Marion Rampal et ses oiseaux bleus
Marion Rampal célébrait la sortie de son nouveau disque « Oizel » dans le beau théâtre de l’Athénée.
Marion Rampal (voix), Simon Tailleu (contrebasse), Matthis Pascaud (guitare), Raphael Chassin (batterie), et Bertrand Belin (guitare, voix), Théâtre de l’Athénée, 10 janvier 2025
Sur scène, on le ressent tout de suite très intensément, c’est un vrai groupe, pas des musiciens qui accompagnent une chanteuse. Simon Tailleu, à la contrebasse, ancre le groove dans une pulsation tellurique, Raphael Chassin fait entendre un drive étourdissant et léger avec ses balais ou ses mailloches, Matthis Pascaud amène les griffures et la sensualité du blues à la guitare électrique. Marion Rampal pose sa voix claire sur le groove subtil de ces trois musiciens. Il suffit de se laisser porter. Elle chante d’abord les morceaux de son dernier disque, Oizel. Il y passe des oiseaux, des oies sauvages, ou des canards qui souvent ramènent à l’enfance. Avec Marion Rampal, le blues n’est jamais loin, et la plupart de ses oiseaux ont des reflets bleus sur le plumage. Les paroles ont été écrites par la chanteuse. On en retient par exemple Oizeau, délicate et enlevée. La première partie du spectacle est donc dévolue aux chansons de son dernier disque, avec quelques incursions bienvenues vers des amours de jeunesse, Dylan (Don’t think twice it’s alright) ou Leonard Cohen (One of us cannot be wrong), quintessence de son romantisme sarcastique.
Ensuite, au bout de sept ou huit chansons, l’énergie retenue du groupe se libère. Le passage se fait sur la chanson Maudire, qui figure sur un album antérieur de Marion Rampal, Tissé. Le blues s’empare de Marion Rampal et de son groupe. Les voilà qui groovent comme des diables, comme des possédés.
Bertrand belin est invité pour chanter De beaux dimanches. Sa voix roulée dans la glaise et les branchages s’harmonise idéalement avec la voix de source de Marion Rampal. Ils s’embarquent ensuite pour Oh Marie de Daniel Lanois. Tous les deux aiment ces chansons folk qui parlent du travail des champs, du monde d’autrefois, d’une rudesse et d’une tendresse oubliées. Les chorus s’enchaînent, Matthis Pascaud accompagne Belin avec de magnifiques effets de guitare slide. Plus personne, sur scène ni dans la salle n’a envie de partir.
Texte : JF Mondot
Dessins : AC Alvoet (autres dessins et peintures à découvrir sur son site www.annie-claire.com)