Jazz Fest Berlin 2017 : en guise d'introduction
Le festival est placé sous le signe d’un hommage permanent à Muhal Richard Abrams, dont on a appris la disparition le 1er novembre. Plusieurs musiciens présents l’ont côtoyé, et chacun évoque sa mémoire, à l’instar d’un Jean-Paul Bourrelly ayant débuté chez le pianiste.
Cette édition inaugure la présence d’un artiste en résidence : Tyshawn Sorey. Le compositeur et multi-instrumentiste connaît une riche actualité en termes d’activité et de reconnaissance : il vient de publier un album en trio, d’obtenir une bourse au génie, et était quelques mois plus tôt à l’honneur du festival Sant’Anna Arresi.
La veille de l’ouverture, le quartette londonien Empirical a donné un concert privé pour le Président allemand Frank Walter Steinmeier et autres dignitaires dans quelque palais de la capitale. Le même groupe se produira en salle de manière plus traditionnelle, mais aussi en divers lieux publics de Berlin au cours de la semaine, pour des « pop-up performances » dont ils se sont faits une spécialité. Le lancement officiel se tient le soir d’Halloween – on croise de nombreux vampires, sorcières et zombies dans la rue – au Lido, dans un quartier (Kreuzberg) et une salle populaires, investis pour la première fois, à l’opposé de la zone plus cossue où se déroule l’essentiel de la manifestation. Créée en 1964, celle-ci a vu passer du beau linge. Le programmateur Richard Williams, journaliste britannique, y vint dès 1969, et y entendit alors l’orchestre de Duke Ellington. L’histoire du jazz s’est aussi écrite dans cette cité habitée par l’Histoire.
La plupart des formations invitées travaillent chacune à leur manière à redéfinir les contours du jazz, le rapprochant tantôt de la musique contemporaine, tantôt des cultures urbaines (hip-hop, électronique…) ou au contraire ancestrales, cherchant alors à renouer avec certaines valeurs pour mieux les projeter vers l’avenir. Epoque passionnante, ces pratiques montrant la voie d’un monde débarrassé des préjugés ; le jazz comme intégration, transcendance de la différence. Les légitimes colères et inquiétudes présentes dans la société le sont logiquement dans les expressions musicales, dans des textes revendicatifs comme dans les modes de jeu, la constitution-même de groupes aux profils versicolores. En plus du plaisir immédiat de l’écoute, on a ainsi matière à réfléchir. Le jazz ne représente-t-il pas par son existence-même et son éternel renouvellement une forme de résistance à l’oppression? Des musiciens tels que Steve Lehman ou Tyshawn Sorey sont aux avant-postes; tandis qu’il y a toujours de la place pour les anciens, non moins pétris de philosophie mais attachés à des tournures plus traditionnelles.
La présence de nombreux vocalistes, aux approches d’une étonnante diversité, atteste aussi de la volonté des organisateurs de laisser toute sa place au dialogue des cultures. Le Berlin jazzfest est une sorte de G20 du jazz, et l’ébauche d’une utopie. Plus que jamais, « jazz is a spirit ».
David Cristol
Photos : Camille Blake|Le festival est placé sous le signe d’un hommage permanent à Muhal Richard Abrams, dont on a appris la disparition le 1er novembre. Plusieurs musiciens présents l’ont côtoyé, et chacun évoque sa mémoire, à l’instar d’un Jean-Paul Bourrelly ayant débuté chez le pianiste.
Cette édition inaugure la présence d’un artiste en résidence : Tyshawn Sorey. Le compositeur et multi-instrumentiste connaît une riche actualité en termes d’activité et de reconnaissance : il vient de publier un album en trio, d’obtenir une bourse au génie, et était quelques mois plus tôt à l’honneur du festival Sant’Anna Arresi.
La veille de l’ouverture, le quartette londonien Empirical a donné un concert privé pour le Président allemand Frank Walter Steinmeier et autres dignitaires dans quelque palais de la capitale. Le même groupe se produira en salle de manière plus traditionnelle, mais aussi en divers lieux publics de Berlin au cours de la semaine, pour des « pop-up performances » dont ils se sont faits une spécialité. Le lancement officiel se tient le soir d’Halloween – on croise de nombreux vampires, sorcières et zombies dans la rue – au Lido, dans un quartier (Kreuzberg) et une salle populaires, investis pour la première fois, à l’opposé de la zone plus cossue où se déroule l’essentiel de la manifestation. Créée en 1964, celle-ci a vu passer du beau linge. Le programmateur Richard Williams, journaliste britannique, y vint dès 1969, et y entendit alors l’orchestre de Duke Ellington. L’histoire du jazz s’est aussi écrite dans cette cité habitée par l’Histoire.
La plupart des formations invitées travaillent chacune à leur manière à redéfinir les contours du jazz, le rapprochant tantôt de la musique contemporaine, tantôt des cultures urbaines (hip-hop, électronique…) ou au contraire ancestrales, cherchant alors à renouer avec certaines valeurs pour mieux les projeter vers l’avenir. Epoque passionnante, ces pratiques montrant la voie d’un monde débarrassé des préjugés ; le jazz comme intégration, transcendance de la différence. Les légitimes colères et inquiétudes présentes dans la société le sont logiquement dans les expressions musicales, dans des textes revendicatifs comme dans les modes de jeu, la constitution-même de groupes aux profils versicolores. En plus du plaisir immédiat de l’écoute, on a ainsi matière à réfléchir. Le jazz ne représente-t-il pas par son existence-même et son éternel renouvellement une forme de résistance à l’oppression? Des musiciens tels que Steve Lehman ou Tyshawn Sorey sont aux avant-postes; tandis qu’il y a toujours de la place pour les anciens, non moins pétris de philosophie mais attachés à des tournures plus traditionnelles.
La présence de nombreux vocalistes, aux approches d’une étonnante diversité, atteste aussi de la volonté des organisateurs de laisser toute sa place au dialogue des cultures. Le Berlin jazzfest est une sorte de G20 du jazz, et l’ébauche d’une utopie. Plus que jamais, « jazz is a spirit ».
David Cristol
Photos : Camille Blake|Le festival est placé sous le signe d’un hommage permanent à Muhal Richard Abrams, dont on a appris la disparition le 1er novembre. Plusieurs musiciens présents l’ont côtoyé, et chacun évoque sa mémoire, à l’instar d’un Jean-Paul Bourrelly ayant débuté chez le pianiste.
Cette édition inaugure la présence d’un artiste en résidence : Tyshawn Sorey. Le compositeur et multi-instrumentiste connaît une riche actualité en termes d’activité et de reconnaissance : il vient de publier un album en trio, d’obtenir une bourse au génie, et était quelques mois plus tôt à l’honneur du festival Sant’Anna Arresi.
La veille de l’ouverture, le quartette londonien Empirical a donné un concert privé pour le Président allemand Frank Walter Steinmeier et autres dignitaires dans quelque palais de la capitale. Le même groupe se produira en salle de manière plus traditionnelle, mais aussi en divers lieux publics de Berlin au cours de la semaine, pour des « pop-up performances » dont ils se sont faits une spécialité. Le lancement officiel se tient le soir d’Halloween – on croise de nombreux vampires, sorcières et zombies dans la rue – au Lido, dans un quartier (Kreuzberg) et une salle populaires, investis pour la première fois, à l’opposé de la zone plus cossue où se déroule l’essentiel de la manifestation. Créée en 1964, celle-ci a vu passer du beau linge. Le programmateur Richard Williams, journaliste britannique, y vint dès 1969, et y entendit alors l’orchestre de Duke Ellington. L’histoire du jazz s’est aussi écrite dans cette cité habitée par l’Histoire.
La plupart des formations invitées travaillent chacune à leur manière à redéfinir les contours du jazz, le rapprochant tantôt de la musique contemporaine, tantôt des cultures urbaines (hip-hop, électronique…) ou au contraire ancestrales, cherchant alors à renouer avec certaines valeurs pour mieux les projeter vers l’avenir. Epoque passionnante, ces pratiques montrant la voie d’un monde débarrassé des préjugés ; le jazz comme intégration, transcendance de la différence. Les légitimes colères et inquiétudes présentes dans la société le sont logiquement dans les expressions musicales, dans des textes revendicatifs comme dans les modes de jeu, la constitution-même de groupes aux profils versicolores. En plus du plaisir immédiat de l’écoute, on a ainsi matière à réfléchir. Le jazz ne représente-t-il pas par son existence-même et son éternel renouvellement une forme de résistance à l’oppression? Des musiciens tels que Steve Lehman ou Tyshawn Sorey sont aux avant-postes; tandis qu’il y a toujours de la place pour les anciens, non moins pétris de philosophie mais attachés à des tournures plus traditionnelles.
La présence de nombreux vocalistes, aux approches d’une étonnante diversité, atteste aussi de la volonté des organisateurs de laisser toute sa place au dialogue des cultures. Le Berlin jazzfest est une sorte de G20 du jazz, et l’ébauche d’une utopie. Plus que jamais, « jazz is a spirit ».
David Cristol
Photos : Camille Blake|Le festival est placé sous le signe d’un hommage permanent à Muhal Richard Abrams, dont on a appris la disparition le 1er novembre. Plusieurs musiciens présents l’ont côtoyé, et chacun évoque sa mémoire, à l’instar d’un Jean-Paul Bourrelly ayant débuté chez le pianiste.
Cette édition inaugure la présence d’un artiste en résidence : Tyshawn Sorey. Le compositeur et multi-instrumentiste connaît une riche actualité en termes d’activité et de reconnaissance : il vient de publier un album en trio, d’obtenir une bourse au génie, et était quelques mois plus tôt à l’honneur du festival Sant’Anna Arresi.
La veille de l’ouverture, le quartette londonien Empirical a donné un concert privé pour le Président allemand Frank Walter Steinmeier et autres dignitaires dans quelque palais de la capitale. Le même groupe se produira en salle de manière plus traditionnelle, mais aussi en divers lieux publics de Berlin au cours de la semaine, pour des « pop-up performances » dont ils se sont faits une spécialité. Le lancement officiel se tient le soir d’Halloween – on croise de nombreux vampires, sorcières et zombies dans la rue – au Lido, dans un quartier (Kreuzberg) et une salle populaires, investis pour la première fois, à l’opposé de la zone plus cossue où se déroule l’essentiel de la manifestation. Créée en 1964, celle-ci a vu passer du beau linge. Le programmateur Richard Williams, journaliste britannique, y vint dès 1969, et y entendit alors l’orchestre de Duke Ellington. L’histoire du jazz s’est aussi écrite dans cette cité habitée par l’Histoire.
La plupart des formations invitées travaillent chacune à leur manière à redéfinir les contours du jazz, le rapprochant tantôt de la musique contemporaine, tantôt des cultures urbaines (hip-hop, électronique…) ou au contraire ancestrales, cherchant alors à renouer avec certaines valeurs pour mieux les projeter vers l’avenir. Epoque passionnante, ces pratiques montrant la voie d’un monde débarrassé des préjugés ; le jazz comme intégration, transcendance de la différence. Les légitimes colères et inquiétudes présentes dans la société le sont logiquement dans les expressions musicales, dans des textes revendicatifs comme dans les modes de jeu, la constitution-même de groupes aux profils versicolores. En plus du plaisir immédiat de l’écoute, on a ainsi matière à réfléchir. Le jazz ne représente-t-il pas par son existence-même et son éternel renouvellement une forme de résistance à l’oppression? Des musiciens tels que Steve Lehman ou Tyshawn Sorey sont aux avant-postes; tandis qu’il y a toujours de la place pour les anciens, non moins pétris de philosophie mais attachés à des tournures plus traditionnelles.
La présence de nombreux vocalistes, aux approches d’une étonnante diversité, atteste aussi de la volonté des organisateurs de laisser toute sa place au dialogue des cultures. Le Berlin jazzfest est une sorte de G20 du jazz, et l’ébauche d’une utopie. Plus que jamais, « jazz is a spirit ».
David Cristol
Photos : Camille Blake