Guillaume de Chassy, trio "Faraway so close"
Une soirée intime, mais d’exception, dans la très accueillante salle de Jazz au Comptoir, à la Halle Roublot de Fontenay-Sous-Bois, avec le trio « Faraway so close » de Guillaume de Chassy, qui ravive le beau souvenir d’un CD de 2008.
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Trio « Faraway so close » : Guillaume de Chassy (piano), Stéphane Kerecki (contrebasse), Fabrice Moreau (batterie)
Musique au Comptoir, Fontenay-Sous-Bois, 2 octobre 2015, 21h
En prélude, une sorte de bref concerto pour trio de jazz, en dialogues croisés entre piano, contrebasse et batterie. Le ton est donné : la musique sera collective ou ne sera pas. Un peu plus tard, on apprendra que cette composition s’intitule Perdita, en évocation d’un des personnages du Conte d’hiver de Shakespeare ; mais pour l’heure cela s’enchaîne avec une très belle version, façon valse jazz, de Coin de rue, de Charles Trenet (le pianiste l’adore, tropisme sudiste oblige !). C’est comme si Bill Evans surgissait, au pied de la Butte Montmartre, au détour de la rue Feutrier et de la rue Muller.
Et le concert se poursuit avec une composition originale en forme de démarquage « d’un standard bien connu » (déclare Guillaume) ; en fait une chanson plutôt confidentielle de Gordon Jenkins, Blue Evening, assez souvent jouée, et enregistrée, par Bill Carrothers, dont Guillaume de Chassy est un fan. Suivra un thème d’inspiration bulgare puis, par une transition en piano solo, un thème inspiré par Henri Dutilleux : des échanges très subtils, en binôme (piano-contrebasse, contrebasse-batterie….) révèlent encore d’autres facettes de la formidable interaction qui préside à la conception de ce trio. Et les nuances s’enrichissent encore lorsque Fabrice Moreau joue délicatement du contraste entre ses deux mains, l’une percutant à la baguette, et l’autre bruissant au balai.
Puis ce sera Lune, une composition ancienne du pianiste, conçue comme un hommage à Claude Debussy. Ce soir-là il choisit de rythmer l’exposé d’un ostinato souterrain : une note accentuée avec constance, à l’intérieur de l’accompagnement ; c’est la quinte de l’accord qui fonde la tonalité du thème. Dans une version en forme de cantate jazz pour chœur, piano et percussions (« Lunes, Cantate jazz », Ed. Hortus, 2001), il avait confié ce rôle à une section du chœur, qui rythmait le début de la pièce de cette présence obstinée. On pense à Schubert, qui dans l’accompagnement de certains de ses lieder joue de ce ressort secret.
Le trio bifurque ensuite vers One Fruit a Day, très rythmique, avec des unissons des deux mains. Ce parti pris anguleux se poursuit dans Capulets and Montaigues Go Dancing, extrait du répertoire d’un autre groupe, « Shakespeare Songs ». On pense à Thelonious Monk, et l’instant d’après, le piano se fait rhapsodique, avant de revenir vers les aspérités monkiennes. Au final, la sensation d’avoir assisté à un moment musical d’exception, que conclura en rappel l’ineffable Ida Lupino de Carla Bley.
Xavier Prévost
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Une soirée intime, mais d’exception, dans la très accueillante salle de Jazz au Comptoir, à la Halle Roublot de Fontenay-Sous-Bois, avec le trio « Faraway so close » de Guillaume de Chassy, qui ravive le beau souvenir d’un CD de 2008.
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Trio « Faraway so close » : Guillaume de Chassy (piano), Stéphane Kerecki (contrebasse), Fabrice Moreau (batterie)
Musique au Comptoir, Fontenay-Sous-Bois, 2 octobre 2015, 21h
En prélude, une sorte de bref concerto pour trio de jazz, en dialogues croisés entre piano, contrebasse et batterie. Le ton est donné : la musique sera collective ou ne sera pas. Un peu plus tard, on apprendra que cette composition s’intitule Perdita, en évocation d’un des personnages du Conte d’hiver de Shakespeare ; mais pour l’heure cela s’enchaîne avec une très belle version, façon valse jazz, de Coin de rue, de Charles Trenet (le pianiste l’adore, tropisme sudiste oblige !). C’est comme si Bill Evans surgissait, au pied de la Butte Montmartre, au détour de la rue Feutrier et de la rue Muller.
Et le concert se poursuit avec une composition originale en forme de démarquage « d’un standard bien connu » (déclare Guillaume) ; en fait une chanson plutôt confidentielle de Gordon Jenkins, Blue Evening, assez souvent jouée, et enregistrée, par Bill Carrothers, dont Guillaume de Chassy est un fan. Suivra un thème d’inspiration bulgare puis, par une transition en piano solo, un thème inspiré par Henri Dutilleux : des échanges très subtils, en binôme (piano-contrebasse, contrebasse-batterie….) révèlent encore d’autres facettes de la formidable interaction qui préside à la conception de ce trio. Et les nuances s’enrichissent encore lorsque Fabrice Moreau joue délicatement du contraste entre ses deux mains, l’une percutant à la baguette, et l’autre bruissant au balai.
Puis ce sera Lune, une composition ancienne du pianiste, conçue comme un hommage à Claude Debussy. Ce soir-là il choisit de rythmer l’exposé d’un ostinato souterrain : une note accentuée avec constance, à l’intérieur de l’accompagnement ; c’est la quinte de l’accord qui fonde la tonalité du thème. Dans une version en forme de cantate jazz pour chœur, piano et percussions (« Lunes, Cantate jazz », Ed. Hortus, 2001), il avait confié ce rôle à une section du chœur, qui rythmait le début de la pièce de cette présence obstinée. On pense à Schubert, qui dans l’accompagnement de certains de ses lieder joue de ce ressort secret.
Le trio bifurque ensuite vers One Fruit a Day, très rythmique, avec des unissons des deux mains. Ce parti pris anguleux se poursuit dans Capulets and Montaigues Go Dancing, extrait du répertoire d’un autre groupe, « Shakespeare Songs ». On pense à Thelonious Monk, et l’instant d’après, le piano se fait rhapsodique, avant de revenir vers les aspérités monkiennes. Au final, la sensation d’avoir assisté à un moment musical d’exception, que conclura en rappel l’ineffable Ida Lupino de Carla Bley.
Xavier Prévost
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Une soirée intime, mais d’exception, dans la très accueillante salle de Jazz au Comptoir, à la Halle Roublot de Fontenay-Sous-Bois, avec le trio « Faraway so close » de Guillaume de Chassy, qui ravive le beau souvenir d’un CD de 2008.
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Trio « Faraway so close » : Guillaume de Chassy (piano), Stéphane Kerecki (contrebasse), Fabrice Moreau (batterie)
Musique au Comptoir, Fontenay-Sous-Bois, 2 octobre 2015, 21h
En prélude, une sorte de bref concerto pour trio de jazz, en dialogues croisés entre piano, contrebasse et batterie. Le ton est donné : la musique sera collective ou ne sera pas. Un peu plus tard, on apprendra que cette composition s’intitule Perdita, en évocation d’un des personnages du Conte d’hiver de Shakespeare ; mais pour l’heure cela s’enchaîne avec une très belle version, façon valse jazz, de Coin de rue, de Charles Trenet (le pianiste l’adore, tropisme sudiste oblige !). C’est comme si Bill Evans surgissait, au pied de la Butte Montmartre, au détour de la rue Feutrier et de la rue Muller.
Et le concert se poursuit avec une composition originale en forme de démarquage « d’un standard bien connu » (déclare Guillaume) ; en fait une chanson plutôt confidentielle de Gordon Jenkins, Blue Evening, assez souvent jouée, et enregistrée, par Bill Carrothers, dont Guillaume de Chassy est un fan. Suivra un thème d’inspiration bulgare puis, par une transition en piano solo, un thème inspiré par Henri Dutilleux : des échanges très subtils, en binôme (piano-contrebasse, contrebasse-batterie….) révèlent encore d’autres facettes de la formidable interaction qui préside à la conception de ce trio. Et les nuances s’enrichissent encore lorsque Fabrice Moreau joue délicatement du contraste entre ses deux mains, l’une percutant à la baguette, et l’autre bruissant au balai.
Puis ce sera Lune, une composition ancienne du pianiste, conçue comme un hommage à Claude Debussy. Ce soir-là il choisit de rythmer l’exposé d’un ostinato souterrain : une note accentuée avec constance, à l’intérieur de l’accompagnement ; c’est la quinte de l’accord qui fonde la tonalité du thème. Dans une version en forme de cantate jazz pour chœur, piano et percussions (« Lunes, Cantate jazz », Ed. Hortus, 2001), il avait confié ce rôle à une section du chœur, qui rythmait le début de la pièce de cette présence obstinée. On pense à Schubert, qui dans l’accompagnement de certains de ses lieder joue de ce ressort secret.
Le trio bifurque ensuite vers One Fruit a Day, très rythmique, avec des unissons des deux mains. Ce parti pris anguleux se poursuit dans Capulets and Montaigues Go Dancing, extrait du répertoire d’un autre groupe, « Shakespeare Songs ». On pense à Thelonious Monk, et l’instant d’après, le piano se fait rhapsodique, avant de revenir vers les aspérités monkiennes. Au final, la sensation d’avoir assisté à un moment musical d’exception, que conclura en rappel l’ineffable Ida Lupino de Carla Bley.
Xavier Prévost
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Une soirée intime, mais d’exception, dans la très accueillante salle de Jazz au Comptoir, à la Halle Roublot de Fontenay-Sous-Bois, avec le trio « Faraway so close » de Guillaume de Chassy, qui ravive le beau souvenir d’un CD de 2008.
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Trio « Faraway so close » : Guillaume de Chassy (piano), Stéphane Kerecki (contrebasse), Fabrice Moreau (batterie)
Musique au Comptoir, Fontenay-Sous-Bois, 2 octobre 2015, 21h
En prélude, une sorte de bref concerto pour trio de jazz, en dialogues croisés entre piano, contrebasse et batterie. Le ton est donné : la musique sera collective ou ne sera pas. Un peu plus tard, on apprendra que cette composition s’intitule Perdita, en évocation d’un des personnages du Conte d’hiver de Shakespeare ; mais pour l’heure cela s’enchaîne avec une très belle version, façon valse jazz, de Coin de rue, de Charles Trenet (le pianiste l’adore, tropisme sudiste oblige !). C’est comme si Bill Evans surgissait, au pied de la Butte Montmartre, au détour de la rue Feutrier et de la rue Muller.
Et le concert se poursuit avec une composition originale en forme de démarquage « d’un standard bien connu » (déclare Guillaume) ; en fait une chanson plutôt confidentielle de Gordon Jenkins, Blue Evening, assez souvent jouée, et enregistrée, par Bill Carrothers, dont Guillaume de Chassy est un fan. Suivra un thème d’inspiration bulgare puis, par une transition en piano solo, un thème inspiré par Henri Dutilleux : des échanges très subtils, en binôme (piano-contrebasse, contrebasse-batterie….) révèlent encore d’autres facettes de la formidable interaction qui préside à la conception de ce trio. Et les nuances s’enrichissent encore lorsque Fabrice Moreau joue délicatement du contraste entre ses deux mains, l’une percutant à la baguette, et l’autre bruissant au balai.
Puis ce sera Lune, une composition ancienne du pianiste, conçue comme un hommage à Claude Debussy. Ce soir-là il choisit de rythmer l’exposé d’un ostinato souterrain : une note accentuée avec constance, à l’intérieur de l’accompagnement ; c’est la quinte de l’accord qui fonde la tonalité du thème. Dans une version en forme de cantate jazz pour chœur, piano et percussions (« Lunes, Cantate jazz », Ed. Hortus, 2001), il avait confié ce rôle à une section du chœur, qui rythmait le début de la pièce de cette présence obstinée. On pense à Schubert, qui dans l’accompagnement de certains de ses lieder joue de ce ressort secret.
Le trio bifurque ensuite vers One Fruit a Day, très rythmique, avec des unissons des deux mains. Ce parti pris anguleux se poursuit dans Capulets and Montaigues Go Dancing, extrait du répertoire d’un autre groupe, « Shakespeare Songs ». On pense à Thelonious Monk, et l’instant d’après, le piano se fait rhapsodique, avant de revenir vers les aspérités monkiennes. Au final, la sensation d’avoir assisté à un moment musical d’exception, que conclura en rappel l’ineffable Ida Lupino de Carla Bley.
Xavier Prévost