Jérémie Ternoy : particularismes d'un trio ch'ti
Ces trois musiciens ont pour origine et attaches cette terre du Nord, où le jazz continue de grandir, autour de lieux comme la Malterie, des collectifs comme Zone Libre ou Muzzix, des structures de production comme Circum à Lille. Pourtant c’est bien un observateur présent lors de ce concert, Gérard Marais, qui était ce soir là le lien véritable entre les éléments du trio nordiste : chacun a bénéficié de son enseignement au sein de la classe de jazz du conservatoire de Lille, où le guitariste a officié de 1987 à 2010…
Jérémie Ternoy Trio , Jérémy Ternoy (p), Nicolas Mahieux (b), Charles Duytschaever (dm)
Studio de l’Ermitage, Paris, 8 octobre
La dimension d’un trio piano-basse-batterie, ce triangle qui a de toujours marqué l’histoire du jazz représente bien une équation à plusieurs inconnue donc jamais d’avance résolue. Question d’angles bien sur, de longueur de segments, de positionnement surtout dans la musique improvisée. Au vu de ce concert comme à l’écoute de son dernier opus (Bill, Circum/MVS distribution) Jérémie Ternoy parait avoir trouvé sa formule. Eclectique quant à son inspiration (le pianiste lillois joue aussi bien aux côtés de Sylvain Kassap qu’au sein de Magma, mène différents projets aux frontières de la musique contemporaine ou du Fender Rhodes préparé, fait partie du nouveau quartet de Gérard Marais en compagnie d’ Henri Texier et Christophe Marguet) il compose et partage un volet de musiques basé sur une forte dynamique –travail rythmique intense basé sur des séquences fort contrastées de ruptures et de modules répétitifs (thème éponyme figurant sur l’album), multiplication d’échanges bipolaires piano-basse ou piano batterie, utilisation de blocs d’accords générateurs de pulsations intenses. Dans sa marque de fabrique Ternoy inclue également une bonne dose de lyrisme, présente dans la tonalité globale de sa couleur musicale. Mais aussi, de façon prégnante dans les développements sur ses séries de solos. Une dose d’expressivité marquée à laquelle participe également, autre encre forte, Nicolas Mahieux. Par le biais d’un beau son de basse, rond, équilibré, dosé au fil du besoin en forces ou finesses. Au total le son rémanent laisse échapper quelques échos de power trios (rôle régulateur de la batterie de Charles Duytschaever) dans la lignée d’EST. Paradoxalement ce travail de rebonds répétés autour d’accords assénés au centre du clavier évoque parfois certaines sur lignages de Chick Corea. Pourtant les dites échappées frappées de lyrisme, d’autres vagabondages vers des terrains contemporains (Ligoté, jeu de mot tricoté à partir d’une phrase de Gyorgi Ligeti) ou des tenants de la musique répétitive façon Terry Riley voire la pop allemande Can, Tangerine Dream) élargissent l’horizon sonore du trio. Vers plus de singularité, d’originalité même eu égard à d’autres orchestres européens de cette dimension.
Un petit clin d’œil en conclusion : si la musique est le fruit de l’inspiration des musiciens, un petit effort d’annonce, sinon d’information, vis-à-vis du public ne nuit en rien à sa meilleure appréhension… Robert Latxague
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Ces trois musiciens ont pour origine et attaches cette terre du Nord, où le jazz continue de grandir, autour de lieux comme la Malterie, des collectifs comme Zone Libre ou Muzzix, des structures de production comme Circum à Lille. Pourtant c’est bien un observateur présent lors de ce concert, Gérard Marais, qui était ce soir là le lien véritable entre les éléments du trio nordiste : chacun a bénéficié de son enseignement au sein de la classe de jazz du conservatoire de Lille, où le guitariste a officié de 1987 à 2010…
Jérémie Ternoy Trio , Jérémy Ternoy (p), Nicolas Mahieux (b), Charles Duytschaever (dm)
Studio de l’Ermitage, Paris, 8 octobre
La dimension d’un trio piano-basse-batterie, ce triangle qui a de toujours marqué l’histoire du jazz représente bien une équation à plusieurs inconnue donc jamais d’avance résolue. Question d’angles bien sur, de longueur de segments, de positionnement surtout dans la musique improvisée. Au vu de ce concert comme à l’écoute de son dernier opus (Bill, Circum/MVS distribution) Jérémie Ternoy parait avoir trouvé sa formule. Eclectique quant à son inspiration (le pianiste lillois joue aussi bien aux côtés de Sylvain Kassap qu’au sein de Magma, mène différents projets aux frontières de la musique contemporaine ou du Fender Rhodes préparé, fait partie du nouveau quartet de Gérard Marais en compagnie d’ Henri Texier et Christophe Marguet) il compose et partage un volet de musiques basé sur une forte dynamique –travail rythmique intense basé sur des séquences fort contrastées de ruptures et de modules répétitifs (thème éponyme figurant sur l’album), multiplication d’échanges bipolaires piano-basse ou piano batterie, utilisation de blocs d’accords générateurs de pulsations intenses. Dans sa marque de fabrique Ternoy inclue également une bonne dose de lyrisme, présente dans la tonalité globale de sa couleur musicale. Mais aussi, de façon prégnante dans les développements sur ses séries de solos. Une dose d’expressivité marquée à laquelle participe également, autre encre forte, Nicolas Mahieux. Par le biais d’un beau son de basse, rond, équilibré, dosé au fil du besoin en forces ou finesses. Au total le son rémanent laisse échapper quelques échos de power trios (rôle régulateur de la batterie de Charles Duytschaever) dans la lignée d’EST. Paradoxalement ce travail de rebonds répétés autour d’accords assénés au centre du clavier évoque parfois certaines sur lignages de Chick Corea. Pourtant les dites échappées frappées de lyrisme, d’autres vagabondages vers des terrains contemporains (Ligoté, jeu de mot tricoté à partir d’une phrase de Gyorgi Ligeti) ou des tenants de la musique répétitive façon Terry Riley voire la pop allemande Can, Tangerine Dream) élargissent l’horizon sonore du trio. Vers plus de singularité, d’originalité même eu égard à d’autres orchestres européens de cette dimension.
Un petit clin d’œil en conclusion : si la musique est le fruit de l’inspiration des musiciens, un petit effort d’annonce, sinon d’information, vis-à-vis du public ne nuit en rien à sa meilleure appréhension… Robert Latxague
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Ces trois musiciens ont pour origine et attaches cette terre du Nord, où le jazz continue de grandir, autour de lieux comme la Malterie, des collectifs comme Zone Libre ou Muzzix, des structures de production comme Circum à Lille. Pourtant c’est bien un observateur présent lors de ce concert, Gérard Marais, qui était ce soir là le lien véritable entre les éléments du trio nordiste : chacun a bénéficié de son enseignement au sein de la classe de jazz du conservatoire de Lille, où le guitariste a officié de 1987 à 2010…
Jérémie Ternoy Trio , Jérémy Ternoy (p), Nicolas Mahieux (b), Charles Duytschaever (dm)
Studio de l’Ermitage, Paris, 8 octobre
La dimension d’un trio piano-basse-batterie, ce triangle qui a de toujours marqué l’histoire du jazz représente bien une équation à plusieurs inconnue donc jamais d’avance résolue. Question d’angles bien sur, de longueur de segments, de positionnement surtout dans la musique improvisée. Au vu de ce concert comme à l’écoute de son dernier opus (Bill, Circum/MVS distribution) Jérémie Ternoy parait avoir trouvé sa formule. Eclectique quant à son inspiration (le pianiste lillois joue aussi bien aux côtés de Sylvain Kassap qu’au sein de Magma, mène différents projets aux frontières de la musique contemporaine ou du Fender Rhodes préparé, fait partie du nouveau quartet de Gérard Marais en compagnie d’ Henri Texier et Christophe Marguet) il compose et partage un volet de musiques basé sur une forte dynamique –travail rythmique intense basé sur des séquences fort contrastées de ruptures et de modules répétitifs (thème éponyme figurant sur l’album), multiplication d’échanges bipolaires piano-basse ou piano batterie, utilisation de blocs d’accords générateurs de pulsations intenses. Dans sa marque de fabrique Ternoy inclue également une bonne dose de lyrisme, présente dans la tonalité globale de sa couleur musicale. Mais aussi, de façon prégnante dans les développements sur ses séries de solos. Une dose d’expressivité marquée à laquelle participe également, autre encre forte, Nicolas Mahieux. Par le biais d’un beau son de basse, rond, équilibré, dosé au fil du besoin en forces ou finesses. Au total le son rémanent laisse échapper quelques échos de power trios (rôle régulateur de la batterie de Charles Duytschaever) dans la lignée d’EST. Paradoxalement ce travail de rebonds répétés autour d’accords assénés au centre du clavier évoque parfois certaines sur lignages de Chick Corea. Pourtant les dites échappées frappées de lyrisme, d’autres vagabondages vers des terrains contemporains (Ligoté, jeu de mot tricoté à partir d’une phrase de Gyorgi Ligeti) ou des tenants de la musique répétitive façon Terry Riley voire la pop allemande Can, Tangerine Dream) élargissent l’horizon sonore du trio. Vers plus de singularité, d’originalité même eu égard à d’autres orchestres européens de cette dimension.
Un petit clin d’œil en conclusion : si la musique est le fruit de l’inspiration des musiciens, un petit effort d’annonce, sinon d’information, vis-à-vis du public ne nuit en rien à sa meilleure appréhension… Robert Latxague
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Ces trois musiciens ont pour origine et attaches cette terre du Nord, où le jazz continue de grandir, autour de lieux comme la Malterie, des collectifs comme Zone Libre ou Muzzix, des structures de production comme Circum à Lille. Pourtant c’est bien un observateur présent lors de ce concert, Gérard Marais, qui était ce soir là le lien véritable entre les éléments du trio nordiste : chacun a bénéficié de son enseignement au sein de la classe de jazz du conservatoire de Lille, où le guitariste a officié de 1987 à 2010…
Jérémie Ternoy Trio , Jérémy Ternoy (p), Nicolas Mahieux (b), Charles Duytschaever (dm)
Studio de l’Ermitage, Paris, 8 octobre
La dimension d’un trio piano-basse-batterie, ce triangle qui a de toujours marqué l’histoire du jazz représente bien une équation à plusieurs inconnue donc jamais d’avance résolue. Question d’angles bien sur, de longueur de segments, de positionnement surtout dans la musique improvisée. Au vu de ce concert comme à l’écoute de son dernier opus (Bill, Circum/MVS distribution) Jérémie Ternoy parait avoir trouvé sa formule. Eclectique quant à son inspiration (le pianiste lillois joue aussi bien aux côtés de Sylvain Kassap qu’au sein de Magma, mène différents projets aux frontières de la musique contemporaine ou du Fender Rhodes préparé, fait partie du nouveau quartet de Gérard Marais en compagnie d’ Henri Texier et Christophe Marguet) il compose et partage un volet de musiques basé sur une forte dynamique –travail rythmique intense basé sur des séquences fort contrastées de ruptures et de modules répétitifs (thème éponyme figurant sur l’album), multiplication d’échanges bipolaires piano-basse ou piano batterie, utilisation de blocs d’accords générateurs de pulsations intenses. Dans sa marque de fabrique Ternoy inclue également une bonne dose de lyrisme, présente dans la tonalité globale de sa couleur musicale. Mais aussi, de façon prégnante dans les développements sur ses séries de solos. Une dose d’expressivité marquée à laquelle participe également, autre encre forte, Nicolas Mahieux. Par le biais d’un beau son de basse, rond, équilibré, dosé au fil du besoin en forces ou finesses. Au total le son rémanent laisse échapper quelques échos de power trios (rôle régulateur de la batterie de Charles Duytschaever) dans la lignée d’EST. Paradoxalement ce travail de rebonds répétés autour d’accords assénés au centre du clavier évoque parfois certaines sur lignages de Chick Corea. Pourtant les dites échappées frappées de lyrisme, d’autres vagabondages vers des terrains contemporains (Ligoté, jeu de mot tricoté à partir d’une phrase de Gyorgi Ligeti) ou des tenants de la musique répétitive façon Terry Riley voire la pop allemande Can, Tangerine Dream) élargissent l’horizon sonore du trio. Vers plus de singularité, d’originalité même eu égard à d’autres orchestres européens de cette dimension.
Un petit clin d’œil en conclusion : si la musique est le fruit de l’inspiration des musiciens, un petit effort d’annonce, sinon d’information, vis-à-vis du public ne nuit en rien à sa meilleure appréhension… Robert Latxague