Jazz live
Publié le 25 Oct 2024 • Par Xavier Prévost

Magic Malik Fanfare XP à la Petite Halle

Magic Malik (flûte, voix), Fanny Ménégoz (flûte, voix), Pascal Mabit (saxophone alto), Maciek Lasserre (saxophone soprano), Johan Blanc (trombone), Olivier Laisney (trompette), Alexandre Herer (piano électrique), Gilles Coronado (guitare), Maïlys Maronne (piano), Nicolas Bauer (guitare basse), Vincent Sauve (batterie)

Paris, Le Petite Halle, 24 octobre 2024, 20h45

Impatience chez le chroniqueur de réécouter cet orchestre singulier, dans l’une de ses trois prestations accueillies en l’espace de quelques mois par la Petite Halle. Une manière de permettre à ce groupe, dont les membres sont dispersés par leurs autres activités, de reprendre contact avec le répertoire (et avec le public). La musique est intensément collective. Elle procède de différents systèmes musicaux de référence, dans un assemblage dont on pourrait dire qu’il est mi-conceptuel, mi-organique. C’est une impression que j’éprouvais, jeune amateur, au milieu des années 60, en découvrant les groupes de Mingus enregistrés entre le fin des années 50 et le début des années 60. Au début du concert, une intro de flûte seule va déboucher sur une sorte de tournerie mouvante, jouant de la fluidité des rythmes et des interventions solistes. Au fil des séquences les expressions individuelles vont entrer en dialogue avec une sorte d’ostinato évolutif qui porte les solistes et entraîne chaque fois un peu plus l’orchestre dans l’expression de son absolue singularité. Plus tard une autre séquence nous offrira un aperçu de ce qui pourrait être le bebop du futur. Surgiront un instant des souvenirs de Coltrane (26-2 , Giant Steps….). Le public, attentif, ne ménage pas son enthousiasme, qu’il exprime avec chaleur. Vers 22h30 ce semble être la fin : je manquerai peut-être un rappel mais le chroniqueur banlieusard doit filer pour ne pas manquer le dernier RER à 23h02 à Magenta-Gare du Nord : depuis 4 ans les dessertes en soirée disparaissent sur la ligne ‘E’ : c’est le blues rituel et récurrent d’un jazzophile du 9-3….

Xavier Prévost (texte et photos)