JEAN-MARIE MACHADO DANZAS : Pictures for Orchestra, au Triton
Avec cette nouvelle aventure, inaugurée en décembre 2016 au Centre des Bords de Marne du Perreux, le compositeur-pianiste faisait escale pour deux soirs au Triton
Jean-Marie Machado (piano, compositions), Cécile Grenier & Séverine Morfin (violon alto)
Guillaume Martigné (violoncelle), Jean-François Baez (accordéon), Élodie Pasquier (clarinette, clarinette basse), Stéphane Guillaume (flûte, flûte alto), Jean-Charles Richard (saxophones soprano & baryton), Francois Thuillier (tuba)
Les Lilas, Le Triton, 24 novembre 2017
Singulier ensemble de jazz et de chambre, plutôt que de jazz de chambre, avec un parti pris totalement acoustique. La salle 2 du Triton est un peu sèche, et l’ingénieur du son, sans amplifier les instruments, les capte et injecte en sonorisation la réverbération qui manque à la salle. Le programme mêle une suite où chacun(e) des solistes est mis(e) en valeur, et des compositions qui évoquent les admirations du pianiste-compositeur. Cela commence avec Naïma de Coltrane, ou plutôt autour de Naïma, tant le traitement est libre : avant que le leader ne ‘désannonce’ (comme on dit à la radio quand le titre est donné après sa diffusion), j’avais simplement écrit sur mes petites notes «ambiance Naïma». Ici on est parti d’une introduction hispanique, avec un ostinato modal magnifié par les timbres et variations de chaque instrument, puis un solo très intense de Jean-Charles Richard, et cette pièce est dédiée à Dave Liebman (dont Jean-Charles est une sorte de disciple), Liebman avec lequel Jean-Marie a joué et enregistré. Vient ensuite un rythme qui rappelle l’Europe centrale et Bartók, tempo vif et lignes mélodiques entrecroisées, avant une mélodie qui met en valeur le violoncelle dans un esprit proche de la Vocalise de Rachmaninov. La pièce suivante fusionnera la pulsation du jazz et les rythmes impairs des Balkans dans un climat qui rappelle un peu Mingus. Puis c’est une relecture distanciée (très belle, et très élaborée) de I talk to the Wind, thème de King Crimson, époque «The Court of the Crimson King», qui sollicite les cordes avant un solo brillant, expressif et inspiré de Stéphane Guillaume (cette séquence est dédiée à l’Ami Andy Emler). Après d’autres pièces qui ont navigué entre le souvenir de Debussy, les répétitifs américains, Bartók encore, et quelques autres horizons, une pièce d’Astor Piazzola, dédiée par Jean-Marie Machado à Nana Vasconcelos (avec lequel il a joué et enregistré) sera un terrain de jeu idéal pour l’accordéon et le sax baryton. Ce sera ensuite le tour de Séverine Morfin, qui libère son expressivité dans une pièce lyrique qui pourrait évoquer tout un monde lointain…. Après un solo de flûte qui parcourt en quelques enjambées la distance qui sépare Syrinx de Roland Kirk, Jean-Marie Machado s’octroie la fonction de soliste, jusque là dévolue à ses partenaires. Les rythmes balkaniques sont de retour, et après une belle ovation, le groupe est rappelé sans être sorti de la scène (l’espace est exigu….) pour un moment de grâce qui me fait écrire sur mes petites notes (celles-là même qui me permettent de vous rendre compte) « C’est beau comme du Schubert ! ». Erreur de jugement : c’est une relecture de Robert Schumann…. que le pianiste dédie à Catherine Collard, qui fut son professeur. Quelques-uns de mes amis, qui sont des musicologues avertis et distingués, vont doucement rigoler. Je dirai pour ma défense qu’à la fin de sa vie Robert Schumann, spirite dont l’esprit s’égarait parfois, entendit paraît-il Schubert lui dicter une partition….
Xavier Prévost
Ce programme sera donné à nouveau au cours des prochains mois, le 23 janviers à Oullins (69), le 7 avril à Boissy-Saint-Léger (94), et le 3 mai au théâtre de Malakoff (92) |Avec cette nouvelle aventure, inaugurée en décembre 2016 au Centre des Bords de Marne du Perreux, le compositeur-pianiste faisait escale pour deux soirs au Triton
Jean-Marie Machado (piano, compositions), Cécile Grenier & Séverine Morfin (violon alto)
Guillaume Martigné (violoncelle), Jean-François Baez (accordéon), Élodie Pasquier (clarinette, clarinette basse), Stéphane Guillaume (flûte, flûte alto), Jean-Charles Richard (saxophones soprano & baryton), Francois Thuillier (tuba)
Les Lilas, Le Triton, 24 novembre 2017
Singulier ensemble de jazz et de chambre, plutôt que de jazz de chambre, avec un parti pris totalement acoustique. La salle 2 du Triton est un peu sèche, et l’ingénieur du son, sans amplifier les instruments, les capte et injecte en sonorisation la réverbération qui manque à la salle. Le programme mêle une suite où chacun(e) des solistes est mis(e) en valeur, et des compositions qui évoquent les admirations du pianiste-compositeur. Cela commence avec Naïma de Coltrane, ou plutôt autour de Naïma, tant le traitement est libre : avant que le leader ne ‘désannonce’ (comme on dit à la radio quand le titre est donné après sa diffusion), j’avais simplement écrit sur mes petites notes «ambiance Naïma». Ici on est parti d’une introduction hispanique, avec un ostinato modal magnifié par les timbres et variations de chaque instrument, puis un solo très intense de Jean-Charles Richard, et cette pièce est dédiée à Dave Liebman (dont Jean-Charles est une sorte de disciple), Liebman avec lequel Jean-Marie a joué et enregistré. Vient ensuite un rythme qui rappelle l’Europe centrale et Bartók, tempo vif et lignes mélodiques entrecroisées, avant une mélodie qui met en valeur le violoncelle dans un esprit proche de la Vocalise de Rachmaninov. La pièce suivante fusionnera la pulsation du jazz et les rythmes impairs des Balkans dans un climat qui rappelle un peu Mingus. Puis c’est une relecture distanciée (très belle, et très élaborée) de I talk to the Wind, thème de King Crimson, époque «The Court of the Crimson King», qui sollicite les cordes avant un solo brillant, expressif et inspiré de Stéphane Guillaume (cette séquence est dédiée à l’Ami Andy Emler). Après d’autres pièces qui ont navigué entre le souvenir de Debussy, les répétitifs américains, Bartók encore, et quelques autres horizons, une pièce d’Astor Piazzola, dédiée par Jean-Marie Machado à Nana Vasconcelos (avec lequel il a joué et enregistré) sera un terrain de jeu idéal pour l’accordéon et le sax baryton. Ce sera ensuite le tour de Séverine Morfin, qui libère son expressivité dans une pièce lyrique qui pourrait évoquer tout un monde lointain…. Après un solo de flûte qui parcourt en quelques enjambées la distance qui sépare Syrinx de Roland Kirk, Jean-Marie Machado s’octroie la fonction de soliste, jusque là dévolue à ses partenaires. Les rythmes balkaniques sont de retour, et après une belle ovation, le groupe est rappelé sans être sorti de la scène (l’espace est exigu….) pour un moment de grâce qui me fait écrire sur mes petites notes (celles-là même qui me permettent de vous rendre compte) « C’est beau comme du Schubert ! ». Erreur de jugement : c’est une relecture de Robert Schumann…. que le pianiste dédie à Catherine Collard, qui fut son professeur. Quelques-uns de mes amis, qui sont des musicologues avertis et distingués, vont doucement rigoler. Je dirai pour ma défense qu’à la fin de sa vie Robert Schumann, spirite dont l’esprit s’égarait parfois, entendit paraît-il Schubert lui dicter une partition….
Xavier Prévost
Ce programme sera donné à nouveau au cours des prochains mois, le 23 janviers à Oullins (69), le 7 avril à Boissy-Saint-Léger (94), et le 3 mai au théâtre de Malakoff (92) |Avec cette nouvelle aventure, inaugurée en décembre 2016 au Centre des Bords de Marne du Perreux, le compositeur-pianiste faisait escale pour deux soirs au Triton
Jean-Marie Machado (piano, compositions), Cécile Grenier & Séverine Morfin (violon alto)
Guillaume Martigné (violoncelle), Jean-François Baez (accordéon), Élodie Pasquier (clarinette, clarinette basse), Stéphane Guillaume (flûte, flûte alto), Jean-Charles Richard (saxophones soprano & baryton), Francois Thuillier (tuba)
Les Lilas, Le Triton, 24 novembre 2017
Singulier ensemble de jazz et de chambre, plutôt que de jazz de chambre, avec un parti pris totalement acoustique. La salle 2 du Triton est un peu sèche, et l’ingénieur du son, sans amplifier les instruments, les capte et injecte en sonorisation la réverbération qui manque à la salle. Le programme mêle une suite où chacun(e) des solistes est mis(e) en valeur, et des compositions qui évoquent les admirations du pianiste-compositeur. Cela commence avec Naïma de Coltrane, ou plutôt autour de Naïma, tant le traitement est libre : avant que le leader ne ‘désannonce’ (comme on dit à la radio quand le titre est donné après sa diffusion), j’avais simplement écrit sur mes petites notes «ambiance Naïma». Ici on est parti d’une introduction hispanique, avec un ostinato modal magnifié par les timbres et variations de chaque instrument, puis un solo très intense de Jean-Charles Richard, et cette pièce est dédiée à Dave Liebman (dont Jean-Charles est une sorte de disciple), Liebman avec lequel Jean-Marie a joué et enregistré. Vient ensuite un rythme qui rappelle l’Europe centrale et Bartók, tempo vif et lignes mélodiques entrecroisées, avant une mélodie qui met en valeur le violoncelle dans un esprit proche de la Vocalise de Rachmaninov. La pièce suivante fusionnera la pulsation du jazz et les rythmes impairs des Balkans dans un climat qui rappelle un peu Mingus. Puis c’est une relecture distanciée (très belle, et très élaborée) de I talk to the Wind, thème de King Crimson, époque «The Court of the Crimson King», qui sollicite les cordes avant un solo brillant, expressif et inspiré de Stéphane Guillaume (cette séquence est dédiée à l’Ami Andy Emler). Après d’autres pièces qui ont navigué entre le souvenir de Debussy, les répétitifs américains, Bartók encore, et quelques autres horizons, une pièce d’Astor Piazzola, dédiée par Jean-Marie Machado à Nana Vasconcelos (avec lequel il a joué et enregistré) sera un terrain de jeu idéal pour l’accordéon et le sax baryton. Ce sera ensuite le tour de Séverine Morfin, qui libère son expressivité dans une pièce lyrique qui pourrait évoquer tout un monde lointain…. Après un solo de flûte qui parcourt en quelques enjambées la distance qui sépare Syrinx de Roland Kirk, Jean-Marie Machado s’octroie la fonction de soliste, jusque là dévolue à ses partenaires. Les rythmes balkaniques sont de retour, et après une belle ovation, le groupe est rappelé sans être sorti de la scène (l’espace est exigu….) pour un moment de grâce qui me fait écrire sur mes petites notes (celles-là même qui me permettent de vous rendre compte) « C’est beau comme du Schubert ! ». Erreur de jugement : c’est une relecture de Robert Schumann…. que le pianiste dédie à Catherine Collard, qui fut son professeur. Quelques-uns de mes amis, qui sont des musicologues avertis et distingués, vont doucement rigoler. Je dirai pour ma défense qu’à la fin de sa vie Robert Schumann, spirite dont l’esprit s’égarait parfois, entendit paraît-il Schubert lui dicter une partition….
Xavier Prévost
Ce programme sera donné à nouveau au cours des prochains mois, le 23 janviers à Oullins (69), le 7 avril à Boissy-Saint-Léger (94), et le 3 mai au théâtre de Malakoff (92) |Avec cette nouvelle aventure, inaugurée en décembre 2016 au Centre des Bords de Marne du Perreux, le compositeur-pianiste faisait escale pour deux soirs au Triton
Jean-Marie Machado (piano, compositions), Cécile Grenier & Séverine Morfin (violon alto)
Guillaume Martigné (violoncelle), Jean-François Baez (accordéon), Élodie Pasquier (clarinette, clarinette basse), Stéphane Guillaume (flûte, flûte alto), Jean-Charles Richard (saxophones soprano & baryton), Francois Thuillier (tuba)
Les Lilas, Le Triton, 24 novembre 2017
Singulier ensemble de jazz et de chambre, plutôt que de jazz de chambre, avec un parti pris totalement acoustique. La salle 2 du Triton est un peu sèche, et l’ingénieur du son, sans amplifier les instruments, les capte et injecte en sonorisation la réverbération qui manque à la salle. Le programme mêle une suite où chacun(e) des solistes est mis(e) en valeur, et des compositions qui évoquent les admirations du pianiste-compositeur. Cela commence avec Naïma de Coltrane, ou plutôt autour de Naïma, tant le traitement est libre : avant que le leader ne ‘désannonce’ (comme on dit à la radio quand le titre est donné après sa diffusion), j’avais simplement écrit sur mes petites notes «ambiance Naïma». Ici on est parti d’une introduction hispanique, avec un ostinato modal magnifié par les timbres et variations de chaque instrument, puis un solo très intense de Jean-Charles Richard, et cette pièce est dédiée à Dave Liebman (dont Jean-Charles est une sorte de disciple), Liebman avec lequel Jean-Marie a joué et enregistré. Vient ensuite un rythme qui rappelle l’Europe centrale et Bartók, tempo vif et lignes mélodiques entrecroisées, avant une mélodie qui met en valeur le violoncelle dans un esprit proche de la Vocalise de Rachmaninov. La pièce suivante fusionnera la pulsation du jazz et les rythmes impairs des Balkans dans un climat qui rappelle un peu Mingus. Puis c’est une relecture distanciée (très belle, et très élaborée) de I talk to the Wind, thème de King Crimson, époque «The Court of the Crimson King», qui sollicite les cordes avant un solo brillant, expressif et inspiré de Stéphane Guillaume (cette séquence est dédiée à l’Ami Andy Emler). Après d’autres pièces qui ont navigué entre le souvenir de Debussy, les répétitifs américains, Bartók encore, et quelques autres horizons, une pièce d’Astor Piazzola, dédiée par Jean-Marie Machado à Nana Vasconcelos (avec lequel il a joué et enregistré) sera un terrain de jeu idéal pour l’accordéon et le sax baryton. Ce sera ensuite le tour de Séverine Morfin, qui libère son expressivité dans une pièce lyrique qui pourrait évoquer tout un monde lointain…. Après un solo de flûte qui parcourt en quelques enjambées la distance qui sépare Syrinx de Roland Kirk, Jean-Marie Machado s’octroie la fonction de soliste, jusque là dévolue à ses partenaires. Les rythmes balkaniques sont de retour, et après une belle ovation, le groupe est rappelé sans être sorti de la scène (l’espace est exigu….) pour un moment de grâce qui me fait écrire sur mes petites notes (celles-là même qui me permettent de vous rendre compte) « C’est beau comme du Schubert ! ». Erreur de jugement : c’est une relecture de Robert Schumann…. que le pianiste dédie à Catherine Collard, qui fut son professeur. Quelques-uns de mes amis, qui sont des musicologues avertis et distingués, vont doucement rigoler. Je dirai pour ma défense qu’à la fin de sa vie Robert Schumann, spirite dont l’esprit s’égarait parfois, entendit paraît-il Schubert lui dicter une partition….
Xavier Prévost
Ce programme sera donné à nouveau au cours des prochains mois, le 23 janviers à Oullins (69), le 7 avril à Boissy-Saint-Léger (94), et le 3 mai au théâtre de Malakoff (92)