Fabien Mary à Saint-Gaudens
Une salle comble, réactive. Un concert suivi de bout en bout avec une attention chaleureuse, une empathie manifeste avec les musiciens, propre à les stimuler jusqu’à leur faire offrir le meilleur d’eux-mêmes. Voilà ce que Saint-Gaudens a réservé au quartette de Fabien Mary et qui laisse bien augurer du prochain festival Jazz en Comminges.
Fabien Mary (tp), Hugo Lippi (g), Yoni Zelnik (b), Mourad Benhammou (dm). Saint-Gaudens, théâtre Jean-Marmignion, 8 mars.
La formule du quartette bâti autour d’un seul soufflant, en l’occurrence le trompettiste, n’est, de prime abord, pas dépourvue d’une certaine aridité. C’est celle qu’ont portée à un point d’excellence, jadis ou naguère, Ruby Braff et George Barnes, voire Jonah Jones, et aussi Chet Baker – encore que l’instrumentation diffère d’une formation à l’autre, et que la présence ou l’absence d’un piano et d’une batterie modifient non seulement le son d’ensemble, mais la définition du rôle de chacun.
Ici, celui du guitariste est déterminant. Une manière de plaque tournante assumant à la fois une fonction rythmique et la présence d’une seconde voix propre à soutenir ou à relayer le leader. Emploi parfaitement assumé par Hugo Lippi, auteur d’interventions tranchantes (So In Love, de Cole Porter) et de développements d’une parfaite cohérence où l’influence de Barney Kessel reste perceptible, notamment dans son jeu en accords.
Yoni Zelnik assure un tempo sans faille (Ow ! de Gillespie) et se met en valeur sur Philp Twist de Kenny Dorham, tandis que Mourad Benhammou, très en verve tout au long du concert, fait admirer, dans ce même morceau, l’impressioonnante étendue de sa technique.
Le choix du répertoire indique assez clairement dans quelle mouvance se situe Fabien Mary. Dizzy, Charles Tolliver, Kenny Dorham, largement sollicité ( Short Story en entrée, Una Mas en dessert), autant de thèmes où le trompettiste fait valoir une virtuosité du meilleur aloi, sans la moindre ostentation. Le bop est son idiome naturel. Il se meut avec aisance sur les terres défrichées, certes, par les grands aînés, mais dont il s’approprie des pans entiers, exploités avec un naturel parfait. S’il fallait citer l’acmé de la soirée, ce serait sans nul doute la superbe ballade de Billy Srayhorn Isfahan, où se déploie toute sa sensibilité.
La prestation du quartette fut l’occasion, pour les organisateurs, de lever un coin de voile sur Jazz en Comminges, dont la onzième édition se déroulera du 9 au 12 mai prochain. On pourra y entendre, outre Jacky Terrasson, le trop rare James Morrison, la pianiste Hiromi, Dena DeRose, la réunion de quatre guitaristes, Ulf Wakenius, Philip Catherine, Mark Whitfield et Larry Coryell, et enfin Avishai Cohen with Strings. A vos agendas !
Jacques Aboucaya
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Une salle comble, réactive. Un concert suivi de bout en bout avec une attention chaleureuse, une empathie manifeste avec les musiciens, propre à les stimuler jusqu’à leur faire offrir le meilleur d’eux-mêmes. Voilà ce que Saint-Gaudens a réservé au quartette de Fabien Mary et qui laisse bien augurer du prochain festival Jazz en Comminges.
Fabien Mary (tp), Hugo Lippi (g), Yoni Zelnik (b), Mourad Benhammou (dm). Saint-Gaudens, théâtre Jean-Marmignion, 8 mars.
La formule du quartette bâti autour d’un seul soufflant, en l’occurrence le trompettiste, n’est, de prime abord, pas dépourvue d’une certaine aridité. C’est celle qu’ont portée à un point d’excellence, jadis ou naguère, Ruby Braff et George Barnes, voire Jonah Jones, et aussi Chet Baker – encore que l’instrumentation diffère d’une formation à l’autre, et que la présence ou l’absence d’un piano et d’une batterie modifient non seulement le son d’ensemble, mais la définition du rôle de chacun.
Ici, celui du guitariste est déterminant. Une manière de plaque tournante assumant à la fois une fonction rythmique et la présence d’une seconde voix propre à soutenir ou à relayer le leader. Emploi parfaitement assumé par Hugo Lippi, auteur d’interventions tranchantes (So In Love, de Cole Porter) et de développements d’une parfaite cohérence où l’influence de Barney Kessel reste perceptible, notamment dans son jeu en accords.
Yoni Zelnik assure un tempo sans faille (Ow ! de Gillespie) et se met en valeur sur Philp Twist de Kenny Dorham, tandis que Mourad Benhammou, très en verve tout au long du concert, fait admirer, dans ce même morceau, l’impressioonnante étendue de sa technique.
Le choix du répertoire indique assez clairement dans quelle mouvance se situe Fabien Mary. Dizzy, Charles Tolliver, Kenny Dorham, largement sollicité ( Short Story en entrée, Una Mas en dessert), autant de thèmes où le trompettiste fait valoir une virtuosité du meilleur aloi, sans la moindre ostentation. Le bop est son idiome naturel. Il se meut avec aisance sur les terres défrichées, certes, par les grands aînés, mais dont il s’approprie des pans entiers, exploités avec un naturel parfait. S’il fallait citer l’acmé de la soirée, ce serait sans nul doute la superbe ballade de Billy Srayhorn Isfahan, où se déploie toute sa sensibilité.
La prestation du quartette fut l’occasion, pour les organisateurs, de lever un coin de voile sur Jazz en Comminges, dont la onzième édition se déroulera du 9 au 12 mai prochain. On pourra y entendre, outre Jacky Terrasson, le trop rare James Morrison, la pianiste Hiromi, Dena DeRose, la réunion de quatre guitaristes, Ulf Wakenius, Philip Catherine, Mark Whitfield et Larry Coryell, et enfin Avishai Cohen with Strings. A vos agendas !
Jacques Aboucaya
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Une salle comble, réactive. Un concert suivi de bout en bout avec une attention chaleureuse, une empathie manifeste avec les musiciens, propre à les stimuler jusqu’à leur faire offrir le meilleur d’eux-mêmes. Voilà ce que Saint-Gaudens a réservé au quartette de Fabien Mary et qui laisse bien augurer du prochain festival Jazz en Comminges.
Fabien Mary (tp), Hugo Lippi (g), Yoni Zelnik (b), Mourad Benhammou (dm). Saint-Gaudens, théâtre Jean-Marmignion, 8 mars.
La formule du quartette bâti autour d’un seul soufflant, en l’occurrence le trompettiste, n’est, de prime abord, pas dépourvue d’une certaine aridité. C’est celle qu’ont portée à un point d’excellence, jadis ou naguère, Ruby Braff et George Barnes, voire Jonah Jones, et aussi Chet Baker – encore que l’instrumentation diffère d’une formation à l’autre, et que la présence ou l’absence d’un piano et d’une batterie modifient non seulement le son d’ensemble, mais la définition du rôle de chacun.
Ici, celui du guitariste est déterminant. Une manière de plaque tournante assumant à la fois une fonction rythmique et la présence d’une seconde voix propre à soutenir ou à relayer le leader. Emploi parfaitement assumé par Hugo Lippi, auteur d’interventions tranchantes (So In Love, de Cole Porter) et de développements d’une parfaite cohérence où l’influence de Barney Kessel reste perceptible, notamment dans son jeu en accords.
Yoni Zelnik assure un tempo sans faille (Ow ! de Gillespie) et se met en valeur sur Philp Twist de Kenny Dorham, tandis que Mourad Benhammou, très en verve tout au long du concert, fait admirer, dans ce même morceau, l’impressioonnante étendue de sa technique.
Le choix du répertoire indique assez clairement dans quelle mouvance se situe Fabien Mary. Dizzy, Charles Tolliver, Kenny Dorham, largement sollicité ( Short Story en entrée, Una Mas en dessert), autant de thèmes où le trompettiste fait valoir une virtuosité du meilleur aloi, sans la moindre ostentation. Le bop est son idiome naturel. Il se meut avec aisance sur les terres défrichées, certes, par les grands aînés, mais dont il s’approprie des pans entiers, exploités avec un naturel parfait. S’il fallait citer l’acmé de la soirée, ce serait sans nul doute la superbe ballade de Billy Srayhorn Isfahan, où se déploie toute sa sensibilité.
La prestation du quartette fut l’occasion, pour les organisateurs, de lever un coin de voile sur Jazz en Comminges, dont la onzième édition se déroulera du 9 au 12 mai prochain. On pourra y entendre, outre Jacky Terrasson, le trop rare James Morrison, la pianiste Hiromi, Dena DeRose, la réunion de quatre guitaristes, Ulf Wakenius, Philip Catherine, Mark Whitfield et Larry Coryell, et enfin Avishai Cohen with Strings. A vos agendas !
Jacques Aboucaya
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Une salle comble, réactive. Un concert suivi de bout en bout avec une attention chaleureuse, une empathie manifeste avec les musiciens, propre à les stimuler jusqu’à leur faire offrir le meilleur d’eux-mêmes. Voilà ce que Saint-Gaudens a réservé au quartette de Fabien Mary et qui laisse bien augurer du prochain festival Jazz en Comminges.
Fabien Mary (tp), Hugo Lippi (g), Yoni Zelnik (b), Mourad Benhammou (dm). Saint-Gaudens, théâtre Jean-Marmignion, 8 mars.
La formule du quartette bâti autour d’un seul soufflant, en l’occurrence le trompettiste, n’est, de prime abord, pas dépourvue d’une certaine aridité. C’est celle qu’ont portée à un point d’excellence, jadis ou naguère, Ruby Braff et George Barnes, voire Jonah Jones, et aussi Chet Baker – encore que l’instrumentation diffère d’une formation à l’autre, et que la présence ou l’absence d’un piano et d’une batterie modifient non seulement le son d’ensemble, mais la définition du rôle de chacun.
Ici, celui du guitariste est déterminant. Une manière de plaque tournante assumant à la fois une fonction rythmique et la présence d’une seconde voix propre à soutenir ou à relayer le leader. Emploi parfaitement assumé par Hugo Lippi, auteur d’interventions tranchantes (So In Love, de Cole Porter) et de développements d’une parfaite cohérence où l’influence de Barney Kessel reste perceptible, notamment dans son jeu en accords.
Yoni Zelnik assure un tempo sans faille (Ow ! de Gillespie) et se met en valeur sur Philp Twist de Kenny Dorham, tandis que Mourad Benhammou, très en verve tout au long du concert, fait admirer, dans ce même morceau, l’impressioonnante étendue de sa technique.
Le choix du répertoire indique assez clairement dans quelle mouvance se situe Fabien Mary. Dizzy, Charles Tolliver, Kenny Dorham, largement sollicité ( Short Story en entrée, Una Mas en dessert), autant de thèmes où le trompettiste fait valoir une virtuosité du meilleur aloi, sans la moindre ostentation. Le bop est son idiome naturel. Il se meut avec aisance sur les terres défrichées, certes, par les grands aînés, mais dont il s’approprie des pans entiers, exploités avec un naturel parfait. S’il fallait citer l’acmé de la soirée, ce serait sans nul doute la superbe ballade de Billy Srayhorn Isfahan, où se déploie toute sa sensibilité.
La prestation du quartette fut l’occasion, pour les organisateurs, de lever un coin de voile sur Jazz en Comminges, dont la onzième édition se déroulera du 9 au 12 mai prochain. On pourra y entendre, outre Jacky Terrasson, le trop rare James Morrison, la pianiste Hiromi, Dena DeRose, la réunion de quatre guitaristes, Ulf Wakenius, Philip Catherine, Mark Whitfield et Larry Coryell, et enfin Avishai Cohen with Strings. A vos agendas !
Jacques Aboucaya