Jazz live
Publié le 24 Fév 2017

FRANCK TORTILLER : Jazz, vigne et vin

 Sur la scène du Sceaux What, et pour la première de trois soirées, une création du vibraphoniste Franck Tortiller intitulée ‘La Matière du Monde’. C’est un hymne à la conspiration de la terre et du ciel dont naîtra le vin. Et un rappel de ce qui dans l’art procède de la nature.


 scène vide

Franck Tortiller (vibraphone, composition), Jean-Philippe Viret (contrebasse), Simon Goubert (batterie), Roberto Petronio (photographies)

Sceaux, Les Gémeaux, 23 février 2017

salut final

Dans le cadre d’une résidence d’artiste commencée en 2015, à la scène nationale de Sceaux, Franck Tortiller a imaginé un retour aux sources : fils d’un vigneron bourguignon, grand amateur -et connaisseur- du noble produit de la vigne, il a composé pour ce trio une musique qu’il présente dans un environnement photographique lié au vignoble. Les images, en noir et blanc, sont celles de son ami Roberto Petronio, photographe de la vigne et du vin, et aussi journaliste dégustateur chevronné à La Revue de Vins de France. «Je souhaite, écrit Franck Tortiller, mettre l’accent sur les sensations rythmiques, jouer sur l’interaction entre les trois musiciens (selon une notion d’assemblage, comme pour le vin), et sur l’improvisation musicale bien sûr, mais aussi reposant sur l’expérience sensorielle». Musique originale, avec un détour du côté de Thelonious Monk, et en coda une version très revisitée d’un hymne des vignerons bourguignons pour la fête de la Saint Vincent : voilà le programme. La formule instrumentale est sobre, presque ascétique, et pourtant la densité musicale est frappante. Par l’incroyable combinaison des lignes mélodiques et des harmonies, jouant en virtuose qu’il est des ressources du jeu à quatre mailloches, superposant diaboliquement percussions et résonances, Franck Tortiller fait renaître dans ma mémoire jazzophile le souvenir de combinaisons vibraphone-piano : Gary Burton avec Chick Corea et, surtout, avec Keith Jarrett en 1970 pour Atlantic. L’entente est parfaite avec ses partenaires, qui manifestement jubilent : Jean-Philippe Viret, qu’il expose à l’unisson ou commente en contrepoint, est toujours d’une absolue pertinence ; Simon Goubert, dans les solos comme dans le commentaire, déploie toute l’étendue de son impressionnante dynamique, et son sens des nuances et du timbre, qui fait merveille dans cet univers ciselé. De part et d’autre de la scène apparaissent les photos de Roberto Petronio, images du vignoble bourguignon (pour satisfaire le compréhensible chauvinisme du vibraphoniste….) : Montrachet, Chambertin, la Romanée-Conti et d’autres lieux défilent comme autant de témoignages sensuels d’un terroir, avec la richesse du grain photographique et l’intensité des contrastes. L’aspiration hédonique, et le monde des sensations, font ici écho à l’attraction qu’exerce sur notre imaginaire la voûte stellaire : comme une exacte réplique du mouvement de l’Art, matière et pensée. Le photographe-dégustateur a usé de son entregent professionnel pour faire parrainer cette aventure par trois crus prestigieux du Sauternais (ceux du haut du tableau!) : chaque soir à Sceaux, après le concert, le public est invité à déguster un vin d’exception, et le chauvinisme bourguignon du vibraphoniste s’efface devant l’assaut du plaisir sensoriel.

Xavier Prévost

Ce programme se donnera à nouveau les 24 & 25 février au Sceaux What puis, après un détour début mars par Düsseldorf, le 11 mars à Radio France pour les concerts Jazz sur le vif d’Arnaud Merlin, en avril à l’Orangerie de Sceaux, et en mai au théâtre de Malakoff.| Sur la scène du Sceaux What, et pour la première de trois soirées, une création du vibraphoniste Franck Tortiller intitulée ‘La Matière du Monde’. C’est un hymne à la conspiration de la terre et du ciel dont naîtra le vin. Et un rappel de ce qui dans l’art procède de la nature.


 scène vide

Franck Tortiller (vibraphone, composition), Jean-Philippe Viret (contrebasse), Simon Goubert (batterie), Roberto Petronio (photographies)

Sceaux, Les Gémeaux, 23 février 2017

salut final

Dans le cadre d’une résidence d’artiste commencée en 2015, à la scène nationale de Sceaux, Franck Tortiller a imaginé un retour aux sources : fils d’un vigneron bourguignon, grand amateur -et connaisseur- du noble produit de la vigne, il a composé pour ce trio une musique qu’il présente dans un environnement photographique lié au vignoble. Les images, en noir et blanc, sont celles de son ami Roberto Petronio, photographe de la vigne et du vin, et aussi journaliste dégustateur chevronné à La Revue de Vins de France. «Je souhaite, écrit Franck Tortiller, mettre l’accent sur les sensations rythmiques, jouer sur l’interaction entre les trois musiciens (selon une notion d’assemblage, comme pour le vin), et sur l’improvisation musicale bien sûr, mais aussi reposant sur l’expérience sensorielle». Musique originale, avec un détour du côté de Thelonious Monk, et en coda une version très revisitée d’un hymne des vignerons bourguignons pour la fête de la Saint Vincent : voilà le programme. La formule instrumentale est sobre, presque ascétique, et pourtant la densité musicale est frappante. Par l’incroyable combinaison des lignes mélodiques et des harmonies, jouant en virtuose qu’il est des ressources du jeu à quatre mailloches, superposant diaboliquement percussions et résonances, Franck Tortiller fait renaître dans ma mémoire jazzophile le souvenir de combinaisons vibraphone-piano : Gary Burton avec Chick Corea et, surtout, avec Keith Jarrett en 1970 pour Atlantic. L’entente est parfaite avec ses partenaires, qui manifestement jubilent : Jean-Philippe Viret, qu’il expose à l’unisson ou commente en contrepoint, est toujours d’une absolue pertinence ; Simon Goubert, dans les solos comme dans le commentaire, déploie toute l’étendue de son impressionnante dynamique, et son sens des nuances et du timbre, qui fait merveille dans cet univers ciselé. De part et d’autre de la scène apparaissent les photos de Roberto Petronio, images du vignoble bourguignon (pour satisfaire le compréhensible chauvinisme du vibraphoniste….) : Montrachet, Chambertin, la Romanée-Conti et d’autres lieux défilent comme autant de témoignages sensuels d’un terroir, avec la richesse du grain photographique et l’intensité des contrastes. L’aspiration hédonique, et le monde des sensations, font ici écho à l’attraction qu’exerce sur notre imaginaire la voûte stellaire : comme une exacte réplique du mouvement de l’Art, matière et pensée. Le photographe-dégustateur a usé de son entregent professionnel pour faire parrainer cette aventure par trois crus prestigieux du Sauternais (ceux du haut du tableau!) : chaque soir à Sceaux, après le concert, le public est invité à déguster un vin d’exception, et le chauvinisme bourguignon du vibraphoniste s’efface devant l’assaut du plaisir sensoriel.

Xavier Prévost

Ce programme se donnera à nouveau les 24 & 25 février au Sceaux What puis, après un détour début mars par Düsseldorf, le 11 mars à Radio France pour les concerts Jazz sur le vif d’Arnaud Merlin, en avril à l’Orangerie de Sceaux, et en mai au théâtre de Malakoff.| Sur la scène du Sceaux What, et pour la première de trois soirées, une création du vibraphoniste Franck Tortiller intitulée ‘La Matière du Monde’. C’est un hymne à la conspiration de la terre et du ciel dont naîtra le vin. Et un rappel de ce qui dans l’art procède de la nature.


 scène vide

Franck Tortiller (vibraphone, composition), Jean-Philippe Viret (contrebasse), Simon Goubert (batterie), Roberto Petronio (photographies)

Sceaux, Les Gémeaux, 23 février 2017

salut final

Dans le cadre d’une résidence d’artiste commencée en 2015, à la scène nationale de Sceaux, Franck Tortiller a imaginé un retour aux sources : fils d’un vigneron bourguignon, grand amateur -et connaisseur- du noble produit de la vigne, il a composé pour ce trio une musique qu’il présente dans un environnement photographique lié au vignoble. Les images, en noir et blanc, sont celles de son ami Roberto Petronio, photographe de la vigne et du vin, et aussi journaliste dégustateur chevronné à La Revue de Vins de France. «Je souhaite, écrit Franck Tortiller, mettre l’accent sur les sensations rythmiques, jouer sur l’interaction entre les trois musiciens (selon une notion d’assemblage, comme pour le vin), et sur l’improvisation musicale bien sûr, mais aussi reposant sur l’expérience sensorielle». Musique originale, avec un détour du côté de Thelonious Monk, et en coda une version très revisitée d’un hymne des vignerons bourguignons pour la fête de la Saint Vincent : voilà le programme. La formule instrumentale est sobre, presque ascétique, et pourtant la densité musicale est frappante. Par l’incroyable combinaison des lignes mélodiques et des harmonies, jouant en virtuose qu’il est des ressources du jeu à quatre mailloches, superposant diaboliquement percussions et résonances, Franck Tortiller fait renaître dans ma mémoire jazzophile le souvenir de combinaisons vibraphone-piano : Gary Burton avec Chick Corea et, surtout, avec Keith Jarrett en 1970 pour Atlantic. L’entente est parfaite avec ses partenaires, qui manifestement jubilent : Jean-Philippe Viret, qu’il expose à l’unisson ou commente en contrepoint, est toujours d’une absolue pertinence ; Simon Goubert, dans les solos comme dans le commentaire, déploie toute l’étendue de son impressionnante dynamique, et son sens des nuances et du timbre, qui fait merveille dans cet univers ciselé. De part et d’autre de la scène apparaissent les photos de Roberto Petronio, images du vignoble bourguignon (pour satisfaire le compréhensible chauvinisme du vibraphoniste….) : Montrachet, Chambertin, la Romanée-Conti et d’autres lieux défilent comme autant de témoignages sensuels d’un terroir, avec la richesse du grain photographique et l’intensité des contrastes. L’aspiration hédonique, et le monde des sensations, font ici écho à l’attraction qu’exerce sur notre imaginaire la voûte stellaire : comme une exacte réplique du mouvement de l’Art, matière et pensée. Le photographe-dégustateur a usé de son entregent professionnel pour faire parrainer cette aventure par trois crus prestigieux du Sauternais (ceux du haut du tableau!) : chaque soir à Sceaux, après le concert, le public est invité à déguster un vin d’exception, et le chauvinisme bourguignon du vibraphoniste s’efface devant l’assaut du plaisir sensoriel.

Xavier Prévost

Ce programme se donnera à nouveau les 24 & 25 février au Sceaux What puis, après un détour début mars par Düsseldorf, le 11 mars à Radio France pour les concerts Jazz sur le vif d’Arnaud Merlin, en avril à l’Orangerie de Sceaux, et en mai au théâtre de Malakoff.| Sur la scène du Sceaux What, et pour la première de trois soirées, une création du vibraphoniste Franck Tortiller intitulée ‘La Matière du Monde’. C’est un hymne à la conspiration de la terre et du ciel dont naîtra le vin. Et un rappel de ce qui dans l’art procède de la nature.


 scène vide

Franck Tortiller (vibraphone, composition), Jean-Philippe Viret (contrebasse), Simon Goubert (batterie), Roberto Petronio (photographies)

Sceaux, Les Gémeaux, 23 février 2017

salut final

Dans le cadre d’une résidence d’artiste commencée en 2015, à la scène nationale de Sceaux, Franck Tortiller a imaginé un retour aux sources : fils d’un vigneron bourguignon, grand amateur -et connaisseur- du noble produit de la vigne, il a composé pour ce trio une musique qu’il présente dans un environnement photographique lié au vignoble. Les images, en noir et blanc, sont celles de son ami Roberto Petronio, photographe de la vigne et du vin, et aussi journaliste dégustateur chevronné à La Revue de Vins de France. «Je souhaite, écrit Franck Tortiller, mettre l’accent sur les sensations rythmiques, jouer sur l’interaction entre les trois musiciens (selon une notion d’assemblage, comme pour le vin), et sur l’improvisation musicale bien sûr, mais aussi reposant sur l’expérience sensorielle». Musique originale, avec un détour du côté de Thelonious Monk, et en coda une version très revisitée d’un hymne des vignerons bourguignons pour la fête de la Saint Vincent : voilà le programme. La formule instrumentale est sobre, presque ascétique, et pourtant la densité musicale est frappante. Par l’incroyable combinaison des lignes mélodiques et des harmonies, jouant en virtuose qu’il est des ressources du jeu à quatre mailloches, superposant diaboliquement percussions et résonances, Franck Tortiller fait renaître dans ma mémoire jazzophile le souvenir de combinaisons vibraphone-piano : Gary Burton avec Chick Corea et, surtout, avec Keith Jarrett en 1970 pour Atlantic. L’entente est parfaite avec ses partenaires, qui manifestement jubilent : Jean-Philippe Viret, qu’il expose à l’unisson ou commente en contrepoint, est toujours d’une absolue pertinence ; Simon Goubert, dans les solos comme dans le commentaire, déploie toute l’étendue de son impressionnante dynamique, et son sens des nuances et du timbre, qui fait merveille dans cet univers ciselé. De part et d’autre de la scène apparaissent les photos de Roberto Petronio, images du vignoble bourguignon (pour satisfaire le compréhensible chauvinisme du vibraphoniste….) : Montrachet, Chambertin, la Romanée-Conti et d’autres lieux défilent comme autant de témoignages sensuels d’un terroir, avec la richesse du grain photographique et l’intensité des contrastes. L’aspiration hédonique, et le monde des sensations, font ici écho à l’attraction qu’exerce sur notre imaginaire la voûte stellaire : comme une exacte réplique du mouvement de l’Art, matière et pensée. Le photographe-dégustateur a usé de son entregent professionnel pour faire parrainer cette aventure par trois crus prestigieux du Sauternais (ceux du haut du tableau!) : chaque soir à Sceaux, après le concert, le public est invité à déguster un vin d’exception, et le chauvinisme bourguignon du vibraphoniste s’efface devant l’assaut du plaisir sensoriel.

Xavier Prévost

Ce programme se donnera à nouveau les 24 & 25 février au Sceaux What puis, après un détour début mars par Düsseldorf, le 11 mars à Radio France pour les concerts Jazz sur le vif d’Arnaud Merlin, en avril à l’Orangerie de Sceaux, et en mai au théâtre de Malakoff.