Jazz live
Publié le 29 Nov 2013

Jim Black Trio à Cugnaux (31)

Depuis plusieurs années, la ville de Cugnaux, non loin de Toulouse, propose des concerts de jazz de la plus haute tenue à sa population. Outre François Couturier et Matthew Ship en solo, les duos Michel Portal/Hamid Drake et Porridge Days, ou encore Whahay Trio, il y avait aussi le Jim Black trio !

 


Jim Black Trio

Mercredi 21 novembre 2013, 21h00, Espace Paul Eluard, Cugnaux (31)

Elias Stemeseder (p), Thomas Morgan (cb), Jim Black (dm)

 

En première partie de soirée, François Corneloup se présentait seul sur les planches de la salle de spectacle. Votre rapporteur n’ayant pu se libérer à temps, il n’en a rien entendu. Mais les échos des autres journalistes présents m’ont donné beaucoup de regrets.

 

Jim Black a des airs et des attitudes de lutin malicieux. Avant d’entrer en scène, il fait un signe depuis les coulisses, ne laissant deviner qu’à moitié sa tête ébouriffée (à la façon des marionnettes du Muppet Show), puis, pressé, il se jette sur sa batterie pour en découdre immédiatement. C’était sans compter avec le rythme pour le moins différent de Thomas Morgan, très précautionneux, prenant le temps de se placer au bon endroit entre le piano et la batterie, de s’accorder au plus juste, de regarder une dernière fois l’ordre de ses partitions. Quant à Elias Stemeseder, que beaucoup découvraient, la sérénité qu’il dégageait dans l’attente du premier départ se situait au juste milieu des deux caractères de ses partenaires.

D’une certaine façon, cette pluralité de personnalités s’est retrouvée dans la musique du trio de Jim Black. En effet, la musique proposée fut l’illustration parfaite de ce qui caractérise le jazz d’aujourd’hui, et que l’on ne retrouve, à mon sens, dans aucune autre musique à un tel point d’incandescence : une multidimensionnalité nourrie par l’investissement des corps. Chaque pièce se présenta sous la forme de jeux de couches temporelles superposées, au groove profond, autorisant l’auditeur à passer de l’une à l’autre pour se perdre avec délice. Où se trouve le premier temps ? De quelle mesure s’agit-il ? Est-ce en croches égales ou en division inégale ? Qui joue l’accompagnement/qui fait le solo ? Autant de questions dont les réponses sont aussi changeantes que la musique est mouvante. Et au moment où l’on pense avoir résolu l’une des énigmes, les musiciens ont déjà changé de territoire.

 

Musique pour « intellos » ? Pas du tout : musique intelligente, qui pose question à l’esprit autant qu’au corps, et qui parle donc à tous. La magie des grands trios, tel celui de Jim Black, consiste à faire irrésistiblement bouger la tête, activité régénératrice remuant d’autant mieux le cerveau que les rythmiques imaginées par ces trois musiciens ne sont pas unidirectionnelles, on l’aura compris.

 

Jim Black trio

 

Si Jim Black a été généreux, inventif en diable, tout en couleurs fortes et nuancées, et tandis que Thomas Morgan se montrait le digne héritier à la fois de Charlie Haden et de William Parker (héritier, ici, ne sous-entendant en aucune façon « épigone ») par la justesse de ses interventions délicieusement étranges, Elias Stemeseder n’a pas eu à rougir de sa prestation. Certes, il est encore un peu vert, malgré sa technique et sa maîtrise parfaite. Mais s’il n’a pas atteint la profondeur imaginative de ses deux partenaires, c’est parce qu’il n’a tout simplement pas encore emmagasiné une expérience comparable (Jim Black a 46 ans quand Stemeseder n’en a que la moitié ; et Thomas Morgan joue avec… tout le monde depuis le début du nouveau millénaire). Mais à coup sûr, voilà un pianiste dont on reparlera.

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Depuis plusieurs années, la ville de Cugnaux, non loin de Toulouse, propose des concerts de jazz de la plus haute tenue à sa population. Outre François Couturier et Matthew Ship en solo, les duos Michel Portal/Hamid Drake et Porridge Days, ou encore Whahay Trio, il y avait aussi le Jim Black trio !

 


Jim Black Trio

Mercredi 21 novembre 2013, 21h00, Espace Paul Eluard, Cugnaux (31)

Elias Stemeseder (p), Thomas Morgan (cb), Jim Black (dm)

 

En première partie de soirée, François Corneloup se présentait seul sur les planches de la salle de spectacle. Votre rapporteur n’ayant pu se libérer à temps, il n’en a rien entendu. Mais les échos des autres journalistes présents m’ont donné beaucoup de regrets.

 

Jim Black a des airs et des attitudes de lutin malicieux. Avant d’entrer en scène, il fait un signe depuis les coulisses, ne laissant deviner qu’à moitié sa tête ébouriffée (à la façon des marionnettes du Muppet Show), puis, pressé, il se jette sur sa batterie pour en découdre immédiatement. C’était sans compter avec le rythme pour le moins différent de Thomas Morgan, très précautionneux, prenant le temps de se placer au bon endroit entre le piano et la batterie, de s’accorder au plus juste, de regarder une dernière fois l’ordre de ses partitions. Quant à Elias Stemeseder, que beaucoup découvraient, la sérénité qu’il dégageait dans l’attente du premier départ se situait au juste milieu des deux caractères de ses partenaires.

D’une certaine façon, cette pluralité de personnalités s’est retrouvée dans la musique du trio de Jim Black. En effet, la musique proposée fut l’illustration parfaite de ce qui caractérise le jazz d’aujourd’hui, et que l’on ne retrouve, à mon sens, dans aucune autre musique à un tel point d’incandescence : une multidimensionnalité nourrie par l’investissement des corps. Chaque pièce se présenta sous la forme de jeux de couches temporelles superposées, au groove profond, autorisant l’auditeur à passer de l’une à l’autre pour se perdre avec délice. Où se trouve le premier temps ? De quelle mesure s’agit-il ? Est-ce en croches égales ou en division inégale ? Qui joue l’accompagnement/qui fait le solo ? Autant de questions dont les réponses sont aussi changeantes que la musique est mouvante. Et au moment où l’on pense avoir résolu l’une des énigmes, les musiciens ont déjà changé de territoire.

 

Musique pour « intellos » ? Pas du tout : musique intelligente, qui pose question à l’esprit autant qu’au corps, et qui parle donc à tous. La magie des grands trios, tel celui de Jim Black, consiste à faire irrésistiblement bouger la tête, activité régénératrice remuant d’autant mieux le cerveau que les rythmiques imaginées par ces trois musiciens ne sont pas unidirectionnelles, on l’aura compris.

 

Jim Black trio

 

Si Jim Black a été généreux, inventif en diable, tout en couleurs fortes et nuancées, et tandis que Thomas Morgan se montrait le digne héritier à la fois de Charlie Haden et de William Parker (héritier, ici, ne sous-entendant en aucune façon « épigone ») par la justesse de ses interventions délicieusement étranges, Elias Stemeseder n’a pas eu à rougir de sa prestation. Certes, il est encore un peu vert, malgré sa technique et sa maîtrise parfaite. Mais s’il n’a pas atteint la profondeur imaginative de ses deux partenaires, c’est parce qu’il n’a tout simplement pas encore emmagasiné une expérience comparable (Jim Black a 46 ans quand Stemeseder n’en a que la moitié ; et Thomas Morgan joue avec… tout le monde depuis le début du nouveau millénaire). Mais à coup sûr, voilà un pianiste dont on reparlera.

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Depuis plusieurs années, la ville de Cugnaux, non loin de Toulouse, propose des concerts de jazz de la plus haute tenue à sa population. Outre François Couturier et Matthew Ship en solo, les duos Michel Portal/Hamid Drake et Porridge Days, ou encore Whahay Trio, il y avait aussi le Jim Black trio !

 


Jim Black Trio

Mercredi 21 novembre 2013, 21h00, Espace Paul Eluard, Cugnaux (31)

Elias Stemeseder (p), Thomas Morgan (cb), Jim Black (dm)

 

En première partie de soirée, François Corneloup se présentait seul sur les planches de la salle de spectacle. Votre rapporteur n’ayant pu se libérer à temps, il n’en a rien entendu. Mais les échos des autres journalistes présents m’ont donné beaucoup de regrets.

 

Jim Black a des airs et des attitudes de lutin malicieux. Avant d’entrer en scène, il fait un signe depuis les coulisses, ne laissant deviner qu’à moitié sa tête ébouriffée (à la façon des marionnettes du Muppet Show), puis, pressé, il se jette sur sa batterie pour en découdre immédiatement. C’était sans compter avec le rythme pour le moins différent de Thomas Morgan, très précautionneux, prenant le temps de se placer au bon endroit entre le piano et la batterie, de s’accorder au plus juste, de regarder une dernière fois l’ordre de ses partitions. Quant à Elias Stemeseder, que beaucoup découvraient, la sérénité qu’il dégageait dans l’attente du premier départ se situait au juste milieu des deux caractères de ses partenaires.

D’une certaine façon, cette pluralité de personnalités s’est retrouvée dans la musique du trio de Jim Black. En effet, la musique proposée fut l’illustration parfaite de ce qui caractérise le jazz d’aujourd’hui, et que l’on ne retrouve, à mon sens, dans aucune autre musique à un tel point d’incandescence : une multidimensionnalité nourrie par l’investissement des corps. Chaque pièce se présenta sous la forme de jeux de couches temporelles superposées, au groove profond, autorisant l’auditeur à passer de l’une à l’autre pour se perdre avec délice. Où se trouve le premier temps ? De quelle mesure s’agit-il ? Est-ce en croches égales ou en division inégale ? Qui joue l’accompagnement/qui fait le solo ? Autant de questions dont les réponses sont aussi changeantes que la musique est mouvante. Et au moment où l’on pense avoir résolu l’une des énigmes, les musiciens ont déjà changé de territoire.

 

Musique pour « intellos » ? Pas du tout : musique intelligente, qui pose question à l’esprit autant qu’au corps, et qui parle donc à tous. La magie des grands trios, tel celui de Jim Black, consiste à faire irrésistiblement bouger la tête, activité régénératrice remuant d’autant mieux le cerveau que les rythmiques imaginées par ces trois musiciens ne sont pas unidirectionnelles, on l’aura compris.

 

Jim Black trio

 

Si Jim Black a été généreux, inventif en diable, tout en couleurs fortes et nuancées, et tandis que Thomas Morgan se montrait le digne héritier à la fois de Charlie Haden et de William Parker (héritier, ici, ne sous-entendant en aucune façon « épigone ») par la justesse de ses interventions délicieusement étranges, Elias Stemeseder n’a pas eu à rougir de sa prestation. Certes, il est encore un peu vert, malgré sa technique et sa maîtrise parfaite. Mais s’il n’a pas atteint la profondeur imaginative de ses deux partenaires, c’est parce qu’il n’a tout simplement pas encore emmagasiné une expérience comparable (Jim Black a 46 ans quand Stemeseder n’en a que la moitié ; et Thomas Morgan joue avec… tout le monde depuis le début du nouveau millénaire). Mais à coup sûr, voilà un pianiste dont on reparlera.

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Depuis plusieurs années, la ville de Cugnaux, non loin de Toulouse, propose des concerts de jazz de la plus haute tenue à sa population. Outre François Couturier et Matthew Ship en solo, les duos Michel Portal/Hamid Drake et Porridge Days, ou encore Whahay Trio, il y avait aussi le Jim Black trio !

 


Jim Black Trio

Mercredi 21 novembre 2013, 21h00, Espace Paul Eluard, Cugnaux (31)

Elias Stemeseder (p), Thomas Morgan (cb), Jim Black (dm)

 

En première partie de soirée, François Corneloup se présentait seul sur les planches de la salle de spectacle. Votre rapporteur n’ayant pu se libérer à temps, il n’en a rien entendu. Mais les échos des autres journalistes présents m’ont donné beaucoup de regrets.

 

Jim Black a des airs et des attitudes de lutin malicieux. Avant d’entrer en scène, il fait un signe depuis les coulisses, ne laissant deviner qu’à moitié sa tête ébouriffée (à la façon des marionnettes du Muppet Show), puis, pressé, il se jette sur sa batterie pour en découdre immédiatement. C’était sans compter avec le rythme pour le moins différent de Thomas Morgan, très précautionneux, prenant le temps de se placer au bon endroit entre le piano et la batterie, de s’accorder au plus juste, de regarder une dernière fois l’ordre de ses partitions. Quant à Elias Stemeseder, que beaucoup découvraient, la sérénité qu’il dégageait dans l’attente du premier départ se situait au juste milieu des deux caractères de ses partenaires.

D’une certaine façon, cette pluralité de personnalités s’est retrouvée dans la musique du trio de Jim Black. En effet, la musique proposée fut l’illustration parfaite de ce qui caractérise le jazz d’aujourd’hui, et que l’on ne retrouve, à mon sens, dans aucune autre musique à un tel point d’incandescence : une multidimensionnalité nourrie par l’investissement des corps. Chaque pièce se présenta sous la forme de jeux de couches temporelles superposées, au groove profond, autorisant l’auditeur à passer de l’une à l’autre pour se perdre avec délice. Où se trouve le premier temps ? De quelle mesure s’agit-il ? Est-ce en croches égales ou en division inégale ? Qui joue l’accompagnement/qui fait le solo ? Autant de questions dont les réponses sont aussi changeantes que la musique est mouvante. Et au moment où l’on pense avoir résolu l’une des énigmes, les musiciens ont déjà changé de territoire.

 

Musique pour « intellos » ? Pas du tout : musique intelligente, qui pose question à l’esprit autant qu’au corps, et qui parle donc à tous. La magie des grands trios, tel celui de Jim Black, consiste à faire irrésistiblement bouger la tête, activité régénératrice remuant d’autant mieux le cerveau que les rythmiques imaginées par ces trois musiciens ne sont pas unidirectionnelles, on l’aura compris.

 

Jim Black trio

 

Si Jim Black a été généreux, inventif en diable, tout en couleurs fortes et nuancées, et tandis que Thomas Morgan se montrait le digne héritier à la fois de Charlie Haden et de William Parker (héritier, ici, ne sous-entendant en aucune façon « épigone ») par la justesse de ses interventions délicieusement étranges, Elias Stemeseder n’a pas eu à rougir de sa prestation. Certes, il est encore un peu vert, malgré sa technique et sa maîtrise parfaite. Mais s’il n’a pas atteint la profondeur imaginative de ses deux partenaires, c’est parce qu’il n’a tout simplement pas encore emmagasiné une expérience comparable (Jim Black a 46 ans quand Stemeseder n’en a que la moitié ; et Thomas Morgan joue avec… tout le monde depuis le début du nouveau millénaire). Mais à coup sûr, voilà un pianiste dont on reparlera.