Jazz live
Publié le 19 Juin 2017
JAZZ SUR LE VIF : BENJAMIN MOUSSAY SOLO, ÉRIC LE LANN QUARTET
Pour l’ultime concert de la saison Jazz sur le vif, Arnaud Merlin avait concocté un programme rare : cela faisait longtemps que l’on n’avait pas écouté Benjamin Moussay en solo au piano acoustique, et la présence, à Paris, d’Éric Le Lann avec son quartette, est assurément un événement.
Benjamin Moussay, piano furioso
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BENJAMIN MOUSSAY (piano solo)
Paris, Maison de la Radio, studio 105, 17 juin 2017, 17h30
Paris, Maison de la Radio, studio 105, 17 juin 2017, 17h30
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Dans bien des groupes, et notamment les siens propre, on entend Benjamin Moussay avec, en sus du piano acoustique, une foule d’autres claviers : synthé basse, synthé analogique, piano électrique…. ; et l’on apprécie à sa juste mesure sa créativité sur ces attelages rutilants. Mais l’avoir rien qu’à nous, pour une heure, sur un (très bon) piano acoustique, c’est un cadeau qu’il faut apprécier comme tel. Benjamin Moussay a récemment enregistré au studio de la Buissonne, dans le Vaucluse (et sur l’instrument exceptionnel du lieu) un disque en solo qui paraîtra dans quelques mois. Et il a offert au public de »Jazz sur le vif » la primeur de cette nouvelle aventure, mêlant compositions et improvisations dans un tuilage mystérieux où les certitudes se perdent. La main gauche ouvre dans les basses tandis que la droite taquine directement les cordes, avant de rejoindre le clavier pour un commentaire stimulant du registre grave. Puis le pianiste tourne autour d’une mélodie qui se révèle, plus que lente, comme un choral. Vient un autre épisode, une intro rêveuse comme au temps de Schubert, qui dérive vers les leçons du jazz de la seconde moitié du vingtième siècle. La dynamique est large, elle s’amplifie, mais le son demeure d’une grande clarté, même dans les orages furieux. Voici qu’à nouveau le piano chante, avant de gronder derechef, jusqu’à une mise en suspens, pour une impro contemporaine, fragmentée, lyrique et violente qui va s’interrompre avec un sécheresse assumée. Et tout au long du concert Benjamin Moussay va nous transporter par monts et par vaux, de faille en escarpement, se jouant des modes et des tonalités avec une science raffinée du lyrisme et du son. Et pour ultime cadeau il nous offrira sa version, forcément très personnelle (car c’est ainsi que l’on peut rendre hommage à Lennie Tristano), de Lennie’s Pennies.
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ÉRIC LE LANN QUARTET
Éric Le Lann (trompette), Paul Lay (piano), Sylvain Romano (contrebasse), Donald Kontomanou (batterie).
Paris, Maison de la Radio, studio 105, 17 juin 2017, 19h
Éric Le Lann (trompette), Paul Lay (piano), Sylvain Romano (contrebasse), Donald Kontomanou (batterie).
Paris, Maison de la Radio, studio 105, 17 juin 2017, 19h
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Il n’est pas si fréquent qu’Éric Le Lann quitte sa Bretagne pour Paris, et c’est donc un plaisir rare que de le retrouver au studio 105 le samedi, après qu’il a fait escale le vendredi soir rue des Lombards, au Sunside, pour une soirée en club. Entouré du fantastique groupe avec lequel il avait signé en 2015 le disque « Life on Mars », il nous en a livré quelques perles, dans des versions évidemment renouvelées, tout en s’offrant des incursions dans les standards qu’il affectionne (Zingaro , et aussi The Man I Love, que dans un moment d’égarement il attribue…. à Cole Porter ; et Life on Mars, de David Bowie, qu’il promeut au rang de standard de jazz). Dès le premier thème, le trompettiste pose ses phrases très librement, et développe la mélodie en enjambant les carrures de la forme : c’est du grand art. Le pianiste Paul Lay fait de même, démultipliant le profil rythmique des phrases sans rien sacrifier de la cohérence discursive. Éric Le Lann semble écrire de nouveaux standards sans perdre de vue ceux que nous a légués l’histoire. Et il fait merveille sur la forme blues, qu’il la traite selon ses canons traditionnels ou qu’il y insuffle ses idées personnelles. Sylvain Romano et Donald Kontomanou jouent pleinement leur rôle d’aiguillon, stimulant par un accent requérant, ou suggérant une accélération de tempo qui pousse le pianiste à prendre tous les risques. Bref, c’est un très beau concert de jazz, dans toute la périlleuse effervescence que cultive cette musique.
Xavier Prévost
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Le concert de Benjamin Moussay sera diffusé sur France Musique le 23 aoüt à 23h ; et celui d’ Éric Le Lann deux jours plus tard, le 25 août, au même horaire.
Prochainement dans ces colonnes je vous donnerai les dates de diffusion prévues pour les concerts de la saison 2016-2017 de « Jazz sur le vif » (du moins pour ceux dont les dates sont fixées). La saison « Jazz sur le vif » reprendra le samedi 30 septembre avec les vingt ans du Caratini Jazz Ensemble, au studio 104, à 20h30. C’est désormais cette grande salle de plus de 800 places qui accueillera cette série de concert, en soirée, et le plus souvent à 20h.
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Pour l’ultime concert de la saison Jazz sur le vif, Arnaud Merlin avait concocté un programme rare : cela faisait longtemps que l’on n’avait pas écouté Benjamin Moussay en solo au piano acoustique, et la présence, à Paris, d’Éric Le Lann avec son quartette, est assurément un événement.
Benjamin Moussay, piano furioso
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BENJAMIN MOUSSAY (piano solo)
Paris, Maison de la Radio, studio 105, 17 juin 2017, 17h30
Paris, Maison de la Radio, studio 105, 17 juin 2017, 17h30
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Dans bien des groupes, et notamment les siens propre, on entend Benjamin Moussay avec, en sus du piano acoustique, une foule d’autres claviers : synthé basse, synthé analogique, piano électrique…. ; et l’on apprécie à sa juste mesure sa créativité sur ces attelages rutilants. Mais l’avoir rien qu’à nous, pour une heure, sur un (très bon) piano acoustique, c’est un cadeau qu’il faut apprécier comme tel. Benjamin Moussay a récemment enregistré au studio de la Buissonne, dans le Vaucluse (et sur l’instrument exceptionnel du lieu) un disque en solo qui paraîtra dans quelques mois. Et il a offert au public de »Jazz sur le vif » la primeur de cette nouvelle aventure, mêlant compositions et improvisations dans un tuilage mystérieux où les certitudes se perdent. La main gauche ouvre dans les basses tandis que la droite taquine directement les cordes, avant de rejoindre le clavier pour un commentaire stimulant du registre grave. Puis le pianiste tourne autour d’une mélodie qui se révèle, plus que lente, comme un choral. Vient un autre épisode, une intro rêveuse comme au temps de Schubert, qui dérive vers les leçons du jazz de la seconde moitié du vingtième siècle. La dynamique est large, elle s’amplifie, mais le son demeure d’une grande clarté, même dans les orages furieux. Voici qu’à nouveau le piano chante, avant de gronder derechef, jusqu’à une mise en suspens, pour une impro contemporaine, fragmentée, lyrique et violente qui va s’interrompre avec un sécheresse assumée. Et tout au long du concert Benjamin Moussay va nous transporter par monts et par vaux, de faille en escarpement, se jouant des modes et des tonalités avec une science raffinée du lyrisme et du son. Et pour ultime cadeau il nous offrira sa version, forcément très personnelle (car c’est ainsi que l’on peut rendre hommage à Lennie Tristano), de Lennie’s Pennies.
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ÉRIC LE LANN QUARTET
Éric Le Lann (trompette), Paul Lay (piano), Sylvain Romano (contrebasse), Donald Kontomanou (batterie).
Paris, Maison de la Radio, studio 105, 17 juin 2017, 19h
Éric Le Lann (trompette), Paul Lay (piano), Sylvain Romano (contrebasse), Donald Kontomanou (batterie).
Paris, Maison de la Radio, studio 105, 17 juin 2017, 19h
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Il n’est pas si fréquent qu’Éric Le Lann quitte sa Bretagne pour Paris, et c’est donc un plaisir rare que de le retrouver au studio 105 le samedi, après qu’il a fait escale le vendredi soir rue des Lombards, au Sunside, pour une soirée en club. Entouré du fantastique groupe avec lequel il avait signé en 2015 le disque « Life on Mars », il nous en a livré quelques perles, dans des versions évidemment renouvelées, tout en s’offrant des incursions dans les standards qu’il affectionne (Zingaro , et aussi The Man I Love, que dans un moment d’égarement il attribue…. à Cole Porter ; et Life on Mars, de David Bowie, qu’il promeut au rang de standard de jazz). Dès le premier thème, le trompettiste pose ses phrases très librement, et développe la mélodie en enjambant les carrures de la forme : c’est du grand art. Le pianiste Paul Lay fait de même, démultipliant le profil rythmique des phrases sans rien sacrifier de la cohérence discursive. Éric Le Lann semble écrire de nouveaux standards sans perdre de vue ceux que nous a légués l’histoire. Et il fait merveille sur la forme blues, qu’il la traite selon ses canons traditionnels ou qu’il y insuffle ses idées personnelles. Sylvain Romano et Donald Kontomanou jouent pleinement leur rôle d’aiguillon, stimulant par un accent requérant, ou suggérant une accélération de tempo qui pousse le pianiste à prendre tous les risques. Bref, c’est un très beau concert de jazz, dans toute la périlleuse effervescence que cultive cette musique.
Xavier Prévost
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Le concert de Benjamin Moussay sera diffusé sur France Musique le 23 aoüt à 23h ; et celui d’ Éric Le Lann deux jours plus tard, le 25 août, au même horaire.
Prochainement dans ces colonnes je vous donnerai les dates de diffusion prévues pour les concerts de la saison 2016-2017 de « Jazz sur le vif » (du moins pour ceux dont les dates sont fixées). La saison « Jazz sur le vif » reprendra le samedi 30 septembre avec les vingt ans du Caratini Jazz Ensemble, au studio 104, à 20h30. C’est désormais cette grande salle de plus de 800 places qui accueillera cette série de concert, en soirée, et le plus souvent à 20h.
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Pour l’ultime concert de la saison Jazz sur le vif, Arnaud Merlin avait concocté un programme rare : cela faisait longtemps que l’on n’avait pas écouté Benjamin Moussay en solo au piano acoustique, et la présence, à Paris, d’Éric Le Lann avec son quartette, est assurément un événement.
Benjamin Moussay, piano furioso
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BENJAMIN MOUSSAY (piano solo)
Paris, Maison de la Radio, studio 105, 17 juin 2017, 17h30
Paris, Maison de la Radio, studio 105, 17 juin 2017, 17h30
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Dans bien des groupes, et notamment les siens propre, on entend Benjamin Moussay avec, en sus du piano acoustique, une foule d’autres claviers : synthé basse, synthé analogique, piano électrique…. ; et l’on apprécie à sa juste mesure sa créativité sur ces attelages rutilants. Mais l’avoir rien qu’à nous, pour une heure, sur un (très bon) piano acoustique, c’est un cadeau qu’il faut apprécier comme tel. Benjamin Moussay a récemment enregistré au studio de la Buissonne, dans le Vaucluse (et sur l’instrument exceptionnel du lieu) un disque en solo qui paraîtra dans quelques mois. Et il a offert au public de »Jazz sur le vif » la primeur de cette nouvelle aventure, mêlant compositions et improvisations dans un tuilage mystérieux où les certitudes se perdent. La main gauche ouvre dans les basses tandis que la droite taquine directement les cordes, avant de rejoindre le clavier pour un commentaire stimulant du registre grave. Puis le pianiste tourne autour d’une mélodie qui se révèle, plus que lente, comme un choral. Vient un autre épisode, une intro rêveuse comme au temps de Schubert, qui dérive vers les leçons du jazz de la seconde moitié du vingtième siècle. La dynamique est large, elle s’amplifie, mais le son demeure d’une grande clarté, même dans les orages furieux. Voici qu’à nouveau le piano chante, avant de gronder derechef, jusqu’à une mise en suspens, pour une impro contemporaine, fragmentée, lyrique et violente qui va s’interrompre avec un sécheresse assumée. Et tout au long du concert Benjamin Moussay va nous transporter par monts et par vaux, de faille en escarpement, se jouant des modes et des tonalités avec une science raffinée du lyrisme et du son. Et pour ultime cadeau il nous offrira sa version, forcément très personnelle (car c’est ainsi que l’on peut rendre hommage à Lennie Tristano), de Lennie’s Pennies.
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ÉRIC LE LANN QUARTET
Éric Le Lann (trompette), Paul Lay (piano), Sylvain Romano (contrebasse), Donald Kontomanou (batterie).
Paris, Maison de la Radio, studio 105, 17 juin 2017, 19h
Éric Le Lann (trompette), Paul Lay (piano), Sylvain Romano (contrebasse), Donald Kontomanou (batterie).
Paris, Maison de la Radio, studio 105, 17 juin 2017, 19h
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Il n’est pas si fréquent qu’Éric Le Lann quitte sa Bretagne pour Paris, et c’est donc un plaisir rare que de le retrouver au studio 105 le samedi, après qu’il a fait escale le vendredi soir rue des Lombards, au Sunside, pour une soirée en club. Entouré du fantastique groupe avec lequel il avait signé en 2015 le disque « Life on Mars », il nous en a livré quelques perles, dans des versions évidemment renouvelées, tout en s’offrant des incursions dans les standards qu’il affectionne (Zingaro , et aussi The Man I Love, que dans un moment d’égarement il attribue…. à Cole Porter ; et Life on Mars, de David Bowie, qu’il promeut au rang de standard de jazz). Dès le premier thème, le trompettiste pose ses phrases très librement, et développe la mélodie en enjambant les carrures de la forme : c’est du grand art. Le pianiste Paul Lay fait de même, démultipliant le profil rythmique des phrases sans rien sacrifier de la cohérence discursive. Éric Le Lann semble écrire de nouveaux standards sans perdre de vue ceux que nous a légués l’histoire. Et il fait merveille sur la forme blues, qu’il la traite selon ses canons traditionnels ou qu’il y insuffle ses idées personnelles. Sylvain Romano et Donald Kontomanou jouent pleinement leur rôle d’aiguillon, stimulant par un accent requérant, ou suggérant une accélération de tempo qui pousse le pianiste à prendre tous les risques. Bref, c’est un très beau concert de jazz, dans toute la périlleuse effervescence que cultive cette musique.
Xavier Prévost
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Le concert de Benjamin Moussay sera diffusé sur France Musique le 23 aoüt à 23h ; et celui d’ Éric Le Lann deux jours plus tard, le 25 août, au même horaire.
Prochainement dans ces colonnes je vous donnerai les dates de diffusion prévues pour les concerts de la saison 2016-2017 de « Jazz sur le vif » (du moins pour ceux dont les dates sont fixées). La saison « Jazz sur le vif » reprendra le samedi 30 septembre avec les vingt ans du Caratini Jazz Ensemble, au studio 104, à 20h30. C’est désormais cette grande salle de plus de 800 places qui accueillera cette série de concert, en soirée, et le plus souvent à 20h.
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Pour l’ultime concert de la saison Jazz sur le vif, Arnaud Merlin avait concocté un programme rare : cela faisait longtemps que l’on n’avait pas écouté Benjamin Moussay en solo au piano acoustique, et la présence, à Paris, d’Éric Le Lann avec son quartette, est assurément un événement.
Benjamin Moussay, piano furioso
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BENJAMIN MOUSSAY (piano solo)
Paris, Maison de la Radio, studio 105, 17 juin 2017, 17h30
Paris, Maison de la Radio, studio 105, 17 juin 2017, 17h30
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Dans bien des groupes, et notamment les siens propre, on entend Benjamin Moussay avec, en sus du piano acoustique, une foule d’autres claviers : synthé basse, synthé analogique, piano électrique…. ; et l’on apprécie à sa juste mesure sa créativité sur ces attelages rutilants. Mais l’avoir rien qu’à nous, pour une heure, sur un (très bon) piano acoustique, c’est un cadeau qu’il faut apprécier comme tel. Benjamin Moussay a récemment enregistré au studio de la Buissonne, dans le Vaucluse (et sur l’instrument exceptionnel du lieu) un disque en solo qui paraîtra dans quelques mois. Et il a offert au public de »Jazz sur le vif » la primeur de cette nouvelle aventure, mêlant compositions et improvisations dans un tuilage mystérieux où les certitudes se perdent. La main gauche ouvre dans les basses tandis que la droite taquine directement les cordes, avant de rejoindre le clavier pour un commentaire stimulant du registre grave. Puis le pianiste tourne autour d’une mélodie qui se révèle, plus que lente, comme un choral. Vient un autre épisode, une intro rêveuse comme au temps de Schubert, qui dérive vers les leçons du jazz de la seconde moitié du vingtième siècle. La dynamique est large, elle s’amplifie, mais le son demeure d’une grande clarté, même dans les orages furieux. Voici qu’à nouveau le piano chante, avant de gronder derechef, jusqu’à une mise en suspens, pour une impro contemporaine, fragmentée, lyrique et violente qui va s’interrompre avec un sécheresse assumée. Et tout au long du concert Benjamin Moussay va nous transporter par monts et par vaux, de faille en escarpement, se jouant des modes et des tonalités avec une science raffinée du lyrisme et du son. Et pour ultime cadeau il nous offrira sa version, forcément très personnelle (car c’est ainsi que l’on peut rendre hommage à Lennie Tristano), de Lennie’s Pennies.
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ÉRIC LE LANN QUARTET
Éric Le Lann (trompette), Paul Lay (piano), Sylvain Romano (contrebasse), Donald Kontomanou (batterie).
Paris, Maison de la Radio, studio 105, 17 juin 2017, 19h
Éric Le Lann (trompette), Paul Lay (piano), Sylvain Romano (contrebasse), Donald Kontomanou (batterie).
Paris, Maison de la Radio, studio 105, 17 juin 2017, 19h
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Il n’est pas si fréquent qu’Éric Le Lann quitte sa Bretagne pour Paris, et c’est donc un plaisir rare que de le retrouver au studio 105 le samedi, après qu’il a fait escale le vendredi soir rue des Lombards, au Sunside, pour une soirée en club. Entouré du fantastique groupe avec lequel il avait signé en 2015 le disque « Life on Mars », il nous en a livré quelques perles, dans des versions évidemment renouvelées, tout en s’offrant des incursions dans les standards qu’il affectionne (Zingaro , et aussi The Man I Love, que dans un moment d’égarement il attribue…. à Cole Porter ; et Life on Mars, de David Bowie, qu’il promeut au rang de standard de jazz). Dès le premier thème, le trompettiste pose ses phrases très librement, et développe la mélodie en enjambant les carrures de la forme : c’est du grand art. Le pianiste Paul Lay fait de même, démultipliant le profil rythmique des phrases sans rien sacrifier de la cohérence discursive. Éric Le Lann semble écrire de nouveaux standards sans perdre de vue ceux que nous a légués l’histoire. Et il fait merveille sur la forme blues, qu’il la traite selon ses canons traditionnels ou qu’il y insuffle ses idées personnelles. Sylvain Romano et Donald Kontomanou jouent pleinement leur rôle d’aiguillon, stimulant par un accent requérant, ou suggérant une accélération de tempo qui pousse le pianiste à prendre tous les risques. Bref, c’est un très beau concert de jazz, dans toute la périlleuse effervescence que cultive cette musique.
Xavier Prévost
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Le concert de Benjamin Moussay sera diffusé sur France Musique le 23 aoüt à 23h ; et celui d’ Éric Le Lann deux jours plus tard, le 25 août, au même horaire.
Prochainement dans ces colonnes je vous donnerai les dates de diffusion prévues pour les concerts de la saison 2016-2017 de « Jazz sur le vif » (du moins pour ceux dont les dates sont fixées). La saison « Jazz sur le vif » reprendra le samedi 30 septembre avec les vingt ans du Caratini Jazz Ensemble, au studio 104, à 20h30. C’est désormais cette grande salle de plus de 800 places qui accueillera cette série de concert, en soirée, et le plus souvent à 20h.