John Zorn Marathon à la Villette (2)
John Zorn Marathon à Jazz à la Villette, 2ème !
2ème partie, 19 h (Grande halle, assis)
The Concealed : Mark Feldman (vln), Erik Friedlander (cello), Kenny Wollesen (vib), John Medeski (p), Trevor Dunn (b), Joey Baron (dm).
Acoustic Masada : John Zorn (as), Dave Douglas (tp), Greg Cohen (b), Joey Baron (dm).
The Dreamers : Marc Ribot (g), Kenny Wollesen (vib), Jamie Saft (cla), Trevor Dunn (b), Joey Baron (dm), Cyro Baptista (perc).
Bar Kokhba Sextet : Mark Feldman (vln), Erik Friedlander (cello), Marc Ribot (g), Greg Cohen (b), Joey Baron (dm), Cyro Baptista (perc).
Par contraste avec les dissonances et le caractère indéchiffrable de The Alchemist en fin de première partie, la musique de The Concealed semblait d’une simplicité et d’une fraîcheur enfantines. Ce groupe fut pour tout dire une belle surprise : alors que le disque éponyme nous avait semblé recycler sans beaucoup d’imagination l’univers de Masada, le live révéla une musique fluide, chatoyante et riche en contrastes. Lors du petit marathon Masada (3 groupes) donné à Pleyel en 2008, je me souviens avoir été passablement frustré par la direction de Zorn, qui me semblait souvent brider les musiciens : des improvisateurs de ce calibre, en si petit nombre et jouant une musique finalement pas si complexe, n’étaient-ils donc pas capable de s’entendre entre eux sans l’intercession d’un chef ? (Pour les avoir vus par la suite sans Zorn, je puis vous assurer qu’ils le sont.) Cette fois, mon ressenti fut tout différent : les gestes du maître me semblaient plus souples, les intentions moins dictatoriales, l’interaction plus grande. Et ce fut au final un vrai plaisir de voir les arrangements ainsi « sculptés » en direct.
Vint ensuite le quartette Masada, où Zorn empoigna pour la première fois de la soirée son alto, aux côtés de Dave Douglas, dont se devait être l’unique apparition ce jour-là. The real thing, comme on dit outre-Atlantique. Une prestation de haute volée, toute en sauvagerie contrôlée. Hélas, comme tout au long de cette soirée, la brièveté de la prestation était de mise, et cette fois, nous en fûmes frustrés. On aurait aimé que ce groupe exceptionnel prenne davantage le temps de se laisser emporter, que le « jouage » fasse son œuvre, que l’intensité et la folie montent encore d’un cran… Enfin, telle est la règle du Zorn Marathon.
Lors de la sortie du premier album des Dreamers, on en avait retenu la douceur presque esasy listening. Ce soir-là, ce fut plutôt un set de rock’n’roll zornien débridé, avec des tempos très largement accélérés par rapport aux originaux studio, et une puissance de feu décuplée. L’occasion pour Marc Ribot de mettre d’emblée le public dans sa poche, au fil de quelques solos de guitare incendiaires.
En guise de rappel, prestation surprise et fort réussie du Bar Kokhba Sextet, selon une logique toute zornienne : on prend les mêmes musiciens dans une configuration différente, et c’est reparti !
Pascal Rozat
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John Zorn Marathon à Jazz à la Villette, 2ème !
2ème partie, 19 h (Grande halle, assis)
The Concealed : Mark Feldman (vln), Erik Friedlander (cello), Kenny Wollesen (vib), John Medeski (p), Trevor Dunn (b), Joey Baron (dm).
Acoustic Masada : John Zorn (as), Dave Douglas (tp), Greg Cohen (b), Joey Baron (dm).
The Dreamers : Marc Ribot (g), Kenny Wollesen (vib), Jamie Saft (cla), Trevor Dunn (b), Joey Baron (dm), Cyro Baptista (perc).
Bar Kokhba Sextet : Mark Feldman (vln), Erik Friedlander (cello), Marc Ribot (g), Greg Cohen (b), Joey Baron (dm), Cyro Baptista (perc).
Par contraste avec les dissonances et le caractère indéchiffrable de The Alchemist en fin de première partie, la musique de The Concealed semblait d’une simplicité et d’une fraîcheur enfantines. Ce groupe fut pour tout dire une belle surprise : alors que le disque éponyme nous avait semblé recycler sans beaucoup d’imagination l’univers de Masada, le live révéla une musique fluide, chatoyante et riche en contrastes. Lors du petit marathon Masada (3 groupes) donné à Pleyel en 2008, je me souviens avoir été passablement frustré par la direction de Zorn, qui me semblait souvent brider les musiciens : des improvisateurs de ce calibre, en si petit nombre et jouant une musique finalement pas si complexe, n’étaient-ils donc pas capable de s’entendre entre eux sans l’intercession d’un chef ? (Pour les avoir vus par la suite sans Zorn, je puis vous assurer qu’ils le sont.) Cette fois, mon ressenti fut tout différent : les gestes du maître me semblaient plus souples, les intentions moins dictatoriales, l’interaction plus grande. Et ce fut au final un vrai plaisir de voir les arrangements ainsi « sculptés » en direct.
Vint ensuite le quartette Masada, où Zorn empoigna pour la première fois de la soirée son alto, aux côtés de Dave Douglas, dont se devait être l’unique apparition ce jour-là. The real thing, comme on dit outre-Atlantique. Une prestation de haute volée, toute en sauvagerie contrôlée. Hélas, comme tout au long de cette soirée, la brièveté de la prestation était de mise, et cette fois, nous en fûmes frustrés. On aurait aimé que ce groupe exceptionnel prenne davantage le temps de se laisser emporter, que le « jouage » fasse son œuvre, que l’intensité et la folie montent encore d’un cran… Enfin, telle est la règle du Zorn Marathon.
Lors de la sortie du premier album des Dreamers, on en avait retenu la douceur presque esasy listening. Ce soir-là, ce fut plutôt un set de rock’n’roll zornien débridé, avec des tempos très largement accélérés par rapport aux originaux studio, et une puissance de feu décuplée. L’occasion pour Marc Ribot de mettre d’emblée le public dans sa poche, au fil de quelques solos de guitare incendiaires.
En guise de rappel, prestation surprise et fort réussie du Bar Kokhba Sextet, selon une logique toute zornienne : on prend les mêmes musiciens dans une configuration différente, et c’est reparti !
Pascal Rozat
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John Zorn Marathon à Jazz à la Villette, 2ème !
2ème partie, 19 h (Grande halle, assis)
The Concealed : Mark Feldman (vln), Erik Friedlander (cello), Kenny Wollesen (vib), John Medeski (p), Trevor Dunn (b), Joey Baron (dm).
Acoustic Masada : John Zorn (as), Dave Douglas (tp), Greg Cohen (b), Joey Baron (dm).
The Dreamers : Marc Ribot (g), Kenny Wollesen (vib), Jamie Saft (cla), Trevor Dunn (b), Joey Baron (dm), Cyro Baptista (perc).
Bar Kokhba Sextet : Mark Feldman (vln), Erik Friedlander (cello), Marc Ribot (g), Greg Cohen (b), Joey Baron (dm), Cyro Baptista (perc).
Par contraste avec les dissonances et le caractère indéchiffrable de The Alchemist en fin de première partie, la musique de The Concealed semblait d’une simplicité et d’une fraîcheur enfantines. Ce groupe fut pour tout dire une belle surprise : alors que le disque éponyme nous avait semblé recycler sans beaucoup d’imagination l’univers de Masada, le live révéla une musique fluide, chatoyante et riche en contrastes. Lors du petit marathon Masada (3 groupes) donné à Pleyel en 2008, je me souviens avoir été passablement frustré par la direction de Zorn, qui me semblait souvent brider les musiciens : des improvisateurs de ce calibre, en si petit nombre et jouant une musique finalement pas si complexe, n’étaient-ils donc pas capable de s’entendre entre eux sans l’intercession d’un chef ? (Pour les avoir vus par la suite sans Zorn, je puis vous assurer qu’ils le sont.) Cette fois, mon ressenti fut tout différent : les gestes du maître me semblaient plus souples, les intentions moins dictatoriales, l’interaction plus grande. Et ce fut au final un vrai plaisir de voir les arrangements ainsi « sculptés » en direct.
Vint ensuite le quartette Masada, où Zorn empoigna pour la première fois de la soirée son alto, aux côtés de Dave Douglas, dont se devait être l’unique apparition ce jour-là. The real thing, comme on dit outre-Atlantique. Une prestation de haute volée, toute en sauvagerie contrôlée. Hélas, comme tout au long de cette soirée, la brièveté de la prestation était de mise, et cette fois, nous en fûmes frustrés. On aurait aimé que ce groupe exceptionnel prenne davantage le temps de se laisser emporter, que le « jouage » fasse son œuvre, que l’intensité et la folie montent encore d’un cran… Enfin, telle est la règle du Zorn Marathon.
Lors de la sortie du premier album des Dreamers, on en avait retenu la douceur presque esasy listening. Ce soir-là, ce fut plutôt un set de rock’n’roll zornien débridé, avec des tempos très largement accélérés par rapport aux originaux studio, et une puissance de feu décuplée. L’occasion pour Marc Ribot de mettre d’emblée le public dans sa poche, au fil de quelques solos de guitare incendiaires.
En guise de rappel, prestation surprise et fort réussie du Bar Kokhba Sextet, selon une logique toute zornienne : on prend les mêmes musiciens dans une configuration différente, et c’est reparti !
Pascal Rozat
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John Zorn Marathon à Jazz à la Villette, 2ème !
2ème partie, 19 h (Grande halle, assis)
The Concealed : Mark Feldman (vln), Erik Friedlander (cello), Kenny Wollesen (vib), John Medeski (p), Trevor Dunn (b), Joey Baron (dm).
Acoustic Masada : John Zorn (as), Dave Douglas (tp), Greg Cohen (b), Joey Baron (dm).
The Dreamers : Marc Ribot (g), Kenny Wollesen (vib), Jamie Saft (cla), Trevor Dunn (b), Joey Baron (dm), Cyro Baptista (perc).
Bar Kokhba Sextet : Mark Feldman (vln), Erik Friedlander (cello), Marc Ribot (g), Greg Cohen (b), Joey Baron (dm), Cyro Baptista (perc).
Par contraste avec les dissonances et le caractère indéchiffrable de The Alchemist en fin de première partie, la musique de The Concealed semblait d’une simplicité et d’une fraîcheur enfantines. Ce groupe fut pour tout dire une belle surprise : alors que le disque éponyme nous avait semblé recycler sans beaucoup d’imagination l’univers de Masada, le live révéla une musique fluide, chatoyante et riche en contrastes. Lors du petit marathon Masada (3 groupes) donné à Pleyel en 2008, je me souviens avoir été passablement frustré par la direction de Zorn, qui me semblait souvent brider les musiciens : des improvisateurs de ce calibre, en si petit nombre et jouant une musique finalement pas si complexe, n’étaient-ils donc pas capable de s’entendre entre eux sans l’intercession d’un chef ? (Pour les avoir vus par la suite sans Zorn, je puis vous assurer qu’ils le sont.) Cette fois, mon ressenti fut tout différent : les gestes du maître me semblaient plus souples, les intentions moins dictatoriales, l’interaction plus grande. Et ce fut au final un vrai plaisir de voir les arrangements ainsi « sculptés » en direct.
Vint ensuite le quartette Masada, où Zorn empoigna pour la première fois de la soirée son alto, aux côtés de Dave Douglas, dont se devait être l’unique apparition ce jour-là. The real thing, comme on dit outre-Atlantique. Une prestation de haute volée, toute en sauvagerie contrôlée. Hélas, comme tout au long de cette soirée, la brièveté de la prestation était de mise, et cette fois, nous en fûmes frustrés. On aurait aimé que ce groupe exceptionnel prenne davantage le temps de se laisser emporter, que le « jouage » fasse son œuvre, que l’intensité et la folie montent encore d’un cran… Enfin, telle est la règle du Zorn Marathon.
Lors de la sortie du premier album des Dreamers, on en avait retenu la douceur presque esasy listening. Ce soir-là, ce fut plutôt un set de rock’n’roll zornien débridé, avec des tempos très largement accélérés par rapport aux originaux studio, et une puissance de feu décuplée. L’occasion pour Marc Ribot de mettre d’emblée le public dans sa poche, au fil de quelques solos de guitare incendiaires.
En guise de rappel, prestation surprise et fort réussie du Bar Kokhba Sextet, selon une logique toute zornienne : on prend les mêmes musiciens dans une configuration différente, et c’est reparti !
Pascal Rozat