Jazz et Garonne: Éric Seva, un festival de projets
Trois Éric Seva en un musicien. Un: le saxophoniste connu pour son jeu au baryton, mais amoureux du ténor également et pratiquant le soprano « mon instrument naturel » Le compositeur ensuite, travail d’écriture auquel il s’astreint volontiers pour développer ses projets, hier Body and Blues, aujourd’hui Mother of Pearl, demain Triple Roots. Le Directeur artistique de Jazz et Garonne enfin, festival qui vient de boucler sa neuvième édition. Bilan en forme de revue de détails.
Jazz et Garonne continue son chemin en tenant compte de deux principes piliers « Ici à Marmande, avec l’appui indispensable de l’equipe de bénévoles et le travail en continu de Myriam Esparcia question organisation nous cherchons toujours à valoriser le spectacle vivant. Le jazz s’ecoute évidemment sur les différents supports. Pourtant j’ai toujours pensé que c’est par la scène, le contact direct que cette musique se transmet le mieux, au plus juste de ses atouts » Dans sa programmation le festival cible principalement des musiciens fançais « Nous choisissons des personnalités qui cherchent, qui développent des idées dans les dfférents domaines de cette musique” Dans cette veine le saxophoniste cherche à se donner les moyens d’avancer, de poursuivre plus avant son cycle d’écriture, de composition. Il a obtenu en ce sens auprès de la municipalité de Marmande le financement de trois années en résidence dans sa ville. Un premier projet conçu dans ce cadre a démarré en début d’année à l’occasion d’un séjour au Rocher de Palmer, à Cenon près de Bordeaux matérialisé par un concert de sortie dans une des salles du Centre Culturel dirigé par Patrick Duval situé dans cette ville, sur la rive droite de la Garonne (Cf papier Jazz Mag live février) Mother of Pearl explore des compositions inspirées de sonorités tirées d’une rencontre discographique entre Gerry Mulligan et Astor Piazzola. Thèmes. pensés pour un quintet (Alfio Origlio: p, elp ; Daniel Mille ((acco) Christophe Wallemme : b; Zaza Desiderio : dm) Le disque déjà enregistré sortira au printemps prochain. Second projet: Triple Roots, pièces originales écrites pour trio: « Depuis longtemps j’etais attiré par la perspective de jouer dans cette formule à trois sans instrument harmonique. Ce trio- Kevin Revyerand , basse, Jean-Luc Di Fraya, /batterie- nous donne un espace de liberté dans un terrain de jeu différent, idéal à mes yeux pour une circulation aisée de la musique. Donc porteuse d’originalité. Sur ce point par exemple le set de batterie de Jean-Luc Di Fraya, avec l’apport d’un cajón plus sa voix utilisée en contre chant accentuent la tonalité acoustique » Pour rester dans le registre des instruments le trio remet le saxophoniste d’ordinaire étiqueté ès baryton sur les rails du ténor «Certes mon instrument naturel ce serait plutôt le soprano. J’avais pourtant grande envie de renouer avec le sax ténor » Un trio donc dont il se trouve être le créateur et leader « Triple Roots pour trois racines, trois personnalités différentes rassemblées autour de points communs: faire une musique populaire, célébrer la mélodie et improviser pour prendre et donner du plaisir dans une forme collective d’expression. Ce qui pourrait se résumer d’une formule simple: mener l’interplay comme une conversation. Pour le contenu musical entre l’écrit et l’improvisé, c’est du 50/50) » Ce projet lui aussi se trouve être déjà passé par le stade du studio d’enregistrement. CD à paraître fin 2020.
Au catalogue des idées à réaliser reste enfin chez Éric Seva un duo avec l’accordéoniste Daniel Mille: « Nous nous sommes rencontrés de façon fortuite au festival de Junas. La qualité de la musique, la complicité immédiate ressentie lors de ce concert imprévu au départ dans le temple du village nous a convaincu tous les deux de la nécessité de rejouer ensemble. Sur scène comme en studio. Un de ces jours… »
Robert Latxague