Manuel Rocheman, la finesse et la flamme
Au Sunset, le trio de Manuel Rocheman a présenté les morceaux de son prochain disque, Mysterio. La musique jouée ce soir là se caractérisait par un alliage très rare d’énergie et de finesse.
manuel Rocheman (p), Mathias Allamane (b) , matthieu Chazarenc (dm), au Sunset, mercredi 27 janvier 2016
Les trois musiciens arrivent sur scène avec un visage concentré, des partitions en accordéon dans tous les coins, bref tous les signes du groupe qui affronte un nouveau répertoire. Au bout de quelques morceaux on est frappé d’entendre à quel point ces musiciens avancent ensemble. Compacts, ils produisent un son de groupe. Chacun, y compris le leader, ne s’accorde que de brefs solos. On remarque aussi l’énergie qui émane de cette musique. Pas une énergie spectaculaire et volatile, se dissipant en étincelles crépitantes. Plutôt une flamme tranquille, apaisante, nourrissante, qui prendrait le temps de savourer la chaleur qu’elle dispense.
Le batteur, Matthieu Chazarenc est pour beaucoup dans cette énergie irradiée par le groupe. Il amène l’entropie, le désordre, l’instabilité. Sa frappe est forte y compris lorsqu’il joue les balais dans Together, belle ballade de Rocheman. Sa conception souple du tempo lui permet de proposer à Manuel Rocheman détours, fausses-pistes, itinéraires bis, ou raccourcis. Mais cette liberté a une contrepartie: le bassiste doit redoubler de rigueur et d’exactitude, sans y laisser sa chemise ni sa musicalité. Mathias Allamane relève le défi avec brio.
Quant à Manuel Rocheman, on goûte ses introductions délicates, sa capacite à accélérer la musique, sa finesse et son mordant.
Parmi les compositions de Rocheman jouées ce soir-là, et qui essuyaient leur baptême du feu, on retient notamment Mysterio, avec sa touche latine subtile qui se dessine au cours du morceau, Togeteher, Heart to Heart, et quelques jolies valses comme la valse des chipirons (Rocheman manifestant une tendresse non dissimulée pour les trois temps). Le trio jouera aussi une composition peu connue de Bill Evans, Here is something for you, jouée lors de la balance du fameux Paris Concert de 1979.
J’échange quelques mots avec manuel Rocheman après le concert. Il souligne la complicité des membres du trio (« On se connaît depuis plus de dix ans ») et sa volonté de s’inscrire dans l’esprit des formations de Bill evans, notamment pour le rôle de la basse. Il a quelques mots très simples et très jolis pour définir les deux autres musiciens: « Matthieu se promène, il est très libre, il est comme l’air…et Mathias…c’est la terre ». L’air, la terre, le feu. Voilà qui fait un beau trio…
Texte: JF Mondot
Dessins: AC Alvoët
On peut retrouver d’autres dessins d’AC Alvoët sur son site internet (www.alvoet.com) ou se rendre au Triton, mairie des Lilas, où sont exposées des gouaches représentant les femen…et quelques musiciens de jazz.|
Au Sunset, le trio de Manuel Rocheman a présenté les morceaux de son prochain disque, Mysterio. La musique jouée ce soir là se caractérisait par un alliage très rare d’énergie et de finesse.
manuel Rocheman (p), Mathias Allamane (b) , matthieu Chazarenc (dm), au Sunset, mercredi 27 janvier 2016
Les trois musiciens arrivent sur scène avec un visage concentré, des partitions en accordéon dans tous les coins, bref tous les signes du groupe qui affronte un nouveau répertoire. Au bout de quelques morceaux on est frappé d’entendre à quel point ces musiciens avancent ensemble. Compacts, ils produisent un son de groupe. Chacun, y compris le leader, ne s’accorde que de brefs solos. On remarque aussi l’énergie qui émane de cette musique. Pas une énergie spectaculaire et volatile, se dissipant en étincelles crépitantes. Plutôt une flamme tranquille, apaisante, nourrissante, qui prendrait le temps de savourer la chaleur qu’elle dispense.
Le batteur, Matthieu Chazarenc est pour beaucoup dans cette énergie irradiée par le groupe. Il amène l’entropie, le désordre, l’instabilité. Sa frappe est forte y compris lorsqu’il joue les balais dans Together, belle ballade de Rocheman. Sa conception souple du tempo lui permet de proposer à Manuel Rocheman détours, fausses-pistes, itinéraires bis, ou raccourcis. Mais cette liberté a une contrepartie: le bassiste doit redoubler de rigueur et d’exactitude, sans y laisser sa chemise ni sa musicalité. Mathias Allamane relève le défi avec brio.
Quant à Manuel Rocheman, on goûte ses introductions délicates, sa capacite à accélérer la musique, sa finesse et son mordant.
Parmi les compositions de Rocheman jouées ce soir-là, et qui essuyaient leur baptême du feu, on retient notamment Mysterio, avec sa touche latine subtile qui se dessine au cours du morceau, Togeteher, Heart to Heart, et quelques jolies valses comme la valse des chipirons (Rocheman manifestant une tendresse non dissimulée pour les trois temps). Le trio jouera aussi une composition peu connue de Bill Evans, Here is something for you, jouée lors de la balance du fameux Paris Concert de 1979.
J’échange quelques mots avec manuel Rocheman après le concert. Il souligne la complicité des membres du trio (« On se connaît depuis plus de dix ans ») et sa volonté de s’inscrire dans l’esprit des formations de Bill evans, notamment pour le rôle de la basse. Il a quelques mots très simples et très jolis pour définir les deux autres musiciens: « Matthieu se promène, il est très libre, il est comme l’air…et Mathias…c’est la terre ». L’air, la terre, le feu. Voilà qui fait un beau trio…
Texte: JF Mondot
Dessins: AC Alvoët
On peut retrouver d’autres dessins d’AC Alvoët sur son site internet (www.alvoet.com) ou se rendre au Triton, mairie des Lilas, où sont exposées des gouaches représentant les femen…et quelques musiciens de jazz.|
Au Sunset, le trio de Manuel Rocheman a présenté les morceaux de son prochain disque, Mysterio. La musique jouée ce soir là se caractérisait par un alliage très rare d’énergie et de finesse.
manuel Rocheman (p), Mathias Allamane (b) , matthieu Chazarenc (dm), au Sunset, mercredi 27 janvier 2016
Les trois musiciens arrivent sur scène avec un visage concentré, des partitions en accordéon dans tous les coins, bref tous les signes du groupe qui affronte un nouveau répertoire. Au bout de quelques morceaux on est frappé d’entendre à quel point ces musiciens avancent ensemble. Compacts, ils produisent un son de groupe. Chacun, y compris le leader, ne s’accorde que de brefs solos. On remarque aussi l’énergie qui émane de cette musique. Pas une énergie spectaculaire et volatile, se dissipant en étincelles crépitantes. Plutôt une flamme tranquille, apaisante, nourrissante, qui prendrait le temps de savourer la chaleur qu’elle dispense.
Le batteur, Matthieu Chazarenc est pour beaucoup dans cette énergie irradiée par le groupe. Il amène l’entropie, le désordre, l’instabilité. Sa frappe est forte y compris lorsqu’il joue les balais dans Together, belle ballade de Rocheman. Sa conception souple du tempo lui permet de proposer à Manuel Rocheman détours, fausses-pistes, itinéraires bis, ou raccourcis. Mais cette liberté a une contrepartie: le bassiste doit redoubler de rigueur et d’exactitude, sans y laisser sa chemise ni sa musicalité. Mathias Allamane relève le défi avec brio.
Quant à Manuel Rocheman, on goûte ses introductions délicates, sa capacite à accélérer la musique, sa finesse et son mordant.
Parmi les compositions de Rocheman jouées ce soir-là, et qui essuyaient leur baptême du feu, on retient notamment Mysterio, avec sa touche latine subtile qui se dessine au cours du morceau, Togeteher, Heart to Heart, et quelques jolies valses comme la valse des chipirons (Rocheman manifestant une tendresse non dissimulée pour les trois temps). Le trio jouera aussi une composition peu connue de Bill Evans, Here is something for you, jouée lors de la balance du fameux Paris Concert de 1979.
J’échange quelques mots avec manuel Rocheman après le concert. Il souligne la complicité des membres du trio (« On se connaît depuis plus de dix ans ») et sa volonté de s’inscrire dans l’esprit des formations de Bill evans, notamment pour le rôle de la basse. Il a quelques mots très simples et très jolis pour définir les deux autres musiciens: « Matthieu se promène, il est très libre, il est comme l’air…et Mathias…c’est la terre ». L’air, la terre, le feu. Voilà qui fait un beau trio…
Texte: JF Mondot
Dessins: AC Alvoët
On peut retrouver d’autres dessins d’AC Alvoët sur son site internet (www.alvoet.com) ou se rendre au Triton, mairie des Lilas, où sont exposées des gouaches représentant les femen…et quelques musiciens de jazz.|
Au Sunset, le trio de Manuel Rocheman a présenté les morceaux de son prochain disque, Mysterio. La musique jouée ce soir là se caractérisait par un alliage très rare d’énergie et de finesse.
manuel Rocheman (p), Mathias Allamane (b) , matthieu Chazarenc (dm), au Sunset, mercredi 27 janvier 2016
Les trois musiciens arrivent sur scène avec un visage concentré, des partitions en accordéon dans tous les coins, bref tous les signes du groupe qui affronte un nouveau répertoire. Au bout de quelques morceaux on est frappé d’entendre à quel point ces musiciens avancent ensemble. Compacts, ils produisent un son de groupe. Chacun, y compris le leader, ne s’accorde que de brefs solos. On remarque aussi l’énergie qui émane de cette musique. Pas une énergie spectaculaire et volatile, se dissipant en étincelles crépitantes. Plutôt une flamme tranquille, apaisante, nourrissante, qui prendrait le temps de savourer la chaleur qu’elle dispense.
Le batteur, Matthieu Chazarenc est pour beaucoup dans cette énergie irradiée par le groupe. Il amène l’entropie, le désordre, l’instabilité. Sa frappe est forte y compris lorsqu’il joue les balais dans Together, belle ballade de Rocheman. Sa conception souple du tempo lui permet de proposer à Manuel Rocheman détours, fausses-pistes, itinéraires bis, ou raccourcis. Mais cette liberté a une contrepartie: le bassiste doit redoubler de rigueur et d’exactitude, sans y laisser sa chemise ni sa musicalité. Mathias Allamane relève le défi avec brio.
Quant à Manuel Rocheman, on goûte ses introductions délicates, sa capacite à accélérer la musique, sa finesse et son mordant.
Parmi les compositions de Rocheman jouées ce soir-là, et qui essuyaient leur baptême du feu, on retient notamment Mysterio, avec sa touche latine subtile qui se dessine au cours du morceau, Togeteher, Heart to Heart, et quelques jolies valses comme la valse des chipirons (Rocheman manifestant une tendresse non dissimulée pour les trois temps). Le trio jouera aussi une composition peu connue de Bill Evans, Here is something for you, jouée lors de la balance du fameux Paris Concert de 1979.
J’échange quelques mots avec manuel Rocheman après le concert. Il souligne la complicité des membres du trio (« On se connaît depuis plus de dix ans ») et sa volonté de s’inscrire dans l’esprit des formations de Bill evans, notamment pour le rôle de la basse. Il a quelques mots très simples et très jolis pour définir les deux autres musiciens: « Matthieu se promène, il est très libre, il est comme l’air…et Mathias…c’est la terre ». L’air, la terre, le feu. Voilà qui fait un beau trio…
Texte: JF Mondot
Dessins: AC Alvoët
On peut retrouver d’autres dessins d’AC Alvoët sur son site internet (www.alvoet.com) ou se rendre au Triton, mairie des Lilas, où sont exposées des gouaches représentant les femen…et quelques musiciens de jazz.