Jazz live
Publié le 22 Sep 2013

Jazz[at]botanic : Pierre de Bethmann & David El-Malek, Emile Parisien trio invite Sylvain Kassap

A l’heure de l’apéritif, c’est mon tour de proposer un parcours flêché à travers l’histoire enregistrée du jazz. Je prends comme thème la paresse, le désoeuvrement, le sommeil qui survient, avec en fond l’idée (non exprimée) de me moquer un peu de la thématique actuelle des « siestes musicales », et de jouer avec ça. Il y a peut-être aussi dans ce choix comme un écho de Marcel Proust et de sa fameuse phrase initiale… C’est Stolen Moments (de Duke Pearson, dans le disque éponnyme de Grant Green) qui me donnera le départ, la circulation se faisant à travers diverses versions de Lazy River, Lazy Afternoon pour se terminer par une déclinaison de la dite dans le fameux (et rare) « Basra » de Pete La Roca, avec Joe Henderson, Steve Kuhn et Steve Swallow.

 

Pierre de Bethmann/David El-Malek duo : Pierre de Bethmann (p), David El-Malek (ts)

 

Emile Parisien Trio invite Sylvain Kassap : Sylvain Darrifourcq (dm), Julien Toueri (p), Yvan Gelugne (b)

 

L’ancien pianiste de Prysm a l’habitude de retrouver David El-Malek pour des duos où ils laissent libre cours à leurs envies, et où la musicalité de chacun soutient, relance et fait écho à celle de l’autre. Ce fut le cas hier encore, El-Malek en douceur et murmures quand il s’agit de laisser Pierre prendre les devants, et son partenaire en soutien harmonique et rythmique quand c’était le tour du saxophoniste de libérer en lui, volubilité, aisance, fluidité. Une heure de belle musique, dans le soir qui tombait, avec la fraîcheur en plus mais de façon supportable. Belle assistance aussi, enfin…

 

J’ai nommé « Emile Parisien Trio » cette formation qui n’a pas de nom et qui est le quartet d’Emile moins le patron. Ne serait-ce que pour souligner que Sylvain Kassap n’a pas « remplacé » le saxophoniste blessé (et bientôt de retour on l’espère), mais qu’il est venu dialoguer avec les trois autres, et pour dire aussi qu’en tant que tel ce trio fonctionne admirablement, comme ce fut démontré hier soir. D’abord c’est – enfin – un trio piano/basse/batterie qui ne louche ni vers E.S.T. ni vers Brad Mehldau, ni vers quiconque a pu s’inscrire peu ou prou dans cette façon de décliner « l’art du trio », et ça, vraiment, ça fait plaisir !!! C’est ensuite un régal de suivre la circulation de l’improvisation radicale entre Julien (visiblement au comble de la joie de retrouver ses deux camarades), Sylvain Darrifourcq qui fut, évidemment, pour beaucoup d’auditeurs la « révélation » de la soirée (faut dire que la région n’accueille pas souvent les formations françaises en pointe, loin de là !!!)[1] et Yvan Gelugne qui, au plus fort du concert, tombe le pull-over, se montre en débardeur et ressemble à quelque lutteur de foire du début du XX° siècle. Beaucoup de belle musique, des rires, de l’ironie, des climats de folie, de l’énergie à revendre, et un Sylvain Kassap intelligent en diable, sachant parfaitement quand intervenir et quand se retirer pour laisser les trois autres à leur belle complicité. 

 

Aujourd’hui, ça commence vers 13.00, concert de Sweet Dixie à 16.00 et d’Elodie Alice Septet à 18.00. Soleil retrouvé, chaleur annoncée.

 

Philippe Méziat

 

[1]mais ça pourrait bientôt changer. Dans l’annonce de ce festival, j’ai énuméré (sans exhaustivité) les diverses initiatives bordelaises en terme de « jazz et musiques improvisées », on y rajoutera « Einstein on the beach » de Yan Beigbeder et ses concerts réguliers sous le titre « La Débauche », et on dira que tout cela finit par converger vers une forme souple d’union, et pas vers la désunion et la rivalité, habituelle à Bordeaux, ville où la formule du règne par la division domine depuis des années en matière d’art er de culture.

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A l’heure de l’apéritif, c’est mon tour de proposer un parcours flêché à travers l’histoire enregistrée du jazz. Je prends comme thème la paresse, le désoeuvrement, le sommeil qui survient, avec en fond l’idée (non exprimée) de me moquer un peu de la thématique actuelle des « siestes musicales », et de jouer avec ça. Il y a peut-être aussi dans ce choix comme un écho de Marcel Proust et de sa fameuse phrase initiale… C’est Stolen Moments (de Duke Pearson, dans le disque éponnyme de Grant Green) qui me donnera le départ, la circulation se faisant à travers diverses versions de Lazy River, Lazy Afternoon pour se terminer par une déclinaison de la dite dans le fameux (et rare) « Basra » de Pete La Roca, avec Joe Henderson, Steve Kuhn et Steve Swallow.

 

Pierre de Bethmann/David El-Malek duo : Pierre de Bethmann (p), David El-Malek (ts)

 

Emile Parisien Trio invite Sylvain Kassap : Sylvain Darrifourcq (dm), Julien Toueri (p), Yvan Gelugne (b)

 

L’ancien pianiste de Prysm a l’habitude de retrouver David El-Malek pour des duos où ils laissent libre cours à leurs envies, et où la musicalité de chacun soutient, relance et fait écho à celle de l’autre. Ce fut le cas hier encore, El-Malek en douceur et murmures quand il s’agit de laisser Pierre prendre les devants, et son partenaire en soutien harmonique et rythmique quand c’était le tour du saxophoniste de libérer en lui, volubilité, aisance, fluidité. Une heure de belle musique, dans le soir qui tombait, avec la fraîcheur en plus mais de façon supportable. Belle assistance aussi, enfin…

 

J’ai nommé « Emile Parisien Trio » cette formation qui n’a pas de nom et qui est le quartet d’Emile moins le patron. Ne serait-ce que pour souligner que Sylvain Kassap n’a pas « remplacé » le saxophoniste blessé (et bientôt de retour on l’espère), mais qu’il est venu dialoguer avec les trois autres, et pour dire aussi qu’en tant que tel ce trio fonctionne admirablement, comme ce fut démontré hier soir. D’abord c’est – enfin – un trio piano/basse/batterie qui ne louche ni vers E.S.T. ni vers Brad Mehldau, ni vers quiconque a pu s’inscrire peu ou prou dans cette façon de décliner « l’art du trio », et ça, vraiment, ça fait plaisir !!! C’est ensuite un régal de suivre la circulation de l’improvisation radicale entre Julien (visiblement au comble de la joie de retrouver ses deux camarades), Sylvain Darrifourcq qui fut, évidemment, pour beaucoup d’auditeurs la « révélation » de la soirée (faut dire que la région n’accueille pas souvent les formations françaises en pointe, loin de là !!!)[1] et Yvan Gelugne qui, au plus fort du concert, tombe le pull-over, se montre en débardeur et ressemble à quelque lutteur de foire du début du XX° siècle. Beaucoup de belle musique, des rires, de l’ironie, des climats de folie, de l’énergie à revendre, et un Sylvain Kassap intelligent en diable, sachant parfaitement quand intervenir et quand se retirer pour laisser les trois autres à leur belle complicité. 

 

Aujourd’hui, ça commence vers 13.00, concert de Sweet Dixie à 16.00 et d’Elodie Alice Septet à 18.00. Soleil retrouvé, chaleur annoncée.

 

Philippe Méziat

 

[1]mais ça pourrait bientôt changer. Dans l’annonce de ce festival, j’ai énuméré (sans exhaustivité) les diverses initiatives bordelaises en terme de « jazz et musiques improvisées », on y rajoutera « Einstein on the beach » de Yan Beigbeder et ses concerts réguliers sous le titre « La Débauche », et on dira que tout cela finit par converger vers une forme souple d’union, et pas vers la désunion et la rivalité, habituelle à Bordeaux, ville où la formule du règne par la division domine depuis des années en matière d’art er de culture.

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A l’heure de l’apéritif, c’est mon tour de proposer un parcours flêché à travers l’histoire enregistrée du jazz. Je prends comme thème la paresse, le désoeuvrement, le sommeil qui survient, avec en fond l’idée (non exprimée) de me moquer un peu de la thématique actuelle des « siestes musicales », et de jouer avec ça. Il y a peut-être aussi dans ce choix comme un écho de Marcel Proust et de sa fameuse phrase initiale… C’est Stolen Moments (de Duke Pearson, dans le disque éponnyme de Grant Green) qui me donnera le départ, la circulation se faisant à travers diverses versions de Lazy River, Lazy Afternoon pour se terminer par une déclinaison de la dite dans le fameux (et rare) « Basra » de Pete La Roca, avec Joe Henderson, Steve Kuhn et Steve Swallow.

 

Pierre de Bethmann/David El-Malek duo : Pierre de Bethmann (p), David El-Malek (ts)

 

Emile Parisien Trio invite Sylvain Kassap : Sylvain Darrifourcq (dm), Julien Toueri (p), Yvan Gelugne (b)

 

L’ancien pianiste de Prysm a l’habitude de retrouver David El-Malek pour des duos où ils laissent libre cours à leurs envies, et où la musicalité de chacun soutient, relance et fait écho à celle de l’autre. Ce fut le cas hier encore, El-Malek en douceur et murmures quand il s’agit de laisser Pierre prendre les devants, et son partenaire en soutien harmonique et rythmique quand c’était le tour du saxophoniste de libérer en lui, volubilité, aisance, fluidité. Une heure de belle musique, dans le soir qui tombait, avec la fraîcheur en plus mais de façon supportable. Belle assistance aussi, enfin…

 

J’ai nommé « Emile Parisien Trio » cette formation qui n’a pas de nom et qui est le quartet d’Emile moins le patron. Ne serait-ce que pour souligner que Sylvain Kassap n’a pas « remplacé » le saxophoniste blessé (et bientôt de retour on l’espère), mais qu’il est venu dialoguer avec les trois autres, et pour dire aussi qu’en tant que tel ce trio fonctionne admirablement, comme ce fut démontré hier soir. D’abord c’est – enfin – un trio piano/basse/batterie qui ne louche ni vers E.S.T. ni vers Brad Mehldau, ni vers quiconque a pu s’inscrire peu ou prou dans cette façon de décliner « l’art du trio », et ça, vraiment, ça fait plaisir !!! C’est ensuite un régal de suivre la circulation de l’improvisation radicale entre Julien (visiblement au comble de la joie de retrouver ses deux camarades), Sylvain Darrifourcq qui fut, évidemment, pour beaucoup d’auditeurs la « révélation » de la soirée (faut dire que la région n’accueille pas souvent les formations françaises en pointe, loin de là !!!)[1] et Yvan Gelugne qui, au plus fort du concert, tombe le pull-over, se montre en débardeur et ressemble à quelque lutteur de foire du début du XX° siècle. Beaucoup de belle musique, des rires, de l’ironie, des climats de folie, de l’énergie à revendre, et un Sylvain Kassap intelligent en diable, sachant parfaitement quand intervenir et quand se retirer pour laisser les trois autres à leur belle complicité. 

 

Aujourd’hui, ça commence vers 13.00, concert de Sweet Dixie à 16.00 et d’Elodie Alice Septet à 18.00. Soleil retrouvé, chaleur annoncée.

 

Philippe Méziat

 

[1]mais ça pourrait bientôt changer. Dans l’annonce de ce festival, j’ai énuméré (sans exhaustivité) les diverses initiatives bordelaises en terme de « jazz et musiques improvisées », on y rajoutera « Einstein on the beach » de Yan Beigbeder et ses concerts réguliers sous le titre « La Débauche », et on dira que tout cela finit par converger vers une forme souple d’union, et pas vers la désunion et la rivalité, habituelle à Bordeaux, ville où la formule du règne par la division domine depuis des années en matière d’art er de culture.

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A l’heure de l’apéritif, c’est mon tour de proposer un parcours flêché à travers l’histoire enregistrée du jazz. Je prends comme thème la paresse, le désoeuvrement, le sommeil qui survient, avec en fond l’idée (non exprimée) de me moquer un peu de la thématique actuelle des « siestes musicales », et de jouer avec ça. Il y a peut-être aussi dans ce choix comme un écho de Marcel Proust et de sa fameuse phrase initiale… C’est Stolen Moments (de Duke Pearson, dans le disque éponnyme de Grant Green) qui me donnera le départ, la circulation se faisant à travers diverses versions de Lazy River, Lazy Afternoon pour se terminer par une déclinaison de la dite dans le fameux (et rare) « Basra » de Pete La Roca, avec Joe Henderson, Steve Kuhn et Steve Swallow.

 

Pierre de Bethmann/David El-Malek duo : Pierre de Bethmann (p), David El-Malek (ts)

 

Emile Parisien Trio invite Sylvain Kassap : Sylvain Darrifourcq (dm), Julien Toueri (p), Yvan Gelugne (b)

 

L’ancien pianiste de Prysm a l’habitude de retrouver David El-Malek pour des duos où ils laissent libre cours à leurs envies, et où la musicalité de chacun soutient, relance et fait écho à celle de l’autre. Ce fut le cas hier encore, El-Malek en douceur et murmures quand il s’agit de laisser Pierre prendre les devants, et son partenaire en soutien harmonique et rythmique quand c’était le tour du saxophoniste de libérer en lui, volubilité, aisance, fluidité. Une heure de belle musique, dans le soir qui tombait, avec la fraîcheur en plus mais de façon supportable. Belle assistance aussi, enfin…

 

J’ai nommé « Emile Parisien Trio » cette formation qui n’a pas de nom et qui est le quartet d’Emile moins le patron. Ne serait-ce que pour souligner que Sylvain Kassap n’a pas « remplacé » le saxophoniste blessé (et bientôt de retour on l’espère), mais qu’il est venu dialoguer avec les trois autres, et pour dire aussi qu’en tant que tel ce trio fonctionne admirablement, comme ce fut démontré hier soir. D’abord c’est – enfin – un trio piano/basse/batterie qui ne louche ni vers E.S.T. ni vers Brad Mehldau, ni vers quiconque a pu s’inscrire peu ou prou dans cette façon de décliner « l’art du trio », et ça, vraiment, ça fait plaisir !!! C’est ensuite un régal de suivre la circulation de l’improvisation radicale entre Julien (visiblement au comble de la joie de retrouver ses deux camarades), Sylvain Darrifourcq qui fut, évidemment, pour beaucoup d’auditeurs la « révélation » de la soirée (faut dire que la région n’accueille pas souvent les formations françaises en pointe, loin de là !!!)[1] et Yvan Gelugne qui, au plus fort du concert, tombe le pull-over, se montre en débardeur et ressemble à quelque lutteur de foire du début du XX° siècle. Beaucoup de belle musique, des rires, de l’ironie, des climats de folie, de l’énergie à revendre, et un Sylvain Kassap intelligent en diable, sachant parfaitement quand intervenir et quand se retirer pour laisser les trois autres à leur belle complicité. 

 

Aujourd’hui, ça commence vers 13.00, concert de Sweet Dixie à 16.00 et d’Elodie Alice Septet à 18.00. Soleil retrouvé, chaleur annoncée.

 

Philippe Méziat

 

[1]mais ça pourrait bientôt changer. Dans l’annonce de ce festival, j’ai énuméré (sans exhaustivité) les diverses initiatives bordelaises en terme de « jazz et musiques improvisées », on y rajoutera « Einstein on the beach » de Yan Beigbeder et ses concerts réguliers sous le titre « La Débauche », et on dira que tout cela finit par converger vers une forme souple d’union, et pas vers la désunion et la rivalité, habituelle à Bordeaux, ville où la formule du règne par la division domine depuis des années en matière d’art er de culture.