Jazz Campus en Clunisois (dernière) : La bête à bon dos / Les étrangers familiers
Concert mémorable, samedi soir, pour la clôture de Jazz Campus en Clunisois 2012, marquée par un marathon de plus de deux heures à travers l’œuvre inépuisable de Georges Brassens.
Samedi 25 août, Salle des Griottons, Cluny (71)
1ère partie : fanfare La bête à bon dos
Daniel Pasquier, Vincent Guglielmi (tb), Marie-Jo Guisse (tb), Patrick Sapin (tba),
Cyril Bonnier (cl), Isabelle Magdinier (fl piccolo), Pierre Philibert (soubassophone), Christian Millanvois, Denis Desbrières (perc).
2ème partie : Les étrangers familiers – un salut à Georges Brassens :
Eric Lareine (voc, hca), Loïc Lantoine (voc), Claude Delrieu (acc, g, bjo, voc), Jean-Brice Godet (cl, bcl, bs cla), François Pierron (b), Denis Charolles (dm, voc, g).
Dans une Salle des Griottons comble – en dépit de la concurrence d’un Requiem de Mozart donné simultanément à l’Abbaye de Cluny – ce fut à la fanfare « arfienne » La bête à bon dos d’ouvrir les festivités, manière de rappeler l’attachement du festival à cette vivace scène locale qu’on pourrait qualifier de « péri-lyonnaise » ou, peut-être mieux, de « saônienne ». Jouant au pied de la scène, presque parmi le public, et entièrement acoustique – la moindre des choses pour un orchestre de rue – cet ensemble d’une dizaine de musiciens interpréta une musique pleine de vie, toujours soigneusement écrite et arrangée, et pimentée de petites touches d’humour, comme lorsque le très bonhomme Pierre Philibert prend solennellement la parole entre deux morceaux pour marmonner un improbable discours nonsensique à travers son soubassophone.
Place ensuite aux Étrangers familiers, groupe issu de la galaxie de la Campagnie des Musiques à Ouïr dédié au répertoire de Georges Brassens. Soit cinq (multi)instrumentistes augmentés de deux chanteurs à la forte personnalité : Eric Lareine, ténor lunaire au jeu de scène fantasque, et Loïc Lantoine, voix caverneuse et rocailleuse à souhait. Chantant parfois ensemble, ils alternent le plus souvent, cédant aussi à l’occasion le micro à Denis Charolles (joli Embrasse-les tous en solo chant / batterie) ou à Claude Delrieu.
Cette pluralité des voix était à l’image de la diversité d’approche dont l’œuvre Brassens firent l’objet tout au long du concert. Ici, pas de « déconstruction », c’est toujours le respect de la chanson qui prime, avec son texte, sa prosodie, sa mélodie aussi, le plus souvent. L’invention va se nicher dans la manière de phraser, dans des arrangements inventifs et très travaillés qui mêlent habilement musette, folk, rock, jazz, voire même musique latine (Jeanne est ainsi donnée dans une version en espagnol !). Impossible de passer en revue la petite trentaine de chansons – heureusement pas toujours les plus connues – qui furent données ce soir-là au cours d’un concert-fleuve comme on n’en avait plus vu depuis longtemps. Parmi mes préférées figurent les plus dépouillées : Je suis un voyou en duo voix / clarinette basse, Le Bistrot soutenu par la seule contrebasse, L’Hécatombe clamée à la manière d’un texte de théâtre, ou encore une Romance de la pluie délicieusement ironique. Au gré du concert, on redécouvre des chansons qu’on avait oublié ou qu’on croyait connaître, sous un éclairage nouveau souvent plus sombre, plus dramatique, plus ouvertement expressif, en tout cas, que le débit monocorde et la retenue distanciée du vieil oncle Georges.
Le rappel, en tout cas, mit tout le monde d’accord. Et le public de clamer avec enthousiasme cette antique sagesse : « Quand on est con, on est con ! »
Pascal Rozat
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Concert mémorable, samedi soir, pour la clôture de Jazz Campus en Clunisois 2012, marquée par un marathon de plus de deux heures à travers l’œuvre inépuisable de Georges Brassens.
Samedi 25 août, Salle des Griottons, Cluny (71)
1ère partie : fanfare La bête à bon dos
Daniel Pasquier, Vincent Guglielmi (tb), Marie-Jo Guisse (tb), Patrick Sapin (tba),
Cyril Bonnier (cl), Isabelle Magdinier (fl piccolo), Pierre Philibert (soubassophone), Christian Millanvois, Denis Desbrières (perc).
2ème partie : Les étrangers familiers – un salut à Georges Brassens :
Eric Lareine (voc, hca), Loïc Lantoine (voc), Claude Delrieu (acc, g, bjo, voc), Jean-Brice Godet (cl, bcl, bs cla), François Pierron (b), Denis Charolles (dm, voc, g).
Dans une Salle des Griottons comble – en dépit de la concurrence d’un Requiem de Mozart donné simultanément à l’Abbaye de Cluny – ce fut à la fanfare « arfienne » La bête à bon dos d’ouvrir les festivités, manière de rappeler l’attachement du festival à cette vivace scène locale qu’on pourrait qualifier de « péri-lyonnaise » ou, peut-être mieux, de « saônienne ». Jouant au pied de la scène, presque parmi le public, et entièrement acoustique – la moindre des choses pour un orchestre de rue – cet ensemble d’une dizaine de musiciens interpréta une musique pleine de vie, toujours soigneusement écrite et arrangée, et pimentée de petites touches d’humour, comme lorsque le très bonhomme Pierre Philibert prend solennellement la parole entre deux morceaux pour marmonner un improbable discours nonsensique à travers son soubassophone.
Place ensuite aux Étrangers familiers, groupe issu de la galaxie de la Campagnie des Musiques à Ouïr dédié au répertoire de Georges Brassens. Soit cinq (multi)instrumentistes augmentés de deux chanteurs à la forte personnalité : Eric Lareine, ténor lunaire au jeu de scène fantasque, et Loïc Lantoine, voix caverneuse et rocailleuse à souhait. Chantant parfois ensemble, ils alternent le plus souvent, cédant aussi à l’occasion le micro à Denis Charolles (joli Embrasse-les tous en solo chant / batterie) ou à Claude Delrieu.
Cette pluralité des voix était à l’image de la diversité d’approche dont l’œuvre Brassens firent l’objet tout au long du concert. Ici, pas de « déconstruction », c’est toujours le respect de la chanson qui prime, avec son texte, sa prosodie, sa mélodie aussi, le plus souvent. L’invention va se nicher dans la manière de phraser, dans des arrangements inventifs et très travaillés qui mêlent habilement musette, folk, rock, jazz, voire même musique latine (Jeanne est ainsi donnée dans une version en espagnol !). Impossible de passer en revue la petite trentaine de chansons – heureusement pas toujours les plus connues – qui furent données ce soir-là au cours d’un concert-fleuve comme on n’en avait plus vu depuis longtemps. Parmi mes préférées figurent les plus dépouillées : Je suis un voyou en duo voix / clarinette basse, Le Bistrot soutenu par la seule contrebasse, L’Hécatombe clamée à la manière d’un texte de théâtre, ou encore une Romance de la pluie délicieusement ironique. Au gré du concert, on redécouvre des chansons qu’on avait oublié ou qu’on croyait connaître, sous un éclairage nouveau souvent plus sombre, plus dramatique, plus ouvertement expressif, en tout cas, que le débit monocorde et la retenue distanciée du vieil oncle Georges.
Le rappel, en tout cas, mit tout le monde d’accord. Et le public de clamer avec enthousiasme cette antique sagesse : « Quand on est con, on est con ! »
Pascal Rozat
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Concert mémorable, samedi soir, pour la clôture de Jazz Campus en Clunisois 2012, marquée par un marathon de plus de deux heures à travers l’œuvre inépuisable de Georges Brassens.
Samedi 25 août, Salle des Griottons, Cluny (71)
1ère partie : fanfare La bête à bon dos
Daniel Pasquier, Vincent Guglielmi (tb), Marie-Jo Guisse (tb), Patrick Sapin (tba),
Cyril Bonnier (cl), Isabelle Magdinier (fl piccolo), Pierre Philibert (soubassophone), Christian Millanvois, Denis Desbrières (perc).
2ème partie : Les étrangers familiers – un salut à Georges Brassens :
Eric Lareine (voc, hca), Loïc Lantoine (voc), Claude Delrieu (acc, g, bjo, voc), Jean-Brice Godet (cl, bcl, bs cla), François Pierron (b), Denis Charolles (dm, voc, g).
Dans une Salle des Griottons comble – en dépit de la concurrence d’un Requiem de Mozart donné simultanément à l’Abbaye de Cluny – ce fut à la fanfare « arfienne » La bête à bon dos d’ouvrir les festivités, manière de rappeler l’attachement du festival à cette vivace scène locale qu’on pourrait qualifier de « péri-lyonnaise » ou, peut-être mieux, de « saônienne ». Jouant au pied de la scène, presque parmi le public, et entièrement acoustique – la moindre des choses pour un orchestre de rue – cet ensemble d’une dizaine de musiciens interpréta une musique pleine de vie, toujours soigneusement écrite et arrangée, et pimentée de petites touches d’humour, comme lorsque le très bonhomme Pierre Philibert prend solennellement la parole entre deux morceaux pour marmonner un improbable discours nonsensique à travers son soubassophone.
Place ensuite aux Étrangers familiers, groupe issu de la galaxie de la Campagnie des Musiques à Ouïr dédié au répertoire de Georges Brassens. Soit cinq (multi)instrumentistes augmentés de deux chanteurs à la forte personnalité : Eric Lareine, ténor lunaire au jeu de scène fantasque, et Loïc Lantoine, voix caverneuse et rocailleuse à souhait. Chantant parfois ensemble, ils alternent le plus souvent, cédant aussi à l’occasion le micro à Denis Charolles (joli Embrasse-les tous en solo chant / batterie) ou à Claude Delrieu.
Cette pluralité des voix était à l’image de la diversité d’approche dont l’œuvre Brassens firent l’objet tout au long du concert. Ici, pas de « déconstruction », c’est toujours le respect de la chanson qui prime, avec son texte, sa prosodie, sa mélodie aussi, le plus souvent. L’invention va se nicher dans la manière de phraser, dans des arrangements inventifs et très travaillés qui mêlent habilement musette, folk, rock, jazz, voire même musique latine (Jeanne est ainsi donnée dans une version en espagnol !). Impossible de passer en revue la petite trentaine de chansons – heureusement pas toujours les plus connues – qui furent données ce soir-là au cours d’un concert-fleuve comme on n’en avait plus vu depuis longtemps. Parmi mes préférées figurent les plus dépouillées : Je suis un voyou en duo voix / clarinette basse, Le Bistrot soutenu par la seule contrebasse, L’Hécatombe clamée à la manière d’un texte de théâtre, ou encore une Romance de la pluie délicieusement ironique. Au gré du concert, on redécouvre des chansons qu’on avait oublié ou qu’on croyait connaître, sous un éclairage nouveau souvent plus sombre, plus dramatique, plus ouvertement expressif, en tout cas, que le débit monocorde et la retenue distanciée du vieil oncle Georges.
Le rappel, en tout cas, mit tout le monde d’accord. Et le public de clamer avec enthousiasme cette antique sagesse : « Quand on est con, on est con ! »
Pascal Rozat
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Concert mémorable, samedi soir, pour la clôture de Jazz Campus en Clunisois 2012, marquée par un marathon de plus de deux heures à travers l’œuvre inépuisable de Georges Brassens.
Samedi 25 août, Salle des Griottons, Cluny (71)
1ère partie : fanfare La bête à bon dos
Daniel Pasquier, Vincent Guglielmi (tb), Marie-Jo Guisse (tb), Patrick Sapin (tba),
Cyril Bonnier (cl), Isabelle Magdinier (fl piccolo), Pierre Philibert (soubassophone), Christian Millanvois, Denis Desbrières (perc).
2ème partie : Les étrangers familiers – un salut à Georges Brassens :
Eric Lareine (voc, hca), Loïc Lantoine (voc), Claude Delrieu (acc, g, bjo, voc), Jean-Brice Godet (cl, bcl, bs cla), François Pierron (b), Denis Charolles (dm, voc, g).
Dans une Salle des Griottons comble – en dépit de la concurrence d’un Requiem de Mozart donné simultanément à l’Abbaye de Cluny – ce fut à la fanfare « arfienne » La bête à bon dos d’ouvrir les festivités, manière de rappeler l’attachement du festival à cette vivace scène locale qu’on pourrait qualifier de « péri-lyonnaise » ou, peut-être mieux, de « saônienne ». Jouant au pied de la scène, presque parmi le public, et entièrement acoustique – la moindre des choses pour un orchestre de rue – cet ensemble d’une dizaine de musiciens interpréta une musique pleine de vie, toujours soigneusement écrite et arrangée, et pimentée de petites touches d’humour, comme lorsque le très bonhomme Pierre Philibert prend solennellement la parole entre deux morceaux pour marmonner un improbable discours nonsensique à travers son soubassophone.
Place ensuite aux Étrangers familiers, groupe issu de la galaxie de la Campagnie des Musiques à Ouïr dédié au répertoire de Georges Brassens. Soit cinq (multi)instrumentistes augmentés de deux chanteurs à la forte personnalité : Eric Lareine, ténor lunaire au jeu de scène fantasque, et Loïc Lantoine, voix caverneuse et rocailleuse à souhait. Chantant parfois ensemble, ils alternent le plus souvent, cédant aussi à l’occasion le micro à Denis Charolles (joli Embrasse-les tous en solo chant / batterie) ou à Claude Delrieu.
Cette pluralité des voix était à l’image de la diversité d’approche dont l’œuvre Brassens firent l’objet tout au long du concert. Ici, pas de « déconstruction », c’est toujours le respect de la chanson qui prime, avec son texte, sa prosodie, sa mélodie aussi, le plus souvent. L’invention va se nicher dans la manière de phraser, dans des arrangements inventifs et très travaillés qui mêlent habilement musette, folk, rock, jazz, voire même musique latine (Jeanne est ainsi donnée dans une version en espagnol !). Impossible de passer en revue la petite trentaine de chansons – heureusement pas toujours les plus connues – qui furent données ce soir-là au cours d’un concert-fleuve comme on n’en avait plus vu depuis longtemps. Parmi mes préférées figurent les plus dépouillées : Je suis un voyou en duo voix / clarinette basse, Le Bistrot soutenu par la seule contrebasse, L’Hécatombe clamée à la manière d’un texte de théâtre, ou encore une Romance de la pluie délicieusement ironique. Au gré du concert, on redécouvre des chansons qu’on avait oublié ou qu’on croyait connaître, sous un éclairage nouveau souvent plus sombre, plus dramatique, plus ouvertement expressif, en tout cas, que le débit monocorde et la retenue distanciée du vieil oncle Georges.
Le rappel, en tout cas, mit tout le monde d’accord. Et le public de clamer avec enthousiasme cette antique sagesse : « Quand on est con, on est con ! »
Pascal Rozat