Festival Radio France Occitanie Montpellier : soirée d’imprévus….
Rien ne se passe selon le programme initial en ce 21 juillet. À 20h, sous les micocouliers, le vibraphoniste du trio a le bras droit en écharpe, et n’utilise, avec quelle dextérité, que sa main gauche : et le concert à lieu ! La trompettiste et le pianiste du groupe qui doit jouer à 22h sont les parents d’un jeune enfant sérieusement malade ; le père est également souffrant : ils n’ont pas pu prendre à Londres le premier avion aux petites heures du matin, et le pianiste prévu le jour suivant assurera le concert avec la rythmique du groupe initialement attendu. Enfin pendant le concert classique qui précédait, en direct du Corum de Montpellier, une artiste a été prise d’un malaise, et cela a retardé la transmission du concert de jazz. Mais la musique est advenue chaque fois !
À 20h à l’Amphithéâtre des Micocouliers, pas de changement de programme. Le trio Zylia est bien là.
Rémi Ploton est aux claviers et autres machines. Samuel Mastorakis joue de deux vibraphones, l’un préparé, l’autre avec pour seuls artifices les traitements de son. Son bras droit est en écharpe mais la main gauche s’active avec deux mailloches, est la musique est là ! Et Julien Grégoire est à la batterie, avec aussi des traitements électroniques. C’est un mélange de musique expérimentale, électro acoustique et électronique, avec des inserts de voix échantillonnées (voix parlées, chantées….), et de jazz contemporain. C’est souvent vif, parfois planant, avec des séquences de type ambient. Quelquefois hypnotique, mais pas pour dormir, pour rêver ! Et le mélange est convaincant.
©David Abécassis
LIAM NOBLE Trio Acoustique
Liam Nobel (piano), Conor Chaplin (contrebasse), Corrie Dick (batterie)
Montpellier, Amphithéâtre d’O, 21 juillet 2022, 22h
La trompettiste et le pianiste du groupe Dinosaur étant retenus à Londres pour des problèmes de santé, le pianiste Liam Noble (qui jouera le lendemain avec son propre trio), les remplace au pied levé, avec le bassiste et le batteur du groupe initialement prévu. Il commence en solo, avec une verve indiscutable et différentes approches qui disent assez sa singularité et la qualité de sa musique.
©David Abécassis
Puis il est rejoint par le bassiste et le batteur, pour une série de standards : répertoire de Broadway ou standards du jazz. Sur les chansons, il oscille entre respect du style initial et fantaisie transgressive. Sur les compositions de jazzmen, il retravaille avec passion le matériau originel : Green Chimneys de Monk sera l’occasion d’emportements explosifs ; Absinthe, d’Ellington et Strayhorn, fera l’objet d’un réharmonisation très tendue, car aux accords déjà très serrés s’ajoutent des altérations audacieuses : c’est un régal de concentration et d’expressivité profonde. En rappel Good Bait de Tadd Dameron oscillera aussi entre expression littérale et liberté assumée. Bref cet impromptu fut un très beau moment de musique , à réécouter sur France Musique en suivant ce lien.
En raison du débord du concert classique, la diffusion du jazz en direct commence à 14 minutes et 54 secondes du fichier
Xavier Prévost