
Concert contrasté ce samedi-là au studio 104 de Radio France avec en seconde partie le big band ‘Le Sacre du Tympan’ de Fred Pallem, dans une répertoire consacré à André Popp pour célébrer le centenaire de la naissance du compositeur ; et en première partie le groupe ‘Nobi’ de la flûtiste Fanny Ménégoz. Un concert conçu par Arnaud Merlin dans le cadre de sa série ‘Jazz sur leVif’, et dont la première partie était en direct sur France Musique (la seconde sera diffusée le 29 mars)

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FANNY MÉNÉGOZ ‘Nobi’
Fanny Ménégoz (flûtes traversières, composition), Gaspar José (vibraphone, percussions), Alexandre Perrot (contrebasse), Ianik Tallet (batterie)
Paris, Maison de la Radio, studio 104, 8 mars 2025, 19h

photo Maxim François
Le groupe a commencé par un thème issu de son premier disque «Éloge de l’envers», enregistré en 2018. Un thème recueilli, un peu mélancolique, et assez sage. Puis le quartette en est venu aux titres du disque «Vertes brumes», publié en 2023. Belle richesse de composition, et des formes qui offrent des éléments contrastées, avec des plages improvisées d’une belle liberté, avec aussi des dialogues transversaux (conçus sur le vif) entre les membres du groupe. Belle maîtrise, instrumentale et musicale, qui ne réfrène en rien la spontanéité. Un esprit très collectif où chaque instrumentiste dispose d’espaces de liberté. Infiniment vivant, et très abouti. Vérification possible instantanément en réécoutant la diffusion (c’était en direct sur France Musique) dans l‘émission ’Jazz Club’ de Nathalie Piolé

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Réécoute du concert sur France Musique en suivant ce lien

photo Maxim François
FRED PALLEM ET LE SACRE DU TYMPAN BIG BAND
dans le cadre du centenaire du compositeur André Popp
Fred Pallem (direction, arrangements, guitare basse) Claude Egea, Joël Chausse, Fabrice Martinez, Sylvain Bardiau (trompettes), Robinson Khoury, Daniel Zimmermann, Christiane Bopp, (trombones), Lionel Segui (trombone basse, tuba), Rémi Sciutto (saxophones alto & sopranino, clarinette, flûte, scie musicale), Léa Ciechelski (saxophone alto, flûte), Stéphane Guillaume (saxophones ténor & soprano, clarinette, flûte), Christine Roch (saxophone ténor, clarinette, clarinette basse), Fred Couderc (saxophone baryton, clarinette basse), Fred Escoffier (piano et synthétiseur), Stéphane Bartelt (guitare), Julien Charlet (batterie), Guillaume Lantonnet (percussions à clavier & autres percussions)
Paris, Maison de la Radio, studio 104, 8 mars 2025, 20h20
Le 19 février 2024, c’était le centenaire du compositeur André Popp, mort en 2014 à l’âge de 90 ans. Radio France souhaitait marquer ce centenaire : le compositeur (arrangeur et chef d’orchestre) tout terrain a parcouru tous les territoires de la musique, de la chanson au symphonique et à la musique de chambre en passant par le jazz, les musiques de spectacle, le cinéma…. et la radio : dans les années 50, et au début des années soixante, André Popp a reçu de nombreuses commandes du responsable du service des illustrations musicales de la Radiodiffusion Française (devenue ensuite la RTF), responsable qui n’était autre que le compositeur Henri Dutilleux !

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En 2004 le festival Banlieues Bleues a demandé à Fred Pallem de concevoir, pour son orchestre Le Sacre du Tympan, un programme autour des compositions d’André Popp. Ce qui fut fait, et après le concert du festival un disque vit le jour. Fred Pallem a entretenu par la suite des relations amicales avec le compositeur (il en a d’ailleurs parlé avec humour au cours de la soirée) ; et le retour sur ce répertoire (augmenté de nouvelles découvertes) a donné l’occasion d’un concert vivant et explosif. Des œuvres très différentes, entre la musique de genre parodique (la Polka des péquenots, French Dondon) et des escapades modernistes (Electric Band, Cœur mécanique, Excentric Mister Magrum, Le Chant du Mystère), des mélodies suggestives (Bloody Serenade, Sexy Sax), et une très belle page d’harmonisation de haut-vol (Berceuse noire). Un univers plein de fantaisie et de rebondissements, servi par des sections et des solistes d’une précision diabolique, avec aussi un bel espace pour l’expressivité. Des solos remarquables (Stéphane Guillaume, Rémi Sciutto, Léa Ciechelski, Daniel Zimmermann, Claude Egea, Stéphane Bartelt, Fabrice Martinez….) et un public conquis, d’autant que le beau travail de sonorisation dans la salle (Nadège Antonini) permettait de profiter pleinement de ce cocktail d’une densité sonore très élevée.

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Vers 21h52, le chroniqueur est parti juste avant le dernier morceau, et un très probable rappel : le dernier RER sur la ligne ‘E’ pour sa destination était à 22h30 à Saint Lazare (comme c’est le cas depuis plusieurs années, alors que de 2000 à 2020 il y avait un RER tous les quarts d’heure jusqu’à une heure du matin….). Marcher d’un pas vif jusqu’à la station Ranelagh, prendre la ligne 9 jusqu’à Havre Caumartin, et courir dans les couloirs pour arriver in extremis deux minutes avant l’ultime train : aller au concert le soir intra muros devient un exercice périlleux pour le mélomane banlieusard (et un peu âgé). Mais je pourrai me consoler d’avoir manqué l’extrême fin du concert en écoutant sa diffusion, sur France Musique, dans l’émission ‘Jazz Club’ le samedi 29 mars à 19h
Xavier Prévost