La Dynamo de Harlem
Où l’on se permet de détourner l’affiche de Truck Turner et de délocaliser la pantinoise Dynamo en plein cœur du célèbre quartier de Manhattan, New York, là où tant de films blaxpoitation ont été tournés. Des films des glorieuses années 1970 dont les BO, composées par Curtis Mayfield, Isaac Hayes, Bobby Womack, J.J. Johnson ou Quincy Jones, ont marqué plusieurs générations. Hier soir, via son programme Soul Cinema, Fred Pallem a rendu hommage à ces créateurs de rêve à sa manière. On y était. On était bien. On aimerait y être encore, tiens.
Le Sacre du Tympan, Soul : Fred Pallem (basse électrique, direction), Matthias Mahler (trombone), Fred Gastard (saxophone ténor, saxophone baryton), Sylvain Bardiau (trompette), Guillaume Magne (guitare), Fred Escoffier (claviers), Emiliano Turi (batterie), Abraham Mansfarrol (percussions), Dom Farkas (chant), Hugh Coltman (chant, harmonica). Pantin, La Dynamo de Banlieues Bleues, 23 janvier.
« When something is wrong with my baby / Something is wrong with me / And if I know that she’s worried / I know I’d feel the same misery » : c’est en chantant a cappella le refrain de la sublime ballade de Sam & Dave composée par Isaac Hayes et David Porter que Fred Pallem et ses jazz-funksters du soir ont salué le public de La Dynamo, venu en masse – « ça va droit au cœur et ça réchauffe le corps », dira Pallem, visiblement touché que tout ce beau monde ait bravé le froid pour venir tendre l’oreille aux délices soul-cinématiques de son Sacre du Tympan à géométrie variable. Des lycéens de Roissy-En-Brie aux émissaires de TSF jazz en passant par la BFM (la Brigade du Funk Montreuilloise), tous repartirent effectivement le sourire aux lèvres.
Et quoi de plus logique, puisque près de deux heures durant cet orchestre polychrome déroula un répertoire grand luxe, comme un tapis rouge sous nos pieds (qui se mirent instantanément à taper le sol en rythme). On sait la grande culture musicale de Fred Pallem, que dis-je, son insatiable gourmandise musicale, qui le pousse à toujours mieux se réapproprier ses univers de prédilection, non sans les explorer avec amour. La soul orchestrale des seventies, il connaît, il adore, il surkiffe même, comme aurait pu dire, j’imagine, ce trio de djeunes qui tapait dans ses mains derrière moi. Mais il ne la copie pas servilement. Il la superpose, en quelque sorte, à sa propre esthétique, mélodique et pétillante, riche et suave, subtile et ryhtmée. Et quel plaisir, aussi, de goûter à ses lignes de basse chocolatées, qui soulignent idéalement son rutilant-mais-jamais-clinquant édifice sonique.
Ainsi, entre autres perles noires, nous eûmes droit à l’incontournable Superfly de Curtis Mayfield (extrait de la BO du même nom), aux non moins merveilleux Do Your Thing et You’re In My Arms Again d’Isaac Hayes (“Shaft”, of course, et “Truck Turner”), Down And Out In New York City de James Brown (“Black Caesar”) ou Make Sure You’re Sure de Stevie Wonder (“Jungle Fever”), chantés tour à tour par le suave Dom Farkas et le frissonnant Hugh Coltman, les deux indispensables chanteurs invités. Et quand ces deux frères d’âme – on dit aussi soul brother – à la peau blanche mais au cœur métis s’éloignaient du micro, les souffleurs prenaient la parole. Matthias Mahler, Sylvain Bardiau et Fred Gastard, aka Journal Intime ladies ans gentlemen, qu’on sait (si bien) capables de jazzer sans entraves avec Marc Ducret ou Vincent Peirani ou de dynamiter l’héritage hendrixien. Là, aux côtés d’Isaac Pallem, les voilà en section façon Stax, mais sans se vautrer dans les clichés, sans rien renier de leur piquante puissance cuivrée. Très belle idée que de les avoir intégrés à ce magic soul circus.
Mention très bien, aussi, à Guillaume Magne, dont chaque intervention nous laissa pantinois, pardon, pantois d’admiration. Ce guitariste a un son bien à lui, un goût très sûr, il y a du Steve Cropper en lui, du Neil Young aussi (celui de For What It’s Worth, avec Buffalo Springfield), il joue toujours la note ou l’accord ou la note juste, avec une précision, un timing parfaits.
Fred “White Caesar” Goaty
« Superfly / You’re gonna make your fortune by and by / But if you lose, don’t ask no questions why / The only game you know is Do or Die »
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Où l’on se permet de détourner l’affiche de Truck Turner et de délocaliser la pantinoise Dynamo en plein cœur du célèbre quartier de Manhattan, New York, là où tant de films blaxpoitation ont été tournés. Des films des glorieuses années 1970 dont les BO, composées par Curtis Mayfield, Isaac Hayes, Bobby Womack, J.J. Johnson ou Quincy Jones, ont marqué plusieurs générations. Hier soir, via son programme Soul Cinema, Fred Pallem a rendu hommage à ces créateurs de rêve à sa manière. On y était. On était bien. On aimerait y être encore, tiens.
Le Sacre du Tympan, Soul : Fred Pallem (basse électrique, direction), Matthias Mahler (trombone), Fred Gastard (saxophone ténor, saxophone baryton), Sylvain Bardiau (trompette), Guillaume Magne (guitare), Fred Escoffier (claviers), Emiliano Turi (batterie), Abraham Mansfarrol (percussions), Dom Farkas (chant), Hugh Coltman (chant, harmonica). Pantin, La Dynamo de Banlieues Bleues, 23 janvier.
« When something is wrong with my baby / Something is wrong with me / And if I know that she’s worried / I know I’d feel the same misery » : c’est en chantant a cappella le refrain de la sublime ballade de Sam & Dave composée par Isaac Hayes et David Porter que Fred Pallem et ses jazz-funksters du soir ont salué le public de La Dynamo, venu en masse – « ça va droit au cœur et ça réchauffe le corps », dira Pallem, visiblement touché que tout ce beau monde ait bravé le froid pour venir tendre l’oreille aux délices soul-cinématiques de son Sacre du Tympan à géométrie variable. Des lycéens de Roissy-En-Brie aux émissaires de TSF jazz en passant par la BFM (la Brigade du Funk Montreuilloise), tous repartirent effectivement le sourire aux lèvres.
Et quoi de plus logique, puisque près de deux heures durant cet orchestre polychrome déroula un répertoire grand luxe, comme un tapis rouge sous nos pieds (qui se mirent instantanément à taper le sol en rythme). On sait la grande culture musicale de Fred Pallem, que dis-je, son insatiable gourmandise musicale, qui le pousse à toujours mieux se réapproprier ses univers de prédilection, non sans les explorer avec amour. La soul orchestrale des seventies, il connaît, il adore, il surkiffe même, comme aurait pu dire, j’imagine, ce trio de djeunes qui tapait dans ses mains derrière moi. Mais il ne la copie pas servilement. Il la superpose, en quelque sorte, à sa propre esthétique, mélodique et pétillante, riche et suave, subtile et ryhtmée. Et quel plaisir, aussi, de goûter à ses lignes de basse chocolatées, qui soulignent idéalement son rutilant-mais-jamais-clinquant édifice sonique.
Ainsi, entre autres perles noires, nous eûmes droit à l’incontournable Superfly de Curtis Mayfield (extrait de la BO du même nom), aux non moins merveilleux Do Your Thing et You’re In My Arms Again d’Isaac Hayes (“Shaft”, of course, et “Truck Turner”), Down And Out In New York City de James Brown (“Black Caesar”) ou Make Sure You’re Sure de Stevie Wonder (“Jungle Fever”), chantés tour à tour par le suave Dom Farkas et le frissonnant Hugh Coltman, les deux indispensables chanteurs invités. Et quand ces deux frères d’âme – on dit aussi soul brother – à la peau blanche mais au cœur métis s’éloignaient du micro, les souffleurs prenaient la parole. Matthias Mahler, Sylvain Bardiau et Fred Gastard, aka Journal Intime ladies ans gentlemen, qu’on sait (si bien) capables de jazzer sans entraves avec Marc Ducret ou Vincent Peirani ou de dynamiter l’héritage hendrixien. Là, aux côtés d’Isaac Pallem, les voilà en section façon Stax, mais sans se vautrer dans les clichés, sans rien renier de leur piquante puissance cuivrée. Très belle idée que de les avoir intégrés à ce magic soul circus.
Mention très bien, aussi, à Guillaume Magne, dont chaque intervention nous laissa pantinois, pardon, pantois d’admiration. Ce guitariste a un son bien à lui, un goût très sûr, il y a du Steve Cropper en lui, du Neil Young aussi (celui de For What It’s Worth, avec Buffalo Springfield), il joue toujours la note ou l’accord ou la note juste, avec une précision, un timing parfaits.
Fred “White Caesar” Goaty
« Superfly / You’re gonna make your fortune by and by / But if you lose, don’t ask no questions why / The only game you know is Do or Die »
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Où l’on se permet de détourner l’affiche de Truck Turner et de délocaliser la pantinoise Dynamo en plein cœur du célèbre quartier de Manhattan, New York, là où tant de films blaxpoitation ont été tournés. Des films des glorieuses années 1970 dont les BO, composées par Curtis Mayfield, Isaac Hayes, Bobby Womack, J.J. Johnson ou Quincy Jones, ont marqué plusieurs générations. Hier soir, via son programme Soul Cinema, Fred Pallem a rendu hommage à ces créateurs de rêve à sa manière. On y était. On était bien. On aimerait y être encore, tiens.
Le Sacre du Tympan, Soul : Fred Pallem (basse électrique, direction), Matthias Mahler (trombone), Fred Gastard (saxophone ténor, saxophone baryton), Sylvain Bardiau (trompette), Guillaume Magne (guitare), Fred Escoffier (claviers), Emiliano Turi (batterie), Abraham Mansfarrol (percussions), Dom Farkas (chant), Hugh Coltman (chant, harmonica). Pantin, La Dynamo de Banlieues Bleues, 23 janvier.
« When something is wrong with my baby / Something is wrong with me / And if I know that she’s worried / I know I’d feel the same misery » : c’est en chantant a cappella le refrain de la sublime ballade de Sam & Dave composée par Isaac Hayes et David Porter que Fred Pallem et ses jazz-funksters du soir ont salué le public de La Dynamo, venu en masse – « ça va droit au cœur et ça réchauffe le corps », dira Pallem, visiblement touché que tout ce beau monde ait bravé le froid pour venir tendre l’oreille aux délices soul-cinématiques de son Sacre du Tympan à géométrie variable. Des lycéens de Roissy-En-Brie aux émissaires de TSF jazz en passant par la BFM (la Brigade du Funk Montreuilloise), tous repartirent effectivement le sourire aux lèvres.
Et quoi de plus logique, puisque près de deux heures durant cet orchestre polychrome déroula un répertoire grand luxe, comme un tapis rouge sous nos pieds (qui se mirent instantanément à taper le sol en rythme). On sait la grande culture musicale de Fred Pallem, que dis-je, son insatiable gourmandise musicale, qui le pousse à toujours mieux se réapproprier ses univers de prédilection, non sans les explorer avec amour. La soul orchestrale des seventies, il connaît, il adore, il surkiffe même, comme aurait pu dire, j’imagine, ce trio de djeunes qui tapait dans ses mains derrière moi. Mais il ne la copie pas servilement. Il la superpose, en quelque sorte, à sa propre esthétique, mélodique et pétillante, riche et suave, subtile et ryhtmée. Et quel plaisir, aussi, de goûter à ses lignes de basse chocolatées, qui soulignent idéalement son rutilant-mais-jamais-clinquant édifice sonique.
Ainsi, entre autres perles noires, nous eûmes droit à l’incontournable Superfly de Curtis Mayfield (extrait de la BO du même nom), aux non moins merveilleux Do Your Thing et You’re In My Arms Again d’Isaac Hayes (“Shaft”, of course, et “Truck Turner”), Down And Out In New York City de James Brown (“Black Caesar”) ou Make Sure You’re Sure de Stevie Wonder (“Jungle Fever”), chantés tour à tour par le suave Dom Farkas et le frissonnant Hugh Coltman, les deux indispensables chanteurs invités. Et quand ces deux frères d’âme – on dit aussi soul brother – à la peau blanche mais au cœur métis s’éloignaient du micro, les souffleurs prenaient la parole. Matthias Mahler, Sylvain Bardiau et Fred Gastard, aka Journal Intime ladies ans gentlemen, qu’on sait (si bien) capables de jazzer sans entraves avec Marc Ducret ou Vincent Peirani ou de dynamiter l’héritage hendrixien. Là, aux côtés d’Isaac Pallem, les voilà en section façon Stax, mais sans se vautrer dans les clichés, sans rien renier de leur piquante puissance cuivrée. Très belle idée que de les avoir intégrés à ce magic soul circus.
Mention très bien, aussi, à Guillaume Magne, dont chaque intervention nous laissa pantinois, pardon, pantois d’admiration. Ce guitariste a un son bien à lui, un goût très sûr, il y a du Steve Cropper en lui, du Neil Young aussi (celui de For What It’s Worth, avec Buffalo Springfield), il joue toujours la note ou l’accord ou la note juste, avec une précision, un timing parfaits.
Fred “White Caesar” Goaty
« Superfly / You’re gonna make your fortune by and by / But if you lose, don’t ask no questions why / The only game you know is Do or Die »
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Où l’on se permet de détourner l’affiche de Truck Turner et de délocaliser la pantinoise Dynamo en plein cœur du célèbre quartier de Manhattan, New York, là où tant de films blaxpoitation ont été tournés. Des films des glorieuses années 1970 dont les BO, composées par Curtis Mayfield, Isaac Hayes, Bobby Womack, J.J. Johnson ou Quincy Jones, ont marqué plusieurs générations. Hier soir, via son programme Soul Cinema, Fred Pallem a rendu hommage à ces créateurs de rêve à sa manière. On y était. On était bien. On aimerait y être encore, tiens.
Le Sacre du Tympan, Soul : Fred Pallem (basse électrique, direction), Matthias Mahler (trombone), Fred Gastard (saxophone ténor, saxophone baryton), Sylvain Bardiau (trompette), Guillaume Magne (guitare), Fred Escoffier (claviers), Emiliano Turi (batterie), Abraham Mansfarrol (percussions), Dom Farkas (chant), Hugh Coltman (chant, harmonica). Pantin, La Dynamo de Banlieues Bleues, 23 janvier.
« When something is wrong with my baby / Something is wrong with me / And if I know that she’s worried / I know I’d feel the same misery » : c’est en chantant a cappella le refrain de la sublime ballade de Sam & Dave composée par Isaac Hayes et David Porter que Fred Pallem et ses jazz-funksters du soir ont salué le public de La Dynamo, venu en masse – « ça va droit au cœur et ça réchauffe le corps », dira Pallem, visiblement touché que tout ce beau monde ait bravé le froid pour venir tendre l’oreille aux délices soul-cinématiques de son Sacre du Tympan à géométrie variable. Des lycéens de Roissy-En-Brie aux émissaires de TSF jazz en passant par la BFM (la Brigade du Funk Montreuilloise), tous repartirent effectivement le sourire aux lèvres.
Et quoi de plus logique, puisque près de deux heures durant cet orchestre polychrome déroula un répertoire grand luxe, comme un tapis rouge sous nos pieds (qui se mirent instantanément à taper le sol en rythme). On sait la grande culture musicale de Fred Pallem, que dis-je, son insatiable gourmandise musicale, qui le pousse à toujours mieux se réapproprier ses univers de prédilection, non sans les explorer avec amour. La soul orchestrale des seventies, il connaît, il adore, il surkiffe même, comme aurait pu dire, j’imagine, ce trio de djeunes qui tapait dans ses mains derrière moi. Mais il ne la copie pas servilement. Il la superpose, en quelque sorte, à sa propre esthétique, mélodique et pétillante, riche et suave, subtile et ryhtmée. Et quel plaisir, aussi, de goûter à ses lignes de basse chocolatées, qui soulignent idéalement son rutilant-mais-jamais-clinquant édifice sonique.
Ainsi, entre autres perles noires, nous eûmes droit à l’incontournable Superfly de Curtis Mayfield (extrait de la BO du même nom), aux non moins merveilleux Do Your Thing et You’re In My Arms Again d’Isaac Hayes (“Shaft”, of course, et “Truck Turner”), Down And Out In New York City de James Brown (“Black Caesar”) ou Make Sure You’re Sure de Stevie Wonder (“Jungle Fever”), chantés tour à tour par le suave Dom Farkas et le frissonnant Hugh Coltman, les deux indispensables chanteurs invités. Et quand ces deux frères d’âme – on dit aussi soul brother – à la peau blanche mais au cœur métis s’éloignaient du micro, les souffleurs prenaient la parole. Matthias Mahler, Sylvain Bardiau et Fred Gastard, aka Journal Intime ladies ans gentlemen, qu’on sait (si bien) capables de jazzer sans entraves avec Marc Ducret ou Vincent Peirani ou de dynamiter l’héritage hendrixien. Là, aux côtés d’Isaac Pallem, les voilà en section façon Stax, mais sans se vautrer dans les clichés, sans rien renier de leur piquante puissance cuivrée. Très belle idée que de les avoir intégrés à ce magic soul circus.
Mention très bien, aussi, à Guillaume Magne, dont chaque intervention nous laissa pantinois, pardon, pantois d’admiration. Ce guitariste a un son bien à lui, un goût très sûr, il y a du Steve Cropper en lui, du Neil Young aussi (celui de For What It’s Worth, avec Buffalo Springfield), il joue toujours la note ou l’accord ou la note juste, avec une précision, un timing parfaits.
Fred “White Caesar” Goaty
« Superfly / You’re gonna make your fortune by and by / But if you lose, don’t ask no questions why / The only game you know is Do or Die »