Le quintet du Tourtiers au Caillou du Jardin Botanique, à Bordeaux
Jeudi 29 mai à 20.00: le « Caillou du Jardin Botanique » à Bordeaux est plein comme un oeuf, et je trouve difficilement une place à 50 cm du pavillon de la trompette de Yoann Loustalot. Qui me rassure : « nous ne jouons pas fort« . Et c’est vrai. Mais qu’est ce que ce nouveau quintet, dit « du Tourtiers » ?
Yoann Loustalot (tp, bugle), Julien Touéry (p), Guillaume Christophel (ts), Ivan Gélugne (b), Alban Mourgues (dm)
Une appellation désopilante ? « Tourtiers » parce que la moitié des musiciens sont de Tours et l’autre moitié de Poitiers. De fait, on a quand même l’impression d’en avoir vu une bonne partie du côté de Toulouse, ou de Bordeaux. Oui, mais ils ont émigré. Pourtant le « Mandala » les accueillera le vendredi 30.
Ils commencent par Impulsive, un thème de Johnny Hodges que Julien a été relever chez Clark Terry (« The Happy Horn »), et que le lapin n’a – semble-t’il – jamais enregistré pour son compte. Dommage. C’est rebondissant, excellent pour se mettre en train, cela paraît aisé, et c’est probablement pas si facile que ça. Pour suivre une version joliment arrangée de Hackensack, de Thelonious Monk. Puis Prelude To A Kiss, qui me replonge dans les affres interrogatives que Vladimir Jankélévitch nous soumet à propos des « Préludes » en musique. En gros, à quoi prélude un prélude si ce n’est au fond à rien ? Et si, soutient-il mordicus avec humour et insistance, le prélude ne préludait qu’en général ? Mais à rien de précis. Ici le prélude est « au baiser ». Je passe sur les interprétations assez grossières qu’on peut en faire, et qui ne fonctionnent pas car en anglais « kiss » désigne bien le baiser d’amour, qui s’échange délicieusement au moment où tout bascule. Le jazz n’est pas toujours cette musique dont les titres sont à double sens !!!
Bonne idée ensuite, après ce moment plus calme que tendre, d’aller chercher un thème plein d’allégresse de Richie Powell, Gertrude’s Bounce. Et d’enchaîner avec le Orange Was The Color Of Her Dress, Then Blue Silk de Charles Mingus. On aura compris que ce quintet fortement sudiste, et constitué quand même de la moitié du quartet d’Émile Parisien, occupé à d’autres tâches, explore avec science un répertoire de ce que l’on pourrait presque nommer des « standards », en tous cas des thèmes du répertoire. Yoann est excellent, qui connaît bien à la fois son Clifford et surtout son Booker Little. Guillaume Christophel lui donne une réplique solide et charpentée, qui pourra gagner en souplesse, Ivan Gélugne s’extirpe souvent du lot pour des solos bien amenés, de même que Julien Touéry qui semble un peu structurer les choses, et Alban Mourgues soutient l’entreprise d’un drumming juste, posé, efficace.
Je quitte les lieux, persuadé que le festival d’été qui se profile au « Caillou » méritera notre écoute. Et pas mal de dégustations qui vont avec. On trouve TOUT sur ce « Jazz@botanic » ici :
Philippe Méziat
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Jeudi 29 mai à 20.00: le « Caillou du Jardin Botanique » à Bordeaux est plein comme un oeuf, et je trouve difficilement une place à 50 cm du pavillon de la trompette de Yoann Loustalot. Qui me rassure : « nous ne jouons pas fort« . Et c’est vrai. Mais qu’est ce que ce nouveau quintet, dit « du Tourtiers » ?
Yoann Loustalot (tp, bugle), Julien Touéry (p), Guillaume Christophel (ts), Ivan Gélugne (b), Alban Mourgues (dm)
Une appellation désopilante ? « Tourtiers » parce que la moitié des musiciens sont de Tours et l’autre moitié de Poitiers. De fait, on a quand même l’impression d’en avoir vu une bonne partie du côté de Toulouse, ou de Bordeaux. Oui, mais ils ont émigré. Pourtant le « Mandala » les accueillera le vendredi 30.
Ils commencent par Impulsive, un thème de Johnny Hodges que Julien a été relever chez Clark Terry (« The Happy Horn »), et que le lapin n’a – semble-t’il – jamais enregistré pour son compte. Dommage. C’est rebondissant, excellent pour se mettre en train, cela paraît aisé, et c’est probablement pas si facile que ça. Pour suivre une version joliment arrangée de Hackensack, de Thelonious Monk. Puis Prelude To A Kiss, qui me replonge dans les affres interrogatives que Vladimir Jankélévitch nous soumet à propos des « Préludes » en musique. En gros, à quoi prélude un prélude si ce n’est au fond à rien ? Et si, soutient-il mordicus avec humour et insistance, le prélude ne préludait qu’en général ? Mais à rien de précis. Ici le prélude est « au baiser ». Je passe sur les interprétations assez grossières qu’on peut en faire, et qui ne fonctionnent pas car en anglais « kiss » désigne bien le baiser d’amour, qui s’échange délicieusement au moment où tout bascule. Le jazz n’est pas toujours cette musique dont les titres sont à double sens !!!
Bonne idée ensuite, après ce moment plus calme que tendre, d’aller chercher un thème plein d’allégresse de Richie Powell, Gertrude’s Bounce. Et d’enchaîner avec le Orange Was The Color Of Her Dress, Then Blue Silk de Charles Mingus. On aura compris que ce quintet fortement sudiste, et constitué quand même de la moitié du quartet d’Émile Parisien, occupé à d’autres tâches, explore avec science un répertoire de ce que l’on pourrait presque nommer des « standards », en tous cas des thèmes du répertoire. Yoann est excellent, qui connaît bien à la fois son Clifford et surtout son Booker Little. Guillaume Christophel lui donne une réplique solide et charpentée, qui pourra gagner en souplesse, Ivan Gélugne s’extirpe souvent du lot pour des solos bien amenés, de même que Julien Touéry qui semble un peu structurer les choses, et Alban Mourgues soutient l’entreprise d’un drumming juste, posé, efficace.
Je quitte les lieux, persuadé que le festival d’été qui se profile au « Caillou » méritera notre écoute. Et pas mal de dégustations qui vont avec. On trouve TOUT sur ce « Jazz@botanic » ici :
Philippe Méziat
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Jeudi 29 mai à 20.00: le « Caillou du Jardin Botanique » à Bordeaux est plein comme un oeuf, et je trouve difficilement une place à 50 cm du pavillon de la trompette de Yoann Loustalot. Qui me rassure : « nous ne jouons pas fort« . Et c’est vrai. Mais qu’est ce que ce nouveau quintet, dit « du Tourtiers » ?
Yoann Loustalot (tp, bugle), Julien Touéry (p), Guillaume Christophel (ts), Ivan Gélugne (b), Alban Mourgues (dm)
Une appellation désopilante ? « Tourtiers » parce que la moitié des musiciens sont de Tours et l’autre moitié de Poitiers. De fait, on a quand même l’impression d’en avoir vu une bonne partie du côté de Toulouse, ou de Bordeaux. Oui, mais ils ont émigré. Pourtant le « Mandala » les accueillera le vendredi 30.
Ils commencent par Impulsive, un thème de Johnny Hodges que Julien a été relever chez Clark Terry (« The Happy Horn »), et que le lapin n’a – semble-t’il – jamais enregistré pour son compte. Dommage. C’est rebondissant, excellent pour se mettre en train, cela paraît aisé, et c’est probablement pas si facile que ça. Pour suivre une version joliment arrangée de Hackensack, de Thelonious Monk. Puis Prelude To A Kiss, qui me replonge dans les affres interrogatives que Vladimir Jankélévitch nous soumet à propos des « Préludes » en musique. En gros, à quoi prélude un prélude si ce n’est au fond à rien ? Et si, soutient-il mordicus avec humour et insistance, le prélude ne préludait qu’en général ? Mais à rien de précis. Ici le prélude est « au baiser ». Je passe sur les interprétations assez grossières qu’on peut en faire, et qui ne fonctionnent pas car en anglais « kiss » désigne bien le baiser d’amour, qui s’échange délicieusement au moment où tout bascule. Le jazz n’est pas toujours cette musique dont les titres sont à double sens !!!
Bonne idée ensuite, après ce moment plus calme que tendre, d’aller chercher un thème plein d’allégresse de Richie Powell, Gertrude’s Bounce. Et d’enchaîner avec le Orange Was The Color Of Her Dress, Then Blue Silk de Charles Mingus. On aura compris que ce quintet fortement sudiste, et constitué quand même de la moitié du quartet d’Émile Parisien, occupé à d’autres tâches, explore avec science un répertoire de ce que l’on pourrait presque nommer des « standards », en tous cas des thèmes du répertoire. Yoann est excellent, qui connaît bien à la fois son Clifford et surtout son Booker Little. Guillaume Christophel lui donne une réplique solide et charpentée, qui pourra gagner en souplesse, Ivan Gélugne s’extirpe souvent du lot pour des solos bien amenés, de même que Julien Touéry qui semble un peu structurer les choses, et Alban Mourgues soutient l’entreprise d’un drumming juste, posé, efficace.
Je quitte les lieux, persuadé que le festival d’été qui se profile au « Caillou » méritera notre écoute. Et pas mal de dégustations qui vont avec. On trouve TOUT sur ce « Jazz@botanic » ici :
Philippe Méziat
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Jeudi 29 mai à 20.00: le « Caillou du Jardin Botanique » à Bordeaux est plein comme un oeuf, et je trouve difficilement une place à 50 cm du pavillon de la trompette de Yoann Loustalot. Qui me rassure : « nous ne jouons pas fort« . Et c’est vrai. Mais qu’est ce que ce nouveau quintet, dit « du Tourtiers » ?
Yoann Loustalot (tp, bugle), Julien Touéry (p), Guillaume Christophel (ts), Ivan Gélugne (b), Alban Mourgues (dm)
Une appellation désopilante ? « Tourtiers » parce que la moitié des musiciens sont de Tours et l’autre moitié de Poitiers. De fait, on a quand même l’impression d’en avoir vu une bonne partie du côté de Toulouse, ou de Bordeaux. Oui, mais ils ont émigré. Pourtant le « Mandala » les accueillera le vendredi 30.
Ils commencent par Impulsive, un thème de Johnny Hodges que Julien a été relever chez Clark Terry (« The Happy Horn »), et que le lapin n’a – semble-t’il – jamais enregistré pour son compte. Dommage. C’est rebondissant, excellent pour se mettre en train, cela paraît aisé, et c’est probablement pas si facile que ça. Pour suivre une version joliment arrangée de Hackensack, de Thelonious Monk. Puis Prelude To A Kiss, qui me replonge dans les affres interrogatives que Vladimir Jankélévitch nous soumet à propos des « Préludes » en musique. En gros, à quoi prélude un prélude si ce n’est au fond à rien ? Et si, soutient-il mordicus avec humour et insistance, le prélude ne préludait qu’en général ? Mais à rien de précis. Ici le prélude est « au baiser ». Je passe sur les interprétations assez grossières qu’on peut en faire, et qui ne fonctionnent pas car en anglais « kiss » désigne bien le baiser d’amour, qui s’échange délicieusement au moment où tout bascule. Le jazz n’est pas toujours cette musique dont les titres sont à double sens !!!
Bonne idée ensuite, après ce moment plus calme que tendre, d’aller chercher un thème plein d’allégresse de Richie Powell, Gertrude’s Bounce. Et d’enchaîner avec le Orange Was The Color Of Her Dress, Then Blue Silk de Charles Mingus. On aura compris que ce quintet fortement sudiste, et constitué quand même de la moitié du quartet d’Émile Parisien, occupé à d’autres tâches, explore avec science un répertoire de ce que l’on pourrait presque nommer des « standards », en tous cas des thèmes du répertoire. Yoann est excellent, qui connaît bien à la fois son Clifford et surtout son Booker Little. Guillaume Christophel lui donne une réplique solide et charpentée, qui pourra gagner en souplesse, Ivan Gélugne s’extirpe souvent du lot pour des solos bien amenés, de même que Julien Touéry qui semble un peu structurer les choses, et Alban Mourgues soutient l’entreprise d’un drumming juste, posé, efficace.
Je quitte les lieux, persuadé que le festival d’été qui se profile au « Caillou » méritera notre écoute. Et pas mal de dégustations qui vont avec. On trouve TOUT sur ce « Jazz@botanic » ici :
Philippe Méziat