Marc Ducret célèbre “Lady M”
Ce samedi 4 décembre, Marc Ducret fêtait au Pan Piper la sortie en CD de son Lady M, “opéra de chambre” selon l’intitulé donné par le compositeur, d’après MacBeth de Shakespeare.
Léa Trommenschlager (chant soprano), Rodrigo Ferreira (chant contre- ténor), Sylvain Bardiau (trompette), Samuel Blaser (trombone), Catherine Delaunay (clarinette, cor de basset), Liudas Mockunas (sax soprano, clarinette contrebasse), Régis Huby (violon), Bruno Ducret (violoncelle), Joachim Florent (contrebasse), Sylvain Darrifourcq (batterie, electronique), Marc Ducret (guitares électriques, électronique, composition).
Rentrant enthousiasmé par ce que je viens d’entendre et me jetant sur mon clavier, je découvre qu’une bonne partie de ce que je m’apprête à écrire, je l’ai déjà écrit le 23 juin 2017 à l’occasion de la seconde représentation à La Dynamo de Banlieues Bleues de ce projet créé le 21 janvier au Sax d’Achères. Et comme, j’ai déjà en charge la chronique du CD et que Jean-François Mondot qui découvrait hier l’œuvre avec une oreille fraîche aura peut-être des choses à dire, je me contenterai de constater que ce qui n’était encore qu’un work in progress en 2017 est désormais une œuvre totalement aboutie, avec une écriture qui tout en s’étoffant –l’arrivée de Samuel Blaser, Liudas Mockunas et Bruno Ducret – a gagné en cohérence et cohésion, tant sur le plan des voix harmoniques que celui des timbres instrumentaux et vocaux, ces deux plans se combinant l’un à l’autre au profit de la dimension dramatique de ce triptyque sur le remords somnambule de Lady MacBeth toujours recommencé, le tout servi par une sonorisation miraculeuse vu l’équilibre rendu difficile par le caractère hybride de l’instrumentation.
Outre les deux chanteurs se coulant merveilleusement dans une écriture qui leur est d’une exigence redoutable et à laquelle ils doivent aussi probablement de s’y trouver chez eux, quelques solistes sont particulièrement mis en valeur (souvent par paires) : Catherine Delaunay, Liudas Mockunas et Sylvain Bardiau, tout trois époustouflants, sans oublier Marc Ducret dans une connivence avec Joachim Florent et Sylvain Darrifourcq qui renouvelle avec bonheur cet art du trio qui avait fait de Bruno Chevillon et Eric Echampard deux partenaires irremplaçables…
On ose suggérer que si le projet trouvait quelque soutien à la production et quelque accueil, il mériterait un sous-titrage des extraits chantés, éventuellement dans la traduction française – dont la qualité non créditée laisse deviner la plume du compositeur – fournie à la presse avec le dossier de présentation. Franck Bergerot
À écouter, dans l’attente d’une prochaine représentation le 21 septembre à Marseille dans le cadre du festival des Emouvantes : “Lady M”, Seven Songs-Illusions / L’Autre Distribution.