheur – il mériterait de porter il mériterait de porter l’un des surnoms de feu le bassiste des Who, John Entwistle : Thunderfingers.
Samedi soir au Triton, il y eut comme une explosion de joie. Mais la piste terroriste fut d’emblée écartée. Les bonheuristes ont encore frappé.
En novembre prochain, ces quatre essentiels du jazz vivant vont enregistrer “Running Backwards” au Studio La Buissonne. Il nous tarde de réentendre sur disque Lève-toi et Marc (ou marque ?), Turn It Around And Don’t Look Back et Watch Your Back Darwin I Mean, entre autres.
Dans un monde meilleur (nous-y revoilà), ce groupe exceptionnel ferait la première partie de King Crimson à L’Olympia et provoquerait une tornade d’applaudissement. « Dans un monde parfait, surenchérit un comparse, c’est King Crimson qui ferait la première partie d’Andy & C° ! »
Mesdames et messieurs, suivez ce groupe. Et exigez sa présence dans les meilleurs clubs, les meilleurs salles et les festivals de références. •|Saturday night fever au Triton : Marc Ducret, guitare, Andy Emler, piano, Claude Tchamitchian, contrebasse et Eric Échampard, batterie, ont dansé sur le toit du monde. Et si “Running Backwards”, la nouvelle suite en six mouvements composée par le pianiste, se fait l’écho du triste « retour des intolérances », elle a cependant donné le sourire au public du Triton.
Avant de monter sur scène, les musiciens s’encouragent, c’est bien normal. Ou se chambrent gentiment, c’est selon. Tandis que Marc Ducret, Andy Emler, Claude Tchamitchian et Eric Échampard arrivaient sur la scène du Triton, nous avons distinctement entendu un « Allez, que le meilleur gagne » lâché, semble-t-il, par le meilleur raconteur d’histoires drôles du groupe (il se reconnaîtra). Problème : il n’y a que des meilleurs dans le nouveau groupe d’Andy Emler. Ils ont donc tous gagné. Quoi donc ? Encore plus d’estime de notre part, qui leur est pourtant acquise depuis des lustres – d’après Andy E., ils joueraient ensemble depuis le milieu des années 1920 : vu la joyeuse empathie qui caractérise ce groupe de virtuoses débonnaires, on veut bien le croire.
Ducret commence solo, bientôt rejoint par ses camarades de jeu. D’emblée, la “patte” Emler est là. Des unissons guitare/piano étourdissants, des mélodies venues d’un autre monde (meilleur celui-là), des accords qu’on ne saurait évidemment identifier, mais dont on saisit la beauté, fugace et profonde (« On peut très bien percevoir la trajectoire d’une œuvre et ne pas connaître précisément son langage », disait Pierre Boulez). La musique d’Emler est généreuse, gourmande, complexe mais jamais clivante, puissante, mordante, lyrique, subtile, polychrome et lumineuse.
Quoique fort concentrés sur leur tâche, les musiciens (sou)rient souvent. Andy le malicieux s’amuse de ses folies d’écriture, des pièges amicaux qu’elles tendent à ses compères. Ducret, tout en fluidité nerveuse et tourmentée, a les doigts qui volent (ne lui en déplaise, Ducret est un authentique guitar hero futuriste). Échampard a, c’est certain, des micro-têtes chercheuses au bouts des baguettes, car elles frappent toujours au bon endroit et donnent le (poly)rythme avec une aisance et une souplesse déconcertantes. Tchamitchian fait vrombir sa quatre cordes « qui ressemble à maman et qui parle comme papa » et dessine des lignes de basse à vous faire chavirer de bonheur – il mériterait de porter il mériterait de porter l’un des surnoms de feu le bassiste des Who, John Entwistle : Thunderfingers.
Samedi soir au Triton, il y eut comme une explosion de joie. Mais la piste terroriste fut d’emblée écartée. Les bonheuristes ont encore frappé.
En novembre prochain, ces quatre essentiels du jazz vivant vont enregistrer “Running Backwards” au Studio La Buissonne. Il nous tarde de réentendre sur disque Lève-toi et Marc (ou marque ?), Turn It Around And Don’t Look Back et Watch Your Back Darwin I Mean, entre autres.
Dans un monde meilleur (nous-y revoilà), ce groupe exceptionnel ferait la première partie de King Crimson à L’Olympia et provoquerait une tornade d’applaudissement. « Dans un monde parfait, surenchérit un comparse, c’est King Crimson qui ferait la première partie d’Andy & C° ! »
Mesdames et messieurs, suivez ce groupe. Et exigez sa présence dans les meilleurs clubs, les meilleurs salles et les festivals de références. •|Saturday night fever au Triton : Marc Ducret, guitare, Andy Emler, piano, Claude Tchamitchian, contrebasse et Eric Échampard, batterie, ont dansé sur le toit du monde. Et si “Running Backwards”, la nouvelle suite en six mouvements composée par le pianiste, se fait l’écho du triste « retour des intolérances », elle a cependant donné le sourire au public du Triton.
Avant de monter sur scène, les musiciens s’encouragent, c’est bien normal. Ou se chambrent gentiment, c’est selon. Tandis que Marc Ducret, Andy Emler, Claude Tchamitchian et Eric Échampard arrivaient sur la scène du Triton, nous avons distinctement entendu un « Allez, que le meilleur gagne » lâché, semble-t-il, par le meilleur raconteur d’histoires drôles du groupe (il se reconnaîtra). Problème : il n’y a que des meilleurs dans le nouveau groupe d’Andy Emler. Ils ont donc tous gagné. Quoi donc ? Encore plus d’estime de notre part, qui leur est pourtant acquise depuis des lustres – d’après Andy E., ils joueraient ensemble depuis le milieu des années 1920 : vu la joyeuse empathie qui caractérise ce groupe de virtuoses débonnaires, on veut bien le croire.
Ducret commence solo, bientôt rejoint par ses camarades de jeu. D’emblée, la “patte” Emler est là. Des unissons guitare/piano étourdissants, des mélodies venues d’un autre monde (meilleur celui-là), des accords qu’on ne saurait évidemment identifier, mais dont on saisit la beauté, fugace et profonde (« On peut très bien percevoir la trajectoire d’une œuvre et ne pas connaître précisément son langage », disait Pierre Boulez). La musique d’Emler est généreuse, gourmande, complexe mais jamais clivante, puissante, mordante, lyrique, subtile, polychrome et lumineuse.
Quoique fort concentrés sur leur tâche, les musiciens (sou)rient souvent. Andy le malicieux s’amuse de ses folies d’écriture, des pièges amicaux qu’elles tendent à ses compères. Ducret, tout en fluidité nerveuse et tourmentée, a les doigts qui volent (ne lui en déplaise, Ducret est un authentique guitar hero futuriste). Échampard a, c’est certain, des micro-têtes chercheuses au bouts des baguettes, car elles frappent toujours au bon endroit et donnent le (poly)rythme avec une aisance et une souplesse déconcertantes. Tchamitchian fait vrombir sa quatre cordes « qui ressemble à maman et qui parle comme papa » et dessine des lignes de basse à vous faire chavirer de bonheur – il mériterait de porter il mériterait de porter l’un des surnoms de feu le bassiste des Who, John Entwistle : Thunderfingers.
Samedi soir au Triton, il y eut comme une explosion de joie. Mais la piste terroriste fut d’emblée écartée. Les bonheuristes ont encore frappé.
En novembre prochain, ces quatre essentiels du jazz vivant vont enregistrer “Running Backwards” au Studio La Buissonne. Il nous tarde de réentendre sur disque Lève-toi et Marc (ou marque ?), Turn It Around And Don’t Look Back et Watch Your Back Darwin I Mean, entre autres.
Dans un monde meilleur (nous-y revoilà), ce groupe exceptionnel ferait la première partie de King Crimson à L’Olympia et provoquerait une tornade d’applaudissement. « Dans un monde parfait, surenchérit un comparse, c’est King Crimson qui ferait la première partie d’Andy & C° ! »
Mesdames et messieurs, suivez ce groupe. Et exigez sa présence dans les meilleurs clubs, les meilleurs salles et les festivals de références. •|Saturday night fever au Triton : Marc Ducret, guitare, Andy Emler, piano, Claude Tchamitchian, contrebasse et Eric Échampard, batterie, ont dansé sur le toit du monde. Et si “Running Backwards”, la nouvelle suite en six mouvements composée par le pianiste, se fait l’écho du triste « retour des intolérances », elle a cependant donné le sourire au public du Triton.
Avant de monter sur scène, les musiciens s’encouragent, c’est bien normal. Ou se chambrent gentiment, c’est selon. Tandis que Marc Ducret, Andy Emler, Claude Tchamitchian et Eric Échampard arrivaient sur la scène du Triton, nous avons distinctement entendu un « Allez, que le meilleur gagne » lâché, semble-t-il, par le meilleur raconteur d’histoires drôles du groupe (il se reconnaîtra). Problème : il n’y a que des meilleurs dans le nouveau groupe d’Andy Emler. Ils ont donc tous gagné. Quoi donc ? Encore plus d’estime de notre part, qui leur est pourtant acquise depuis des lustres – d’après Andy E., ils joueraient ensemble depuis le milieu des années 1920 : vu la joyeuse empathie qui caractérise ce groupe de virtuoses débonnaires, on veut bien le croire.
Ducret commence solo, bientôt rejoint par ses camarades de jeu. D’emblée, la “patte” Emler est là. Des unissons guitare/piano étourdissants, des mélodies venues d’un autre monde (meilleur celui-là), des accords qu’on ne saurait évidemment identifier, mais dont on saisit la beauté, fugace et profonde (« On peut très bien percevoir la trajectoire d’une œuvre et ne pas connaître précisément son langage », disait Pierre Boulez). La musique d’Emler est généreuse, gourmande, complexe mais jamais clivante, puissante, mordante, lyrique, subtile, polychrome et lumineuse.
Quoique fort concentrés sur leur tâche, les musiciens (sou)rient souvent. Andy le malicieux s’amuse de ses folies d’écriture, des pièges amicaux qu’elles tendent à ses compères. Ducret, tout en fluidité nerveuse et tourmentée, a les doigts qui volent (ne lui en déplaise, Ducret est un authentique guitar hero futuriste). Échampard a, c’est certain, des micro-têtes chercheuses au bouts des baguettes, car elles frappent toujours au bon endroit et donnent le (poly)rythme avec une aisance et une souplesse déconcertantes. Tchamitchian fait vrombir sa quatre cordes « qui ressemble à maman et qui parle comme papa » et dessine des lignes de basse à vous faire chavirer de bonheur – il mériterait de porter il mériterait de porter l’un des surnoms de feu le bassiste des Who, John Entwistle : Thunderfingers.
Samedi soir au Triton, il y eut comme une explosion de joie. Mais la piste terroriste fut d’emblée écartée. Les bonheuristes ont encore frappé.
En novembre prochain, ces quatre essentiels du jazz vivant vont enregistrer “Running Backwards” au Studio La Buissonne. Il nous tarde de réentendre sur disque Lève-toi et Marc (ou marque ?), Turn It Around And Don’t Look Back et Watch Your Back Darwin I Mean, entre autres.
Dans un monde meilleur (nous-y revoilà), ce groupe exceptionnel ferait la première partie de King Crimson à L’Olympia et provoquerait une tornade d’applaudissement. « Dans un monde parfait, surenchérit un comparse, c’est King Crimson qui ferait la première partie d’Andy & C° ! »
Mesdames et messieurs, suivez ce groupe. Et exigez sa présence dans les meilleurs clubs, les meilleurs salles et les festivals de références. •