Le Off de Jazz à Sète, 17 juillet
C’est un jour off pour le in du Festival Radio France Occitanie Montpellier, et le chroniqueur profite de cette journée de relâche pour une escapade vers le Off de Sète. En quittant le Mas Coulet, dernier parking gratuit avant l’enfer de la circulation et du stationnement l’été dans cette ville, un petit tour du côté du pont basculant, le Pont du Tivoli, levé un (long) instant pour laisser passer les mâts de voiliers de plaisance, le tout salué par les cannes à pêche….
Le in du jour, ce soir à Sète, c’est notamment Stacey Kent. Mais le chroniqueur n’aspire pas cette année à écouter l’artillerie lourde (Hancock, Marcus Miller, Kenny Barron….), mais plutôt à goûter les chevaux légers du off.
Sur la terrasse du bar-restaurant The Rio, haut lieu de la vie jazzistique sétoise, on écoutera à 18h30 (en fait un peu plus tard) le Seb Debloos Trio
Sur la vitrine d’une boutique, une affiche du festival : indiscutablement toute la ville se met à l’heure du jazz
The Rio arbore aussi une affiche de l’expo photo qu’il accueille depuis juin et jusque fin août
Mais c’est le moment d’écouter le Seb Debloos Trio. Sébastien Debloos, saxophoniste baryton originaire de Cambrai, et formé au conservatoire de Douai, a longuement tâté du ‘métier’ parisien entre orchestre d’opéra, jazz, gospel et variétés. Il a enseigné à l’École de Musique de Frontignan, et il est également chef de chœur. Le trio l’associe à la contrebassiste Gabrielle Koehlhoeffer, qu’il m’est arrivé de présenter en sidewomen au tout début de sa carrière dans le quintette de Joël Allouche en 2013 sur la grande scène de l’Amphi d’O au Festival Radio France, et que j’ai écoutée aussi plus récemment avec son propre trio sur la scène des concerts de 20h à l’Amphithéâtre des Micocouliers. C’est une très bonne musicienne, et comme je ne connaissais pas ses partenaires, c’est sa présence qui m’a incité à venir écouter ce trio. Quant au batteur, c’est Sega Seck, musicien originaire du Sénégal, entendu avec Touré Kunda, Franck Nicolas, Sonny Troupé, Nelson Veras et pas mal d’autres artistes dont le nom parle à nos oreilles d’amateurs.
Le saxophoniste baryton utilise une foule d’effets, et commence dans ce registre, planant et futuriste, avant d’entraîner le trio, avec une sonorité plus acoustique, dans la cavalcade d’un jazz moderne assez musclé. Retour pour le thème suivant aux effets, tempo lent, sons venus d’ailleurs. Le saxophoniste chante dans son saxophone, et son fredon associé aux effets donne encore de nouvelles couleurs. Il fera de même, sans le bec cette fois, pour encore d’autres sonorités. La contrebassiste accorde son jeu et ses solos à cette versatilité, et le batteur fait de même. Le concert se poursuit entre ces deux tropismes : jazz de stricte obédience, et explorations sonores. Manifestement, ils y prennent plaisir, le public avec eux, et le chroniqueur est du nombre. Agréable surprise, donc, que cette escapade dans le off de Jazz à Sète.
Xavier Prévost