Jean-Philippe Scali et Glenn Ferris, collectionneurs de timbres
Le saxophoniste baryton Jean-Philippe Scali et le tromboniste Glenn Ferris, soutenus par une épatante rythmique, se produisaient jeudi dernier au Sunside.
Jean-Philippe Scali (baryton), Glenn Ferris (trombone), Fred Nardin (piano), Samuel Hubert (contrebasse), Donald Kontomanou (batterie), Le sunside, 29 juin 2017
Entre saxophone baryton et trombone, c’est une délectable alliance de timbres, comme une chaleur à double foyer qui vous enveloppe, vous bouscule, vous caresse, avec ces graves ne sont pas les mêmes mais possèdent des zones mitoyennes dans leur spectre sonore. Pour un arrangeur, c’est du velours. Jean-Philippe Scali travaille sur les relations de complémentarité et d’opposition entre ces deux timbres, en les plaçant dans différentes configurations musicales. Il les superpose, les entrelace, les dissocie. Il y a de très beaux moments d’improvisations à deux voix (comme dans Jenny’s day) et des contrechants délicats de Glenn Ferris. ce n’est pas seulement une opposition de timbres, c’est aussi une opposition de styles. Scali est un puncheur, très à l’aise quand il doit jouer par rafales éruptives, Glenn ferris groove avec souplesse, sans oublier jamais de laisser traîner quelques lambeaux de brouillard dans ses chorus.
L’un plus mordant, l’autre plus ondoyant, dans un répertoire de compositions originales fortement teintées de blues, et sur lequel plane la grande ombre de Charles Mingus. Je note quelques belles compositions de Jean-Philippe Scali (la plupart figurent sur Low down, son album paru il y a quelques mois chez Gaya Production), en particulier Purge (sorte de démarcation de Goodbye Pork Pie hat), Korean Folk Song. Glenn Ferris a lui aussi contribué au répertoire avec le très beau Refugees. La rythmique ne donne pas sa part au chat. Donald Kontomanou et Samuel Hubert sont impeccables.
Fred Nardin impressionne par sa sobriété, sa manière de ciseler de merveilleuses introductions où rien n’est en trop, et où chaque note chante (par exemple Memories of number) Il est admirable aussi en soutien de Scali et de Ferris. Lors du deuxième set (je ne retrouve pas le nom du morceau dans mes pattes de mouche) il atteint dans son chorus une intensité fulgurante, vertigineuse, qui me laisse pantois.
Je glisse un oeil du côté de la dessinatrice Annie-Claire Alvoët, pareillement saisie. Moment précieux, admirable. Ensuite, après le concert j’échange quelques mots avec Jean-Philippe Scali . Il me raconte son apprentissage du baryton avec Yvan Belmondo (père de…) et ses influences, Gerry Mulligan, Pepper Adams. Il reconnaît qu’entre le côté plus mélodique et léché de Mulligan, et celui plus éruptif et organique de Pepper Adams, son coeur penche pour ce dernier.
Il souligne l’aspect physique de son instrument: « Il faut beaucoup d’air…Il faut aller chercher la puissance dans l’air alors que l’alto et le soprano jouent davantage sur la vitesse de l’air.C’est une contrainte physique qui ne me déplaît pas, j’aime bien ce côté organique auquel tu ne peux pas échapper. C’est comme un lion. T’as envie de le caresser mais si tu t’approches un peu trop il te mord… ».
Texte JF Mondot
Dessins AC Alvoët (autres dessins de jazz et peintures, et gravures à découvrir sur son site www.annie-claire.com)
On peut acheter un des dessins figurant sur ce blog (30 euros, réductions pour les musiciens) en s’adressant directement à la dessinatrice (annie_claire@hotmail.com)|
Le saxophoniste baryton Jean-Philippe Scali et le tromboniste Glenn Ferris, soutenus par une épatante rythmique, se produisaient jeudi dernier au Sunside.
Jean-Philippe Scali (baryton), Glenn Ferris (trombone), Fred Nardin (piano), Samuel Hubert (contrebasse), Donald Kontomanou (batterie), Le sunside, 29 juin 2017
Entre saxophone baryton et trombone, c’est une délectable alliance de timbres, comme une chaleur à double foyer qui vous enveloppe, vous bouscule, vous caresse, avec ces graves ne sont pas les mêmes mais possèdent des zones mitoyennes dans leur spectre sonore. Pour un arrangeur, c’est du velours. Jean-Philippe Scali travaille sur les relations de complémentarité et d’opposition entre ces deux timbres, en les plaçant dans différentes configurations musicales. Il les superpose, les entrelace, les dissocie. Il y a de très beaux moments d’improvisations à deux voix (comme dans Jenny’s day) et des contrechants délicats de Glenn Ferris. ce n’est pas seulement une opposition de timbres, c’est aussi une opposition de styles. Scali est un puncheur, très à l’aise quand il doit jouer par rafales éruptives, Glenn ferris groove avec souplesse, sans oublier jamais de laisser traîner quelques lambeaux de brouillard dans ses chorus.
L’un plus mordant, l’autre plus ondoyant, dans un répertoire de compositions originales fortement teintées de blues, et sur lequel plane la grande ombre de Charles Mingus. Je note quelques belles compositions de Jean-Philippe Scali (la plupart figurent sur Low down, son album paru il y a quelques mois chez Gaya Production), en particulier Purge (sorte de démarcation de Goodbye Pork Pie hat), Korean Folk Song. Glenn Ferris a lui aussi contribué au répertoire avec le très beau Refugees. La rythmique ne donne pas sa part au chat. Donald Kontomanou et Samuel Hubert sont impeccables.
Fred Nardin impressionne par sa sobriété, sa manière de ciseler de merveilleuses introductions où rien n’est en trop, et où chaque note chante (par exemple Memories of number) Il est admirable aussi en soutien de Scali et de Ferris. Lors du deuxième set (je ne retrouve pas le nom du morceau dans mes pattes de mouche) il atteint dans son chorus une intensité fulgurante, vertigineuse, qui me laisse pantois.
Je glisse un oeil du côté de la dessinatrice Annie-Claire Alvoët, pareillement saisie. Moment précieux, admirable. Ensuite, après le concert j’échange quelques mots avec Jean-Philippe Scali . Il me raconte son apprentissage du baryton avec Yvan Belmondo (père de…) et ses influences, Gerry Mulligan, Pepper Adams. Il reconnaît qu’entre le côté plus mélodique et léché de Mulligan, et celui plus éruptif et organique de Pepper Adams, son coeur penche pour ce dernier.
Il souligne l’aspect physique de son instrument: « Il faut beaucoup d’air…Il faut aller chercher la puissance dans l’air alors que l’alto et le soprano jouent davantage sur la vitesse de l’air.C’est une contrainte physique qui ne me déplaît pas, j’aime bien ce côté organique auquel tu ne peux pas échapper. C’est comme un lion. T’as envie de le caresser mais si tu t’approches un peu trop il te mord… ».
Texte JF Mondot
Dessins AC Alvoët (autres dessins de jazz et peintures, et gravures à découvrir sur son site www.annie-claire.com)
On peut acheter un des dessins figurant sur ce blog (30 euros, réductions pour les musiciens) en s’adressant directement à la dessinatrice (annie_claire@hotmail.com)|
Le saxophoniste baryton Jean-Philippe Scali et le tromboniste Glenn Ferris, soutenus par une épatante rythmique, se produisaient jeudi dernier au Sunside.
Jean-Philippe Scali (baryton), Glenn Ferris (trombone), Fred Nardin (piano), Samuel Hubert (contrebasse), Donald Kontomanou (batterie), Le sunside, 29 juin 2017
Entre saxophone baryton et trombone, c’est une délectable alliance de timbres, comme une chaleur à double foyer qui vous enveloppe, vous bouscule, vous caresse, avec ces graves ne sont pas les mêmes mais possèdent des zones mitoyennes dans leur spectre sonore. Pour un arrangeur, c’est du velours. Jean-Philippe Scali travaille sur les relations de complémentarité et d’opposition entre ces deux timbres, en les plaçant dans différentes configurations musicales. Il les superpose, les entrelace, les dissocie. Il y a de très beaux moments d’improvisations à deux voix (comme dans Jenny’s day) et des contrechants délicats de Glenn Ferris. ce n’est pas seulement une opposition de timbres, c’est aussi une opposition de styles. Scali est un puncheur, très à l’aise quand il doit jouer par rafales éruptives, Glenn ferris groove avec souplesse, sans oublier jamais de laisser traîner quelques lambeaux de brouillard dans ses chorus.
L’un plus mordant, l’autre plus ondoyant, dans un répertoire de compositions originales fortement teintées de blues, et sur lequel plane la grande ombre de Charles Mingus. Je note quelques belles compositions de Jean-Philippe Scali (la plupart figurent sur Low down, son album paru il y a quelques mois chez Gaya Production), en particulier Purge (sorte de démarcation de Goodbye Pork Pie hat), Korean Folk Song. Glenn Ferris a lui aussi contribué au répertoire avec le très beau Refugees. La rythmique ne donne pas sa part au chat. Donald Kontomanou et Samuel Hubert sont impeccables.
Fred Nardin impressionne par sa sobriété, sa manière de ciseler de merveilleuses introductions où rien n’est en trop, et où chaque note chante (par exemple Memories of number) Il est admirable aussi en soutien de Scali et de Ferris. Lors du deuxième set (je ne retrouve pas le nom du morceau dans mes pattes de mouche) il atteint dans son chorus une intensité fulgurante, vertigineuse, qui me laisse pantois.
Je glisse un oeil du côté de la dessinatrice Annie-Claire Alvoët, pareillement saisie. Moment précieux, admirable. Ensuite, après le concert j’échange quelques mots avec Jean-Philippe Scali . Il me raconte son apprentissage du baryton avec Yvan Belmondo (père de…) et ses influences, Gerry Mulligan, Pepper Adams. Il reconnaît qu’entre le côté plus mélodique et léché de Mulligan, et celui plus éruptif et organique de Pepper Adams, son coeur penche pour ce dernier.
Il souligne l’aspect physique de son instrument: « Il faut beaucoup d’air…Il faut aller chercher la puissance dans l’air alors que l’alto et le soprano jouent davantage sur la vitesse de l’air.C’est une contrainte physique qui ne me déplaît pas, j’aime bien ce côté organique auquel tu ne peux pas échapper. C’est comme un lion. T’as envie de le caresser mais si tu t’approches un peu trop il te mord… ».
Texte JF Mondot
Dessins AC Alvoët (autres dessins de jazz et peintures, et gravures à découvrir sur son site www.annie-claire.com)
On peut acheter un des dessins figurant sur ce blog (30 euros, réductions pour les musiciens) en s’adressant directement à la dessinatrice (annie_claire@hotmail.com)|
Le saxophoniste baryton Jean-Philippe Scali et le tromboniste Glenn Ferris, soutenus par une épatante rythmique, se produisaient jeudi dernier au Sunside.
Jean-Philippe Scali (baryton), Glenn Ferris (trombone), Fred Nardin (piano), Samuel Hubert (contrebasse), Donald Kontomanou (batterie), Le sunside, 29 juin 2017
Entre saxophone baryton et trombone, c’est une délectable alliance de timbres, comme une chaleur à double foyer qui vous enveloppe, vous bouscule, vous caresse, avec ces graves ne sont pas les mêmes mais possèdent des zones mitoyennes dans leur spectre sonore. Pour un arrangeur, c’est du velours. Jean-Philippe Scali travaille sur les relations de complémentarité et d’opposition entre ces deux timbres, en les plaçant dans différentes configurations musicales. Il les superpose, les entrelace, les dissocie. Il y a de très beaux moments d’improvisations à deux voix (comme dans Jenny’s day) et des contrechants délicats de Glenn Ferris. ce n’est pas seulement une opposition de timbres, c’est aussi une opposition de styles. Scali est un puncheur, très à l’aise quand il doit jouer par rafales éruptives, Glenn ferris groove avec souplesse, sans oublier jamais de laisser traîner quelques lambeaux de brouillard dans ses chorus.
L’un plus mordant, l’autre plus ondoyant, dans un répertoire de compositions originales fortement teintées de blues, et sur lequel plane la grande ombre de Charles Mingus. Je note quelques belles compositions de Jean-Philippe Scali (la plupart figurent sur Low down, son album paru il y a quelques mois chez Gaya Production), en particulier Purge (sorte de démarcation de Goodbye Pork Pie hat), Korean Folk Song. Glenn Ferris a lui aussi contribué au répertoire avec le très beau Refugees. La rythmique ne donne pas sa part au chat. Donald Kontomanou et Samuel Hubert sont impeccables.
Fred Nardin impressionne par sa sobriété, sa manière de ciseler de merveilleuses introductions où rien n’est en trop, et où chaque note chante (par exemple Memories of number) Il est admirable aussi en soutien de Scali et de Ferris. Lors du deuxième set (je ne retrouve pas le nom du morceau dans mes pattes de mouche) il atteint dans son chorus une intensité fulgurante, vertigineuse, qui me laisse pantois.
Je glisse un oeil du côté de la dessinatrice Annie-Claire Alvoët, pareillement saisie. Moment précieux, admirable. Ensuite, après le concert j’échange quelques mots avec Jean-Philippe Scali . Il me raconte son apprentissage du baryton avec Yvan Belmondo (père de…) et ses influences, Gerry Mulligan, Pepper Adams. Il reconnaît qu’entre le côté plus mélodique et léché de Mulligan, et celui plus éruptif et organique de Pepper Adams, son coeur penche pour ce dernier.
Il souligne l’aspect physique de son instrument: « Il faut beaucoup d’air…Il faut aller chercher la puissance dans l’air alors que l’alto et le soprano jouent davantage sur la vitesse de l’air.C’est une contrainte physique qui ne me déplaît pas, j’aime bien ce côté organique auquel tu ne peux pas échapper. C’est comme un lion. T’as envie de le caresser mais si tu t’approches un peu trop il te mord… ».
Texte JF Mondot
Dessins AC Alvoët (autres dessins de jazz et peintures, et gravures à découvrir sur son site www.annie-claire.com)
On peut acheter un des dessins figurant sur ce blog (30 euros, réductions pour les musiciens) en s’adressant directement à la dessinatrice (annie_claire@hotmail.com)