Jazz live
Publié le 5 Mar 2015

Joachim Kühn, Sébastien Boisseau et Christian Lillinger au Petit Faucheux

 

Il n’est pas facile d’écrire sur un concert entendu presque quatre jours auparavant, comme il n’est pas toujours possible de se poser pour en rendre compte dès le lendemain, ni même les deux jours suivants… Finalement, ce qui l’a emporté fut le choix de laisser une trace, aussi maigre et insuffisante soit-elle, de cette performance tourangelle unique (dans le sens où aucune autre n’était programmée de ce trio les jours suivants) qui continue de résonner avec force dans ma mémoire musicale et visuelle.

 

 

Joachim Kühn (p, as), Sébastien Boisseau (b), Christian Lillinger (d).

 

Photos :  Rémi Angeli (avec son autorisation)

 

Pour aggraver encore un peu mon cas, je dois avouer que je suis arrivé bien trop tard au set proposé en première partie par Mat Maneri (alto) et Daniel Levin (violoncelle) pour pouvoir en témoigner de façon un peu objective. S’il est certain que je n’ai pas eu le temps d’entrer de plain-pied dans l’univers (qui m’a semblé) totalement improvisé de ce duo, il n’est pas certain que j’y serais mieux parvenu en arrivant à l’heure au Petit faucheux, tant le propos et le matériau m’en ont semblé arides, un rien abstraits. 


2015 02 17  Kühn - Boisseau - Lillinger  Rémi -054


Le concert du trio Joachim Kühn (p, as), Sébastien Boisseau (b) et Christian Lillinger (d) avait été précédé d’une rencontre publique, telle que le Petit faucheux et l’université de Tours en organisent conjointement depuis plusieurs années pour leurs publics respectifs, et que j’ai le plaisir d’animer. Cette rencontre avait notamment rappelé les circonstances de celle entre le pianiste et le contrebassiste, « artiste associé » au Petit faucheux pour deux saisons consécutives. On sait que Sébastien Boisseau a joué de longues années avec Daniel Humair, notamment au sein du Baby Boom avec Codjia, Monniot et Donarier, mais le contrebassiste a bien rappelé que l’un des déclencheurs musicaux et humains de sa carrière s’appellait Jean-François Jenny Clark, duquel il a reçu conseils autant qu’encouragements. Si apparaît bien en filigrane l’empreinte du formidable trio Kühn/Humair/Jenny-Clark, c’est en tournant au sein de l’European Jazz Ensemble que Sébastien a rencontré Kühn. Christian Lillinger, pour sa part, a partagé ponctuellement la scène avec le pianiste depuis plusieurs années, avant de s’imposer avec force à ses côtés dans le présent trio.


2015 02 17  Kühn - Boisseau - Lillinger  Rémi -092


Engagement total, générosité, véritable empathie au-delà d’une simple complicité, sont les qualificatifs qui viennent à l’esprit pour rendre compte de la performance vue et entendue, mais ces mots (comme tant d’autres) avouent au même instant leur faiblesse et leur insuffisance. Incontestablement, la « patte », disons la « griffe »  Kühn est entière sur le répertoire, y compris dans le choix des reprises (deux d’Ornette Coleman et, plus surprenant, le Blues for Pablo de Gil Evans). De même, le trio reproduit d’une certaine façon ce qui se produit en solo chez le pianiste allemand. Soit une certaine alchimie entre l’insistance sur le mélodique dans une veine tellement reconnaissable et parfois déconcertante de simplicité – les quelques notes de August in Ibiza, le thème plus géométrique de Phrasen – et l’immersion collective dans la matière et l’énergie. C’est cette dernière qualité qui s’impose rapidement, avec tout ce qu’elle permet et qu’elle favorise dans l’expression individuelle. Difficile, avec le recul et l’effacement inévitable de la mémoire des détails, de rendre compte de ce qu’a produit une performance de très haut niveau d’interaction. Pour ma part, j’ai été saisi par l’analogie entre l’incroyable jeu de Christian Lillinger, dont la souplesse de poignets produit une étonnante mobilité d’impacts et une décomposition toute personnelle de la pulsation, et celui du pianiste qui conserve tout ce qu’on lui connaît de fluidité et de puissance.


2015 02 17  Kühn - Boisseau - Lillinger  Rémi -114


Au centre géographique et musical du triangle, Sébastien Boisseau prouve s’il en était besoin sa capacité à relier, écouter, soutenir, et réellement porter ses partenaires. Ce faisant, et tout en prolongeant par la sonorité et le sens de l’espace l’héritage du grand « JF », il fournit la colonne vertébrale de ce trio, justement décrit par l’ami et et collègue Philippe Méziat comme « l’un des plus excitants de Joachim Kühn, toutes époques confondues, et certainement le meilleur aujourd’hui. »  Vincent Cotro


2015 02 17  Kühn - Boisseau - Lillinger  Rémi -126

 

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Il n’est pas facile d’écrire sur un concert entendu presque quatre jours auparavant, comme il n’est pas toujours possible de se poser pour en rendre compte dès le lendemain, ni même les deux jours suivants… Finalement, ce qui l’a emporté fut le choix de laisser une trace, aussi maigre et insuffisante soit-elle, de cette performance tourangelle unique (dans le sens où aucune autre n’était programmée de ce trio les jours suivants) qui continue de résonner avec force dans ma mémoire musicale et visuelle.

 

 

Joachim Kühn (p, as), Sébastien Boisseau (b), Christian Lillinger (d).

 

Photos :  Rémi Angeli (avec son autorisation)

 

Pour aggraver encore un peu mon cas, je dois avouer que je suis arrivé bien trop tard au set proposé en première partie par Mat Maneri (alto) et Daniel Levin (violoncelle) pour pouvoir en témoigner de façon un peu objective. S’il est certain que je n’ai pas eu le temps d’entrer de plain-pied dans l’univers (qui m’a semblé) totalement improvisé de ce duo, il n’est pas certain que j’y serais mieux parvenu en arrivant à l’heure au Petit faucheux, tant le propos et le matériau m’en ont semblé arides, un rien abstraits. 


2015 02 17  Kühn - Boisseau - Lillinger  Rémi -054


Le concert du trio Joachim Kühn (p, as), Sébastien Boisseau (b) et Christian Lillinger (d) avait été précédé d’une rencontre publique, telle que le Petit faucheux et l’université de Tours en organisent conjointement depuis plusieurs années pour leurs publics respectifs, et que j’ai le plaisir d’animer. Cette rencontre avait notamment rappelé les circonstances de celle entre le pianiste et le contrebassiste, « artiste associé » au Petit faucheux pour deux saisons consécutives. On sait que Sébastien Boisseau a joué de longues années avec Daniel Humair, notamment au sein du Baby Boom avec Codjia, Monniot et Donarier, mais le contrebassiste a bien rappelé que l’un des déclencheurs musicaux et humains de sa carrière s’appellait Jean-François Jenny Clark, duquel il a reçu conseils autant qu’encouragements. Si apparaît bien en filigrane l’empreinte du formidable trio Kühn/Humair/Jenny-Clark, c’est en tournant au sein de l’European Jazz Ensemble que Sébastien a rencontré Kühn. Christian Lillinger, pour sa part, a partagé ponctuellement la scène avec le pianiste depuis plusieurs années, avant de s’imposer avec force à ses côtés dans le présent trio.


2015 02 17  Kühn - Boisseau - Lillinger  Rémi -092


Engagement total, générosité, véritable empathie au-delà d’une simple complicité, sont les qualificatifs qui viennent à l’esprit pour rendre compte de la performance vue et entendue, mais ces mots (comme tant d’autres) avouent au même instant leur faiblesse et leur insuffisance. Incontestablement, la « patte », disons la « griffe »  Kühn est entière sur le répertoire, y compris dans le choix des reprises (deux d’Ornette Coleman et, plus surprenant, le Blues for Pablo de Gil Evans). De même, le trio reproduit d’une certaine façon ce qui se produit en solo chez le pianiste allemand. Soit une certaine alchimie entre l’insistance sur le mélodique dans une veine tellement reconnaissable et parfois déconcertante de simplicité – les quelques notes de August in Ibiza, le thème plus géométrique de Phrasen – et l’immersion collective dans la matière et l’énergie. C’est cette dernière qualité qui s’impose rapidement, avec tout ce qu’elle permet et qu’elle favorise dans l’expression individuelle. Difficile, avec le recul et l’effacement inévitable de la mémoire des détails, de rendre compte de ce qu’a produit une performance de très haut niveau d’interaction. Pour ma part, j’ai été saisi par l’analogie entre l’incroyable jeu de Christian Lillinger, dont la souplesse de poignets produit une étonnante mobilité d’impacts et une décomposition toute personnelle de la pulsation, et celui du pianiste qui conserve tout ce qu’on lui connaît de fluidité et de puissance.


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Au centre géographique et musical du triangle, Sébastien Boisseau prouve s’il en était besoin sa capacité à relier, écouter, soutenir, et réellement porter ses partenaires. Ce faisant, et tout en prolongeant par la sonorité et le sens de l’espace l’héritage du grand « JF », il fournit la colonne vertébrale de ce trio, justement décrit par l’ami et et collègue Philippe Méziat comme « l’un des plus excitants de Joachim Kühn, toutes époques confondues, et certainement le meilleur aujourd’hui. »  Vincent Cotro


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Il n’est pas facile d’écrire sur un concert entendu presque quatre jours auparavant, comme il n’est pas toujours possible de se poser pour en rendre compte dès le lendemain, ni même les deux jours suivants… Finalement, ce qui l’a emporté fut le choix de laisser une trace, aussi maigre et insuffisante soit-elle, de cette performance tourangelle unique (dans le sens où aucune autre n’était programmée de ce trio les jours suivants) qui continue de résonner avec force dans ma mémoire musicale et visuelle.

 

 

Joachim Kühn (p, as), Sébastien Boisseau (b), Christian Lillinger (d).

 

Photos :  Rémi Angeli (avec son autorisation)

 

Pour aggraver encore un peu mon cas, je dois avouer que je suis arrivé bien trop tard au set proposé en première partie par Mat Maneri (alto) et Daniel Levin (violoncelle) pour pouvoir en témoigner de façon un peu objective. S’il est certain que je n’ai pas eu le temps d’entrer de plain-pied dans l’univers (qui m’a semblé) totalement improvisé de ce duo, il n’est pas certain que j’y serais mieux parvenu en arrivant à l’heure au Petit faucheux, tant le propos et le matériau m’en ont semblé arides, un rien abstraits. 


2015 02 17  Kühn - Boisseau - Lillinger  Rémi -054


Le concert du trio Joachim Kühn (p, as), Sébastien Boisseau (b) et Christian Lillinger (d) avait été précédé d’une rencontre publique, telle que le Petit faucheux et l’université de Tours en organisent conjointement depuis plusieurs années pour leurs publics respectifs, et que j’ai le plaisir d’animer. Cette rencontre avait notamment rappelé les circonstances de celle entre le pianiste et le contrebassiste, « artiste associé » au Petit faucheux pour deux saisons consécutives. On sait que Sébastien Boisseau a joué de longues années avec Daniel Humair, notamment au sein du Baby Boom avec Codjia, Monniot et Donarier, mais le contrebassiste a bien rappelé que l’un des déclencheurs musicaux et humains de sa carrière s’appellait Jean-François Jenny Clark, duquel il a reçu conseils autant qu’encouragements. Si apparaît bien en filigrane l’empreinte du formidable trio Kühn/Humair/Jenny-Clark, c’est en tournant au sein de l’European Jazz Ensemble que Sébastien a rencontré Kühn. Christian Lillinger, pour sa part, a partagé ponctuellement la scène avec le pianiste depuis plusieurs années, avant de s’imposer avec force à ses côtés dans le présent trio.


2015 02 17  Kühn - Boisseau - Lillinger  Rémi -092


Engagement total, générosité, véritable empathie au-delà d’une simple complicité, sont les qualificatifs qui viennent à l’esprit pour rendre compte de la performance vue et entendue, mais ces mots (comme tant d’autres) avouent au même instant leur faiblesse et leur insuffisance. Incontestablement, la « patte », disons la « griffe »  Kühn est entière sur le répertoire, y compris dans le choix des reprises (deux d’Ornette Coleman et, plus surprenant, le Blues for Pablo de Gil Evans). De même, le trio reproduit d’une certaine façon ce qui se produit en solo chez le pianiste allemand. Soit une certaine alchimie entre l’insistance sur le mélodique dans une veine tellement reconnaissable et parfois déconcertante de simplicité – les quelques notes de August in Ibiza, le thème plus géométrique de Phrasen – et l’immersion collective dans la matière et l’énergie. C’est cette dernière qualité qui s’impose rapidement, avec tout ce qu’elle permet et qu’elle favorise dans l’expression individuelle. Difficile, avec le recul et l’effacement inévitable de la mémoire des détails, de rendre compte de ce qu’a produit une performance de très haut niveau d’interaction. Pour ma part, j’ai été saisi par l’analogie entre l’incroyable jeu de Christian Lillinger, dont la souplesse de poignets produit une étonnante mobilité d’impacts et une décomposition toute personnelle de la pulsation, et celui du pianiste qui conserve tout ce qu’on lui connaît de fluidité et de puissance.


2015 02 17  Kühn - Boisseau - Lillinger  Rémi -114


Au centre géographique et musical du triangle, Sébastien Boisseau prouve s’il en était besoin sa capacité à relier, écouter, soutenir, et réellement porter ses partenaires. Ce faisant, et tout en prolongeant par la sonorité et le sens de l’espace l’héritage du grand « JF », il fournit la colonne vertébrale de ce trio, justement décrit par l’ami et et collègue Philippe Méziat comme « l’un des plus excitants de Joachim Kühn, toutes époques confondues, et certainement le meilleur aujourd’hui. »  Vincent Cotro


2015 02 17  Kühn - Boisseau - Lillinger  Rémi -126

 

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Il n’est pas facile d’écrire sur un concert entendu presque quatre jours auparavant, comme il n’est pas toujours possible de se poser pour en rendre compte dès le lendemain, ni même les deux jours suivants… Finalement, ce qui l’a emporté fut le choix de laisser une trace, aussi maigre et insuffisante soit-elle, de cette performance tourangelle unique (dans le sens où aucune autre n’était programmée de ce trio les jours suivants) qui continue de résonner avec force dans ma mémoire musicale et visuelle.

 

 

Joachim Kühn (p, as), Sébastien Boisseau (b), Christian Lillinger (d).

 

Photos :  Rémi Angeli (avec son autorisation)

 

Pour aggraver encore un peu mon cas, je dois avouer que je suis arrivé bien trop tard au set proposé en première partie par Mat Maneri (alto) et Daniel Levin (violoncelle) pour pouvoir en témoigner de façon un peu objective. S’il est certain que je n’ai pas eu le temps d’entrer de plain-pied dans l’univers (qui m’a semblé) totalement improvisé de ce duo, il n’est pas certain que j’y serais mieux parvenu en arrivant à l’heure au Petit faucheux, tant le propos et le matériau m’en ont semblé arides, un rien abstraits. 


2015 02 17  Kühn - Boisseau - Lillinger  Rémi -054


Le concert du trio Joachim Kühn (p, as), Sébastien Boisseau (b) et Christian Lillinger (d) avait été précédé d’une rencontre publique, telle que le Petit faucheux et l’université de Tours en organisent conjointement depuis plusieurs années pour leurs publics respectifs, et que j’ai le plaisir d’animer. Cette rencontre avait notamment rappelé les circonstances de celle entre le pianiste et le contrebassiste, « artiste associé » au Petit faucheux pour deux saisons consécutives. On sait que Sébastien Boisseau a joué de longues années avec Daniel Humair, notamment au sein du Baby Boom avec Codjia, Monniot et Donarier, mais le contrebassiste a bien rappelé que l’un des déclencheurs musicaux et humains de sa carrière s’appellait Jean-François Jenny Clark, duquel il a reçu conseils autant qu’encouragements. Si apparaît bien en filigrane l’empreinte du formidable trio Kühn/Humair/Jenny-Clark, c’est en tournant au sein de l’European Jazz Ensemble que Sébastien a rencontré Kühn. Christian Lillinger, pour sa part, a partagé ponctuellement la scène avec le pianiste depuis plusieurs années, avant de s’imposer avec force à ses côtés dans le présent trio.


2015 02 17  Kühn - Boisseau - Lillinger  Rémi -092


Engagement total, générosité, véritable empathie au-delà d’une simple complicité, sont les qualificatifs qui viennent à l’esprit pour rendre compte de la performance vue et entendue, mais ces mots (comme tant d’autres) avouent au même instant leur faiblesse et leur insuffisance. Incontestablement, la « patte », disons la « griffe »  Kühn est entière sur le répertoire, y compris dans le choix des reprises (deux d’Ornette Coleman et, plus surprenant, le Blues for Pablo de Gil Evans). De même, le trio reproduit d’une certaine façon ce qui se produit en solo chez le pianiste allemand. Soit une certaine alchimie entre l’insistance sur le mélodique dans une veine tellement reconnaissable et parfois déconcertante de simplicité – les quelques notes de August in Ibiza, le thème plus géométrique de Phrasen – et l’immersion collective dans la matière et l’énergie. C’est cette dernière qualité qui s’impose rapidement, avec tout ce qu’elle permet et qu’elle favorise dans l’expression individuelle. Difficile, avec le recul et l’effacement inévitable de la mémoire des détails, de rendre compte de ce qu’a produit une performance de très haut niveau d’interaction. Pour ma part, j’ai été saisi par l’analogie entre l’incroyable jeu de Christian Lillinger, dont la souplesse de poignets produit une étonnante mobilité d’impacts et une décomposition toute personnelle de la pulsation, et celui du pianiste qui conserve tout ce qu’on lui connaît de fluidité et de puissance.


2015 02 17  Kühn - Boisseau - Lillinger  Rémi -114


Au centre géographique et musical du triangle, Sébastien Boisseau prouve s’il en était besoin sa capacité à relier, écouter, soutenir, et réellement porter ses partenaires. Ce faisant, et tout en prolongeant par la sonorité et le sens de l’espace l’héritage du grand « JF », il fournit la colonne vertébrale de ce trio, justement décrit par l’ami et et collègue Philippe Méziat comme « l’un des plus excitants de Joachim Kühn, toutes époques confondues, et certainement le meilleur aujourd’hui. »  Vincent Cotro


2015 02 17  Kühn - Boisseau - Lillinger  Rémi -126