Jazz live
Publié le 20 Août 2023

Festival Petite Nature : DIDIER PETIT / GUILLAUME ROY / KRISTOF HIRIART

Une escapade en Côte-d’or pour assister à la première soirée du festival Petite Nature, dont c’est la quatrième édition. Un festival inter-disciplinaire où la musique croise le théâtre et le bal, et où l’improvisation côtoie les partitions de Jean-Sébastien Bach. Festival né de l’imagination de Corinne Frimas et Guillaume Roy, autour de leur Compagnie Dire et Ouïr, et de Didier petit, avec le concours suractif d’une foule de bénévoles. Car il en faut des bonnes volontés pour créer un festival dans un village d’environ 90 habitants !

Mon choix de cette première soirée fut dicté par le désir d’écouter sur scène un trio qui figure sur deux plages du double disque de Guillaume Roy et Dider Petit (« Petit-Roy, À l’est du soleil» en duo,& «Programmes communs» en trio avec des invités, In Situ / Orkhêstra). Deux plages en compagnie de Kristof Hiriart

À l’est du soleil

Didier Petit (violoncelle, cosmocelle), Guillaume Roy (violon alto), Kristof Hiriart (voix, percussions, textes)

Église de Chassey (Côte d’or), 18 août 2023, 20h

Le concert de ce soir se tient en l’église. Les suivants, tout comme le bal de clôture, se tiendront dans la grange de la maison de Guillaume Roy, impasse du Puits

Mais le jour du bal de clôture l’église accueillera Christophe Roy, le frère de Guillaume, dans trois des Suites pour violoncelle de Bach. Pour l’heure l’église attend le trio

Le concert commence : improvisations croisées, surgissement de l’imprévu et de la fantaisie : le chanteur va, à pleine voix, vers le fond de l’église, et revient, croisant le violoncelle joué en marchant. La musique est là, et bien là. L’alto de Guillaume Roy n’est pas en reste, dialoguant entre chambrisme et dissonances. Kristof Hiriart dit en chuchotant un texte qui bientôt débouchera sur une profération presque furieuse. Et son chant puise à toutes les sources, entre improvisation libre et mémoire du chant basque. On est entre le concert, le théâtre musical, le happening et la cérémonie secrète. C’est comme un temps suspendu,une manière d’art total qui ne devrait rien au Maître de Bayreuth….

Au cours du concert, Didier Petit quitte le violoncelle pour le cosmocelle, un petit instrument qu’il a imaginé afin de pouvoir jouer en état d’apesanteur pour l’aventure des voyageurs de l’espace. Le public est d’une attention vive, capté qu’il est par ce moment unique, une sorte de miracle dans l’art de communiquer, fondé sur l’être-là (rassurez-vous je ne vais pas vous parler de Martin Heidegger….), dans l’immédiateté de l’instant. Plutôt que de tenter de décrire par le menu, et forcément avec maladresse, la succession des événements artistiques et musicaux qui ont émaillé ce concert, j’esquiverai en disant simplement le profond plaisir que j’ai éprouvé à vivre ce concert en compagnie d’un public qui adhère à une présence, rivé aux artistes.

texte et photos de Xavier Prévost

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