En tête à tête avec Biréli au Bal Blomet
Rare sont les instrumentistes capables de déployer pareil éventail de musiques et de styles avec une telle facilité – mais tout à l’air facile chez ceux qui sont d’un tel niveau. Dans l’intimité de cette salle aux proportions idéales, Biréli a exploré nombre des passages secrets, ceux découverts par d’autres ou qu’il a creusés lui-même, qui relient entre eux le jazz, le blues, la tradition classique de Bach à Mozart, la pop, la country voire… le metal.
En plus des improvisations au long cours dans lesquelles il se lance sans jamais hésiter, on a entendu quelques standards (à tiroirs) et même, après qu’une spectatrice lui a réclamé, le magnifique morceau qu’il avait composé pour son fils et publié sur l’album « Foreign Affairs » en 1988 chez Blue Note, Timothée, avec l’aide de l’excellent contrebassiste William Brunard, qui l’a rejoint pour une partie du set. En guise de conclusion, un somptueux Donna Lee (rendu célèbre par Charlie Parker puis par Jaco Pastorius) ou tous deux rivalisent d’agilité et de créativité improvisée. Yazid Kouloughli