JAZZ SUR LE VIF : Duo Villéger/Milanta & trio Manuel Rocheman
14ème concert de la saison programmée par Arnaud Merlin, et affiche contrastée, comme souvent : des amoureux du jazz classique qui sont aussi des praticiens assidus du jazz moderne, et un trio d’aujourd’hui qui retient les leçons du passé
André Villéger (saxophones ténor & soprano, clarinette), Philippe Milanta (piano)
Maison de la Radio, studio 105, 20 mai 2017, 17h30
Même s’ils n’appartiennent pas à la même génération, ce sont deux experts énamourés du jazz classique, celui né entre les deux guerres, et qui perdure jusqu’à notre présent. André Villéger a tout connu de ce jazz de tradition, des orchestres de ‘vieux style’ aux facéties de l’Anachronic Jazz Band en passant par le big band de Claude Bolling ou le Paris Swing Orchestra. Mais il est chez lui dans le jazz contemporain, jouant la musique d’André Hodeir avec le Caratini Jazz Ensemble. Philippe Milanta, né 18 ans plus tard, a commencé très tôt : jeune adolescent, il écumait les concerts de la Provence-Côte d’Azur, nouant des relations amicales avec les membres du big band de Count Basie ; il a été plus tard l’invité de l’orchestre, dirigé par Frank Foster, après la mort de Basie, et le big band a même enregistré une de ses compositions. Pourtant le pianiste aime et connaît le jazz moderne, qu’il a pratiqué dans de multiples contextes, en particulier à la tête de ses propres groupes.
Ces deux-là sont aussi de fervents admirateurs (et connaisseurs) de Duke Ellington : ils ont enregistré et publié en 2015 un disque intitulé «For Duke and Paul» (Camille Prod/ Socadisc), dédié à Duke Ellington et à son saxophoniste ténor favori Paul Gonsalves. En duo, et en toute liberté, ils parcourent le répertoire ellingtonien, jouant à trois temps un thème que le Maître avait composé en 4/4, déconstruisant l’inoxydable Take the ‘A’ Train de Billy Strayhorn en version plus que lente (alors qu’il se joue d’ordinaire au déboulé, up tempo….). La ferveur est là, avec l’absolue maîtrise du langage. André Villéger émaille ses phrases de citations très furtives (Perdido revient souvent, pour une mesure ou deux….), tandis que Philippe Milanta explore tous les registres du piano, faisant vivre de sa main gauche, par des accents pertinents, le récit déployé par sa main droite. Le saxophoniste nous offre l’une de ses compositions, en hommage à Gonsalves, tandis que le pianiste joue pour nous un thème qu’il a écrit en hommage au Duke. Et après nous avoir ému au soprano avec A Flower Is A Lovesome Thing, de Strayhorn, André Villéger se permet une dernière espièglerie : Philippe Milanta et lui jouent C Jam Blues (d’ordinaire en do comme sont titre l’indique) en parcourant toutes les tonalités : l’amour permet tout, même l’humour !
Manuel Rocheman (piano), Mathias Allamane (contrebasse), Matthieu Chazarenc (batterie)
Maison de la Radio, studio 105, 20 mai 2017, 18h45
Avec son trio fidèle et régulier, Manuel Rocheman nous a présenté quelques unes des compositions de son récent disque «misTeRIO» (Bonsaï Music), rejouant aussi quelques thèmes de ses précédents répertoires, comme Just Love, qui ouvrait le concert. La musique est vive, dense et exigeante, mélodique aussi. Le ryhtme de valse revient plusieurs fois dans le programme, avec Promenade, tiré de son récent opus, ou La Valse des chipirons, un presque classique de son répertoire, qui figurait notamment sur «The Touch of Your Lips», l’hommage qu’il avait consacré en 2010 à Bill Evans. Une influence présente, mais sans excès ni ostentation, pas plus que celle de Martial Solal, qui se lit en filigrane dans l’exigence, dans l’humour, dans la surprise qui fait surgir, au milieu d’une phrase, un unisson définitif des deux mains qui n’entrave en rien la logique du développement entrepris, ainsi mis en un furtif suspens. Manuel joue et se joue, et la partie est collective : échange de notes et de regards avec le bassiste, échange d’impacts rythmiques et de signes connivents avec le batteur, on s’amuse sans oublier que, toujours, la musique est une affaire des plus sérieuses. Un petit medley de thèmes des Parapluies de Cherbourg pour nous rappeler que Michel Legrand est surtout un compositeur ; une composition que l’on ne connaissait pas (Linda Song), encore une ou deux cavalcades sur tempo vif pour maintenir l’effervescence, et le concert est fini : une fois de plus, Manuel Rocheman nous a bluffés, en douceur, l’air de rien….
Xavier Prévost
France Musique n’a toujours pas communiqué les dates de diffusion de ces concerts : c’est prévu en soirée, dans le courant de l’été|14ème concert de la saison programmée par Arnaud Merlin, et affiche contrastée, comme souvent : des amoureux du jazz classique qui sont aussi des praticiens assidus du jazz moderne, et un trio d’aujourd’hui qui retient les leçons du passé
André Villéger (saxophones ténor & soprano, clarinette), Philippe Milanta (piano)
Maison de la Radio, studio 105, 20 mai 2017, 17h30
Même s’ils n’appartiennent pas à la même génération, ce sont deux experts énamourés du jazz classique, celui né entre les deux guerres, et qui perdure jusqu’à notre présent. André Villéger a tout connu de ce jazz de tradition, des orchestres de ‘vieux style’ aux facéties de l’Anachronic Jazz Band en passant par le big band de Claude Bolling ou le Paris Swing Orchestra. Mais il est chez lui dans le jazz contemporain, jouant la musique d’André Hodeir avec le Caratini Jazz Ensemble. Philippe Milanta, né 18 ans plus tard, a commencé très tôt : jeune adolescent, il écumait les concerts de la Provence-Côte d’Azur, nouant des relations amicales avec les membres du big band de Count Basie ; il a été plus tard l’invité de l’orchestre, dirigé par Frank Foster, après la mort de Basie, et le big band a même enregistré une de ses compositions. Pourtant le pianiste aime et connaît le jazz moderne, qu’il a pratiqué dans de multiples contextes, en particulier à la tête de ses propres groupes.
Ces deux-là sont aussi de fervents admirateurs (et connaisseurs) de Duke Ellington : ils ont enregistré et publié en 2015 un disque intitulé «For Duke and Paul» (Camille Prod/ Socadisc), dédié à Duke Ellington et à son saxophoniste ténor favori Paul Gonsalves. En duo, et en toute liberté, ils parcourent le répertoire ellingtonien, jouant à trois temps un thème que le Maître avait composé en 4/4, déconstruisant l’inoxydable Take the ‘A’ Train de Billy Strayhorn en version plus que lente (alors qu’il se joue d’ordinaire au déboulé, up tempo….). La ferveur est là, avec l’absolue maîtrise du langage. André Villéger émaille ses phrases de citations très furtives (Perdido revient souvent, pour une mesure ou deux….), tandis que Philippe Milanta explore tous les registres du piano, faisant vivre de sa main gauche, par des accents pertinents, le récit déployé par sa main droite. Le saxophoniste nous offre l’une de ses compositions, en hommage à Gonsalves, tandis que le pianiste joue pour nous un thème qu’il a écrit en hommage au Duke. Et après nous avoir ému au soprano avec A Flower Is A Lovesome Thing, de Strayhorn, André Villéger se permet une dernière espièglerie : Philippe Milanta et lui jouent C Jam Blues (d’ordinaire en do comme sont titre l’indique) en parcourant toutes les tonalités : l’amour permet tout, même l’humour !
Manuel Rocheman (piano), Mathias Allamane (contrebasse), Matthieu Chazarenc (batterie)
Maison de la Radio, studio 105, 20 mai 2017, 18h45
Avec son trio fidèle et régulier, Manuel Rocheman nous a présenté quelques unes des compositions de son récent disque «misTeRIO» (Bonsaï Music), rejouant aussi quelques thèmes de ses précédents répertoires, comme Just Love, qui ouvrait le concert. La musique est vive, dense et exigeante, mélodique aussi. Le ryhtme de valse revient plusieurs fois dans le programme, avec Promenade, tiré de son récent opus, ou La Valse des chipirons, un presque classique de son répertoire, qui figurait notamment sur «The Touch of Your Lips», l’hommage qu’il avait consacré en 2010 à Bill Evans. Une influence présente, mais sans excès ni ostentation, pas plus que celle de Martial Solal, qui se lit en filigrane dans l’exigence, dans l’humour, dans la surprise qui fait surgir, au milieu d’une phrase, un unisson définitif des deux mains qui n’entrave en rien la logique du développement entrepris, ainsi mis en un furtif suspens. Manuel joue et se joue, et la partie est collective : échange de notes et de regards avec le bassiste, échange d’impacts rythmiques et de signes connivents avec le batteur, on s’amuse sans oublier que, toujours, la musique est une affaire des plus sérieuses. Un petit medley de thèmes des Parapluies de Cherbourg pour nous rappeler que Michel Legrand est surtout un compositeur ; une composition que l’on ne connaissait pas (Linda Song), encore une ou deux cavalcades sur tempo vif pour maintenir l’effervescence, et le concert est fini : une fois de plus, Manuel Rocheman nous a bluffés, en douceur, l’air de rien….
Xavier Prévost
France Musique n’a toujours pas communiqué les dates de diffusion de ces concerts : c’est prévu en soirée, dans le courant de l’été|14ème concert de la saison programmée par Arnaud Merlin, et affiche contrastée, comme souvent : des amoureux du jazz classique qui sont aussi des praticiens assidus du jazz moderne, et un trio d’aujourd’hui qui retient les leçons du passé
André Villéger (saxophones ténor & soprano, clarinette), Philippe Milanta (piano)
Maison de la Radio, studio 105, 20 mai 2017, 17h30
Même s’ils n’appartiennent pas à la même génération, ce sont deux experts énamourés du jazz classique, celui né entre les deux guerres, et qui perdure jusqu’à notre présent. André Villéger a tout connu de ce jazz de tradition, des orchestres de ‘vieux style’ aux facéties de l’Anachronic Jazz Band en passant par le big band de Claude Bolling ou le Paris Swing Orchestra. Mais il est chez lui dans le jazz contemporain, jouant la musique d’André Hodeir avec le Caratini Jazz Ensemble. Philippe Milanta, né 18 ans plus tard, a commencé très tôt : jeune adolescent, il écumait les concerts de la Provence-Côte d’Azur, nouant des relations amicales avec les membres du big band de Count Basie ; il a été plus tard l’invité de l’orchestre, dirigé par Frank Foster, après la mort de Basie, et le big band a même enregistré une de ses compositions. Pourtant le pianiste aime et connaît le jazz moderne, qu’il a pratiqué dans de multiples contextes, en particulier à la tête de ses propres groupes.
Ces deux-là sont aussi de fervents admirateurs (et connaisseurs) de Duke Ellington : ils ont enregistré et publié en 2015 un disque intitulé «For Duke and Paul» (Camille Prod/ Socadisc), dédié à Duke Ellington et à son saxophoniste ténor favori Paul Gonsalves. En duo, et en toute liberté, ils parcourent le répertoire ellingtonien, jouant à trois temps un thème que le Maître avait composé en 4/4, déconstruisant l’inoxydable Take the ‘A’ Train de Billy Strayhorn en version plus que lente (alors qu’il se joue d’ordinaire au déboulé, up tempo….). La ferveur est là, avec l’absolue maîtrise du langage. André Villéger émaille ses phrases de citations très furtives (Perdido revient souvent, pour une mesure ou deux….), tandis que Philippe Milanta explore tous les registres du piano, faisant vivre de sa main gauche, par des accents pertinents, le récit déployé par sa main droite. Le saxophoniste nous offre l’une de ses compositions, en hommage à Gonsalves, tandis que le pianiste joue pour nous un thème qu’il a écrit en hommage au Duke. Et après nous avoir ému au soprano avec A Flower Is A Lovesome Thing, de Strayhorn, André Villéger se permet une dernière espièglerie : Philippe Milanta et lui jouent C Jam Blues (d’ordinaire en do comme sont titre l’indique) en parcourant toutes les tonalités : l’amour permet tout, même l’humour !
Manuel Rocheman (piano), Mathias Allamane (contrebasse), Matthieu Chazarenc (batterie)
Maison de la Radio, studio 105, 20 mai 2017, 18h45
Avec son trio fidèle et régulier, Manuel Rocheman nous a présenté quelques unes des compositions de son récent disque «misTeRIO» (Bonsaï Music), rejouant aussi quelques thèmes de ses précédents répertoires, comme Just Love, qui ouvrait le concert. La musique est vive, dense et exigeante, mélodique aussi. Le ryhtme de valse revient plusieurs fois dans le programme, avec Promenade, tiré de son récent opus, ou La Valse des chipirons, un presque classique de son répertoire, qui figurait notamment sur «The Touch of Your Lips», l’hommage qu’il avait consacré en 2010 à Bill Evans. Une influence présente, mais sans excès ni ostentation, pas plus que celle de Martial Solal, qui se lit en filigrane dans l’exigence, dans l’humour, dans la surprise qui fait surgir, au milieu d’une phrase, un unisson définitif des deux mains qui n’entrave en rien la logique du développement entrepris, ainsi mis en un furtif suspens. Manuel joue et se joue, et la partie est collective : échange de notes et de regards avec le bassiste, échange d’impacts rythmiques et de signes connivents avec le batteur, on s’amuse sans oublier que, toujours, la musique est une affaire des plus sérieuses. Un petit medley de thèmes des Parapluies de Cherbourg pour nous rappeler que Michel Legrand est surtout un compositeur ; une composition que l’on ne connaissait pas (Linda Song), encore une ou deux cavalcades sur tempo vif pour maintenir l’effervescence, et le concert est fini : une fois de plus, Manuel Rocheman nous a bluffés, en douceur, l’air de rien….
Xavier Prévost
France Musique n’a toujours pas communiqué les dates de diffusion de ces concerts : c’est prévu en soirée, dans le courant de l’été|14ème concert de la saison programmée par Arnaud Merlin, et affiche contrastée, comme souvent : des amoureux du jazz classique qui sont aussi des praticiens assidus du jazz moderne, et un trio d’aujourd’hui qui retient les leçons du passé
André Villéger (saxophones ténor & soprano, clarinette), Philippe Milanta (piano)
Maison de la Radio, studio 105, 20 mai 2017, 17h30
Même s’ils n’appartiennent pas à la même génération, ce sont deux experts énamourés du jazz classique, celui né entre les deux guerres, et qui perdure jusqu’à notre présent. André Villéger a tout connu de ce jazz de tradition, des orchestres de ‘vieux style’ aux facéties de l’Anachronic Jazz Band en passant par le big band de Claude Bolling ou le Paris Swing Orchestra. Mais il est chez lui dans le jazz contemporain, jouant la musique d’André Hodeir avec le Caratini Jazz Ensemble. Philippe Milanta, né 18 ans plus tard, a commencé très tôt : jeune adolescent, il écumait les concerts de la Provence-Côte d’Azur, nouant des relations amicales avec les membres du big band de Count Basie ; il a été plus tard l’invité de l’orchestre, dirigé par Frank Foster, après la mort de Basie, et le big band a même enregistré une de ses compositions. Pourtant le pianiste aime et connaît le jazz moderne, qu’il a pratiqué dans de multiples contextes, en particulier à la tête de ses propres groupes.
Ces deux-là sont aussi de fervents admirateurs (et connaisseurs) de Duke Ellington : ils ont enregistré et publié en 2015 un disque intitulé «For Duke and Paul» (Camille Prod/ Socadisc), dédié à Duke Ellington et à son saxophoniste ténor favori Paul Gonsalves. En duo, et en toute liberté, ils parcourent le répertoire ellingtonien, jouant à trois temps un thème que le Maître avait composé en 4/4, déconstruisant l’inoxydable Take the ‘A’ Train de Billy Strayhorn en version plus que lente (alors qu’il se joue d’ordinaire au déboulé, up tempo….). La ferveur est là, avec l’absolue maîtrise du langage. André Villéger émaille ses phrases de citations très furtives (Perdido revient souvent, pour une mesure ou deux….), tandis que Philippe Milanta explore tous les registres du piano, faisant vivre de sa main gauche, par des accents pertinents, le récit déployé par sa main droite. Le saxophoniste nous offre l’une de ses compositions, en hommage à Gonsalves, tandis que le pianiste joue pour nous un thème qu’il a écrit en hommage au Duke. Et après nous avoir ému au soprano avec A Flower Is A Lovesome Thing, de Strayhorn, André Villéger se permet une dernière espièglerie : Philippe Milanta et lui jouent C Jam Blues (d’ordinaire en do comme sont titre l’indique) en parcourant toutes les tonalités : l’amour permet tout, même l’humour !
Manuel Rocheman (piano), Mathias Allamane (contrebasse), Matthieu Chazarenc (batterie)
Maison de la Radio, studio 105, 20 mai 2017, 18h45
Avec son trio fidèle et régulier, Manuel Rocheman nous a présenté quelques unes des compositions de son récent disque «misTeRIO» (Bonsaï Music), rejouant aussi quelques thèmes de ses précédents répertoires, comme Just Love, qui ouvrait le concert. La musique est vive, dense et exigeante, mélodique aussi. Le ryhtme de valse revient plusieurs fois dans le programme, avec Promenade, tiré de son récent opus, ou La Valse des chipirons, un presque classique de son répertoire, qui figurait notamment sur «The Touch of Your Lips», l’hommage qu’il avait consacré en 2010 à Bill Evans. Une influence présente, mais sans excès ni ostentation, pas plus que celle de Martial Solal, qui se lit en filigrane dans l’exigence, dans l’humour, dans la surprise qui fait surgir, au milieu d’une phrase, un unisson définitif des deux mains qui n’entrave en rien la logique du développement entrepris, ainsi mis en un furtif suspens. Manuel joue et se joue, et la partie est collective : échange de notes et de regards avec le bassiste, échange d’impacts rythmiques et de signes connivents avec le batteur, on s’amuse sans oublier que, toujours, la musique est une affaire des plus sérieuses. Un petit medley de thèmes des Parapluies de Cherbourg pour nous rappeler que Michel Legrand est surtout un compositeur ; une composition que l’on ne connaissait pas (Linda Song), encore une ou deux cavalcades sur tempo vif pour maintenir l’effervescence, et le concert est fini : une fois de plus, Manuel Rocheman nous a bluffés, en douceur, l’air de rien….
Xavier Prévost
France Musique n’a toujours pas communiqué les dates de diffusion de ces concerts : c’est prévu en soirée, dans le courant de l’été