Jazz Campus en Clunisois : lieux (et musiques) insolites
Le festival bourguignon se plaît à multiplier les concerts dans des lieux et des contextes insolites, manière de découvrir la musique improvisée différemment et d’amener à elle un autre public.
À peine arrivé à Cluny le jeudi 21 août, cap sur le château de Berzé. Et attention : quand je dis « château », je ne veux pas parler d’un de ces vagues manoirs qui usurpent si souvent le terme dans les domaines viticoles. Non, il s’agit bien d’un authentique et vénérable château fort médiéval, avec tours, murailles et créneaux, s’il vous plaît. Le concert de Laurent Dehors (clarinettes, saxophone, cornemuse) et Sylvain Thevenard (informatique musicale) se tient dans une dépendance accueillant l’ancien pressoir. À l’entrée, la propriétaire des lieux –une comtesse ! – fait goûter sa production, en rouge (Mâcon Milly et Beaujolais village) et en blanc (Saint Véran). À l’intérieur, on reste à l’eau : à travers un dispositif quadriphonique entourant le public, Dehors et Thevenard revisitent en effet à leur manière l’imaginaire aquatique de la musique de Ravel et Debussy. La clarinette semble accompagnée par le fantôme d’un orchestre imaginaire, auquel se mêlent clapotis et écoulements, au fil d’un voyage onirique inattendu, entre musique classique, improvisation et électronique.
Le lendemain (vendredi 22 août), les festivités débutent dès midi et demi avec le traditionnel pique-nique aux Haras de Cluny – en l’absence de chevaux, toutefois. L’événement attire un public différent de celui des concerts où se mêlent familles avec enfants et retraités : les uns sont assis dans l’herbe, les autres ont apporté leurs transats… Au menu : le magnifique duo d’Airelle Besson (trompette) et Nelson Veras (guitare). Émue de ce retour aux origines – elle a fait ses premiers pas de jazzwoman dans le cadre des stages de Jazz Campus il y a une vingtaine d’années – Airelle rayonne de bout en bout, mêlant avec naturel lyrisme et sophistication, comme savait le faire en leur temps les grands boppers, tout en déployant une palette sonore d’une rare richesse. Plus en retrait (car un peu couvert par la trompette), Nelson Veras tisse un jeu savamment discontinu, regorgeant de subtilité harmonique et de décalages inattendus.
Plus tard, à 19 heures, c’est le superbe cloître XVIIIe de la célèbre abbaye de Cluny (aujourd’hui siège de l’École nationale supérieure d’arts et métiers) qui accueille le concert en solo de Ramon Lopez, qu’on avait entendu quelques jours plus tôt à Ramatuelle avec Joachim Kühn. Après avoir dédié avec émotion sa prestation à la mémoire des contrebassistes Charlie Haden et Jean-Jacques Avenel, le batteur-percussionniste se lance dans une longue séquence improvisée, où son sens de la dramaturgie et des contrastes fait merveille.
Dernière étape de ce parcours musical en plein air : la fête de clôture du samedi 23 août à Matour, où, après une entrée en fanfare dirigée par Jean-Paul Autin et un grand déjeuner collectif sous un ciel menaçant, mais finalement clément, on a pu entendre les prestations des stagiaires du festival, musiciens de tous niveaux et de tous instruments venus s’initier aux joies de l’improvisation sous la houlette de quelques-uns des meilleurs spécialistes du genre : Sophia Domancich, Laurent Dehors, François Raulin et Christine Bertocchi.
Pascal Rozat
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Le festival bourguignon se plaît à multiplier les concerts dans des lieux et des contextes insolites, manière de découvrir la musique improvisée différemment et d’amener à elle un autre public.
À peine arrivé à Cluny le jeudi 21 août, cap sur le château de Berzé. Et attention : quand je dis « château », je ne veux pas parler d’un de ces vagues manoirs qui usurpent si souvent le terme dans les domaines viticoles. Non, il s’agit bien d’un authentique et vénérable château fort médiéval, avec tours, murailles et créneaux, s’il vous plaît. Le concert de Laurent Dehors (clarinettes, saxophone, cornemuse) et Sylvain Thevenard (informatique musicale) se tient dans une dépendance accueillant l’ancien pressoir. À l’entrée, la propriétaire des lieux –une comtesse ! – fait goûter sa production, en rouge (Mâcon Milly et Beaujolais village) et en blanc (Saint Véran). À l’intérieur, on reste à l’eau : à travers un dispositif quadriphonique entourant le public, Dehors et Thevenard revisitent en effet à leur manière l’imaginaire aquatique de la musique de Ravel et Debussy. La clarinette semble accompagnée par le fantôme d’un orchestre imaginaire, auquel se mêlent clapotis et écoulements, au fil d’un voyage onirique inattendu, entre musique classique, improvisation et électronique.
Le lendemain (vendredi 22 août), les festivités débutent dès midi et demi avec le traditionnel pique-nique aux Haras de Cluny – en l’absence de chevaux, toutefois. L’événement attire un public différent de celui des concerts où se mêlent familles avec enfants et retraités : les uns sont assis dans l’herbe, les autres ont apporté leurs transats… Au menu : le magnifique duo d’Airelle Besson (trompette) et Nelson Veras (guitare). Émue de ce retour aux origines – elle a fait ses premiers pas de jazzwoman dans le cadre des stages de Jazz Campus il y a une vingtaine d’années – Airelle rayonne de bout en bout, mêlant avec naturel lyrisme et sophistication, comme savait le faire en leur temps les grands boppers, tout en déployant une palette sonore d’une rare richesse. Plus en retrait (car un peu couvert par la trompette), Nelson Veras tisse un jeu savamment discontinu, regorgeant de subtilité harmonique et de décalages inattendus.
Plus tard, à 19 heures, c’est le superbe cloître XVIIIe de la célèbre abbaye de Cluny (aujourd’hui siège de l’École nationale supérieure d’arts et métiers) qui accueille le concert en solo de Ramon Lopez, qu’on avait entendu quelques jours plus tôt à Ramatuelle avec Joachim Kühn. Après avoir dédié avec émotion sa prestation à la mémoire des contrebassistes Charlie Haden et Jean-Jacques Avenel, le batteur-percussionniste se lance dans une longue séquence improvisée, où son sens de la dramaturgie et des contrastes fait merveille.
Dernière étape de ce parcours musical en plein air : la fête de clôture du samedi 23 août à Matour, où, après une entrée en fanfare dirigée par Jean-Paul Autin et un grand déjeuner collectif sous un ciel menaçant, mais finalement clément, on a pu entendre les prestations des stagiaires du festival, musiciens de tous niveaux et de tous instruments venus s’initier aux joies de l’improvisation sous la houlette de quelques-uns des meilleurs spécialistes du genre : Sophia Domancich, Laurent Dehors, François Raulin et Christine Bertocchi.
Pascal Rozat
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Le festival bourguignon se plaît à multiplier les concerts dans des lieux et des contextes insolites, manière de découvrir la musique improvisée différemment et d’amener à elle un autre public.
À peine arrivé à Cluny le jeudi 21 août, cap sur le château de Berzé. Et attention : quand je dis « château », je ne veux pas parler d’un de ces vagues manoirs qui usurpent si souvent le terme dans les domaines viticoles. Non, il s’agit bien d’un authentique et vénérable château fort médiéval, avec tours, murailles et créneaux, s’il vous plaît. Le concert de Laurent Dehors (clarinettes, saxophone, cornemuse) et Sylvain Thevenard (informatique musicale) se tient dans une dépendance accueillant l’ancien pressoir. À l’entrée, la propriétaire des lieux –une comtesse ! – fait goûter sa production, en rouge (Mâcon Milly et Beaujolais village) et en blanc (Saint Véran). À l’intérieur, on reste à l’eau : à travers un dispositif quadriphonique entourant le public, Dehors et Thevenard revisitent en effet à leur manière l’imaginaire aquatique de la musique de Ravel et Debussy. La clarinette semble accompagnée par le fantôme d’un orchestre imaginaire, auquel se mêlent clapotis et écoulements, au fil d’un voyage onirique inattendu, entre musique classique, improvisation et électronique.
Le lendemain (vendredi 22 août), les festivités débutent dès midi et demi avec le traditionnel pique-nique aux Haras de Cluny – en l’absence de chevaux, toutefois. L’événement attire un public différent de celui des concerts où se mêlent familles avec enfants et retraités : les uns sont assis dans l’herbe, les autres ont apporté leurs transats… Au menu : le magnifique duo d’Airelle Besson (trompette) et Nelson Veras (guitare). Émue de ce retour aux origines – elle a fait ses premiers pas de jazzwoman dans le cadre des stages de Jazz Campus il y a une vingtaine d’années – Airelle rayonne de bout en bout, mêlant avec naturel lyrisme et sophistication, comme savait le faire en leur temps les grands boppers, tout en déployant une palette sonore d’une rare richesse. Plus en retrait (car un peu couvert par la trompette), Nelson Veras tisse un jeu savamment discontinu, regorgeant de subtilité harmonique et de décalages inattendus.
Plus tard, à 19 heures, c’est le superbe cloître XVIIIe de la célèbre abbaye de Cluny (aujourd’hui siège de l’École nationale supérieure d’arts et métiers) qui accueille le concert en solo de Ramon Lopez, qu’on avait entendu quelques jours plus tôt à Ramatuelle avec Joachim Kühn. Après avoir dédié avec émotion sa prestation à la mémoire des contrebassistes Charlie Haden et Jean-Jacques Avenel, le batteur-percussionniste se lance dans une longue séquence improvisée, où son sens de la dramaturgie et des contrastes fait merveille.
Dernière étape de ce parcours musical en plein air : la fête de clôture du samedi 23 août à Matour, où, après une entrée en fanfare dirigée par Jean-Paul Autin et un grand déjeuner collectif sous un ciel menaçant, mais finalement clément, on a pu entendre les prestations des stagiaires du festival, musiciens de tous niveaux et de tous instruments venus s’initier aux joies de l’improvisation sous la houlette de quelques-uns des meilleurs spécialistes du genre : Sophia Domancich, Laurent Dehors, François Raulin et Christine Bertocchi.
Pascal Rozat
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Le festival bourguignon se plaît à multiplier les concerts dans des lieux et des contextes insolites, manière de découvrir la musique improvisée différemment et d’amener à elle un autre public.
À peine arrivé à Cluny le jeudi 21 août, cap sur le château de Berzé. Et attention : quand je dis « château », je ne veux pas parler d’un de ces vagues manoirs qui usurpent si souvent le terme dans les domaines viticoles. Non, il s’agit bien d’un authentique et vénérable château fort médiéval, avec tours, murailles et créneaux, s’il vous plaît. Le concert de Laurent Dehors (clarinettes, saxophone, cornemuse) et Sylvain Thevenard (informatique musicale) se tient dans une dépendance accueillant l’ancien pressoir. À l’entrée, la propriétaire des lieux –une comtesse ! – fait goûter sa production, en rouge (Mâcon Milly et Beaujolais village) et en blanc (Saint Véran). À l’intérieur, on reste à l’eau : à travers un dispositif quadriphonique entourant le public, Dehors et Thevenard revisitent en effet à leur manière l’imaginaire aquatique de la musique de Ravel et Debussy. La clarinette semble accompagnée par le fantôme d’un orchestre imaginaire, auquel se mêlent clapotis et écoulements, au fil d’un voyage onirique inattendu, entre musique classique, improvisation et électronique.
Le lendemain (vendredi 22 août), les festivités débutent dès midi et demi avec le traditionnel pique-nique aux Haras de Cluny – en l’absence de chevaux, toutefois. L’événement attire un public différent de celui des concerts où se mêlent familles avec enfants et retraités : les uns sont assis dans l’herbe, les autres ont apporté leurs transats… Au menu : le magnifique duo d’Airelle Besson (trompette) et Nelson Veras (guitare). Émue de ce retour aux origines – elle a fait ses premiers pas de jazzwoman dans le cadre des stages de Jazz Campus il y a une vingtaine d’années – Airelle rayonne de bout en bout, mêlant avec naturel lyrisme et sophistication, comme savait le faire en leur temps les grands boppers, tout en déployant une palette sonore d’une rare richesse. Plus en retrait (car un peu couvert par la trompette), Nelson Veras tisse un jeu savamment discontinu, regorgeant de subtilité harmonique et de décalages inattendus.
Plus tard, à 19 heures, c’est le superbe cloître XVIIIe de la célèbre abbaye de Cluny (aujourd’hui siège de l’École nationale supérieure d’arts et métiers) qui accueille le concert en solo de Ramon Lopez, qu’on avait entendu quelques jours plus tôt à Ramatuelle avec Joachim Kühn. Après avoir dédié avec émotion sa prestation à la mémoire des contrebassistes Charlie Haden et Jean-Jacques Avenel, le batteur-percussionniste se lance dans une longue séquence improvisée, où son sens de la dramaturgie et des contrastes fait merveille.
Dernière étape de ce parcours musical en plein air : la fête de clôture du samedi 23 août à Matour, où, après une entrée en fanfare dirigée par Jean-Paul Autin et un grand déjeuner collectif sous un ciel menaçant, mais finalement clément, on a pu entendre les prestations des stagiaires du festival, musiciens de tous niveaux et de tous instruments venus s’initier aux joies de l’improvisation sous la houlette de quelques-uns des meilleurs spécialistes du genre : Sophia Domancich, Laurent Dehors, François Raulin et Christine Bertocchi.
Pascal Rozat