HENRI TEXIER « Sky Dancers Sextet » au New Morning
En 2014, Sky Dancers était un quintette, créé au Festival du Mans et repris aux Rendez-vous de l’Erdre. À Coutances en mai 2015, Henri avait dû, la mort dans l’âme, déclarer forfait pour cause d’inflammation de la main, très invalidante pour un contrebassiste (mais il sera à Coutances en 2016 !). Désormais Sky Dancers est un sextette, rejoint par François Corneloup, et c’était la création parisienne (et mondiale!) à la veille d’un concert à D’Jazz Nevers, et à 5 jours d’une participation à Jazz au Fil de l’Oise, à Vauréal.
HENRI TEXIER « Sky Dancers Sextet »
Sébastien Texier (saxophone alto, clarinette alto, clarinette), François Corneloup (saxophone baryton), Nguyên Lê (guitare), Armel Dupas (piano, synthétiseur), Henri Texier (contrebasse, composition), Louis Moutin (batterie). Paris, New Morning, 9 novembre 2015, 21h
Le concert commence bille en tête, avec un thème-coup-de-poing qui annonce la couleur (un thème déjà joué avec un précédent groupe, mais que le contrebassiste n’a pas, à ma connaissance, enregistré). D’emblée, on est en pleine effervescence : le jazz, c’est ça aussi : de la tension cursive, de l’emballement à la noire, up tempo. Les deux saxophones, dans cette course à l’équilibre maîtrisé, croisent leurs lignes en mode contrepoint, puis les solos s’enchaînent, lyrisme en bandoulière. Armel Dupas au piano lance hardiment des traits périlleux, Nguyên Lê combine de manière hallucinante vélocité et expressivité, et Louis Moutin est à la fête : l’intensité, extrême si possible, est son domaine. Quant au contrebassiste-leader, il est heureux manifestement de ces emportements : il y va franco, sans oublier jamais de faire chanter sa basse. Henri désannonce (comme on dit à la radio) les deux premières compositions, nous annonce que la soirée évoquera les indiens (d’Amérique du Sud et du Nord), puis il annonce un hommage à Paul Motian, He was just shining. C’est en quartette, sans piano ni guitare, une belle et mélancolique mélodie en forme de tango : le tempo s’est apaisé, mais la force expressive est là, plus que jamais.
Au complet à nouveau, en sextette donc, ça repart sur un tempo détendu, mais qui change régulièrement quand le temps se divise et que le régime s’accélère, soufflant le chaud et froid, comme naguère chez Mingus : Henri est aussi un grand maître en dramaturgie…. François Corneloup et Sébastien Texier s’en donnent à cœur joie dans ce mouvement brownien. Quand le pianiste commence son chorus, on a toujours l’impression qu’il va aller chercher midi à quatorze heures, mais au final ça sonne toujours l’heure exacte, celle de la pertinence maximale dans la prise de risque assumée. Après l’entracte ce sera Ô Elvin, un thème souvent joué par Henri ces dernières années. Sébastien est à la clarinette alto, et les deux souffleurs soutiennent les solistes de riffs « à la Mingus », avant de s’éclipser en coulisse ; le thème suivant sera en quartette, avec guitare et piano. Et ainsi de suite jusqu’à la marche mélancolique jouée en rappel. Décidément, Henri Texier revient en très grande forme avec ce groupe ; un disque vient d’être enregistré, qui paraîtra au printemps. On l’attend avec impatience.
Xavier Prévost
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En 2014, Sky Dancers était un quintette, créé au Festival du Mans et repris aux Rendez-vous de l’Erdre. À Coutances en mai 2015, Henri avait dû, la mort dans l’âme, déclarer forfait pour cause d’inflammation de la main, très invalidante pour un contrebassiste (mais il sera à Coutances en 2016 !). Désormais Sky Dancers est un sextette, rejoint par François Corneloup, et c’était la création parisienne (et mondiale!) à la veille d’un concert à D’Jazz Nevers, et à 5 jours d’une participation à Jazz au Fil de l’Oise, à Vauréal.
HENRI TEXIER « Sky Dancers Sextet »
Sébastien Texier (saxophone alto, clarinette alto, clarinette), François Corneloup (saxophone baryton), Nguyên Lê (guitare), Armel Dupas (piano, synthétiseur), Henri Texier (contrebasse, composition), Louis Moutin (batterie). Paris, New Morning, 9 novembre 2015, 21h
Le concert commence bille en tête, avec un thème-coup-de-poing qui annonce la couleur (un thème déjà joué avec un précédent groupe, mais que le contrebassiste n’a pas, à ma connaissance, enregistré). D’emblée, on est en pleine effervescence : le jazz, c’est ça aussi : de la tension cursive, de l’emballement à la noire, up tempo. Les deux saxophones, dans cette course à l’équilibre maîtrisé, croisent leurs lignes en mode contrepoint, puis les solos s’enchaînent, lyrisme en bandoulière. Armel Dupas au piano lance hardiment des traits périlleux, Nguyên Lê combine de manière hallucinante vélocité et expressivité, et Louis Moutin est à la fête : l’intensité, extrême si possible, est son domaine. Quant au contrebassiste-leader, il est heureux manifestement de ces emportements : il y va franco, sans oublier jamais de faire chanter sa basse. Henri désannonce (comme on dit à la radio) les deux premières compositions, nous annonce que la soirée évoquera les indiens (d’Amérique du Sud et du Nord), puis il annonce un hommage à Paul Motian, He was just shining. C’est en quartette, sans piano ni guitare, une belle et mélancolique mélodie en forme de tango : le tempo s’est apaisé, mais la force expressive est là, plus que jamais.
Au complet à nouveau, en sextette donc, ça repart sur un tempo détendu, mais qui change régulièrement quand le temps se divise et que le régime s’accélère, soufflant le chaud et froid, comme naguère chez Mingus : Henri est aussi un grand maître en dramaturgie…. François Corneloup et Sébastien Texier s’en donnent à cœur joie dans ce mouvement brownien. Quand le pianiste commence son chorus, on a toujours l’impression qu’il va aller chercher midi à quatorze heures, mais au final ça sonne toujours l’heure exacte, celle de la pertinence maximale dans la prise de risque assumée. Après l’entracte ce sera Ô Elvin, un thème souvent joué par Henri ces dernières années. Sébastien est à la clarinette alto, et les deux souffleurs soutiennent les solistes de riffs « à la Mingus », avant de s’éclipser en coulisse ; le thème suivant sera en quartette, avec guitare et piano. Et ainsi de suite jusqu’à la marche mélancolique jouée en rappel. Décidément, Henri Texier revient en très grande forme avec ce groupe ; un disque vient d’être enregistré, qui paraîtra au printemps. On l’attend avec impatience.
Xavier Prévost
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En 2014, Sky Dancers était un quintette, créé au Festival du Mans et repris aux Rendez-vous de l’Erdre. À Coutances en mai 2015, Henri avait dû, la mort dans l’âme, déclarer forfait pour cause d’inflammation de la main, très invalidante pour un contrebassiste (mais il sera à Coutances en 2016 !). Désormais Sky Dancers est un sextette, rejoint par François Corneloup, et c’était la création parisienne (et mondiale!) à la veille d’un concert à D’Jazz Nevers, et à 5 jours d’une participation à Jazz au Fil de l’Oise, à Vauréal.
HENRI TEXIER « Sky Dancers Sextet »
Sébastien Texier (saxophone alto, clarinette alto, clarinette), François Corneloup (saxophone baryton), Nguyên Lê (guitare), Armel Dupas (piano, synthétiseur), Henri Texier (contrebasse, composition), Louis Moutin (batterie). Paris, New Morning, 9 novembre 2015, 21h
Le concert commence bille en tête, avec un thème-coup-de-poing qui annonce la couleur (un thème déjà joué avec un précédent groupe, mais que le contrebassiste n’a pas, à ma connaissance, enregistré). D’emblée, on est en pleine effervescence : le jazz, c’est ça aussi : de la tension cursive, de l’emballement à la noire, up tempo. Les deux saxophones, dans cette course à l’équilibre maîtrisé, croisent leurs lignes en mode contrepoint, puis les solos s’enchaînent, lyrisme en bandoulière. Armel Dupas au piano lance hardiment des traits périlleux, Nguyên Lê combine de manière hallucinante vélocité et expressivité, et Louis Moutin est à la fête : l’intensité, extrême si possible, est son domaine. Quant au contrebassiste-leader, il est heureux manifestement de ces emportements : il y va franco, sans oublier jamais de faire chanter sa basse. Henri désannonce (comme on dit à la radio) les deux premières compositions, nous annonce que la soirée évoquera les indiens (d’Amérique du Sud et du Nord), puis il annonce un hommage à Paul Motian, He was just shining. C’est en quartette, sans piano ni guitare, une belle et mélancolique mélodie en forme de tango : le tempo s’est apaisé, mais la force expressive est là, plus que jamais.
Au complet à nouveau, en sextette donc, ça repart sur un tempo détendu, mais qui change régulièrement quand le temps se divise et que le régime s’accélère, soufflant le chaud et froid, comme naguère chez Mingus : Henri est aussi un grand maître en dramaturgie…. François Corneloup et Sébastien Texier s’en donnent à cœur joie dans ce mouvement brownien. Quand le pianiste commence son chorus, on a toujours l’impression qu’il va aller chercher midi à quatorze heures, mais au final ça sonne toujours l’heure exacte, celle de la pertinence maximale dans la prise de risque assumée. Après l’entracte ce sera Ô Elvin, un thème souvent joué par Henri ces dernières années. Sébastien est à la clarinette alto, et les deux souffleurs soutiennent les solistes de riffs « à la Mingus », avant de s’éclipser en coulisse ; le thème suivant sera en quartette, avec guitare et piano. Et ainsi de suite jusqu’à la marche mélancolique jouée en rappel. Décidément, Henri Texier revient en très grande forme avec ce groupe ; un disque vient d’être enregistré, qui paraîtra au printemps. On l’attend avec impatience.
Xavier Prévost
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En 2014, Sky Dancers était un quintette, créé au Festival du Mans et repris aux Rendez-vous de l’Erdre. À Coutances en mai 2015, Henri avait dû, la mort dans l’âme, déclarer forfait pour cause d’inflammation de la main, très invalidante pour un contrebassiste (mais il sera à Coutances en 2016 !). Désormais Sky Dancers est un sextette, rejoint par François Corneloup, et c’était la création parisienne (et mondiale!) à la veille d’un concert à D’Jazz Nevers, et à 5 jours d’une participation à Jazz au Fil de l’Oise, à Vauréal.
HENRI TEXIER « Sky Dancers Sextet »
Sébastien Texier (saxophone alto, clarinette alto, clarinette), François Corneloup (saxophone baryton), Nguyên Lê (guitare), Armel Dupas (piano, synthétiseur), Henri Texier (contrebasse, composition), Louis Moutin (batterie). Paris, New Morning, 9 novembre 2015, 21h
Le concert commence bille en tête, avec un thème-coup-de-poing qui annonce la couleur (un thème déjà joué avec un précédent groupe, mais que le contrebassiste n’a pas, à ma connaissance, enregistré). D’emblée, on est en pleine effervescence : le jazz, c’est ça aussi : de la tension cursive, de l’emballement à la noire, up tempo. Les deux saxophones, dans cette course à l’équilibre maîtrisé, croisent leurs lignes en mode contrepoint, puis les solos s’enchaînent, lyrisme en bandoulière. Armel Dupas au piano lance hardiment des traits périlleux, Nguyên Lê combine de manière hallucinante vélocité et expressivité, et Louis Moutin est à la fête : l’intensité, extrême si possible, est son domaine. Quant au contrebassiste-leader, il est heureux manifestement de ces emportements : il y va franco, sans oublier jamais de faire chanter sa basse. Henri désannonce (comme on dit à la radio) les deux premières compositions, nous annonce que la soirée évoquera les indiens (d’Amérique du Sud et du Nord), puis il annonce un hommage à Paul Motian, He was just shining. C’est en quartette, sans piano ni guitare, une belle et mélancolique mélodie en forme de tango : le tempo s’est apaisé, mais la force expressive est là, plus que jamais.
Au complet à nouveau, en sextette donc, ça repart sur un tempo détendu, mais qui change régulièrement quand le temps se divise et que le régime s’accélère, soufflant le chaud et froid, comme naguère chez Mingus : Henri est aussi un grand maître en dramaturgie…. François Corneloup et Sébastien Texier s’en donnent à cœur joie dans ce mouvement brownien. Quand le pianiste commence son chorus, on a toujours l’impression qu’il va aller chercher midi à quatorze heures, mais au final ça sonne toujours l’heure exacte, celle de la pertinence maximale dans la prise de risque assumée. Après l’entracte ce sera Ô Elvin, un thème souvent joué par Henri ces dernières années. Sébastien est à la clarinette alto, et les deux souffleurs soutiennent les solistes de riffs « à la Mingus », avant de s’éclipser en coulisse ; le thème suivant sera en quartette, avec guitare et piano. Et ainsi de suite jusqu’à la marche mélancolique jouée en rappel. Décidément, Henri Texier revient en très grande forme avec ce groupe ; un disque vient d’être enregistré, qui paraîtra au printemps. On l’attend avec impatience.
Xavier Prévost