Jazz live
Publié le 10 Mai 2013

Jazz en Comminges, premier épisode

 

Au fil du temps, Jazz en Comminges, issu des Rencontres du saxophone de Saint-Gaudens, se développe. Il a poussé des pseudopodes jusqu’au-delà des Pyrénées. Le Val d’Aran espagnol, ses villages, ses cantons sont désormais partie prenante d’un festival dont la réputation s’étend d’année en année.

 

James Morrison Quartet. James Morrison (tp, btp, tb, ss, p), Brian Kellock (p), Kenny Ellis (b), Stuatr Ritchie (dm).

Jacky Terrasson « Gouache ». Jacky Terrasson (p, elp), Burniss Travis (b), Leon Parker (dm), Minimo Garay (perc), Michel Portal (ss, bcl), James Morrison (tp), Cecile McLorin (voc). Saint-Gaudens, Parc des expositions, 9 mai.

 

Une croissance justifiée. Elle va de pair avec une programmation dont l’ambition s’étend, elle aussi. Au point de pouvoir rivaliser avec celle de manifestations plus anciennes, plus longues, mieux médiatisées. Tant il est vrai que, dans le domaine des arts et de la culture, l’éloignement de la capitale reste encore rédhibitoire.

 

Le public suit, et avec un enthousiasme qui ne se dément pas. A preuve cette première soirée, qui fait salle comble. Elle est, curieusement, intitulée « Soirée découverte ». Une dénomination que rien ne justifie vraiment. Il y a beau temps que l’Australien James Morrison hante les scènes des cinq continents. Quant à Jacky Terrasson, il a atteint, après vingt ans de carrière et quatorze albums à son actif, une maturité qui interdit de le placer encore parmi les musiciens à découvrir.

 

Quoi qu’il en soit, James Morrison a tous les arguments pour mettre d’emblée l’assistance dans sa poche. A commencer, à la trompette, par une virtuosité qui se manifeste dès Moanin’ par un phrasé vertigineux et des incursions stratosphériques dans l’aigu et le suraigu. Une aisance que rien n’entame, pas même la revue de détail des instruments sur lesquels s’exercent sa vélocité et son inventivité : trombone (Autumn Leaves), trompette basse (I Remember April), soprano (When I Fall In Love) et même piano, pour un Basin Street Blues où il dialogue avec lui-même, dextre agrippée à la trompette, senestre martelant le clavier. Il lui arrive de manier simultanément trombone et trompette – ainsi faisait, naguère encore, Clark Terry avec son bugle – ou de souffler simultanément plusieurs notes, comme Albert Mangelsdorff, spécialiste incontesté des multi-sons.

 

Ces démonstrations, pour piquantes qu’elles soient de prime abord, pourraient vite engendrer la lassitude si Morrison ne faisait constamment preuve de musicalité. Son phrasé à la trompette évoque tantôt Armstrong, tantôt Gillespie. Un grand écart parfaitement assumé. Au trombone,  il a le moelleux d’un Lawrence Brown, la netteté d’un Kai Winding, et le swing est souvent au rendez-vous de ses improvisations. Avec cela, un sens de l’humour qu’il partage avec Brian Kellock, lequel lui fournit une réplique des plus pertinentes. Moins convaincants, leurs deux comparses, même s’il serait abusif de prétendre qu’ils ont démérité.

 

Morrison, on le retrouve en seconde partie où il pallie l’absence de Stéphane Belmondo. Son expérience lui permet de s’intégrer sans mal à un ensemble propulsé par un Jacky Terrasson au faîte de son art : main gauche d’une solidité à toute épreuve, toucher percussif, habileté à créer, par la réitération lancinante de motifs, des climats contrastés sur lesquels la main droite vient broder des volutes où flottent des bribes de mélodies familières, Body And Soul ou Caravan, à peine esquissées.

 

La rythmique (celle de l’album « Gouache », sauf que Leon Parker, vieux complice retrouvé, parangon des batteurs minimalistes, remplace Justin Faulkner, Burniss Travis, impeccable de bout en bout, Minimo Garay, fin coloriste) suit comme un seul homme le discours du pianiste. Elle l’amplifie, ouvre des espaces dans lesquels se glisse, pour des interventions et des commentaires dont il a le secret, tant au soprano qu’à la clarinette basse, un Michel Portal manifestement heureux de se trouver en semblable compagnie. Non que les aléas de l’improvisation libre garantissent à tout coup la congruence des propos. Mais les moments de grâce, telle cette rencontre, sur Caravan, entre le soprano et la trompette de Morrison justifient tout ce que peut avoir d’aventureux, et donc de risqué, ce jeu de l’harmonie et du hasard.

 

Quant à Cecile McLorin, voix sensuelle, articulation parfaite, elle joue de l’ampleur de sa tessiture, passant avec aisance du grave à l’aigu. Elle excelle dans les ballades qu’elle détaille sans en gommer les nuances (Smoke Gets In Your Eyes), chante en anglais et en français Les Feuilles mortes. Superbement secondée par un pianiste qui a, de l’accompagnement des chanteuses, une expérience  certaine…

 

Ce soir, les femmes seront à l
‘honneur, avec Dena DeRose suivie de Hiromi.

 

Jacques Aboucaya

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Au fil du temps, Jazz en Comminges, issu des Rencontres du saxophone de Saint-Gaudens, se développe. Il a poussé des pseudopodes jusqu’au-delà des Pyrénées. Le Val d’Aran espagnol, ses villages, ses cantons sont désormais partie prenante d’un festival dont la réputation s’étend d’année en année.

 

James Morrison Quartet. James Morrison (tp, btp, tb, ss, p), Brian Kellock (p), Kenny Ellis (b), Stuatr Ritchie (dm).

Jacky Terrasson « Gouache ». Jacky Terrasson (p, elp), Burniss Travis (b), Leon Parker (dm), Minimo Garay (perc), Michel Portal (ss, bcl), James Morrison (tp), Cecile McLorin (voc). Saint-Gaudens, Parc des expositions, 9 mai.

 

Une croissance justifiée. Elle va de pair avec une programmation dont l’ambition s’étend, elle aussi. Au point de pouvoir rivaliser avec celle de manifestations plus anciennes, plus longues, mieux médiatisées. Tant il est vrai que, dans le domaine des arts et de la culture, l’éloignement de la capitale reste encore rédhibitoire.

 

Le public suit, et avec un enthousiasme qui ne se dément pas. A preuve cette première soirée, qui fait salle comble. Elle est, curieusement, intitulée « Soirée découverte ». Une dénomination que rien ne justifie vraiment. Il y a beau temps que l’Australien James Morrison hante les scènes des cinq continents. Quant à Jacky Terrasson, il a atteint, après vingt ans de carrière et quatorze albums à son actif, une maturité qui interdit de le placer encore parmi les musiciens à découvrir.

 

Quoi qu’il en soit, James Morrison a tous les arguments pour mettre d’emblée l’assistance dans sa poche. A commencer, à la trompette, par une virtuosité qui se manifeste dès Moanin’ par un phrasé vertigineux et des incursions stratosphériques dans l’aigu et le suraigu. Une aisance que rien n’entame, pas même la revue de détail des instruments sur lesquels s’exercent sa vélocité et son inventivité : trombone (Autumn Leaves), trompette basse (I Remember April), soprano (When I Fall In Love) et même piano, pour un Basin Street Blues où il dialogue avec lui-même, dextre agrippée à la trompette, senestre martelant le clavier. Il lui arrive de manier simultanément trombone et trompette – ainsi faisait, naguère encore, Clark Terry avec son bugle – ou de souffler simultanément plusieurs notes, comme Albert Mangelsdorff, spécialiste incontesté des multi-sons.

 

Ces démonstrations, pour piquantes qu’elles soient de prime abord, pourraient vite engendrer la lassitude si Morrison ne faisait constamment preuve de musicalité. Son phrasé à la trompette évoque tantôt Armstrong, tantôt Gillespie. Un grand écart parfaitement assumé. Au trombone,  il a le moelleux d’un Lawrence Brown, la netteté d’un Kai Winding, et le swing est souvent au rendez-vous de ses improvisations. Avec cela, un sens de l’humour qu’il partage avec Brian Kellock, lequel lui fournit une réplique des plus pertinentes. Moins convaincants, leurs deux comparses, même s’il serait abusif de prétendre qu’ils ont démérité.

 

Morrison, on le retrouve en seconde partie où il pallie l’absence de Stéphane Belmondo. Son expérience lui permet de s’intégrer sans mal à un ensemble propulsé par un Jacky Terrasson au faîte de son art : main gauche d’une solidité à toute épreuve, toucher percussif, habileté à créer, par la réitération lancinante de motifs, des climats contrastés sur lesquels la main droite vient broder des volutes où flottent des bribes de mélodies familières, Body And Soul ou Caravan, à peine esquissées.

 

La rythmique (celle de l’album « Gouache », sauf que Leon Parker, vieux complice retrouvé, parangon des batteurs minimalistes, remplace Justin Faulkner, Burniss Travis, impeccable de bout en bout, Minimo Garay, fin coloriste) suit comme un seul homme le discours du pianiste. Elle l’amplifie, ouvre des espaces dans lesquels se glisse, pour des interventions et des commentaires dont il a le secret, tant au soprano qu’à la clarinette basse, un Michel Portal manifestement heureux de se trouver en semblable compagnie. Non que les aléas de l’improvisation libre garantissent à tout coup la congruence des propos. Mais les moments de grâce, telle cette rencontre, sur Caravan, entre le soprano et la trompette de Morrison justifient tout ce que peut avoir d’aventureux, et donc de risqué, ce jeu de l’harmonie et du hasard.

 

Quant à Cecile McLorin, voix sensuelle, articulation parfaite, elle joue de l’ampleur de sa tessiture, passant avec aisance du grave à l’aigu. Elle excelle dans les ballades qu’elle détaille sans en gommer les nuances (Smoke Gets In Your Eyes), chante en anglais et en français Les Feuilles mortes. Superbement secondée par un pianiste qui a, de l’accompagnement des chanteuses, une expérience  certaine…

 

Ce soir, les femmes seront à l
‘honneur, avec Dena DeRose suivie de Hiromi.

 

Jacques Aboucaya

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Au fil du temps, Jazz en Comminges, issu des Rencontres du saxophone de Saint-Gaudens, se développe. Il a poussé des pseudopodes jusqu’au-delà des Pyrénées. Le Val d’Aran espagnol, ses villages, ses cantons sont désormais partie prenante d’un festival dont la réputation s’étend d’année en année.

 

James Morrison Quartet. James Morrison (tp, btp, tb, ss, p), Brian Kellock (p), Kenny Ellis (b), Stuatr Ritchie (dm).

Jacky Terrasson « Gouache ». Jacky Terrasson (p, elp), Burniss Travis (b), Leon Parker (dm), Minimo Garay (perc), Michel Portal (ss, bcl), James Morrison (tp), Cecile McLorin (voc). Saint-Gaudens, Parc des expositions, 9 mai.

 

Une croissance justifiée. Elle va de pair avec une programmation dont l’ambition s’étend, elle aussi. Au point de pouvoir rivaliser avec celle de manifestations plus anciennes, plus longues, mieux médiatisées. Tant il est vrai que, dans le domaine des arts et de la culture, l’éloignement de la capitale reste encore rédhibitoire.

 

Le public suit, et avec un enthousiasme qui ne se dément pas. A preuve cette première soirée, qui fait salle comble. Elle est, curieusement, intitulée « Soirée découverte ». Une dénomination que rien ne justifie vraiment. Il y a beau temps que l’Australien James Morrison hante les scènes des cinq continents. Quant à Jacky Terrasson, il a atteint, après vingt ans de carrière et quatorze albums à son actif, une maturité qui interdit de le placer encore parmi les musiciens à découvrir.

 

Quoi qu’il en soit, James Morrison a tous les arguments pour mettre d’emblée l’assistance dans sa poche. A commencer, à la trompette, par une virtuosité qui se manifeste dès Moanin’ par un phrasé vertigineux et des incursions stratosphériques dans l’aigu et le suraigu. Une aisance que rien n’entame, pas même la revue de détail des instruments sur lesquels s’exercent sa vélocité et son inventivité : trombone (Autumn Leaves), trompette basse (I Remember April), soprano (When I Fall In Love) et même piano, pour un Basin Street Blues où il dialogue avec lui-même, dextre agrippée à la trompette, senestre martelant le clavier. Il lui arrive de manier simultanément trombone et trompette – ainsi faisait, naguère encore, Clark Terry avec son bugle – ou de souffler simultanément plusieurs notes, comme Albert Mangelsdorff, spécialiste incontesté des multi-sons.

 

Ces démonstrations, pour piquantes qu’elles soient de prime abord, pourraient vite engendrer la lassitude si Morrison ne faisait constamment preuve de musicalité. Son phrasé à la trompette évoque tantôt Armstrong, tantôt Gillespie. Un grand écart parfaitement assumé. Au trombone,  il a le moelleux d’un Lawrence Brown, la netteté d’un Kai Winding, et le swing est souvent au rendez-vous de ses improvisations. Avec cela, un sens de l’humour qu’il partage avec Brian Kellock, lequel lui fournit une réplique des plus pertinentes. Moins convaincants, leurs deux comparses, même s’il serait abusif de prétendre qu’ils ont démérité.

 

Morrison, on le retrouve en seconde partie où il pallie l’absence de Stéphane Belmondo. Son expérience lui permet de s’intégrer sans mal à un ensemble propulsé par un Jacky Terrasson au faîte de son art : main gauche d’une solidité à toute épreuve, toucher percussif, habileté à créer, par la réitération lancinante de motifs, des climats contrastés sur lesquels la main droite vient broder des volutes où flottent des bribes de mélodies familières, Body And Soul ou Caravan, à peine esquissées.

 

La rythmique (celle de l’album « Gouache », sauf que Leon Parker, vieux complice retrouvé, parangon des batteurs minimalistes, remplace Justin Faulkner, Burniss Travis, impeccable de bout en bout, Minimo Garay, fin coloriste) suit comme un seul homme le discours du pianiste. Elle l’amplifie, ouvre des espaces dans lesquels se glisse, pour des interventions et des commentaires dont il a le secret, tant au soprano qu’à la clarinette basse, un Michel Portal manifestement heureux de se trouver en semblable compagnie. Non que les aléas de l’improvisation libre garantissent à tout coup la congruence des propos. Mais les moments de grâce, telle cette rencontre, sur Caravan, entre le soprano et la trompette de Morrison justifient tout ce que peut avoir d’aventureux, et donc de risqué, ce jeu de l’harmonie et du hasard.

 

Quant à Cecile McLorin, voix sensuelle, articulation parfaite, elle joue de l’ampleur de sa tessiture, passant avec aisance du grave à l’aigu. Elle excelle dans les ballades qu’elle détaille sans en gommer les nuances (Smoke Gets In Your Eyes), chante en anglais et en français Les Feuilles mortes. Superbement secondée par un pianiste qui a, de l’accompagnement des chanteuses, une expérience  certaine…

 

Ce soir, les femmes seront à l
‘honneur, avec Dena DeRose suivie de Hiromi.

 

Jacques Aboucaya

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Au fil du temps, Jazz en Comminges, issu des Rencontres du saxophone de Saint-Gaudens, se développe. Il a poussé des pseudopodes jusqu’au-delà des Pyrénées. Le Val d’Aran espagnol, ses villages, ses cantons sont désormais partie prenante d’un festival dont la réputation s’étend d’année en année.

 

James Morrison Quartet. James Morrison (tp, btp, tb, ss, p), Brian Kellock (p), Kenny Ellis (b), Stuatr Ritchie (dm).

Jacky Terrasson « Gouache ». Jacky Terrasson (p, elp), Burniss Travis (b), Leon Parker (dm), Minimo Garay (perc), Michel Portal (ss, bcl), James Morrison (tp), Cecile McLorin (voc). Saint-Gaudens, Parc des expositions, 9 mai.

 

Une croissance justifiée. Elle va de pair avec une programmation dont l’ambition s’étend, elle aussi. Au point de pouvoir rivaliser avec celle de manifestations plus anciennes, plus longues, mieux médiatisées. Tant il est vrai que, dans le domaine des arts et de la culture, l’éloignement de la capitale reste encore rédhibitoire.

 

Le public suit, et avec un enthousiasme qui ne se dément pas. A preuve cette première soirée, qui fait salle comble. Elle est, curieusement, intitulée « Soirée découverte ». Une dénomination que rien ne justifie vraiment. Il y a beau temps que l’Australien James Morrison hante les scènes des cinq continents. Quant à Jacky Terrasson, il a atteint, après vingt ans de carrière et quatorze albums à son actif, une maturité qui interdit de le placer encore parmi les musiciens à découvrir.

 

Quoi qu’il en soit, James Morrison a tous les arguments pour mettre d’emblée l’assistance dans sa poche. A commencer, à la trompette, par une virtuosité qui se manifeste dès Moanin’ par un phrasé vertigineux et des incursions stratosphériques dans l’aigu et le suraigu. Une aisance que rien n’entame, pas même la revue de détail des instruments sur lesquels s’exercent sa vélocité et son inventivité : trombone (Autumn Leaves), trompette basse (I Remember April), soprano (When I Fall In Love) et même piano, pour un Basin Street Blues où il dialogue avec lui-même, dextre agrippée à la trompette, senestre martelant le clavier. Il lui arrive de manier simultanément trombone et trompette – ainsi faisait, naguère encore, Clark Terry avec son bugle – ou de souffler simultanément plusieurs notes, comme Albert Mangelsdorff, spécialiste incontesté des multi-sons.

 

Ces démonstrations, pour piquantes qu’elles soient de prime abord, pourraient vite engendrer la lassitude si Morrison ne faisait constamment preuve de musicalité. Son phrasé à la trompette évoque tantôt Armstrong, tantôt Gillespie. Un grand écart parfaitement assumé. Au trombone,  il a le moelleux d’un Lawrence Brown, la netteté d’un Kai Winding, et le swing est souvent au rendez-vous de ses improvisations. Avec cela, un sens de l’humour qu’il partage avec Brian Kellock, lequel lui fournit une réplique des plus pertinentes. Moins convaincants, leurs deux comparses, même s’il serait abusif de prétendre qu’ils ont démérité.

 

Morrison, on le retrouve en seconde partie où il pallie l’absence de Stéphane Belmondo. Son expérience lui permet de s’intégrer sans mal à un ensemble propulsé par un Jacky Terrasson au faîte de son art : main gauche d’une solidité à toute épreuve, toucher percussif, habileté à créer, par la réitération lancinante de motifs, des climats contrastés sur lesquels la main droite vient broder des volutes où flottent des bribes de mélodies familières, Body And Soul ou Caravan, à peine esquissées.

 

La rythmique (celle de l’album « Gouache », sauf que Leon Parker, vieux complice retrouvé, parangon des batteurs minimalistes, remplace Justin Faulkner, Burniss Travis, impeccable de bout en bout, Minimo Garay, fin coloriste) suit comme un seul homme le discours du pianiste. Elle l’amplifie, ouvre des espaces dans lesquels se glisse, pour des interventions et des commentaires dont il a le secret, tant au soprano qu’à la clarinette basse, un Michel Portal manifestement heureux de se trouver en semblable compagnie. Non que les aléas de l’improvisation libre garantissent à tout coup la congruence des propos. Mais les moments de grâce, telle cette rencontre, sur Caravan, entre le soprano et la trompette de Morrison justifient tout ce que peut avoir d’aventureux, et donc de risqué, ce jeu de l’harmonie et du hasard.

 

Quant à Cecile McLorin, voix sensuelle, articulation parfaite, elle joue de l’ampleur de sa tessiture, passant avec aisance du grave à l’aigu. Elle excelle dans les ballades qu’elle détaille sans en gommer les nuances (Smoke Gets In Your Eyes), chante en anglais et en français Les Feuilles mortes. Superbement secondée par un pianiste qui a, de l’accompagnement des chanteuses, une expérience  certaine…

 

Ce soir, les femmes seront à l
‘honneur, avec Dena DeRose suivie de Hiromi.

 

Jacques Aboucaya