Jazz live
Publié le 9 Oct 2013

Kamilya Jubran, Sarah Murcia, Michel Portal, Vincent Peirani : Dancers in Love (Perpignan)

Ce matin, à la une de « L’Indépendant Catalan », deux grands titres barrent la page : on y lit que « les P.O. sont à la remorque en terme d’immatriculation de voitures électriques » et que les mêmes Pyrénées Orientales « restent discrètes » quant au nombre de mariages homosexuels. On en déduit que les premiers homosexuels ou homosexuelles à se marier en voiture électrique feront un scoop. Et on se demande ce que les catalans et catalanes ayant choisi leur partenaire du même côté attendent pour convoler. Mais ce qui est sûr, et que le journal ne dit pas (encore), c’est que Michel Portal et Vincent Peirani, eux, s’aiment d’amour. Musicalement s’entend. Mais ça crève les yeux et les oreilles.

 

Kamilya Jubran & Sarah Murcia : « Nhaoul’s » : Kamilya Jubran (oud, voc) Sarah Murcia (b), Catherine de Broucker (vln), Marion Brizemur (alto), Christine Krauz (cello)

 

MIchel Portal (ss, cl, b-cl), Vincent Peirani (acc, voc)

 

Aucune vissicitude n’empêchera Michel Portal de rejoindre à temps son partenaire, pas même les retards de trains causés par l’inconnue qui s’est faite happer du côté de Salses par un TER. Ce qui m’a valu à moi aussi un retard considérable, mais également le plaisir d’arriver à la gare avec notre clarinettiste, hexagonal, talentueux, et quelque peu furieux de tout ça. Laquelle gare (faut-il le rappeler ?) est encore le centre du monde, malgré deux entrées bien distinctes (l’ancienne et la nouvelle), et conséquemment cette question irrésolue : où est exactement le centre du monde ?

 

Kamilya Jubran et Sarah Murcia, c’est une heure de concert qui passe sans que l’on s’en rende compte, c’est un plaidoyer actif, musical et chantant pour la culture arabe (voire celle de l’Islam, comme continue heureusement à la défendre Abdelwahab Medded), c’est un dialogue passionnant et articulé entre la contrebasse de Sarah et la voix et l’oud de Kamilya, ce sont enfin des arrangements pour trio à cordes peaufinés par Sarah Murcia, dans un style qui se distingue de l’habituelle manière (question/réponse), et culmine dans la très belle Suite Nomade, où ils se colorent de réminiscences du premier Schoenberg, celui de « La Nuit Transfigurée ». Et que dire de la voix de Kamilya Jubran, d’une belle tessisture et d’un grain raffiné, qui sait se faire entendre dans les registres de la plainte comme dans ceux de l’amour. Et ce sont parfois les deux qui se combinent…

 

Portal et Peirani, eux, en sont à la période heureuse ! Nous les avions entendus (et découverts en duo) à Berlin, nous attendions cette deuxième fois, et nous avons été conquis. Justement parce qu’ils n’ont pas fait du tout la même chose, même si les thèmes se retrouvent, Blow Up, B & H, Trois temps pour P.P., Choral, Dancers In Love entre autres. Ce qui était gravité est devenu profondeur légère, ce qui était dense est devenu séveux et dansant, ce qui était tension est devenu détente. Le jazz quoi ! La complicité qui permet toutes les inventions, tous les risques, qui conduit à la fois vers l’expression des sentiments et la surprise de ce qui advient. On de demande à vrai dire ce que serait venu faire un troisième larron dans cette histoire. D’autant que le larron en question joue déjà en duo avec chacun des deux. Pour l’instant, le duo ne supporte pas de médiation. C’est notre avis.

 

Jeudi à 18.30 au Théâtre Municipal, Eve Risser solo, puis à 20.30 le trio « Saiyuki » et ensuite Joachim Kühn, Sébastien Boisseau et Christian Lillinger.

 

Philippe Méziat

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Ce matin, à la une de « L’Indépendant Catalan », deux grands titres barrent la page : on y lit que « les P.O. sont à la remorque en terme d’immatriculation de voitures électriques » et que les mêmes Pyrénées Orientales « restent discrètes » quant au nombre de mariages homosexuels. On en déduit que les premiers homosexuels ou homosexuelles à se marier en voiture électrique feront un scoop. Et on se demande ce que les catalans et catalanes ayant choisi leur partenaire du même côté attendent pour convoler. Mais ce qui est sûr, et que le journal ne dit pas (encore), c’est que Michel Portal et Vincent Peirani, eux, s’aiment d’amour. Musicalement s’entend. Mais ça crève les yeux et les oreilles.

 

Kamilya Jubran & Sarah Murcia : « Nhaoul’s » : Kamilya Jubran (oud, voc) Sarah Murcia (b), Catherine de Broucker (vln), Marion Brizemur (alto), Christine Krauz (cello)

 

MIchel Portal (ss, cl, b-cl), Vincent Peirani (acc, voc)

 

Aucune vissicitude n’empêchera Michel Portal de rejoindre à temps son partenaire, pas même les retards de trains causés par l’inconnue qui s’est faite happer du côté de Salses par un TER. Ce qui m’a valu à moi aussi un retard considérable, mais également le plaisir d’arriver à la gare avec notre clarinettiste, hexagonal, talentueux, et quelque peu furieux de tout ça. Laquelle gare (faut-il le rappeler ?) est encore le centre du monde, malgré deux entrées bien distinctes (l’ancienne et la nouvelle), et conséquemment cette question irrésolue : où est exactement le centre du monde ?

 

Kamilya Jubran et Sarah Murcia, c’est une heure de concert qui passe sans que l’on s’en rende compte, c’est un plaidoyer actif, musical et chantant pour la culture arabe (voire celle de l’Islam, comme continue heureusement à la défendre Abdelwahab Medded), c’est un dialogue passionnant et articulé entre la contrebasse de Sarah et la voix et l’oud de Kamilya, ce sont enfin des arrangements pour trio à cordes peaufinés par Sarah Murcia, dans un style qui se distingue de l’habituelle manière (question/réponse), et culmine dans la très belle Suite Nomade, où ils se colorent de réminiscences du premier Schoenberg, celui de « La Nuit Transfigurée ». Et que dire de la voix de Kamilya Jubran, d’une belle tessisture et d’un grain raffiné, qui sait se faire entendre dans les registres de la plainte comme dans ceux de l’amour. Et ce sont parfois les deux qui se combinent…

 

Portal et Peirani, eux, en sont à la période heureuse ! Nous les avions entendus (et découverts en duo) à Berlin, nous attendions cette deuxième fois, et nous avons été conquis. Justement parce qu’ils n’ont pas fait du tout la même chose, même si les thèmes se retrouvent, Blow Up, B & H, Trois temps pour P.P., Choral, Dancers In Love entre autres. Ce qui était gravité est devenu profondeur légère, ce qui était dense est devenu séveux et dansant, ce qui était tension est devenu détente. Le jazz quoi ! La complicité qui permet toutes les inventions, tous les risques, qui conduit à la fois vers l’expression des sentiments et la surprise de ce qui advient. On de demande à vrai dire ce que serait venu faire un troisième larron dans cette histoire. D’autant que le larron en question joue déjà en duo avec chacun des deux. Pour l’instant, le duo ne supporte pas de médiation. C’est notre avis.

 

Jeudi à 18.30 au Théâtre Municipal, Eve Risser solo, puis à 20.30 le trio « Saiyuki » et ensuite Joachim Kühn, Sébastien Boisseau et Christian Lillinger.

 

Philippe Méziat

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Ce matin, à la une de « L’Indépendant Catalan », deux grands titres barrent la page : on y lit que « les P.O. sont à la remorque en terme d’immatriculation de voitures électriques » et que les mêmes Pyrénées Orientales « restent discrètes » quant au nombre de mariages homosexuels. On en déduit que les premiers homosexuels ou homosexuelles à se marier en voiture électrique feront un scoop. Et on se demande ce que les catalans et catalanes ayant choisi leur partenaire du même côté attendent pour convoler. Mais ce qui est sûr, et que le journal ne dit pas (encore), c’est que Michel Portal et Vincent Peirani, eux, s’aiment d’amour. Musicalement s’entend. Mais ça crève les yeux et les oreilles.

 

Kamilya Jubran & Sarah Murcia : « Nhaoul’s » : Kamilya Jubran (oud, voc) Sarah Murcia (b), Catherine de Broucker (vln), Marion Brizemur (alto), Christine Krauz (cello)

 

MIchel Portal (ss, cl, b-cl), Vincent Peirani (acc, voc)

 

Aucune vissicitude n’empêchera Michel Portal de rejoindre à temps son partenaire, pas même les retards de trains causés par l’inconnue qui s’est faite happer du côté de Salses par un TER. Ce qui m’a valu à moi aussi un retard considérable, mais également le plaisir d’arriver à la gare avec notre clarinettiste, hexagonal, talentueux, et quelque peu furieux de tout ça. Laquelle gare (faut-il le rappeler ?) est encore le centre du monde, malgré deux entrées bien distinctes (l’ancienne et la nouvelle), et conséquemment cette question irrésolue : où est exactement le centre du monde ?

 

Kamilya Jubran et Sarah Murcia, c’est une heure de concert qui passe sans que l’on s’en rende compte, c’est un plaidoyer actif, musical et chantant pour la culture arabe (voire celle de l’Islam, comme continue heureusement à la défendre Abdelwahab Medded), c’est un dialogue passionnant et articulé entre la contrebasse de Sarah et la voix et l’oud de Kamilya, ce sont enfin des arrangements pour trio à cordes peaufinés par Sarah Murcia, dans un style qui se distingue de l’habituelle manière (question/réponse), et culmine dans la très belle Suite Nomade, où ils se colorent de réminiscences du premier Schoenberg, celui de « La Nuit Transfigurée ». Et que dire de la voix de Kamilya Jubran, d’une belle tessisture et d’un grain raffiné, qui sait se faire entendre dans les registres de la plainte comme dans ceux de l’amour. Et ce sont parfois les deux qui se combinent…

 

Portal et Peirani, eux, en sont à la période heureuse ! Nous les avions entendus (et découverts en duo) à Berlin, nous attendions cette deuxième fois, et nous avons été conquis. Justement parce qu’ils n’ont pas fait du tout la même chose, même si les thèmes se retrouvent, Blow Up, B & H, Trois temps pour P.P., Choral, Dancers In Love entre autres. Ce qui était gravité est devenu profondeur légère, ce qui était dense est devenu séveux et dansant, ce qui était tension est devenu détente. Le jazz quoi ! La complicité qui permet toutes les inventions, tous les risques, qui conduit à la fois vers l’expression des sentiments et la surprise de ce qui advient. On de demande à vrai dire ce que serait venu faire un troisième larron dans cette histoire. D’autant que le larron en question joue déjà en duo avec chacun des deux. Pour l’instant, le duo ne supporte pas de médiation. C’est notre avis.

 

Jeudi à 18.30 au Théâtre Municipal, Eve Risser solo, puis à 20.30 le trio « Saiyuki » et ensuite Joachim Kühn, Sébastien Boisseau et Christian Lillinger.

 

Philippe Méziat

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Ce matin, à la une de « L’Indépendant Catalan », deux grands titres barrent la page : on y lit que « les P.O. sont à la remorque en terme d’immatriculation de voitures électriques » et que les mêmes Pyrénées Orientales « restent discrètes » quant au nombre de mariages homosexuels. On en déduit que les premiers homosexuels ou homosexuelles à se marier en voiture électrique feront un scoop. Et on se demande ce que les catalans et catalanes ayant choisi leur partenaire du même côté attendent pour convoler. Mais ce qui est sûr, et que le journal ne dit pas (encore), c’est que Michel Portal et Vincent Peirani, eux, s’aiment d’amour. Musicalement s’entend. Mais ça crève les yeux et les oreilles.

 

Kamilya Jubran & Sarah Murcia : « Nhaoul’s » : Kamilya Jubran (oud, voc) Sarah Murcia (b), Catherine de Broucker (vln), Marion Brizemur (alto), Christine Krauz (cello)

 

MIchel Portal (ss, cl, b-cl), Vincent Peirani (acc, voc)

 

Aucune vissicitude n’empêchera Michel Portal de rejoindre à temps son partenaire, pas même les retards de trains causés par l’inconnue qui s’est faite happer du côté de Salses par un TER. Ce qui m’a valu à moi aussi un retard considérable, mais également le plaisir d’arriver à la gare avec notre clarinettiste, hexagonal, talentueux, et quelque peu furieux de tout ça. Laquelle gare (faut-il le rappeler ?) est encore le centre du monde, malgré deux entrées bien distinctes (l’ancienne et la nouvelle), et conséquemment cette question irrésolue : où est exactement le centre du monde ?

 

Kamilya Jubran et Sarah Murcia, c’est une heure de concert qui passe sans que l’on s’en rende compte, c’est un plaidoyer actif, musical et chantant pour la culture arabe (voire celle de l’Islam, comme continue heureusement à la défendre Abdelwahab Medded), c’est un dialogue passionnant et articulé entre la contrebasse de Sarah et la voix et l’oud de Kamilya, ce sont enfin des arrangements pour trio à cordes peaufinés par Sarah Murcia, dans un style qui se distingue de l’habituelle manière (question/réponse), et culmine dans la très belle Suite Nomade, où ils se colorent de réminiscences du premier Schoenberg, celui de « La Nuit Transfigurée ». Et que dire de la voix de Kamilya Jubran, d’une belle tessisture et d’un grain raffiné, qui sait se faire entendre dans les registres de la plainte comme dans ceux de l’amour. Et ce sont parfois les deux qui se combinent…

 

Portal et Peirani, eux, en sont à la période heureuse ! Nous les avions entendus (et découverts en duo) à Berlin, nous attendions cette deuxième fois, et nous avons été conquis. Justement parce qu’ils n’ont pas fait du tout la même chose, même si les thèmes se retrouvent, Blow Up, B & H, Trois temps pour P.P., Choral, Dancers In Love entre autres. Ce qui était gravité est devenu profondeur légère, ce qui était dense est devenu séveux et dansant, ce qui était tension est devenu détente. Le jazz quoi ! La complicité qui permet toutes les inventions, tous les risques, qui conduit à la fois vers l’expression des sentiments et la surprise de ce qui advient. On de demande à vrai dire ce que serait venu faire un troisième larron dans cette histoire. D’autant que le larron en question joue déjà en duo avec chacun des deux. Pour l’instant, le duo ne supporte pas de médiation. C’est notre avis.

 

Jeudi à 18.30 au Théâtre Municipal, Eve Risser solo, puis à 20.30 le trio « Saiyuki » et ensuite Joachim Kühn, Sébastien Boisseau et Christian Lillinger.

 

Philippe Méziat