Jazz live
Publié le 31 Jan 2015

Joëlle Léandre et Timothée Quost font la java

 

La plupart des gens se rencontrent dans un café, chez des amis, ou, depuis peu, sur Internet. Mais Joëlle Léandre, Jean-Brice Godet, Mike Ladd, et Benjamin Sanz ont choisi la scène de la Java pour faire connaissance. Et de leur conversation improvisée a jailli de magnifiques moments de poésie…

Le quartet Grounds, avec Mike Ladd (chant), Joëlle Léandre (contrebasse, borborygmes, chant), Jean-Brice Godet (clarinettes), Benjamin Sanz (batterie) à La Java, 105 rue Faubourg-du-Temple,  mardi 20 janvier, festival Son Libre.

 

C’est une bonne idée que d’avoir associé Mike Ladd, un chanteur au phrasé rap mais adouci, filtré, sans les éclaboussures de testostérone, à Joëlle Léandre et jean-Brice Godet qui l’ont accompagné avec une empathie merveilleuse, alors qu’il scandait visiblement des épisodes de sa biographie.

On retiendra surtout du concert ce moment suspendu où Joëlle Léandre s’est mise à entonner une sorte de gospel qui faisait penser à la prière qui suit le fameux cri d’Abbey Lincoln dans le fameux Tryptich avec Max Roach. Les yeux mi-clos, elle a tenu cette mélodie quelques minutes pendant lesquelles le temps s’est véritablement aboli. D’autres moments plus houleux sont survenus lors de cette rencontre, comme cette vocifération collective, où la contrebasse, la clarinette de Jean-Brice Godet (très experte en sons étranglés, grommelés-grummeleux), et la voix de Mike Ladd ont semblé protester contre le cours du monde. A la fin du concert, un duo entre Joëlle Léandre et jean-Brice Godet a réinstallé dans la salle une ambiance de poésie méditative

 

Timothée Quost et le Quostet avec Timothée Quost (trompette et bugle), Alexandre Labonde (cor), Gabriel Boyault (saxophone), Loïc Vergnault (clarinettes), Elie Martin-Charrière (batterie), Victor Aubert (contrebasse)

 

A cette musique totalement improvisée a succédé celle, beaucoup plus écrite de Timothée Quost et de son Quostet, un groupe formé de jeunes musiciens du CNSM qui existe depuis trois ans. Timothée Quost est ce jeune et brillant trompettiste que l’on a repéré l’an dernier dans le Bare Necessities, le groupe de la chanteuse Mathilde, dans lequel il fait des merveilles, avec un jeu de trompette chaleureux, enjoué, n’hésitant pas à employer et détourner des effets de New Orleans pour un résultat plein d’expressivité et de fraîcheur. Mais Timothée Quost est un musicien très surprenant, car sa musique écrite ne ressemble pas du tout à ce qui sort de sa trompette lorsqu’il est sideman de Mathilde ou de Clément Brajtman. Sa musique à lui est beaucoup plus intellectualisée, ouverte aux apports de la musique contemporaine, comme le montre ce premier morceau dédié à John Cage. Ce swing irrépressible que délivre Timothée à la trompette semble ne pas être sa préoccupation première en tant que compositeur et arrangeur (mais il arrive que ce swing chassé par la porte revienne par la fenêtre…).

La composition de son groupe, avec un cor, clarinette basse, saxophone montre un goût pour les pâtes sonores riches et cuivrées, avec un goût pour la dissonance et la distorsion. Il y a de belles atmosphères, de belles textures (par exemple quand Timothée Quost mêle le son du corniste avec la clarinette basse). Parmi les beaux moments du concert on retient Syrie, une belle composition en trois parties avec une très belle partie de contrebasse à l’archet de Victor Aubert. On retient aussi un très bel hommage à Boris Vian dont l’introduction, par Timothée Quost au bugle, est splendide. Bref, une musique foisonnante, généreuse, inventive, qui se cherche encore un peu mais recèle de belles promesses. Il faut signaler les contributions de Simon Girard au trombone et de Rémi Fox au saxophone alto, qui ont contribué à faire décoller la musique.

texte JF Mondot

Dessins AC Alvoët

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Grounds3ÂacAlvoet2015L

 

La plupart des gens se rencontrent dans un café, chez des amis, ou, depuis peu, sur Internet. Mais Joëlle Léandre, Jean-Brice Godet, Mike Ladd, et Benjamin Sanz ont choisi la scène de la Java pour faire connaissance. Et de leur conversation improvisée a jailli de magnifiques moments de poésie…

Le quartet Grounds, avec Mike Ladd (chant), Joëlle Léandre (contrebasse, borborygmes, chant), Jean-Brice Godet (clarinettes), Benjamin Sanz (batterie) à La Java, 105 rue Faubourg-du-Temple,  mardi 20 janvier, festival Son Libre.

 

C’est une bonne idée que d’avoir associé Mike Ladd, un chanteur au phrasé rap mais adouci, filtré, sans les éclaboussures de testostérone, à Joëlle Léandre et jean-Brice Godet qui l’ont accompagné avec une empathie merveilleuse, alors qu’il scandait visiblement des épisodes de sa biographie.

 

 Grounds1ÂacAlvoet2015

 

On retiendra surtout du concert ce moment suspendu où Joëlle Léandre s’est mise à entonner une sorte de gospel qui faisait penser à la prière qui suit le fameux cri d’Abbey Lincoln dans le fameux Tryptich avec Max Roach. Les yeux mi-clos, elle a tenu cette mélodie quelques minutes pendant lesquelles le temps s’est véritablement aboli.

D’autres moments plus houleux sont survenus lors de cette rencontre, comme cette vocifération collective, où la contrebasse, la clarinette de Jean-Brice Godet (très experte en sons étranglés, grommelés-grummeleux), et la voix de Mike Ladd ont semblé protester contre le cours du monde.

Grounds2ÂacAlvoet2015

A la fin du concert, un duo entre Joëlle Léandre et jean-Brice Godet a réinstallé dans la salle une ambiance de poésie méditative

 

Timothée Quost et le Quostet avec Timothée Quost (trompette et bugle), Alexandre Labonde (cor), Gabriel Boyault (saxophone), Loïc Vergnault (clarinettes), Elie Martin-Charrière (batterie), Victor Aubert (contrebasse)

 Osiris2ÂacAlvoet2015

 

 

 

A cette musique totalement improvisée a succédé celle, beaucoup plus écrite de Timothée Quost et de son Quostet, un groupe formé de jeunes musiciens du CNSM qui existe depuis trois ans. Timothée Quost est ce jeune et brillant trompettiste que l’on a repéré l’an dernier dans le Bare Necessities, le groupe de la chanteuse Mathilde, dans lequel il fait des merveilles, avec un jeu de trompette chaleureux, enjoué, n’hésitant pas à employer et détourner des effets de New Orleans pour un résultat plein d’expressivité et de fraîcheur. Mais Timothée Quost est un musicien très surprenant, car sa musique écrite ne ressemble pas du tout à ce qui sort de sa trompette lorsqu’il est sideman de Mathilde ou de Clément Brajtman. Sa musique à lui est beaucoup plus intellectualisée, ouverte aux apports de la musique contemporaine, comme le montre ce premier morceau dédié à John Cage. Ce swing irrépressible que délivre Timothée à la trompette semble ne pas être sa préoccupation première en tant que compositeur et arrangeur (mais il arrive que ce swing chassé par la porte revienne par la fenêtre…).

La composition de son groupe, avec un cor, clarinette basse, saxophone montre un goût pour les pâtes sonores riches et cuivrées, avec un goût pour la dissonance et la distorsion. Il y a de belles atmosphères, de belles textures (par exemple quand Timothée Quost mêle le son du corniste avec la clarinette basse). Parmi les beaux moments du concert on retient Syrie, une belle composition en trois parties avec une très belle partie de contrebasse à l’archet de Victor Aubert. On retient aussi un très bel hommage à Boris Vian dont l’introduction, par Timothée Quost au bugle, est splendide. Bref, une musique foisonnante, généreuse, inventive, qui se cherche encore un peu mais recèle de belles promesses. Osiris1ÂacAlvoet2015

 

 

 

 

Il faut signaler les contributions de Simon Girard au trombone et de Rémi Fox au saxophone alto, qui ont contribué à faire décoller la musique.

texte JF Mondot

Dessins AC Alvoët

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La plupart des gens se rencontrent dans un café, chez des amis, ou, depuis peu, sur Internet. Mais Joëlle Léandre, Jean-Brice Godet, Mike Ladd, et Benjamin Sanz ont choisi la scène de la Java pour faire connaissance. Et de leur conversation improvisée a jailli de magnifiques moments de poésie…

Le quartet Grounds, avec Mike Ladd (chant), Joëlle Léandre (contrebasse, borborygmes, chant), Jean-Brice Godet (clarinettes), Benjamin Sanz (batterie) à La Java, 105 rue Faubourg-du-Temple,  mardi 20 janvier, festival Son Libre.

 

C’est une bonne idée que d’avoir associé Mike Ladd, un chanteur au phrasé rap mais adouci, filtré, sans les éclaboussures de testostérone, à Joëlle Léandre et jean-Brice Godet qui l’ont accompagné avec une empathie merveilleuse, alors qu’il scandait visiblement des épisodes de sa biographie.

On retiendra surtout du concert ce moment suspendu où Joëlle Léandre s’est mise à entonner une sorte de gospel qui faisait penser à la prière qui suit le fameux cri d’Abbey Lincoln dans le fameux Tryptich avec Max Roach. Les yeux mi-clos, elle a tenu cette mélodie quelques minutes pendant lesquelles le temps s’est véritablement aboli. D’autres moments plus houleux sont survenus lors de cette rencontre, comme cette vocifération collective, où la contrebasse, la clarinette de Jean-Brice Godet (très experte en sons étranglés, grommelés-grummeleux), et la voix de Mike Ladd ont semblé protester contre le cours du monde. A la fin du concert, un duo entre Joëlle Léandre et jean-Brice Godet a réinstallé dans la salle une ambiance de poésie méditative

 

Timothée Quost et le Quostet avec Timothée Quost (trompette et bugle), Alexandre Labonde (cor), Gabriel Boyault (saxophone), Loïc Vergnault (clarinettes), Elie Martin-Charrière (batterie), Victor Aubert (contrebasse)

 

A cette musique totalement improvisée a succédé celle, beaucoup plus écrite de Timothée Quost et de son Quostet, un groupe formé de jeunes musiciens du CNSM qui existe depuis trois ans. Timothée Quost est ce jeune et brillant trompettiste que l’on a repéré l’an dernier dans le Bare Necessities, le groupe de la chanteuse Mathilde, dans lequel il fait des merveilles, avec un jeu de trompette chaleureux, enjoué, n’hésitant pas à employer et détourner des effets de New Orleans pour un résultat plein d’expressivité et de fraîcheur. Mais Timothée Quost est un musicien très surprenant, car sa musique écrite ne ressemble pas du tout à ce qui sort de sa trompette lorsqu’il est sideman de Mathilde ou de Clément Brajtman. Sa musique à lui est beaucoup plus intellectualisée, ouverte aux apports de la musique contemporaine, comme le montre ce premier morceau dédié à John Cage. Ce swing irrépressible que délivre Timothée à la trompette semble ne pas être sa préoccupation première en tant que compositeur et arrangeur (mais il arrive que ce swing chassé par la porte revienne par la fenêtre…).

La composition de son groupe, avec un cor, clarinette basse, saxophone montre un goût pour les pâtes sonores riches et cuivrées, avec un goût pour la dissonance et la distorsion. Il y a de belles atmosphères, de belles textures (par exemple quand Timothée Quost mêle le son du corniste avec la clarinette basse). Parmi les beaux moments du concert on retient Syrie, une belle composition en trois parties avec une très belle partie de contrebasse à l’archet de Victor Aubert. On retient aussi un très bel hommage à Boris Vian dont l’introduction, par Timothée Quost au bugle, est splendide. Bref, une musique foisonnante, généreuse, inventive, qui se cherche encore un peu mais recèle de belles promesses. Il faut signaler les contributions de Simon Girard au trombone et de Rémi Fox au saxophone alto, qui ont contribué à faire décoller la musique.

texte JF Mondot

Dessins AC Alvoët

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La plupart des gens se rencontrent dans un café, chez des amis, ou, depuis peu, sur Internet. Mais Joëlle Léandre, Jean-Brice Godet, Mike Ladd, et Benjamin Sanz ont choisi la scène de la Java pour faire connaissance. Et de leur conversation improvisée a jailli de magnifiques moments de poésie…

Le quartet Grounds, avec Mike Ladd (chant), Joëlle Léandre (contrebasse, borborygmes, chant), Jean-Brice Godet (clarinettes), Benjamin Sanz (batterie) à La Java, 105 rue Faubourg-du-Temple,  mardi 20 janvier, festival Son Libre.

 

C’est une bonne idée que d’avoir associé Mike Ladd, un chanteur au phrasé rap mais adouci, filtré, sans les éclaboussures de testostérone, à Joëlle Léandre et jean-Brice Godet qui l’ont accompagné avec une empathie merveilleuse, alors qu’il scandait visiblement des épisodes de sa biographie.

 

 Grounds1ÂacAlvoet2015

 

On retiendra surtout du concert ce moment suspendu où Joëlle Léandre s’est mise à entonner une sorte de gospel qui faisait penser à la prière qui suit le fameux cri d’Abbey Lincoln dans le fameux Tryptich avec Max Roach. Les yeux mi-clos, elle a tenu cette mélodie quelques minutes pendant lesquelles le temps s’est véritablement aboli.

D’autres moments plus houleux sont survenus lors de cette rencontre, comme cette vocifération collective, où la contrebasse, la clarinette de Jean-Brice Godet (très experte en sons étranglés, grommelés-grummeleux), et la voix de Mike Ladd ont semblé protester contre le cours du monde.

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A la fin du concert, un duo entre Joëlle Léandre et jean-Brice Godet a réinstallé dans la salle une ambiance de poésie méditative

 

Timothée Quost et le Quostet avec Timothée Quost (trompette et bugle), Alexandre Labonde (cor), Gabriel Boyault (saxophone), Loïc Vergnault (clarinettes), Elie Martin-Charrière (batterie), Victor Aubert (contrebasse)

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A cette musique totalement improvisée a succédé celle, beaucoup plus écrite de Timothée Quost et de son Quostet, un groupe formé de jeunes musiciens du CNSM qui existe depuis trois ans. Timothée Quost est ce jeune et brillant trompettiste que l’on a repéré l’an dernier dans le Bare Necessities, le groupe de la chanteuse Mathilde, dans lequel il fait des merveilles, avec un jeu de trompette chaleureux, enjoué, n’hésitant pas à employer et détourner des effets de New Orleans pour un résultat plein d’expressivité et de fraîcheur. Mais Timothée Quost est un musicien très surprenant, car sa musique écrite ne ressemble pas du tout à ce qui sort de sa trompette lorsqu’il est sideman de Mathilde ou de Clément Brajtman. Sa musique à lui est beaucoup plus intellectualisée, ouverte aux apports de la musique contemporaine, comme le montre ce premier morceau dédié à John Cage. Ce swing irrépressible que délivre Timothée à la trompette semble ne pas être sa préoccupation première en tant que compositeur et arrangeur (mais il arrive que ce swing chassé par la porte revienne par la fenêtre…).

La composition de son groupe, avec un cor, clarinette basse, saxophone montre un goût pour les pâtes sonores riches et cuivrées, avec un goût pour la dissonance et la distorsion. Il y a de belles atmosphères, de belles textures (par exemple quand Timothée Quost mêle le son du corniste avec la clarinette basse). Parmi les beaux moments du concert on retient Syrie, une belle composition en trois parties avec une très belle partie de contrebasse à l’archet de Victor Aubert. On retient aussi un très bel hommage à Boris Vian dont l’introduction, par Timothée Quost au bugle, est splendide. Bref, une musique foisonnante, généreuse, inventive, qui se cherche encore un peu mais recèle de belles promesses. Osiris1ÂacAlvoet2015

 

 

 

 

Il faut signaler les contributions de Simon Girard au trombone et de Rémi Fox au saxophone alto, qui ont contribué à faire décoller la musique.

texte JF Mondot

Dessins AC Alvoët

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La plupart des gens se rencontrent dans un café, chez des amis, ou, depuis peu, sur Internet. Mais Joëlle Léandre, Jean-Brice Godet, Mike Ladd, et Benjamin Sanz ont choisi la scène de la Java pour faire connaissance. Et de leur conversation improvisée a jailli de magnifiques moments de poésie…

Le quartet Grounds, avec Mike Ladd (chant), Joëlle Léandre (contrebasse, borborygmes, chant), Jean-Brice Godet (clarinettes), Benjamin Sanz (batterie) à La Java, 105 rue Faubourg-du-Temple,  mardi 20 janvier, festival Son Libre.

 

C’est une bonne idée que d’avoir associé Mike Ladd, un chanteur au phrasé rap mais adouci, filtré, sans les éclaboussures de testostérone, à Joëlle Léandre et jean-Brice Godet qui l’ont accompagné avec une empathie merveilleuse, alors qu’il scandait visiblement des épisodes de sa biographie.

On retiendra surtout du concert ce moment suspendu où Joëlle Léandre s’est mise à entonner une sorte de gospel qui faisait penser à la prière qui suit le fameux cri d’Abbey Lincoln dans le fameux Tryptich avec Max Roach. Les yeux mi-clos, elle a tenu cette mélodie quelques minutes pendant lesquelles le temps s’est véritablement aboli. D’autres moments plus houleux sont survenus lors de cette rencontre, comme cette vocifération collective, où la contrebasse, la clarinette de Jean-Brice Godet (très experte en sons étranglés, grommelés-grummeleux), et la voix de Mike Ladd ont semblé protester contre le cours du monde. A la fin du concert, un duo entre Joëlle Léandre et jean-Brice Godet a réinstallé dans la salle une ambiance de poésie méditative

 

Timothée Quost et le Quostet avec Timothée Quost (trompette et bugle), Alexandre Labonde (cor), Gabriel Boyault (saxophone), Loïc Vergnault (clarinettes), Elie Martin-Charrière (batterie), Victor Aubert (contrebasse)

 

A cette musique totalement improvisée a succédé celle, beaucoup plus écrite de Timothée Quost et de son Quostet, un groupe formé de jeunes musiciens du CNSM qui existe depuis trois ans. Timothée Quost est ce jeune et brillant trompettiste que l’on a repéré l’an dernier dans le Bare Necessities, le groupe de la chanteuse Mathilde, dans lequel il fait des merveilles, avec un jeu de trompette chaleureux, enjoué, n’hésitant pas à employer et détourner des effets de New Orleans pour un résultat plein d’expressivité et de fraîcheur. Mais Timothée Quost est un musicien très surprenant, car sa musique écrite ne ressemble pas du tout à ce qui sort de sa trompette lorsqu’il est sideman de Mathilde ou de Clément Brajtman. Sa musique à lui est beaucoup plus intellectualisée, ouverte aux apports de la musique contemporaine, comme le montre ce premier morceau dédié à John Cage. Ce swing irrépressible que délivre Timothée à la trompette semble ne pas être sa préoccupation première en tant que compositeur et arrangeur (mais il arrive que ce swing chassé par la porte revienne par la fenêtre…).

La composition de son groupe, avec un cor, clarinette basse, saxophone montre un goût pour les pâtes sonores riches et cuivrées, avec un goût pour la dissonance et la distorsion. Il y a de belles atmosphères, de belles textures (par exemple quand Timothée Quost mêle le son du corniste avec la clarinette basse). Parmi les beaux moments du concert on retient Syrie, une belle composition en trois parties avec une très belle partie de contrebasse à l’archet de Victor Aubert. On retient aussi un très bel hommage à Boris Vian dont l’introduction, par Timothée Quost au bugle, est splendide. Bref, une musique foisonnante, généreuse, inventive, qui se cherche encore un peu mais recèle de belles promesses. Il faut signaler les contributions de Simon Girard au trombone et de Rémi Fox au saxophone alto, qui ont contribué à faire décoller la musique.

texte JF Mondot

Dessins AC Alvoët

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La plupart des gens se rencontrent dans un café, chez des amis, ou, depuis peu, sur Internet. Mais Joëlle Léandre, Jean-Brice Godet, Mike Ladd, et Benjamin Sanz ont choisi la scène de la Java pour faire connaissance. Et de leur conversation improvisée a jailli de magnifiques moments de poésie…

Le quartet Grounds, avec Mike Ladd (chant), Joëlle Léandre (contrebasse, borborygmes, chant), Jean-Brice Godet (clarinettes), Benjamin Sanz (batterie) à La Java, 105 rue Faubourg-du-Temple,  mardi 20 janvier, festival Son Libre.

 

C’est une bonne idée que d’avoir associé Mike Ladd, un chanteur au phrasé rap mais adouci, filtré, sans les éclaboussures de testostérone, à Joëlle Léandre et jean-Brice Godet qui l’ont accompagné avec une empathie merveilleuse, alors qu’il scandait visiblement des épisodes de sa biographie.

 

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On retiendra surtout du concert ce moment suspendu où Joëlle Léandre s’est mise à entonner une sorte de gospel qui faisait penser à la prière qui suit le fameux cri d’Abbey Lincoln dans le fameux Tryptich avec Max Roach. Les yeux mi-clos, elle a tenu cette mélodie quelques minutes pendant lesquelles le temps s’est véritablement aboli.

D’autres moments plus houleux sont survenus lors de cette rencontre, comme cette vocifération collective, où la contrebasse, la clarinette de Jean-Brice Godet (très experte en sons étranglés, grommelés-grummeleux), et la voix de Mike Ladd ont semblé protester contre le cours du monde.

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A la fin du concert, un duo entre Joëlle Léandre et jean-Brice Godet a réinstallé dans la salle une ambiance de poésie méditative

 

Timothée Quost et le Quostet avec Timothée Quost (trompette et bugle), Alexandre Labonde (cor), Gabriel Boyault (saxophone), Loïc Vergnault (clarinettes), Elie Martin-Charrière (batterie), Victor Aubert (contrebasse)

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A cette musique totalement improvisée a succédé celle, beaucoup plus écrite de Timothée Quost et de son Quostet, un groupe formé de jeunes musiciens du CNSM qui existe depuis trois ans. Timothée Quost est ce jeune et brillant trompettiste que l’on a repéré l’an dernier dans le Bare Necessities, le groupe de la chanteuse Mathilde, dans lequel il fait des merveilles, avec un jeu de trompette chaleureux, enjoué, n’hésitant pas à employer et détourner des effets de New Orleans pour un résultat plein d’expressivité et de fraîcheur. Mais Timothée Quost est un musicien très surprenant, car sa musique écrite ne ressemble pas du tout à ce qui sort de sa trompette lorsqu’il est sideman de Mathilde ou de Clément Brajtman. Sa musique à lui est beaucoup plus intellectualisée, ouverte aux apports de la musique contemporaine, comme le montre ce premier morceau dédié à John Cage. Ce swing irrépressible que délivre Timothée à la trompette semble ne pas être sa préoccupation première en tant que compositeur et arrangeur (mais il arrive que ce swing chassé par la porte revienne par la fenêtre…).

La composition de son groupe, avec un cor, clarinette basse, saxophone montre un goût pour les pâtes sonores riches et cuivrées, avec un goût pour la dissonance et la distorsion. Il y a de belles atmosphères, de belles textures (par exemple quand Timothée Quost mêle le son du corniste avec la clarinette basse). Parmi les beaux moments du concert on retient Syrie, une belle composition en trois parties avec une très belle partie de contrebasse à l’archet de Victor Aubert. On retient aussi un très bel hommage à Boris Vian dont l’introduction, par Timothée Quost au bugle, est splendide. Bref, une musique foisonnante, généreuse, inventive, qui se cherche encore un peu mais recèle de belles promesses. Osiris1ÂacAlvoet2015

 

 

 

 

Il faut signaler les contributions de Simon Girard au trombone et de Rémi Fox au saxophone alto, qui ont contribué à faire décoller la musique.

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La plupart des gens se rencontrent dans un café, chez des amis, ou, depuis peu, sur Internet. Mais Joëlle Léandre, Jean-Brice Godet, Mike Ladd, et Benjamin Sanz ont choisi la scène de la Java pour faire connaissance. Et de leur conversation improvisée a jailli de magnifiques moments de poésie…

Le quartet Grounds, avec Mike Ladd (chant), Joëlle Léandre (contrebasse, borborygmes, chant), Jean-Brice Godet (clarinettes), Benjamin Sanz (batterie) à La Java, 105 rue Faubourg-du-Temple,  mardi 20 janvier, festival Son Libre.

 

C’est une bonne idée que d’avoir associé Mike Ladd, un chanteur au phrasé rap mais adouci, filtré, sans les éclaboussures de testostérone, à Joëlle Léandre et jean-Brice Godet qui l’ont accompagné avec une empathie merveilleuse, alors qu’il scandait visiblement des épisodes de sa biographie.

On retiendra surtout du concert ce moment suspendu où Joëlle Léandre s’est mise à entonner une sorte de gospel qui faisait penser à la prière qui suit le fameux cri d’Abbey Lincoln dans le fameux Tryptich avec Max Roach. Les yeux mi-clos, elle a tenu cette mélodie quelques minutes pendant lesquelles le temps s’est véritablement aboli. D’autres moments plus houleux sont survenus lors de cette rencontre, comme cette vocifération collective, où la contrebasse, la clarinette de Jean-Brice Godet (très experte en sons étranglés, grommelés-grummeleux), et la voix de Mike Ladd ont semblé protester contre le cours du monde. A la fin du concert, un duo entre Joëlle Léandre et jean-Brice Godet a réinstallé dans la salle une ambiance de poésie méditative

 

Timothée Quost et le Quostet avec Timothée Quost (trompette et bugle), Alexandre Labonde (cor), Gabriel Boyault (saxophone), Loïc Vergnault (clarinettes), Elie Martin-Charrière (batterie), Victor Aubert (contrebasse)

 

A cette musique totalement improvisée a succédé celle, beaucoup plus écrite de Timothée Quost et de son Quostet, un groupe formé de jeunes musiciens du CNSM qui existe depuis trois ans. Timothée Quost est ce jeune et brillant trompettiste que l’on a repéré l’an dernier dans le Bare Necessities, le groupe de la chanteuse Mathilde, dans lequel il fait des merveilles, avec un jeu de trompette chaleureux, enjoué, n’hésitant pas à employer et détourner des effets de New Orleans pour un résultat plein d’expressivité et de fraîcheur. Mais Timothée Quost est un musicien très surprenant, car sa musique écrite ne ressemble pas du tout à ce qui sort de sa trompette lorsqu’il est sideman de Mathilde ou de Clément Brajtman. Sa musique à lui est beaucoup plus intellectualisée, ouverte aux apports de la musique contemporaine, comme le montre ce premier morceau dédié à John Cage. Ce swing irrépressible que délivre Timothée à la trompette semble ne pas être sa préoccupation première en tant que compositeur et arrangeur (mais il arrive que ce swing chassé par la porte revienne par la fenêtre…).

La composition de son groupe, avec un cor, clarinette basse, saxophone montre un goût pour les pâtes sonores riches et cuivrées, avec un goût pour la dissonance et la distorsion. Il y a de belles atmosphères, de belles textures (par exemple quand Timothée Quost mêle le son du corniste avec la clarinette basse). Parmi les beaux moments du concert on retient Syrie, une belle composition en trois parties avec une très belle partie de contrebasse à l’archet de Victor Aubert. On retient aussi un très bel hommage à Boris Vian dont l’introduction, par Timothée Quost au bugle, est splendide. Bref, une musique foisonnante, généreuse, inventive, qui se cherche encore un peu mais recèle de belles promesses. Il faut signaler les contributions de Simon Girard au trombone et de Rémi Fox au saxophone alto, qui ont contribué à faire décoller la musique.

texte JF Mondot

Dessins AC Alvoët

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La plupart des gens se rencontrent dans un café, chez des amis, ou, depuis peu, sur Internet. Mais Joëlle Léandre, Jean-Brice Godet, Mike Ladd, et Benjamin Sanz ont choisi la scène de la Java pour faire connaissance. Et de leur conversation improvisée a jailli de magnifiques moments de poésie…

Le quartet Grounds, avec Mike Ladd (chant), Joëlle Léandre (contrebasse, borborygmes, chant), Jean-Brice Godet (clarinettes), Benjamin Sanz (batterie) à La Java, 105 rue Faubourg-du-Temple,  mardi 20 janvier, festival Son Libre.

 

C’est une bonne idée que d’avoir associé Mike Ladd, un chanteur au phrasé rap mais adouci, filtré, sans les éclaboussures de testostérone, à Joëlle Léandre et jean-Brice Godet qui l’ont accompagné avec une empathie merveilleuse, alors qu’il scandait visiblement des épisodes de sa biographie.

 

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On retiendra surtout du concert ce moment suspendu où Joëlle Léandre s’est mise à entonner une sorte de gospel qui faisait penser à la prière qui suit le fameux cri d’Abbey Lincoln dans le fameux Tryptich avec Max Roach. Les yeux mi-clos, elle a tenu cette mélodie quelques minutes pendant lesquelles le temps s’est véritablement aboli.

D’autres moments plus houleux sont survenus lors de cette rencontre, comme cette vocifération collective, où la contrebasse, la clarinette de Jean-Brice Godet (très experte en sons étranglés, grommelés-grummeleux), et la voix de Mike Ladd ont semblé protester contre le cours du monde.

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A la fin du concert, un duo entre Joëlle Léandre et jean-Brice Godet a réinstallé dans la salle une ambiance de poésie méditative

 

Timothée Quost et le Quostet avec Timothée Quost (trompette et bugle), Alexandre Labonde (cor), Gabriel Boyault (saxophone), Loïc Vergnault (clarinettes), Elie Martin-Charrière (batterie), Victor Aubert (contrebasse)

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A cette musique totalement improvisée a succédé celle, beaucoup plus écrite de Timothée Quost et de son Quostet, un groupe formé de jeunes musiciens du CNSM qui existe depuis trois ans. Timothée Quost est ce jeune et brillant trompettiste que l’on a repéré l’an dernier dans le Bare Necessities, le groupe de la chanteuse Mathilde, dans lequel il fait des merveilles, avec un jeu de trompette chaleureux, enjoué, n’hésitant pas à employer et détourner des effets de New Orleans pour un résultat plein d’expressivité et de fraîcheur. Mais Timothée Quost est un musicien très surprenant, car sa musique écrite ne ressemble pas du tout à ce qui sort de sa trompette lorsqu’il est sideman de Mathilde ou de Clément Brajtman. Sa musique à lui est beaucoup plus intellectualisée, ouverte aux apports de la musique contemporaine, comme le montre ce premier morceau dédié à John Cage. Ce swing irrépressible que délivre Timothée à la trompette semble ne pas être sa préoccupation première en tant que compositeur et arrangeur (mais il arrive que ce swing chassé par la porte revienne par la fenêtre…).

La composition de son groupe, avec un cor, clarinette basse, saxophone montre un goût pour les pâtes sonores riches et cuivrées, avec un goût pour la dissonance et la distorsion. Il y a de belles atmosphères, de belles textures (par exemple quand Timothée Quost mêle le son du corniste avec la clarinette basse). Parmi les beaux moments du concert on retient Syrie, une belle composition en trois parties avec une très belle partie de contrebasse à l’archet de Victor Aubert. On retient aussi un très bel hommage à Boris Vian dont l’introduction, par Timothée Quost au bugle, est splendide. Bref, une musique foisonnante, généreuse, inventive, qui se cherche encore un peu mais recèle de belles promesses. Osiris1ÂacAlvoet2015

 

 

 

 

Il faut signaler les contributions de Simon Girard au trombone et de Rémi Fox au saxophone alto, qui ont contribué à faire décoller la musique.

texte JF Mondot

Dessins AC Alvoët