Festival unerhört ! Zürich, 15e édition (4)
Le WIM, salle à peine plus grande que le Stone et à la décoration minimaliste (rien que des murs et des chaises), est un lieu historique des musiques improvisées : un concert par semaine depuis 1978. Il s’agit de la première association entre le club et le festival.
Jeudi 24 novembre 2016, Werkstatt für improvisierte Musik
Peter K Frey (b)
L’archet est manié avec une retenue qui incite les spectateurs au silence. Même lorsque les choses s’animent, Frey conserve une réserve que l’on peut qualifier d’élégance. Il y a dans ses mouvements quelque chose du papillon qui volète de fleur en fleur en veillant à ne pas troubler Dame Nature. Le jeu se passe parfois de production de notes : on est proche du souffle, dans unes esthétique méditative qui me rappelle un solo de cymbale donné par Christian Wolfarth, justement présent dans la salle. Rien ne heurte l’oreille, même lors de passages prestissimo. Le jeu valorise l’affleurement, le moment de contact entre le silence et le son, la production de sons multiphoniques. L’instrument glisse dans l’espace, le bois est caressé par une gomme. S’y joignent des murmures puis des moments plus corsés où résonnent des « slaps » acoustiques. En somme, de l’impro sereine, tournant le dos à la notion de confrontation souvent associée au genre. Ceux qui souhaiteraient s’initier à l’œuvre de ce musicien peu connu peuvent se pencher sur le double-album paru chez Leo Records, « Zurich Concerts » en duo avec le contrebassiste Daniel Studer et comme invités John Butcher, Jacques Demierre, Gerry Hemingway…
Tobias Delius (ts), Joe Williamson (b), Steve Heather (dm)
Delius-Williamson-Heather, vous connaissez ? Moi non plus, jusqu’à cette deuxième partie de soirée la plus ouvertement « impro » du festival. Devant l’affluence, on rajoute des sièges. Contrastant avec le set précédent, se succèdent ici sans temps mort de nombreux coups d’éclats, alternance de passages écrits (avec de saisissants unissons basse/saxophone), d’improvisation et de jazz. Si l’effervescence domine, ce n’est pas le seul mode de jeu du trio. L’abattage est d’autant plus impressionnant lorsqu’on sait que les musiciens ont été privés de sommeil la nuit précédente. Un état second utilisé à des fins créatives. La personnalité du trio me semble, peut-être paradoxalement, s’exprimer le mieux lorsqu’il fréquente les formes du jazz plutôt que dans des improvisations, certes compétentes, mais se démarquant moins d’autres praticiens du genre, par le recours à des techniques désormais familières telles que de brèves éructations vocales, sifflements et traits d’humour destinés à détendre l’atmosphère. Autre élément intéressant : le groupe s’épanouit sur la durée : plus le concert avance et plus l’on acquiesce. Rien de fondamentalement nouveau, mais un trio consistant, qui n’aime pas les Bureaucrats (titre du morceau final). David Cristol
Photo : Michelle Ettlin|Le WIM, salle à peine plus grande que le Stone et à la décoration minimaliste (rien que des murs et des chaises), est un lieu historique des musiques improvisées : un concert par semaine depuis 1978. Il s’agit de la première association entre le club et le festival.
Jeudi 24 novembre 2016, Werkstatt für improvisierte Musik
Peter K Frey (b)
L’archet est manié avec une retenue qui incite les spectateurs au silence. Même lorsque les choses s’animent, Frey conserve une réserve que l’on peut qualifier d’élégance. Il y a dans ses mouvements quelque chose du papillon qui volète de fleur en fleur en veillant à ne pas troubler Dame Nature. Le jeu se passe parfois de production de notes : on est proche du souffle, dans unes esthétique méditative qui me rappelle un solo de cymbale donné par Christian Wolfarth, justement présent dans la salle. Rien ne heurte l’oreille, même lors de passages prestissimo. Le jeu valorise l’affleurement, le moment de contact entre le silence et le son, la production de sons multiphoniques. L’instrument glisse dans l’espace, le bois est caressé par une gomme. S’y joignent des murmures puis des moments plus corsés où résonnent des « slaps » acoustiques. En somme, de l’impro sereine, tournant le dos à la notion de confrontation souvent associée au genre. Ceux qui souhaiteraient s’initier à l’œuvre de ce musicien peu connu peuvent se pencher sur le double-album paru chez Leo Records, « Zurich Concerts » en duo avec le contrebassiste Daniel Studer et comme invités John Butcher, Jacques Demierre, Gerry Hemingway…
Tobias Delius (ts), Joe Williamson (b), Steve Heather (dm)
Delius-Williamson-Heather, vous connaissez ? Moi non plus, jusqu’à cette deuxième partie de soirée la plus ouvertement « impro » du festival. Devant l’affluence, on rajoute des sièges. Contrastant avec le set précédent, se succèdent ici sans temps mort de nombreux coups d’éclats, alternance de passages écrits (avec de saisissants unissons basse/saxophone), d’improvisation et de jazz. Si l’effervescence domine, ce n’est pas le seul mode de jeu du trio. L’abattage est d’autant plus impressionnant lorsqu’on sait que les musiciens ont été privés de sommeil la nuit précédente. Un état second utilisé à des fins créatives. La personnalité du trio me semble, peut-être paradoxalement, s’exprimer le mieux lorsqu’il fréquente les formes du jazz plutôt que dans des improvisations, certes compétentes, mais se démarquant moins d’autres praticiens du genre, par le recours à des techniques désormais familières telles que de brèves éructations vocales, sifflements et traits d’humour destinés à détendre l’atmosphère. Autre élément intéressant : le groupe s’épanouit sur la durée : plus le concert avance et plus l’on acquiesce. Rien de fondamentalement nouveau, mais un trio consistant, qui n’aime pas les Bureaucrats (titre du morceau final). David Cristol
Photo : Michelle Ettlin|Le WIM, salle à peine plus grande que le Stone et à la décoration minimaliste (rien que des murs et des chaises), est un lieu historique des musiques improvisées : un concert par semaine depuis 1978. Il s’agit de la première association entre le club et le festival.
Jeudi 24 novembre 2016, Werkstatt für improvisierte Musik
Peter K Frey (b)
L’archet est manié avec une retenue qui incite les spectateurs au silence. Même lorsque les choses s’animent, Frey conserve une réserve que l’on peut qualifier d’élégance. Il y a dans ses mouvements quelque chose du papillon qui volète de fleur en fleur en veillant à ne pas troubler Dame Nature. Le jeu se passe parfois de production de notes : on est proche du souffle, dans unes esthétique méditative qui me rappelle un solo de cymbale donné par Christian Wolfarth, justement présent dans la salle. Rien ne heurte l’oreille, même lors de passages prestissimo. Le jeu valorise l’affleurement, le moment de contact entre le silence et le son, la production de sons multiphoniques. L’instrument glisse dans l’espace, le bois est caressé par une gomme. S’y joignent des murmures puis des moments plus corsés où résonnent des « slaps » acoustiques. En somme, de l’impro sereine, tournant le dos à la notion de confrontation souvent associée au genre. Ceux qui souhaiteraient s’initier à l’œuvre de ce musicien peu connu peuvent se pencher sur le double-album paru chez Leo Records, « Zurich Concerts » en duo avec le contrebassiste Daniel Studer et comme invités John Butcher, Jacques Demierre, Gerry Hemingway…
Tobias Delius (ts), Joe Williamson (b), Steve Heather (dm)
Delius-Williamson-Heather, vous connaissez ? Moi non plus, jusqu’à cette deuxième partie de soirée la plus ouvertement « impro » du festival. Devant l’affluence, on rajoute des sièges. Contrastant avec le set précédent, se succèdent ici sans temps mort de nombreux coups d’éclats, alternance de passages écrits (avec de saisissants unissons basse/saxophone), d’improvisation et de jazz. Si l’effervescence domine, ce n’est pas le seul mode de jeu du trio. L’abattage est d’autant plus impressionnant lorsqu’on sait que les musiciens ont été privés de sommeil la nuit précédente. Un état second utilisé à des fins créatives. La personnalité du trio me semble, peut-être paradoxalement, s’exprimer le mieux lorsqu’il fréquente les formes du jazz plutôt que dans des improvisations, certes compétentes, mais se démarquant moins d’autres praticiens du genre, par le recours à des techniques désormais familières telles que de brèves éructations vocales, sifflements et traits d’humour destinés à détendre l’atmosphère. Autre élément intéressant : le groupe s’épanouit sur la durée : plus le concert avance et plus l’on acquiesce. Rien de fondamentalement nouveau, mais un trio consistant, qui n’aime pas les Bureaucrats (titre du morceau final). David Cristol
Photo : Michelle Ettlin|Le WIM, salle à peine plus grande que le Stone et à la décoration minimaliste (rien que des murs et des chaises), est un lieu historique des musiques improvisées : un concert par semaine depuis 1978. Il s’agit de la première association entre le club et le festival.
Jeudi 24 novembre 2016, Werkstatt für improvisierte Musik
Peter K Frey (b)
L’archet est manié avec une retenue qui incite les spectateurs au silence. Même lorsque les choses s’animent, Frey conserve une réserve que l’on peut qualifier d’élégance. Il y a dans ses mouvements quelque chose du papillon qui volète de fleur en fleur en veillant à ne pas troubler Dame Nature. Le jeu se passe parfois de production de notes : on est proche du souffle, dans unes esthétique méditative qui me rappelle un solo de cymbale donné par Christian Wolfarth, justement présent dans la salle. Rien ne heurte l’oreille, même lors de passages prestissimo. Le jeu valorise l’affleurement, le moment de contact entre le silence et le son, la production de sons multiphoniques. L’instrument glisse dans l’espace, le bois est caressé par une gomme. S’y joignent des murmures puis des moments plus corsés où résonnent des « slaps » acoustiques. En somme, de l’impro sereine, tournant le dos à la notion de confrontation souvent associée au genre. Ceux qui souhaiteraient s’initier à l’œuvre de ce musicien peu connu peuvent se pencher sur le double-album paru chez Leo Records, « Zurich Concerts » en duo avec le contrebassiste Daniel Studer et comme invités John Butcher, Jacques Demierre, Gerry Hemingway…
Tobias Delius (ts), Joe Williamson (b), Steve Heather (dm)
Delius-Williamson-Heather, vous connaissez ? Moi non plus, jusqu’à cette deuxième partie de soirée la plus ouvertement « impro » du festival. Devant l’affluence, on rajoute des sièges. Contrastant avec le set précédent, se succèdent ici sans temps mort de nombreux coups d’éclats, alternance de passages écrits (avec de saisissants unissons basse/saxophone), d’improvisation et de jazz. Si l’effervescence domine, ce n’est pas le seul mode de jeu du trio. L’abattage est d’autant plus impressionnant lorsqu’on sait que les musiciens ont été privés de sommeil la nuit précédente. Un état second utilisé à des fins créatives. La personnalité du trio me semble, peut-être paradoxalement, s’exprimer le mieux lorsqu’il fréquente les formes du jazz plutôt que dans des improvisations, certes compétentes, mais se démarquant moins d’autres praticiens du genre, par le recours à des techniques désormais familières telles que de brèves éructations vocales, sifflements et traits d’humour destinés à détendre l’atmosphère. Autre élément intéressant : le groupe s’épanouit sur la durée : plus le concert avance et plus l’on acquiesce. Rien de fondamentalement nouveau, mais un trio consistant, qui n’aime pas les Bureaucrats (titre du morceau final). David Cristol
Photo : Michelle Ettlin