Jazz live
Publié le 22 Juil 2017

JAZZ A SETE 2017

JAZZ A SETE : 13/20 juillet 2017

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Le festival Jazz à Sète a fêté cette année sa vingt-deuxième édition, dans son cadre magnifique et singulier du théâtre de la mer où les spectateurs assistent au concert avec vue sur une méditerranée céruléenne qui scintille derrière les musiciens. Son directeur, Louis Martinez (qui est aussi un excellent guitariste) a concocté un programme éclectique, à la fois attrayant et exigeant. Après une première soirée qui a vu se côtoyer le britannique Jamie Lidell et le brésilien Ed Motta, la soirée du 15 juillet fût exceptionnelle avec la programmation de trois concerts dont le premier fût consacré aux vainqueurs du tremplin 2017 : le duo Religo (Nicolas Algans : trompette et André Da Silva : guitare). Les deux comparses ont proposé une musique lumineuse et intime qui s’accorde très bien au cadre maritime et solaire du festival avec quelques compositions personnelles inspirées et des reprises de bon goût, avec des standards de jazz (Alone Together), du Miles Davis (Seven Steps To Heaven) du Wayne Shorter (Wild Flowers), du Joao Gilberto, ou de la chanson française, dont une reprise très appréciée des Amoureux Sur Les Bancs Publics de la grande star sétoise : Mr Georges Brassens ! Puis ce fût le tour du saxophoniste ténor Donny McCaslin et son fabuleux quartette d’enchanter le public de Jazz à Sète (l’inventif et délirant sorcier des claviers : Jason Lindner, Jonathan Maron à la basse et l’impressionnant Nate Wood à la batterie) avec un concert très dense et énergique autour d’un répertoire en grande partie neuf (à paraître prochainement sur un nouvel album).

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On a particulièrement apprécié une composition intitulée Beast, introduite par un discours féministe et anti-Trump de Donny McCaslin. Visiblement tombé amoureux du cadre exceptionnel de Jazz à Sète, il nous a présenté un nouveau morceau qui n’a pas encore de titre en précisant au public qu’il pourrait très bien l’intituler : Je t’aime Sète ! Après avoir repris Warszawa sur son dernier album, le saxophoniste du dernier album de Bowie a ajouté avec bonheur deux compositions de l’immortel David à son répertoire : Lazarus et Look Back In Anger. En discutant backstage avec Emile Parisien, qui doit enchaîner juste derrière McCaslin avec le projet File Under Zawinul, il me dit que ça va être particulièrement difficile de jouer après un concert aussi intense. Dans une très grande forme et en déployant une formidable énergie, il va magnifiquement relever le défi avec un groupe de huit musiciens aussi talentueux que démentiels (Vincent Peirani à l’accordéon, Manu Codjia à la guitare, Tony Paeleman aux claviers et quatre anciens du Zawinul Syndicate : Paco Séry à la batterie, Linley Marthe à la basse, Mino Cinelu aux percussions et Aziz Samahoui au chant, au guembri, et aux percussions). Il est extrêmement difficile de jouer les compositions de Zawinul en conservant l’esprit mélodique, la force rythmique, les audaces harmoniques, ainsi que les différents contrastes et couleurs sonores, et pourtant ce groupe réussit cet exploit avec une grande maîtrise et beaucoup de fraîcheur.

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Ça a démarré très fort avec l’enchaînement de deux incontournables de Weather Report : Cannonball  et Gibraltar, puis nous avons été subjugués par les arrangements audacieux de Madagascar et Orient Express et les versions de Scarlet Woman, Badia  ou autre Bimoya. Chaque musicien a pu s’exprimer pleinement avec un Parisien très à l’aise dans le rôle de Shorter, un Tony Paeleman extrêmement convaincant dans celui de Zawinul, un Manu Codjia étincelant et un Peirani qui a parfaitement bien tenu son rôle et a su trouver sa place dans cette musique volcanique et cette lave en fusion permanente emmenée par une section rythmique diabolique et un Paco Sery particulièrement en très grande forme ! Le cru 2017 de Jazz à Sète a continué au fil des soirs à enchanter un public venu nombreux (avec trois soirées sold out) dont on retiendra la performance de Youn Sun Nah, encore plus convaincante et épanouie qu’au début de sa tournée à Coutances, il y a deux mois. La belle musique méditative et spirituelle du quartette de Tord Gustavsen a elle aussi rencontrée l’émoi du public, tout comme l’énergie fulgurante et funky des deux formations néo-orléanaise que Louis Martinez a programmé. Tout d’abord, celle de Trombone Shorty, dont un grand fan qui suit toutes ses tournées, m’a affirmé qu’il s’agissait du meilleur concert de Trombone Shorty auquel il avait assisté ! Puis celle du Hot 8 Brass Band qui a littéralement mis le feu au Théâtre de la mer.

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Après avoir joué des classiques de La Nouvelle Orleans comme When The Saints Go Marching In ou Iko, Iko, ils ont réussi l’exploit d’arranger pour un brass band de célèbres compositions comme Papa Was A Rolling Stone des Temptations, Sexual Healing de Marvin Gaye, Atomic Dog de George Clinton ou une très surprenante reprise de Love Will Tear Us Apart de Joy Division ! Le festival s’est poursuivi avec Le Roger Glasper Experiment, le trio Love For Chet de Stéphane Belmondo, le trio Ponty/Lagrene/Eastwood et enfin les légendaires De La Soul qui se sont reformés pour leur 30 ans pour une série de concerts explosifs et qui ont clos en beauté une formidable semaine de festivités sétoises. Du 13 au 20 juillet, la fête a été permanente à Sète et chaque soirée Louis Martinez et son équipe à la fois efficace, sympathique et accueillante, nous ont proposé un feu d’artifice musical, coloré, énergique, et jouissif qui augure de belles perspectives pour l’été prochain.

Lionel Eskenazi|JAZZ A SETE : 13/20 juillet 2017

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Le festival Jazz à Sète a fêté cette année sa vingt-deuxième édition, dans son cadre magnifique et singulier du théâtre de la mer où les spectateurs assistent au concert avec vue sur une méditerranée céruléenne qui scintille derrière les musiciens. Son directeur, Louis Martinez (qui est aussi un excellent guitariste) a concocté un programme éclectique, à la fois attrayant et exigeant. Après une première soirée qui a vu se côtoyer le britannique Jamie Lidell et le brésilien Ed Motta, la soirée du 15 juillet fût exceptionnelle avec la programmation de trois concerts dont le premier fût consacré aux vainqueurs du tremplin 2017 : le duo Religo (Nicolas Algans : trompette et André Da Silva : guitare). Les deux comparses ont proposé une musique lumineuse et intime qui s’accorde très bien au cadre maritime et solaire du festival avec quelques compositions personnelles inspirées et des reprises de bon goût, avec des standards de jazz (Alone Together), du Miles Davis (Seven Steps To Heaven) du Wayne Shorter (Wild Flowers), du Joao Gilberto, ou de la chanson française, dont une reprise très appréciée des Amoureux Sur Les Bancs Publics de la grande star sétoise : Mr Georges Brassens ! Puis ce fût le tour du saxophoniste ténor Donny McCaslin et son fabuleux quartette d’enchanter le public de Jazz à Sète (l’inventif et délirant sorcier des claviers : Jason Lindner, Jonathan Maron à la basse et l’impressionnant Nate Wood à la batterie) avec un concert très dense et énergique autour d’un répertoire en grande partie neuf (à paraître prochainement sur un nouvel album).

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On a particulièrement apprécié une composition intitulée Beast, introduite par un discours féministe et anti-Trump de Donny McCaslin. Visiblement tombé amoureux du cadre exceptionnel de Jazz à Sète, il nous a présenté un nouveau morceau qui n’a pas encore de titre en précisant au public qu’il pourrait très bien l’intituler : Je t’aime Sète ! Après avoir repris Warszawa sur son dernier album, le saxophoniste du dernier album de Bowie a ajouté avec bonheur deux compositions de l’immortel David à son répertoire : Lazarus et Look Back In Anger. En discutant backstage avec Emile Parisien, qui doit enchaîner juste derrière McCaslin avec le projet File Under Zawinul, il me dit que ça va être particulièrement difficile de jouer après un concert aussi intense. Dans une très grande forme et en déployant une formidable énergie, il va magnifiquement relever le défi avec un groupe de huit musiciens aussi talentueux que démentiels (Vincent Peirani à l’accordéon, Manu Codjia à la guitare, Tony Paeleman aux claviers et quatre anciens du Zawinul Syndicate : Paco Séry à la batterie, Linley Marthe à la basse, Mino Cinelu aux percussions et Aziz Samahoui au chant, au guembri, et aux percussions). Il est extrêmement difficile de jouer les compositions de Zawinul en conservant l’esprit mélodique, la force rythmique, les audaces harmoniques, ainsi que les différents contrastes et couleurs sonores, et pourtant ce groupe réussit cet exploit avec une grande maîtrise et beaucoup de fraîcheur.

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Ça a démarré très fort avec l’enchaînement de deux incontournables de Weather Report : Cannonball  et Gibraltar, puis nous avons été subjugués par les arrangements audacieux de Madagascar et Orient Express et les versions de Scarlet Woman, Badia  ou autre Bimoya. Chaque musicien a pu s’exprimer pleinement avec un Parisien très à l’aise dans le rôle de Shorter, un Tony Paeleman extrêmement convaincant dans celui de Zawinul, un Manu Codjia étincelant et un Peirani qui a parfaitement bien tenu son rôle et a su trouver sa place dans cette musique volcanique et cette lave en fusion permanente emmenée par une section rythmique diabolique et un Paco Sery particulièrement en très grande forme ! Le cru 2017 de Jazz à Sète a continué au fil des soirs à enchanter un public venu nombreux (avec trois soirées sold out) dont on retiendra la performance de Youn Sun Nah, encore plus convaincante et épanouie qu’au début de sa tournée à Coutances, il y a deux mois. La belle musique méditative et spirituelle du quartette de Tord Gustavsen a elle aussi rencontrée l’émoi du public, tout comme l’énergie fulgurante et funky des deux formations néo-orléanaise que Louis Martinez a programmé. Tout d’abord, celle de Trombone Shorty, dont un grand fan qui suit toutes ses tournées, m’a affirmé qu’il s’agissait du meilleur concert de Trombone Shorty auquel il avait assisté ! Puis celle du Hot 8 Brass Band qui a littéralement mis le feu au Théâtre de la mer.

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Après avoir joué des classiques de La Nouvelle Orleans comme When The Saints Go Marching In ou Iko, Iko, ils ont réussi l’exploit d’arranger pour un brass band de célèbres compositions comme Papa Was A Rolling Stone des Temptations, Sexual Healing de Marvin Gaye, Atomic Dog de George Clinton ou une très surprenante reprise de Love Will Tear Us Apart de Joy Division ! Le festival s’est poursuivi avec Le Roger Glasper Experiment, le trio Love For Chet de Stéphane Belmondo, le trio Ponty/Lagrene/Eastwood et enfin les légendaires De La Soul qui se sont reformés pour leur 30 ans pour une série de concerts explosifs et qui ont clos en beauté une formidable semaine de festivités sétoises. Du 13 au 20 juillet, la fête a été permanente à Sète et chaque soirée Louis Martinez et son équipe à la fois efficace, sympathique et accueillante, nous ont proposé un feu d’artifice musical, coloré, énergique, et jouissif qui augure de belles perspectives pour l’été prochain.

Lionel Eskenazi|JAZZ A SETE : 13/20 juillet 2017

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Le festival Jazz à Sète a fêté cette année sa vingt-deuxième édition, dans son cadre magnifique et singulier du théâtre de la mer où les spectateurs assistent au concert avec vue sur une méditerranée céruléenne qui scintille derrière les musiciens. Son directeur, Louis Martinez (qui est aussi un excellent guitariste) a concocté un programme éclectique, à la fois attrayant et exigeant. Après une première soirée qui a vu se côtoyer le britannique Jamie Lidell et le brésilien Ed Motta, la soirée du 15 juillet fût exceptionnelle avec la programmation de trois concerts dont le premier fût consacré aux vainqueurs du tremplin 2017 : le duo Religo (Nicolas Algans : trompette et André Da Silva : guitare). Les deux comparses ont proposé une musique lumineuse et intime qui s’accorde très bien au cadre maritime et solaire du festival avec quelques compositions personnelles inspirées et des reprises de bon goût, avec des standards de jazz (Alone Together), du Miles Davis (Seven Steps To Heaven) du Wayne Shorter (Wild Flowers), du Joao Gilberto, ou de la chanson française, dont une reprise très appréciée des Amoureux Sur Les Bancs Publics de la grande star sétoise : Mr Georges Brassens ! Puis ce fût le tour du saxophoniste ténor Donny McCaslin et son fabuleux quartette d’enchanter le public de Jazz à Sète (l’inventif et délirant sorcier des claviers : Jason Lindner, Jonathan Maron à la basse et l’impressionnant Nate Wood à la batterie) avec un concert très dense et énergique autour d’un répertoire en grande partie neuf (à paraître prochainement sur un nouvel album).

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On a particulièrement apprécié une composition intitulée Beast, introduite par un discours féministe et anti-Trump de Donny McCaslin. Visiblement tombé amoureux du cadre exceptionnel de Jazz à Sète, il nous a présenté un nouveau morceau qui n’a pas encore de titre en précisant au public qu’il pourrait très bien l’intituler : Je t’aime Sète ! Après avoir repris Warszawa sur son dernier album, le saxophoniste du dernier album de Bowie a ajouté avec bonheur deux compositions de l’immortel David à son répertoire : Lazarus et Look Back In Anger. En discutant backstage avec Emile Parisien, qui doit enchaîner juste derrière McCaslin avec le projet File Under Zawinul, il me dit que ça va être particulièrement difficile de jouer après un concert aussi intense. Dans une très grande forme et en déployant une formidable énergie, il va magnifiquement relever le défi avec un groupe de huit musiciens aussi talentueux que démentiels (Vincent Peirani à l’accordéon, Manu Codjia à la guitare, Tony Paeleman aux claviers et quatre anciens du Zawinul Syndicate : Paco Séry à la batterie, Linley Marthe à la basse, Mino Cinelu aux percussions et Aziz Samahoui au chant, au guembri, et aux percussions). Il est extrêmement difficile de jouer les compositions de Zawinul en conservant l’esprit mélodique, la force rythmique, les audaces harmoniques, ainsi que les différents contrastes et couleurs sonores, et pourtant ce groupe réussit cet exploit avec une grande maîtrise et beaucoup de fraîcheur.

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Ça a démarré très fort avec l’enchaînement de deux incontournables de Weather Report : Cannonball  et Gibraltar, puis nous avons été subjugués par les arrangements audacieux de Madagascar et Orient Express et les versions de Scarlet Woman, Badia  ou autre Bimoya. Chaque musicien a pu s’exprimer pleinement avec un Parisien très à l’aise dans le rôle de Shorter, un Tony Paeleman extrêmement convaincant dans celui de Zawinul, un Manu Codjia étincelant et un Peirani qui a parfaitement bien tenu son rôle et a su trouver sa place dans cette musique volcanique et cette lave en fusion permanente emmenée par une section rythmique diabolique et un Paco Sery particulièrement en très grande forme ! Le cru 2017 de Jazz à Sète a continué au fil des soirs à enchanter un public venu nombreux (avec trois soirées sold out) dont on retiendra la performance de Youn Sun Nah, encore plus convaincante et épanouie qu’au début de sa tournée à Coutances, il y a deux mois. La belle musique méditative et spirituelle du quartette de Tord Gustavsen a elle aussi rencontrée l’émoi du public, tout comme l’énergie fulgurante et funky des deux formations néo-orléanaise que Louis Martinez a programmé. Tout d’abord, celle de Trombone Shorty, dont un grand fan qui suit toutes ses tournées, m’a affirmé qu’il s’agissait du meilleur concert de Trombone Shorty auquel il avait assisté ! Puis celle du Hot 8 Brass Band qui a littéralement mis le feu au Théâtre de la mer.

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Après avoir joué des classiques de La Nouvelle Orleans comme When The Saints Go Marching In ou Iko, Iko, ils ont réussi l’exploit d’arranger pour un brass band de célèbres compositions comme Papa Was A Rolling Stone des Temptations, Sexual Healing de Marvin Gaye, Atomic Dog de George Clinton ou une très surprenante reprise de Love Will Tear Us Apart de Joy Division ! Le festival s’est poursuivi avec Le Roger Glasper Experiment, le trio Love For Chet de Stéphane Belmondo, le trio Ponty/Lagrene/Eastwood et enfin les légendaires De La Soul qui se sont reformés pour leur 30 ans pour une série de concerts explosifs et qui ont clos en beauté une formidable semaine de festivités sétoises. Du 13 au 20 juillet, la fête a été permanente à Sète et chaque soirée Louis Martinez et son équipe à la fois efficace, sympathique et accueillante, nous ont proposé un feu d’artifice musical, coloré, énergique, et jouissif qui augure de belles perspectives pour l’été prochain.

Lionel Eskenazi|JAZZ A SETE : 13/20 juillet 2017

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On a particulièrement apprécié une composition intitulée Beast, introduite par un discours féministe et anti-Trump de Donny McCaslin. Visiblement tombé amoureux du cadre exceptionnel de Jazz à Sète, il nous a présenté un nouveau morceau qui n’a pas encore de titre en précisant au public qu’il pourrait très bien l’intituler : Je t’aime Sète ! Après avoir repris Warszawa sur son dernier album, le saxophoniste du dernier album de Bowie a ajouté avec bonheur deux compositions de l’immortel David à son répertoire : Lazarus et Look Back In Anger. En discutant backstage avec Emile Parisien, qui doit enchaîner juste derrière McCaslin avec le projet File Under Zawinul, il me dit que ça va être particulièrement difficile de jouer après un concert aussi intense. Dans une très grande forme et en déployant une formidable énergie, il va magnifiquement relever le défi avec un groupe de huit musiciens aussi talentueux que démentiels (Vincent Peirani à l’accordéon, Manu Codjia à la guitare, Tony Paeleman aux claviers et quatre anciens du Zawinul Syndicate : Paco Séry à la batterie, Linley Marthe à la basse, Mino Cinelu aux percussions et Aziz Samahoui au chant, au guembri, et aux percussions). Il est extrêmement difficile de jouer les compositions de Zawinul en conservant l’esprit mélodique, la force rythmique, les audaces harmoniques, ainsi que les différents contrastes et couleurs sonores, et pourtant ce groupe réussit cet exploit avec une grande maîtrise et beaucoup de fraîcheur.

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Ça a démarré très fort avec l’enchaînement de deux incontournables de Weather Report : Cannonball  et Gibraltar, puis nous avons été subjugués par les arrangements audacieux de Madagascar et Orient Express et les versions de Scarlet Woman, Badia  ou autre Bimoya. Chaque musicien a pu s’exprimer pleinement avec un Parisien très à l’aise dans le rôle de Shorter, un Tony Paeleman extrêmement convaincant dans celui de Zawinul, un Manu Codjia étincelant et un Peirani qui a parfaitement bien tenu son rôle et a su trouver sa place dans cette musique volcanique et cette lave en fusion permanente emmenée par une section rythmique diabolique et un Paco Sery particulièrement en très grande forme ! Le cru 2017 de Jazz à Sète a continué au fil des soirs à enchanter un public venu nombreux (avec trois soirées sold out) dont on retiendra la performance de Youn Sun Nah, encore plus convaincante et épanouie qu’au début de sa tournée à Coutances, il y a deux mois. La belle musique méditative et spirituelle du quartette de Tord Gustavsen a elle aussi rencontrée l’émoi du public, tout comme l’énergie fulgurante et funky des deux formations néo-orléanaise que Louis Martinez a programmé. Tout d’abord, celle de Trombone Shorty, dont un grand fan qui suit toutes ses tournées, m’a affirmé qu’il s’agissait du meilleur concert de Trombone Shorty auquel il avait assisté ! Puis celle du Hot 8 Brass Band qui a littéralement mis le feu au Théâtre de la mer.

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Lionel Eskenazi