FESTIVAL DE RADIO FRANCE & MONTPELLIER OCCITANIE : MICHEL BENITA « ETHICS »
Comme chaque jour, la soirée commence au Domaine d’O sous la pinède, dès 20h30, avec ce soir-là le Grand Ensemble du conservatoire de Monpellier, codirigé par Serge Lazarevitch et Alfred Vilayleck : belle cohérence, beaucoup d’énergie, et quelques bon(ne)s solistes. Puis le public se rend en masse dans l’Amphithéâtre pour une expérience musicale intense, avec le groupe « Ethics » du contrebassiste Michel Benita.
Le Grand Ensemble du Conservatoire de Montpellier
MICHEL BENITA « ETHICS » : Matthieu Michel (bugle), Mieko Miyazaki (koto, voix), Manu Codjia (guitare), Michel Benita (contrebasse), Philippe Garcia (batterie, électronique)
Amphithéâtre du Domaine d’O, vendredi 22 juillet 2016, 22h
La singularité de ce quintette l’imposait dans le thématique choisie cette année par le festival : « Le Voyage d’Orient ». Autant le dire dès l’abord : j’ai pour ce groupe une nette préférence lorsqu’il s’exprime dans la générosité du concert. Les deux disques existants, « Ethics » (Zig Zag Territoires), et surtout « River Silver » (ECM), m’étaient apparus un peu contraints par la retenue du studio. Le remplacement du guitariste norvégien Eivind Aarset par Manu Codjia contribue aussi probablement à infléchir l’expérience : ces deux-là sont unis par une ancienne complicité, partagée avec le batteur Philippe « Pipon » Garcia dans le groupe « Ladyland » d’Éric Truffaz, et aussi en un duo (que l’on avait d’ailleurs entendu sur cette même scène en 2009).
Pour ce concert, le répertoire est très majoritairement issu du disque le plus récent, avec deux incursions dans le précédent. Dès l’introduction du premier thème, Back from the Moon, par le guitariste Manu Codjia, le décor est dressé : onirique, et paré de couleurs mystérieuses. Le bugle de Matthieu Michel installe une mélodie simple, révélatrice du goût de Michel Benita pour les ambiances folky, et très vite le koto, joué par Mieko Miyazaki, occupe l’espace. La musicienne, silhouette hiératique vêtue d’un très traditionnel kimono, prend musicalement toute sa place dans cet univers composite, et envoûtant par là même. La contrebasse mène le jeu, mais pas de manière hégémonique : le groupe tire son nom d’un souci éthique de partage dans la musique. Matthieu Michel, maître européen du bugle, est impérial dans l’énoncé de phrases lyriques, sans effets appuyés, mais avec une densité du son, un grain particulier qui fascine, et un choix de notes exemplaire. Il y aura en cours de concert un fabuleux dialogue du bugle avec le batteur, sans goût de la performance, mais avec une qualité d’écoute et d ‘échange remarquable. À un autre moment le groupe nous entraîne du côté de la pop psychédélique de la fin des années soixante, la virtuosité et les nuances en plus. Manu Codjia est comme toujours d’une pertinence musicale extrême, et son lyrisme s’exprime sur toutes les palettes : ce sera carrément rock à la fin du concert. Il y aura aussi en duo une composition de Mieko Miyazaki, par elle présentée avec un humour pince-sans-rire qui fit mouche. Il y eut également de beaux moments de batterie à mains nues, et des incrustations discrètes mais très opportunes d’effets électroniques pilotés par le batteur. Bref, toute les nuances qui font une grande et belle musique. Formidable réponse du public, qui toucha Michel Benita droit au cœur, d’autant qu’en sa vie de jeune adulte il avait résidé quelques années à Montpellier. Une soirée réussie, une de plus, à porter au crédit de ce festival cher à mon cœur, je me dois de l’avouer.
Xavier Prévost
Dans le car régie de Radio France, Pierre Bornard fait le mixage pour la diffusion en direct sur France Musique photo©David Abécassis
Concert en réécoute sur le site de France Musique :
http://www.francemusique.fr/emission/jazz-ete/2016-ete/jazz-montpellier-du-22-juillet-2016-voyage-d-orient-07-18-2016-11-41 |Comme chaque jour, la soirée commence au Domaine d’O sous la pinède, dès 20h30, avec ce soir-là le Grand Ensemble du conservatoire de Monpellier, codirigé par Serge Lazarevitch et Alfred Vilayleck : belle cohérence, beaucoup d’énergie, et quelques bon(ne)s solistes. Puis le public se rend en masse dans l’Amphithéâtre pour une expérience musicale intense, avec le groupe « Ethics » du contrebassiste Michel Benita.
Le Grand Ensemble du Conservatoire de Montpellier
MICHEL BENITA « ETHICS » : Matthieu Michel (bugle), Mieko Miyazaki (koto, voix), Manu Codjia (guitare), Michel Benita (contrebasse), Philippe Garcia (batterie, électronique)
Amphithéâtre du Domaine d’O, vendredi 22 juillet 2016, 22h
La singularité de ce quintette l’imposait dans le thématique choisie cette année par le festival : « Le Voyage d’Orient ». Autant le dire dès l’abord : j’ai pour ce groupe une nette préférence lorsqu’il s’exprime dans la générosité du concert. Les deux disques existants, « Ethics » (Zig Zag Territoires), et surtout « River Silver » (ECM), m’étaient apparus un peu contraints par la retenue du studio. Le remplacement du guitariste norvégien Eivind Aarset par Manu Codjia contribue aussi probablement à infléchir l’expérience : ces deux-là sont unis par une ancienne complicité, partagée avec le batteur Philippe « Pipon » Garcia dans le groupe « Ladyland » d’Éric Truffaz, et aussi en un duo (que l’on avait d’ailleurs entendu sur cette même scène en 2009).
Pour ce concert, le répertoire est très majoritairement issu du disque le plus récent, avec deux incursions dans le précédent. Dès l’introduction du premier thème, Back from the Moon, par le guitariste Manu Codjia, le décor est dressé : onirique, et paré de couleurs mystérieuses. Le bugle de Matthieu Michel installe une mélodie simple, révélatrice du goût de Michel Benita pour les ambiances folky, et très vite le koto, joué par Mieko Miyazaki, occupe l’espace. La musicienne, silhouette hiératique vêtue d’un très traditionnel kimono, prend musicalement toute sa place dans cet univers composite, et envoûtant par là même. La contrebasse mène le jeu, mais pas de manière hégémonique : le groupe tire son nom d’un souci éthique de partage dans la musique. Matthieu Michel, maître européen du bugle, est impérial dans l’énoncé de phrases lyriques, sans effets appuyés, mais avec une densité du son, un grain particulier qui fascine, et un choix de notes exemplaire. Il y aura en cours de concert un fabuleux dialogue du bugle avec le batteur, sans goût de la performance, mais avec une qualité d’écoute et d ‘échange remarquable. À un autre moment le groupe nous entraîne du côté de la pop psychédélique de la fin des années soixante, la virtuosité et les nuances en plus. Manu Codjia est comme toujours d’une pertinence musicale extrême, et son lyrisme s’exprime sur toutes les palettes : ce sera carrément rock à la fin du concert. Il y aura aussi en duo une composition de Mieko Miyazaki, par elle présentée avec un humour pince-sans-rire qui fit mouche. Il y eut également de beaux moments de batterie à mains nues, et des incrustations discrètes mais très opportunes d’effets électroniques pilotés par le batteur. Bref, toute les nuances qui font une grande et belle musique. Formidable réponse du public, qui toucha Michel Benita droit au cœur, d’autant qu’en sa vie de jeune adulte il avait résidé quelques années à Montpellier. Une soirée réussie, une de plus, à porter au crédit de ce festival cher à mon cœur, je me dois de l’avouer.
Xavier Prévost
Dans le car régie de Radio France, Pierre Bornard fait le mixage pour la diffusion en direct sur France Musique photo©David Abécassis
Concert en réécoute sur le site de France Musique :
http://www.francemusique.fr/emission/jazz-ete/2016-ete/jazz-montpellier-du-22-juillet-2016-voyage-d-orient-07-18-2016-11-41 |Comme chaque jour, la soirée commence au Domaine d’O sous la pinède, dès 20h30, avec ce soir-là le Grand Ensemble du conservatoire de Monpellier, codirigé par Serge Lazarevitch et Alfred Vilayleck : belle cohérence, beaucoup d’énergie, et quelques bon(ne)s solistes. Puis le public se rend en masse dans l’Amphithéâtre pour une expérience musicale intense, avec le groupe « Ethics » du contrebassiste Michel Benita.
Le Grand Ensemble du Conservatoire de Montpellier
MICHEL BENITA « ETHICS » : Matthieu Michel (bugle), Mieko Miyazaki (koto, voix), Manu Codjia (guitare), Michel Benita (contrebasse), Philippe Garcia (batterie, électronique)
Amphithéâtre du Domaine d’O, vendredi 22 juillet 2016, 22h
La singularité de ce quintette l’imposait dans le thématique choisie cette année par le festival : « Le Voyage d’Orient ». Autant le dire dès l’abord : j’ai pour ce groupe une nette préférence lorsqu’il s’exprime dans la générosité du concert. Les deux disques existants, « Ethics » (Zig Zag Territoires), et surtout « River Silver » (ECM), m’étaient apparus un peu contraints par la retenue du studio. Le remplacement du guitariste norvégien Eivind Aarset par Manu Codjia contribue aussi probablement à infléchir l’expérience : ces deux-là sont unis par une ancienne complicité, partagée avec le batteur Philippe « Pipon » Garcia dans le groupe « Ladyland » d’Éric Truffaz, et aussi en un duo (que l’on avait d’ailleurs entendu sur cette même scène en 2009).
Pour ce concert, le répertoire est très majoritairement issu du disque le plus récent, avec deux incursions dans le précédent. Dès l’introduction du premier thème, Back from the Moon, par le guitariste Manu Codjia, le décor est dressé : onirique, et paré de couleurs mystérieuses. Le bugle de Matthieu Michel installe une mélodie simple, révélatrice du goût de Michel Benita pour les ambiances folky, et très vite le koto, joué par Mieko Miyazaki, occupe l’espace. La musicienne, silhouette hiératique vêtue d’un très traditionnel kimono, prend musicalement toute sa place dans cet univers composite, et envoûtant par là même. La contrebasse mène le jeu, mais pas de manière hégémonique : le groupe tire son nom d’un souci éthique de partage dans la musique. Matthieu Michel, maître européen du bugle, est impérial dans l’énoncé de phrases lyriques, sans effets appuyés, mais avec une densité du son, un grain particulier qui fascine, et un choix de notes exemplaire. Il y aura en cours de concert un fabuleux dialogue du bugle avec le batteur, sans goût de la performance, mais avec une qualité d’écoute et d ‘échange remarquable. À un autre moment le groupe nous entraîne du côté de la pop psychédélique de la fin des années soixante, la virtuosité et les nuances en plus. Manu Codjia est comme toujours d’une pertinence musicale extrême, et son lyrisme s’exprime sur toutes les palettes : ce sera carrément rock à la fin du concert. Il y aura aussi en duo une composition de Mieko Miyazaki, par elle présentée avec un humour pince-sans-rire qui fit mouche. Il y eut également de beaux moments de batterie à mains nues, et des incrustations discrètes mais très opportunes d’effets électroniques pilotés par le batteur. Bref, toute les nuances qui font une grande et belle musique. Formidable réponse du public, qui toucha Michel Benita droit au cœur, d’autant qu’en sa vie de jeune adulte il avait résidé quelques années à Montpellier. Une soirée réussie, une de plus, à porter au crédit de ce festival cher à mon cœur, je me dois de l’avouer.
Xavier Prévost
Dans le car régie de Radio France, Pierre Bornard fait le mixage pour la diffusion en direct sur France Musique photo©David Abécassis
Concert en réécoute sur le site de France Musique :
http://www.francemusique.fr/emission/jazz-ete/2016-ete/jazz-montpellier-du-22-juillet-2016-voyage-d-orient-07-18-2016-11-41 |Comme chaque jour, la soirée commence au Domaine d’O sous la pinède, dès 20h30, avec ce soir-là le Grand Ensemble du conservatoire de Monpellier, codirigé par Serge Lazarevitch et Alfred Vilayleck : belle cohérence, beaucoup d’énergie, et quelques bon(ne)s solistes. Puis le public se rend en masse dans l’Amphithéâtre pour une expérience musicale intense, avec le groupe « Ethics » du contrebassiste Michel Benita.
Le Grand Ensemble du Conservatoire de Montpellier
MICHEL BENITA « ETHICS » : Matthieu Michel (bugle), Mieko Miyazaki (koto, voix), Manu Codjia (guitare), Michel Benita (contrebasse), Philippe Garcia (batterie, électronique)
Amphithéâtre du Domaine d’O, vendredi 22 juillet 2016, 22h
La singularité de ce quintette l’imposait dans le thématique choisie cette année par le festival : « Le Voyage d’Orient ». Autant le dire dès l’abord : j’ai pour ce groupe une nette préférence lorsqu’il s’exprime dans la générosité du concert. Les deux disques existants, « Ethics » (Zig Zag Territoires), et surtout « River Silver » (ECM), m’étaient apparus un peu contraints par la retenue du studio. Le remplacement du guitariste norvégien Eivind Aarset par Manu Codjia contribue aussi probablement à infléchir l’expérience : ces deux-là sont unis par une ancienne complicité, partagée avec le batteur Philippe « Pipon » Garcia dans le groupe « Ladyland » d’Éric Truffaz, et aussi en un duo (que l’on avait d’ailleurs entendu sur cette même scène en 2009).
Pour ce concert, le répertoire est très majoritairement issu du disque le plus récent, avec deux incursions dans le précédent. Dès l’introduction du premier thème, Back from the Moon, par le guitariste Manu Codjia, le décor est dressé : onirique, et paré de couleurs mystérieuses. Le bugle de Matthieu Michel installe une mélodie simple, révélatrice du goût de Michel Benita pour les ambiances folky, et très vite le koto, joué par Mieko Miyazaki, occupe l’espace. La musicienne, silhouette hiératique vêtue d’un très traditionnel kimono, prend musicalement toute sa place dans cet univers composite, et envoûtant par là même. La contrebasse mène le jeu, mais pas de manière hégémonique : le groupe tire son nom d’un souci éthique de partage dans la musique. Matthieu Michel, maître européen du bugle, est impérial dans l’énoncé de phrases lyriques, sans effets appuyés, mais avec une densité du son, un grain particulier qui fascine, et un choix de notes exemplaire. Il y aura en cours de concert un fabuleux dialogue du bugle avec le batteur, sans goût de la performance, mais avec une qualité d’écoute et d ‘échange remarquable. À un autre moment le groupe nous entraîne du côté de la pop psychédélique de la fin des années soixante, la virtuosité et les nuances en plus. Manu Codjia est comme toujours d’une pertinence musicale extrême, et son lyrisme s’exprime sur toutes les palettes : ce sera carrément rock à la fin du concert. Il y aura aussi en duo une composition de Mieko Miyazaki, par elle présentée avec un humour pince-sans-rire qui fit mouche. Il y eut également de beaux moments de batterie à mains nues, et des incrustations discrètes mais très opportunes d’effets électroniques pilotés par le batteur. Bref, toute les nuances qui font une grande et belle musique. Formidable réponse du public, qui toucha Michel Benita droit au cœur, d’autant qu’en sa vie de jeune adulte il avait résidé quelques années à Montpellier. Une soirée réussie, une de plus, à porter au crédit de ce festival cher à mon cœur, je me dois de l’avouer.
Xavier Prévost
Dans le car régie de Radio France, Pierre Bornard fait le mixage pour la diffusion en direct sur France Musique photo©David Abécassis
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