Malta Jazz Festival, troisième soirée. La Valette, Malte. 20/07/13
Malta Jazz Festival, troisième soirée. La Valette, Malte. 20/07/13
Après un premier concert consacré à Cusp, un groupe local tout sauf passionnant, on entre dans le vif du sujet de la dernière soirée de la 23° édition du festival maltais avec le quartet de Gilad Hekselman. Car, vraiment, que penser d’un trio qui ne parvient jamais à décoller sur des compositions insipides démarquées de Pat Metheny ou de John Scofield, dont le guitariste (Jes Psaila) a absorbé tous les clichés dans une optique qu’on pourrait qualifier ainsi : « la guitare moderne expliquée aux jeunes filles de bonne famille pour les aider à s’endormir ».
N’accablons donc pas davantage cette formation qui n’a pas réussi à nous convaincre qu’il existait une véritable scène jazz à Malte, et tournons-nous plutôt vers le quartet du guitariste israélien Gilad Hekselman. Propulsé par la formidable machine à groove que constitue le tandem Joe Martin (b)/Jeff Ballard (dm), le leader propose un jeu d’une inventivité folle, précis, délié, truffé de longues phrases dont on suit les développements d’une oreille captivée. Quand il soutient le ténor de Ben Wendell, Heskelman affiche également une approche hautement créative, alternant petites phrases en contrepoint et accords aux voicings rares. De quoi stimuler le souffleur, qui n’a pas besoin de se faire prier pour donner le meilleur de lui-même.
Avec Michel Camilo la question qui se pose toujours est : « Va-t-il jouer du piano ou de la mitraillette à 88 touches ? ». Au début de ce concert final du Malta Jazz Festival la réponse semblait s’orienter vers la seconde option avec une sonorité métallique et un jeu de main droite en rafales d’une vélocité qui autorisait peu de nuances. La suite fut plus mitigée, laissant place à de beaux moments de lyrisme que Lincoln Goines (b) et Cliff Almond (dm) accompagnaient avec davantage de subtilité. Reste qu’on peut s’étonner qu’un artiste célèbre et sans doute rassembleur mais au jeu aussi prévisible et codé vienne pour la troisième fois à Malte où les musiciens du Vieux Continent, quant à eux, sont de toute évidence faiblement représentés. A quelques encablures de la Sicile, l’archipel maltais a pourtant tout pour faire une place à une scène européenne dont la diversité permettrait largement de satisfaire un public local qui gagnerait à s’ouvrir à d’autres rythmes et sonorités. L’Office du Tourisme de Malte nous a fort généreusement invités — mes collègues Allemand, Britannique, Italien et moi-même — à visiter, parallèlement au festival, une île passionnante tant pas les sites qu’elle offre que par l’histoire qui s’y est inscrite. Une multitude d’influences culturelles, reçues au cours des siècles, ont façonné la richesse humaine et patrimoniale actuelle de Malte. Pourquoi, dans le domaine du jazz, — et quelles que soient la qualité et la diversité indéniables de la programmation de la présente édition du Malta Jazz Festival — l’apport extérieur devrait-il se limiter au continent nord-américain ?
Thierry Quénum
www.maltajazzfestival.org
www.visitmalta.com/fr/
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Malta Jazz Festival, troisième soirée. La Valette, Malte. 20/07/13
Après un premier concert consacré à Cusp, un groupe local tout sauf passionnant, on entre dans le vif du sujet de la dernière soirée de la 23° édition du festival maltais avec le quartet de Gilad Hekselman. Car, vraiment, que penser d’un trio qui ne parvient jamais à décoller sur des compositions insipides démarquées de Pat Metheny ou de John Scofield, dont le guitariste (Jes Psaila) a absorbé tous les clichés dans une optique qu’on pourrait qualifier ainsi : « la guitare moderne expliquée aux jeunes filles de bonne famille pour les aider à s’endormir ».
N’accablons donc pas davantage cette formation qui n’a pas réussi à nous convaincre qu’il existait une véritable scène jazz à Malte, et tournons-nous plutôt vers le quartet du guitariste israélien Gilad Hekselman. Propulsé par la formidable machine à groove que constitue le tandem Joe Martin (b)/Jeff Ballard (dm), le leader propose un jeu d’une inventivité folle, précis, délié, truffé de longues phrases dont on suit les développements d’une oreille captivée. Quand il soutient le ténor de Ben Wendell, Heskelman affiche également une approche hautement créative, alternant petites phrases en contrepoint et accords aux voicings rares. De quoi stimuler le souffleur, qui n’a pas besoin de se faire prier pour donner le meilleur de lui-même.
Avec Michel Camilo la question qui se pose toujours est : « Va-t-il jouer du piano ou de la mitraillette à 88 touches ? ». Au début de ce concert final du Malta Jazz Festival la réponse semblait s’orienter vers la seconde option avec une sonorité métallique et un jeu de main droite en rafales d’une vélocité qui autorisait peu de nuances. La suite fut plus mitigée, laissant place à de beaux moments de lyrisme que Lincoln Goines (b) et Cliff Almond (dm) accompagnaient avec davantage de subtilité. Reste qu’on peut s’étonner qu’un artiste célèbre et sans doute rassembleur mais au jeu aussi prévisible et codé vienne pour la troisième fois à Malte où les musiciens du Vieux Continent, quant à eux, sont de toute évidence faiblement représentés. A quelques encablures de la Sicile, l’archipel maltais a pourtant tout pour faire une place à une scène européenne dont la diversité permettrait largement de satisfaire un public local qui gagnerait à s’ouvrir à d’autres rythmes et sonorités. L’Office du Tourisme de Malte nous a fort généreusement invités — mes collègues Allemand, Britannique, Italien et moi-même — à visiter, parallèlement au festival, une île passionnante tant pas les sites qu’elle offre que par l’histoire qui s’y est inscrite. Une multitude d’influences culturelles, reçues au cours des siècles, ont façonné la richesse humaine et patrimoniale actuelle de Malte. Pourquoi, dans le domaine du jazz, — et quelles que soient la qualité et la diversité indéniables de la programmation de la présente édition du Malta Jazz Festival — l’apport extérieur devrait-il se limiter au continent nord-américain ?
Thierry Quénum
www.maltajazzfestival.org
www.visitmalta.com/fr/
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Malta Jazz Festival, troisième soirée. La Valette, Malte. 20/07/13
Après un premier concert consacré à Cusp, un groupe local tout sauf passionnant, on entre dans le vif du sujet de la dernière soirée de la 23° édition du festival maltais avec le quartet de Gilad Hekselman. Car, vraiment, que penser d’un trio qui ne parvient jamais à décoller sur des compositions insipides démarquées de Pat Metheny ou de John Scofield, dont le guitariste (Jes Psaila) a absorbé tous les clichés dans une optique qu’on pourrait qualifier ainsi : « la guitare moderne expliquée aux jeunes filles de bonne famille pour les aider à s’endormir ».
N’accablons donc pas davantage cette formation qui n’a pas réussi à nous convaincre qu’il existait une véritable scène jazz à Malte, et tournons-nous plutôt vers le quartet du guitariste israélien Gilad Hekselman. Propulsé par la formidable machine à groove que constitue le tandem Joe Martin (b)/Jeff Ballard (dm), le leader propose un jeu d’une inventivité folle, précis, délié, truffé de longues phrases dont on suit les développements d’une oreille captivée. Quand il soutient le ténor de Ben Wendell, Heskelman affiche également une approche hautement créative, alternant petites phrases en contrepoint et accords aux voicings rares. De quoi stimuler le souffleur, qui n’a pas besoin de se faire prier pour donner le meilleur de lui-même.
Avec Michel Camilo la question qui se pose toujours est : « Va-t-il jouer du piano ou de la mitraillette à 88 touches ? ». Au début de ce concert final du Malta Jazz Festival la réponse semblait s’orienter vers la seconde option avec une sonorité métallique et un jeu de main droite en rafales d’une vélocité qui autorisait peu de nuances. La suite fut plus mitigée, laissant place à de beaux moments de lyrisme que Lincoln Goines (b) et Cliff Almond (dm) accompagnaient avec davantage de subtilité. Reste qu’on peut s’étonner qu’un artiste célèbre et sans doute rassembleur mais au jeu aussi prévisible et codé vienne pour la troisième fois à Malte où les musiciens du Vieux Continent, quant à eux, sont de toute évidence faiblement représentés. A quelques encablures de la Sicile, l’archipel maltais a pourtant tout pour faire une place à une scène européenne dont la diversité permettrait largement de satisfaire un public local qui gagnerait à s’ouvrir à d’autres rythmes et sonorités. L’Office du Tourisme de Malte nous a fort généreusement invités — mes collègues Allemand, Britannique, Italien et moi-même — à visiter, parallèlement au festival, une île passionnante tant pas les sites qu’elle offre que par l’histoire qui s’y est inscrite. Une multitude d’influences culturelles, reçues au cours des siècles, ont façonné la richesse humaine et patrimoniale actuelle de Malte. Pourquoi, dans le domaine du jazz, — et quelles que soient la qualité et la diversité indéniables de la programmation de la présente édition du Malta Jazz Festival — l’apport extérieur devrait-il se limiter au continent nord-américain ?
Thierry Quénum
www.maltajazzfestival.org
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Malta Jazz Festival, troisième soirée. La Valette, Malte. 20/07/13
Après un premier concert consacré à Cusp, un groupe local tout sauf passionnant, on entre dans le vif du sujet de la dernière soirée de la 23° édition du festival maltais avec le quartet de Gilad Hekselman. Car, vraiment, que penser d’un trio qui ne parvient jamais à décoller sur des compositions insipides démarquées de Pat Metheny ou de John Scofield, dont le guitariste (Jes Psaila) a absorbé tous les clichés dans une optique qu’on pourrait qualifier ainsi : « la guitare moderne expliquée aux jeunes filles de bonne famille pour les aider à s’endormir ».
N’accablons donc pas davantage cette formation qui n’a pas réussi à nous convaincre qu’il existait une véritable scène jazz à Malte, et tournons-nous plutôt vers le quartet du guitariste israélien Gilad Hekselman. Propulsé par la formidable machine à groove que constitue le tandem Joe Martin (b)/Jeff Ballard (dm), le leader propose un jeu d’une inventivité folle, précis, délié, truffé de longues phrases dont on suit les développements d’une oreille captivée. Quand il soutient le ténor de Ben Wendell, Heskelman affiche également une approche hautement créative, alternant petites phrases en contrepoint et accords aux voicings rares. De quoi stimuler le souffleur, qui n’a pas besoin de se faire prier pour donner le meilleur de lui-même.
Avec Michel Camilo la question qui se pose toujours est : « Va-t-il jouer du piano ou de la mitraillette à 88 touches ? ». Au début de ce concert final du Malta Jazz Festival la réponse semblait s’orienter vers la seconde option avec une sonorité métallique et un jeu de main droite en rafales d’une vélocité qui autorisait peu de nuances. La suite fut plus mitigée, laissant place à de beaux moments de lyrisme que Lincoln Goines (b) et Cliff Almond (dm) accompagnaient avec davantage de subtilité. Reste qu’on peut s’étonner qu’un artiste célèbre et sans doute rassembleur mais au jeu aussi prévisible et codé vienne pour la troisième fois à Malte où les musiciens du Vieux Continent, quant à eux, sont de toute évidence faiblement représentés. A quelques encablures de la Sicile, l’archipel maltais a pourtant tout pour faire une place à une scène européenne dont la diversité permettrait largement de satisfaire un public local qui gagnerait à s’ouvrir à d’autres rythmes et sonorités. L’Office du Tourisme de Malte nous a fort généreusement invités — mes collègues Allemand, Britannique, Italien et moi-même — à visiter, parallèlement au festival, une île passionnante tant pas les sites qu’elle offre que par l’histoire qui s’y est inscrite. Une multitude d’influences culturelles, reçues au cours des siècles, ont façonné la richesse humaine et patrimoniale actuelle de Malte. Pourquoi, dans le domaine du jazz, — et quelles que soient la qualité et la diversité indéniables de la programmation de la présente édition du Malta Jazz Festival — l’apport extérieur devrait-il se limiter au continent nord-américain ?
Thierry Quénum
www.maltajazzfestival.org
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