Le Mans : un final rayonnant, avec Stephan Oliva, Tom Rainey, Sébastien Boisseau et le "Brotherhood Heritage"
Sur notre image à la une, on voit François Raulin, directeur musical avec Didier Levallet du « Brotherhood Heritage » qui a joué en deuxième partie hier soir, et derrière lui Maxine McGregor, la veuve de Chris, et leur fils Kei, avec sa (déjà légendaire) casquette. Une image symbole pour une soirée de joie et de danse, qui avait commencé avec un magnifique trio, constitué par Stephan Oliva, Sébastien Boisseau et Tom Rainey.
Stephan Oliva (p), Sébastien Boisseau (b), Tom Rainey (dm)
« Brotherhood Heritage » : Michel Marre (tp, bugle, pocket-tp), Alain Vankenhove (tp, bugle), Jean-Louis Pommier (tb), Mathias Mahler (tb), Chris Biscoe (as, alto-cl), Raphaël Imbert (ts), François Corneloup (bs), François Raulin (p), Didier Levallet (b), Simon Goubert (dm)
Et soulignons d’abord la chance que nous avons, en France, de pouvoir profiter d’une jeune génération irréfutable, formée aux meilleures écoles mais capable de se détacher du côté « reproducteur » de l’enseignement, tout en conservant de la génération d’avant un certain nombre de solistes de grande classe, sans oublier ceux qui furent à l’origine de cet engouement et qui sont toujours là, actifs, inventifs et généreux.
Après les « tricoteurs » de l’après-midi, sans oublier Michel Godard et ceux qui ont entouré le pianiste Alexandre Gosse (voir le compte-rendu ici même, par Xavier Prévost), nous attendions ce nouveau trio de Stéphan Oliva avec impatience. Et ce fut magnifique ! Bien plus engagé, bien plus dense que le trio de « stars » qui avait officié deux jours avant. Un Stephan Oliva rayonnant, moins « intimiste » que d’habitude, en tous cas parfaitement soutenu, porté, par Sébastien Boisseau et Tom Rainey, que l’on découvre de plus en plus comme un batteur capable de s’adapter à tous les terrains, du plus ouvert au plus strict. Probablement le plus beau concert de jazz « 100% pur jus » de la semaine !
On connaît le goût et la connaissance de François Raulin pour l’Afrique. En l’occurence celle du sud, celle de l’apartheid, qui contraignit Chris McGregor et quelques autres à émigrer vers l’Europe. Chris y échafauda un orchestre appelé les « Brotherhood Of Breath », s’installa en France, et quitta ce monde un peu tôt. Mais son souvenir est vif, et titillait depuis longtemps le pianiste et Didier Levallet (qui fut de l’aventure de l’orchestre original) en vue d’un hommage et surtout d’une recréation. Produite en collaboration par l’Europa, D’Jazz Nevers, Jazz sous les Pommiers, les RDV de l’Erdre, Jazz d’Or Strasbourg et la MC2 de Grenoble, cette renaissance de la musique de Chris McGregor est une grande réussite, tant sur le plan musical que sur celui de la joie qu’elle fait partager à un public qui a besoin de ça. Pour un final qui permet à tous les bénévoles et autres membres de l’équipe d’Armand Meignan de venir sur scène, ce fut parfait. Et comme Maxine McGregor était là avec son fils Kei (résidant à Bordeaux et dont j’ai rendu compte deux fois ici même du travail autour de la musique de son père), l’émotion était également perceptible. Il y avait au bout de la nuit de la fatigue dans l’air, mais une allégresse très profonde. Carrément.
Philippe Méziat|Sur notre image à la une, on voit François Raulin, directeur musical avec Didier Levallet du « Brotherhood Heritage » qui a joué en deuxième partie hier soir, et derrière lui Maxine McGregor, la veuve de Chris, et leur fils Kei, avec sa (déjà légendaire) casquette. Une image symbole pour une soirée de joie et de danse, qui avait commencé avec un magnifique trio, constitué par Stephan Oliva, Sébastien Boisseau et Tom Rainey.
Stephan Oliva (p), Sébastien Boisseau (b), Tom Rainey (dm)
« Brotherhood Heritage » : Michel Marre (tp, bugle, pocket-tp), Alain Vankenhove (tp, bugle), Jean-Louis Pommier (tb), Mathias Mahler (tb), Chris Biscoe (as, alto-cl), Raphaël Imbert (ts), François Corneloup (bs), François Raulin (p), Didier Levallet (b), Simon Goubert (dm)
Et soulignons d’abord la chance que nous avons, en France, de pouvoir profiter d’une jeune génération irréfutable, formée aux meilleures écoles mais capable de se détacher du côté « reproducteur » de l’enseignement, tout en conservant de la génération d’avant un certain nombre de solistes de grande classe, sans oublier ceux qui furent à l’origine de cet engouement et qui sont toujours là, actifs, inventifs et généreux.
Après les « tricoteurs » de l’après-midi, sans oublier Michel Godard et ceux qui ont entouré le pianiste Alexandre Gosse (voir le compte-rendu ici même, par Xavier Prévost), nous attendions ce nouveau trio de Stéphan Oliva avec impatience. Et ce fut magnifique ! Bien plus engagé, bien plus dense que le trio de « stars » qui avait officié deux jours avant. Un Stephan Oliva rayonnant, moins « intimiste » que d’habitude, en tous cas parfaitement soutenu, porté, par Sébastien Boisseau et Tom Rainey, que l’on découvre de plus en plus comme un batteur capable de s’adapter à tous les terrains, du plus ouvert au plus strict. Probablement le plus beau concert de jazz « 100% pur jus » de la semaine !
On connaît le goût et la connaissance de François Raulin pour l’Afrique. En l’occurence celle du sud, celle de l’apartheid, qui contraignit Chris McGregor et quelques autres à émigrer vers l’Europe. Chris y échafauda un orchestre appelé les « Brotherhood Of Breath », s’installa en France, et quitta ce monde un peu tôt. Mais son souvenir est vif, et titillait depuis longtemps le pianiste et Didier Levallet (qui fut de l’aventure de l’orchestre original) en vue d’un hommage et surtout d’une recréation. Produite en collaboration par l’Europa, D’Jazz Nevers, Jazz sous les Pommiers, les RDV de l’Erdre, Jazz d’Or Strasbourg et la MC2 de Grenoble, cette renaissance de la musique de Chris McGregor est une grande réussite, tant sur le plan musical que sur celui de la joie qu’elle fait partager à un public qui a besoin de ça. Pour un final qui permet à tous les bénévoles et autres membres de l’équipe d’Armand Meignan de venir sur scène, ce fut parfait. Et comme Maxine McGregor était là avec son fils Kei (résidant à Bordeaux et dont j’ai rendu compte deux fois ici même du travail autour de la musique de son père), l’émotion était également perceptible. Il y avait au bout de la nuit de la fatigue dans l’air, mais une allégresse très profonde. Carrément.
Philippe Méziat