Jazz live
Publié le 14 Juil 2018

Jeudi 12 juillet : Ouverture du Festival Jazz à Sète

Fred Nardin Trio et Avishaï Cohen ouvrent le festival Jazz à Sète

Ce jeudi 12 juillet démarrait en beauté la 23 ème édition de « Jazz à Sète » dans le somptueux cadre du Théâtre de la Mer. Louis Martinez a concocté une très belle programmation qui s’étale sur neuf jours avec en clôture le vendredi 20 juillet, le projet « Hudson » de John Scofield, Jack DeJohnette, Scott Colley & John Medeski, ainsi que Fred Pallem et son Sacre du Tympan pour une soirée « Soul Cinéma ». Outre deux concerts programmés tous les soirs, « Jazz à Sète », c’est aussi un festival off, avec des rencontres autour des musiciens qui se déroulent le matin à 11h à la médiathèque, ainsi que des projections de films l’après-midi à 16 h autour du funk et de la « Blaxploitation ». N’oublions pas de mentionner les concerts gratuits du « Before » de 18h à 20h, ainsi que les apéros-mix à midi. On peut aussi y voir une exposition de photos qui relate les différentes éditions de « Jazz à Sète », et participer à des ateliers d’initiation au mix, ainsi qu’à une rencontre avec les Editions « Le Mot et le Reste » à la librairie L’Echappée Belle, partenaire du festival.
On trouve le détail de la programmation et des différentes manifestations sur le site du festival : https://www.jazzasete.com/
C’est le trio du talentueux pianiste français Fred Nardin qui a eu l’honneur d’ouvrir le bal. Accompagné par deux musiciens exceptionnels (que l’on ne présente plus) : Thomas Bramerie à la contrebasse et Leon Parker à la batterie, Fred Nardin a joué le répertoire de son dernier album « Opening » publié en septembre 2017. Une set-list fort bien construite, puisqu’elle démarrait et finissait par une composition de Thelonious Monk, Green Chimmeys en entrée, et I Mean You au dessert. Comme plat de résistance, des morceaux signés pour la plupart par le jeune Fred Nardin (31ans) à qui l’on promet un bel avenir, comme l’entraînant Don’t Forget The Blues, la séduisante New Waltz, ou l’émouvant Lost In Your Eyes, sans oublier le très bel hommage au pianiste Mulgrew Miller : The Giant. Un trio magnifique avec une belle alchimie et une entente musicale remarquable, où à travers le jeu de batterie de Leon Parker, le vieil adage « less is more » a été une fois de plus confirmé. On a rarement vu une batterie aussi minimaliste : une caisse claire, un tom, une grosse caisse et une seule cymbale ! Même pas de pédale charleston ! Leon Parker n’a pas besoin de plus pour nous enchanter en permanence par la richesse et les couleurs de son jeu, et il n’hésite pas à lâcher les baguettes pendant son chorus pour nous faire une impressionnante leçon de body rhythm !

Du grand art et un véritable triomphe pour l’ouverture de ce festival, dans un théâtre de la mer bourré à craquer, qui attendait ensuite le messie, en la personne du contrebassiste et chanteur Avishaï Cohen, venu présenter son nouveau projet « 1970 ».

 

 

Si Avishaï Cohen a délaissé le jazz pour un net virage vers la pop music, « 1970 » n’est pas un projet revival et nostalgique d’une année particulièrement riche dans ce domaine. Il s’agit tout simplement de l’année de naissance d’Avishaï Cohen ! Les compositions, signées par Avishaï lui-même, sont toutes des chansons où la mélodie domine afin que l’on puisse facilement les chanter. Il s’agit d’un mélange entre chanson pop, world music orientale (marquée pars les années 1980-1990 avec l’utilisation de synthétiseurs et de vocodeurs) et de jazz-rock. Si la plupart des fans de jazz préfèrent son homonyme trompettiste, ils devraient tout de même être capables de reconnaître l’incroyable talent de showman d’Avishaï Cohen, et sa façon toute particulière de lever une foule et de donner du plaisir à son public. Louis Martinez ne s’y est pas trompé, le concert affichait complet et le public était heureux et satisfait ! Pour finir, un grand merci à l’office de tourisme de Sète !
Lionel Eskenazi