Festival International de Jazz de Montréal (4)
Après son hommage à Billie Holiday, José James revisite les chansons de Chet Baker. Une commande du festival, pour laquelle celui qui adopte un style « bad boy » a tenu à partager la vedette avec le trompettiste Takuya Kuroda.
José James feat. Takuya Kuroda – Chet Baker sings
José James (voc), Takuya Kuroda (tp), Takeshi Ohbayashi (p), Ben Williams (b), Nate Smith (dm).
Vendredi 8 juillet 2016, Gesu
Les deux facettes du musicien de légende sont ainsi prises en charge par José James (Chet le chanteur) et Takuya Kuroda (Baker l’instrumentiste), sur un répertoire largement tiré de l’album « Chet Baker sings ». La voix tamisée, vaporeuse de James s’avère constamment intéressante ; difficile de ne pas rester suspendu à chacune de ses inflexions. Il opte au début pour des effets relevant du vocabulaire du hip-hop – scratch, aspirations, boucles – lors d’irréprochables improvisations vocales. Des titres langoureux sont ici livrés dans des moutures rapides et rythmées, permettant au chanteur de montrer l’étendue de son talent de crooner. The Thrill is gone conserve quant à lui les contours qu’on lui connaît, la suavité de James faisant merveille sur cette ballade. Ces versions 2016 ne supplanteront pas les originales en termes d’émotion ou d’éclat instrumental, mais le quintette en veine produit plus d’un moment captivant.
Prince by The Brooks and Friends
Vendredi 8 juillet 2016, Métropolis
C’est dans une immense salle pleine comme un œuf que se produit le groupe montréalais The Brooks (une dizaine d’individus sur scène, sans compter les chanteuses/chanteurs qui se succèdent au micro), dont la musique éminemment funky, façon J.B.’s sur leur 31, servait de bande-son d’accueil à la page internet du festival.
Cet hommage de circonstance – non prévu dans la programmation initiale et mis sur pied suite à la disparition inattendue de Prince Rogers Nelson le 21 avril dernier – se montre à la hauteur de son sujet. On est très loin du travail bâclé en toute hâte, la grande qualité du show laissant songeur quant à la quantité de labeur que ce tribute, authentiquement respectueux d’un artiste dont le répertoire est loin de se limiter à Purple Rain, a dû représenter. Les années 80 sont à l’honneur. S’enchaînent dans des versions aux durées n’excédant guère celles des originales, dont ils retrouvent la saveur : Let’s go crazy, Let’s work, I feel for you (avec une soulwoman très probante), 1999, Can’t take the place of your man, Raspberry beret, Little red corvette, I wanna be your lover (où le chanteur évoque davantage Maurice White que TAFKAP, ce qui n’est pas un reproche) mais aussi pour la décennie suivante Money don’t matter 2night, ou Cream en un duo guitare-voix tout en lenteur et retenue, donnant un éclairage éminemment bluesy à ce tube. Autre moment fort : un implacable – comme il se doit – remake de Controversy avec chanteuse, effets électroniques et claviers tranchants conformes aux versions d’origine. The Brooks ont tout compris, et permis de saisir une fois de plus l’efficacité des compos trépidantes du « kid » de Minneapolis. De brefs et vigoureux passages instrumentaux sont aménagés (à la manière des performances live de Prince) à l’intérieur des pièces. Oscillant entre concision et sophistication, des arrangements de cuivres exécutés au millimètre viennent entériner la réussite d’un bien bel hommage.
David Cristol
Photo José James & Takuya Kuroda : Benoît Rousseau
Photo The Brooks and Friends : Victor Diaz Lamich
Merci à Maude, Eliane, Isabelle, Nicolas et toute l’équipe Spectra pour leur accueil.|Après son hommage à Billie Holiday, José James revisite les chansons de Chet Baker. Une commande du festival, pour laquelle celui qui adopte un style « bad boy » a tenu à partager la vedette avec le trompettiste Takuya Kuroda.
José James feat. Takuya Kuroda – Chet Baker sings
José James (voc), Takuya Kuroda (tp), Takeshi Ohbayashi (p), Ben Williams (b), Nate Smith (dm).
Vendredi 8 juillet 2016, Gesu
Les deux facettes du musicien de légende sont ainsi prises en charge par José James (Chet le chanteur) et Takuya Kuroda (Baker l’instrumentiste), sur un répertoire largement tiré de l’album « Chet Baker sings ». La voix tamisée, vaporeuse de James s’avère constamment intéressante ; difficile de ne pas rester suspendu à chacune de ses inflexions. Il opte au début pour des effets relevant du vocabulaire du hip-hop – scratch, aspirations, boucles – lors d’irréprochables improvisations vocales. Des titres langoureux sont ici livrés dans des moutures rapides et rythmées, permettant au chanteur de montrer l’étendue de son talent de crooner. The Thrill is gone conserve quant à lui les contours qu’on lui connaît, la suavité de James faisant merveille sur cette ballade. Ces versions 2016 ne supplanteront pas les originales en termes d’émotion ou d’éclat instrumental, mais le quintette en veine produit plus d’un moment captivant.
Prince by The Brooks and Friends
Vendredi 8 juillet 2016, Métropolis
C’est dans une immense salle pleine comme un œuf que se produit le groupe montréalais The Brooks (une dizaine d’individus sur scène, sans compter les chanteuses/chanteurs qui se succèdent au micro), dont la musique éminemment funky, façon J.B.’s sur leur 31, servait de bande-son d’accueil à la page internet du festival.
Cet hommage de circonstance – non prévu dans la programmation initiale et mis sur pied suite à la disparition inattendue de Prince Rogers Nelson le 21 avril dernier – se montre à la hauteur de son sujet. On est très loin du travail bâclé en toute hâte, la grande qualité du show laissant songeur quant à la quantité de labeur que ce tribute, authentiquement respectueux d’un artiste dont le répertoire est loin de se limiter à Purple Rain, a dû représenter. Les années 80 sont à l’honneur. S’enchaînent dans des versions aux durées n’excédant guère celles des originales, dont ils retrouvent la saveur : Let’s go crazy, Let’s work, I feel for you (avec une soulwoman très probante), 1999, Can’t take the place of your man, Raspberry beret, Little red corvette, I wanna be your lover (où le chanteur évoque davantage Maurice White que TAFKAP, ce qui n’est pas un reproche) mais aussi pour la décennie suivante Money don’t matter 2night, ou Cream en un duo guitare-voix tout en lenteur et retenue, donnant un éclairage éminemment bluesy à ce tube. Autre moment fort : un implacable – comme il se doit – remake de Controversy avec chanteuse, effets électroniques et claviers tranchants conformes aux versions d’origine. The Brooks ont tout compris, et permis de saisir une fois de plus l’efficacité des compos trépidantes du « kid » de Minneapolis. De brefs et vigoureux passages instrumentaux sont aménagés (à la manière des performances live de Prince) à l’intérieur des pièces. Oscillant entre concision et sophistication, des arrangements de cuivres exécutés au millimètre viennent entériner la réussite d’un bien bel hommage.
David Cristol
Photo José James & Takuya Kuroda : Benoît Rousseau
Photo The Brooks and Friends : Victor Diaz Lamich
Merci à Maude, Eliane, Isabelle, Nicolas et toute l’équipe Spectra pour leur accueil.|Après son hommage à Billie Holiday, José James revisite les chansons de Chet Baker. Une commande du festival, pour laquelle celui qui adopte un style « bad boy » a tenu à partager la vedette avec le trompettiste Takuya Kuroda.
José James feat. Takuya Kuroda – Chet Baker sings
José James (voc), Takuya Kuroda (tp), Takeshi Ohbayashi (p), Ben Williams (b), Nate Smith (dm).
Vendredi 8 juillet 2016, Gesu
Les deux facettes du musicien de légende sont ainsi prises en charge par José James (Chet le chanteur) et Takuya Kuroda (Baker l’instrumentiste), sur un répertoire largement tiré de l’album « Chet Baker sings ». La voix tamisée, vaporeuse de James s’avère constamment intéressante ; difficile de ne pas rester suspendu à chacune de ses inflexions. Il opte au début pour des effets relevant du vocabulaire du hip-hop – scratch, aspirations, boucles – lors d’irréprochables improvisations vocales. Des titres langoureux sont ici livrés dans des moutures rapides et rythmées, permettant au chanteur de montrer l’étendue de son talent de crooner. The Thrill is gone conserve quant à lui les contours qu’on lui connaît, la suavité de James faisant merveille sur cette ballade. Ces versions 2016 ne supplanteront pas les originales en termes d’émotion ou d’éclat instrumental, mais le quintette en veine produit plus d’un moment captivant.
Prince by The Brooks and Friends
Vendredi 8 juillet 2016, Métropolis
C’est dans une immense salle pleine comme un œuf que se produit le groupe montréalais The Brooks (une dizaine d’individus sur scène, sans compter les chanteuses/chanteurs qui se succèdent au micro), dont la musique éminemment funky, façon J.B.’s sur leur 31, servait de bande-son d’accueil à la page internet du festival.
Cet hommage de circonstance – non prévu dans la programmation initiale et mis sur pied suite à la disparition inattendue de Prince Rogers Nelson le 21 avril dernier – se montre à la hauteur de son sujet. On est très loin du travail bâclé en toute hâte, la grande qualité du show laissant songeur quant à la quantité de labeur que ce tribute, authentiquement respectueux d’un artiste dont le répertoire est loin de se limiter à Purple Rain, a dû représenter. Les années 80 sont à l’honneur. S’enchaînent dans des versions aux durées n’excédant guère celles des originales, dont ils retrouvent la saveur : Let’s go crazy, Let’s work, I feel for you (avec une soulwoman très probante), 1999, Can’t take the place of your man, Raspberry beret, Little red corvette, I wanna be your lover (où le chanteur évoque davantage Maurice White que TAFKAP, ce qui n’est pas un reproche) mais aussi pour la décennie suivante Money don’t matter 2night, ou Cream en un duo guitare-voix tout en lenteur et retenue, donnant un éclairage éminemment bluesy à ce tube. Autre moment fort : un implacable – comme il se doit – remake de Controversy avec chanteuse, effets électroniques et claviers tranchants conformes aux versions d’origine. The Brooks ont tout compris, et permis de saisir une fois de plus l’efficacité des compos trépidantes du « kid » de Minneapolis. De brefs et vigoureux passages instrumentaux sont aménagés (à la manière des performances live de Prince) à l’intérieur des pièces. Oscillant entre concision et sophistication, des arrangements de cuivres exécutés au millimètre viennent entériner la réussite d’un bien bel hommage.
David Cristol
Photo José James & Takuya Kuroda : Benoît Rousseau
Photo The Brooks and Friends : Victor Diaz Lamich
Merci à Maude, Eliane, Isabelle, Nicolas et toute l’équipe Spectra pour leur accueil.|Après son hommage à Billie Holiday, José James revisite les chansons de Chet Baker. Une commande du festival, pour laquelle celui qui adopte un style « bad boy » a tenu à partager la vedette avec le trompettiste Takuya Kuroda.
José James feat. Takuya Kuroda – Chet Baker sings
José James (voc), Takuya Kuroda (tp), Takeshi Ohbayashi (p), Ben Williams (b), Nate Smith (dm).
Vendredi 8 juillet 2016, Gesu
Les deux facettes du musicien de légende sont ainsi prises en charge par José James (Chet le chanteur) et Takuya Kuroda (Baker l’instrumentiste), sur un répertoire largement tiré de l’album « Chet Baker sings ». La voix tamisée, vaporeuse de James s’avère constamment intéressante ; difficile de ne pas rester suspendu à chacune de ses inflexions. Il opte au début pour des effets relevant du vocabulaire du hip-hop – scratch, aspirations, boucles – lors d’irréprochables improvisations vocales. Des titres langoureux sont ici livrés dans des moutures rapides et rythmées, permettant au chanteur de montrer l’étendue de son talent de crooner. The Thrill is gone conserve quant à lui les contours qu’on lui connaît, la suavité de James faisant merveille sur cette ballade. Ces versions 2016 ne supplanteront pas les originales en termes d’émotion ou d’éclat instrumental, mais le quintette en veine produit plus d’un moment captivant.
Prince by The Brooks and Friends
Vendredi 8 juillet 2016, Métropolis
C’est dans une immense salle pleine comme un œuf que se produit le groupe montréalais The Brooks (une dizaine d’individus sur scène, sans compter les chanteuses/chanteurs qui se succèdent au micro), dont la musique éminemment funky, façon J.B.’s sur leur 31, servait de bande-son d’accueil à la page internet du festival.
Cet hommage de circonstance – non prévu dans la programmation initiale et mis sur pied suite à la disparition inattendue de Prince Rogers Nelson le 21 avril dernier – se montre à la hauteur de son sujet. On est très loin du travail bâclé en toute hâte, la grande qualité du show laissant songeur quant à la quantité de labeur que ce tribute, authentiquement respectueux d’un artiste dont le répertoire est loin de se limiter à Purple Rain, a dû représenter. Les années 80 sont à l’honneur. S’enchaînent dans des versions aux durées n’excédant guère celles des originales, dont ils retrouvent la saveur : Let’s go crazy, Let’s work, I feel for you (avec une soulwoman très probante), 1999, Can’t take the place of your man, Raspberry beret, Little red corvette, I wanna be your lover (où le chanteur évoque davantage Maurice White que TAFKAP, ce qui n’est pas un reproche) mais aussi pour la décennie suivante Money don’t matter 2night, ou Cream en un duo guitare-voix tout en lenteur et retenue, donnant un éclairage éminemment bluesy à ce tube. Autre moment fort : un implacable – comme il se doit – remake de Controversy avec chanteuse, effets électroniques et claviers tranchants conformes aux versions d’origine. The Brooks ont tout compris, et permis de saisir une fois de plus l’efficacité des compos trépidantes du « kid » de Minneapolis. De brefs et vigoureux passages instrumentaux sont aménagés (à la manière des performances live de Prince) à l’intérieur des pièces. Oscillant entre concision et sophistication, des arrangements de cuivres exécutés au millimètre viennent entériner la réussite d’un bien bel hommage.
David Cristol
Photo José James & Takuya Kuroda : Benoît Rousseau
Photo The Brooks and Friends : Victor Diaz Lamich
Merci à Maude, Eliane, Isabelle, Nicolas et toute l’équipe Spectra pour leur accueil.