Jazz live
Publié le 11 Juil 2012

Maurane à Ajaccio

Elle est épatante en répèt’, Maurane ! Sur la scène du Casone d’Ajaccio, surplombant la ville et la mer (lui même chapeauté — comme qui dirait — par devinez qui, bicorne en tête, au sommet d’un monument qui énumère ses victoires gravées dans la pierre), elle transforme son soundcheck en un tour de chauffe à la fois pro et décontracté qu’on prendrait presque pour un sketch un brin surréaliste : « J’ai peur des lumières ce soir… (d’une voix lugubre) … j’ai déjà chaud, là, sur scène » 

 

Jazz in Aiacciu. Ajaccio, Le Casone, 10/07. Maurane (voc), Jean-Christophe Maillard (p, claviers, voc), Louis Winsberg (g), Jérôme Regard (b, elb), Stéphane Huchard (dm, perc).

 

Elle est épatante en répèt’, Maurane ! Sur la scène du Casone d’Ajaccio, surplombant la ville et la mer (lui même chapeauté — comme qui dirait — par devinez qui, bicorne en tête, au sommet d’un monument qui énumère ses victoires gravées dans la pierre), elle transforme son soundcheck en un tour de chauffe à la fois pro et décontracté qu’on prendrait presque pour un sketch un brin surréaliste : « J’ai peur des lumières ce soir… (d’une voix lugubre) … j’ai déjà chaud, là, sur scène » ; à Jérôme Regard, qui se gratte le nez « Mets-toi les doigts dans l’pif pendant qu’t’y es ! », avec un sourire complice. Elle essaie des voix d’actrices d’avant-guerre ou de dessin animé, bref elle « fait sa Belge » (dixit elle-même). Mais quand la voix s’envole pour de bon, soutenue par le quartet, ça ne rigole plus et on a un avant goût du grand frisson qui va traverser le public dans quelques heures. Car outre un timbre ample et chargé d’une personnalité singulière, avec ces accompagnateurs tous jazzmen émérites, c’est son phrasé swing que Maurane laisse parler comme d’autres la poudre, mais en plus pacifique (pas vrai, mon petit caporal?).

 

Largement consacré au chant jazzy cette année (Terez Montcalm, Stacey Kent…), Jazz in Aiacciu concluait donc sa 11° édition avec la chanteuse belge, pour laquelle le festival se transféra au Casone — plus spacieux — après quatre jours au magnifique Lazaret Ollandini, en bordure de mer (que d’accueillantes bénévoles de l’association m’avaient fait visiter la veille entre l’aéroport et l’hôtel).

 

Et comme elle est une semeuse de pagaille et une manipulatrice de foules hors pairs, Maurane fait — le soir, après deux chansons — déplacer les chaises par un public qu’elle trouve trop lointain, puis reprend soutenue par un band qui se régale sur des arrangements taillés sur mesure et qui laissent place, entre autres, aux chorus du principal soliste : Louis Winsberg. Un guitariste qu’on découvre d’ailleurs sous un jour nouveau — ou plutôt qui a l’occasion, dans ce contexte, de laisser libre cours à un éclectisme qu’il chérit, des traces de Wes Montgomery aux influences manouches — et dont « la patronne » a inclus à son répertoire  Différence , un démarquage d’Indifférence, la célèbre valse de Tony Murena.

Semeuse de pagaille ? Pas que, loin de là ! Une enchanteresse aussi, comme avec cette chanson émouvante qui raconte l’histoire d’une jeune fille dont tout le monde vante les multiples qualités, mais qui sait qu’elle n’est pas belle.

Manipulatrice aussi (on vous a prévenu plus haut), quand elle fait croire au public qu’elle ne va pas lui chanter son tube Sur un prélude de Bach, dont elle se dit lasse… pour finalement le faire quand même, bien sûr, té peuchère !

Entourée d’un quartet irréprochable (Jean-Christophe Maillard, muti-claviers coloristes, choriste et guitariste à l’occasion ; Jérôme Regard pilier grave de chez grave à la contrebasse et à la petite frangine électrique ; Stéphane Huchard tout en fûts, cymbales et souplesse grooveuse sur sa batterie customisée de percussions improbables et polysonores), Maurane donna donc une prestation de haute qualité, pleine d’humour et d’une grande générosité.

Mais comme on a tendance à demander trop à ceux et celles qui donnent beaucoup, on se permettra de souhaiter que la Maurane qui forma jadis HLM avec ses compatriotes Steve Houben (as, fl) et Charles Loos (p) se laisse de nouveau aller à improviser un jour (allez, sais-tu ? une fois). Car derrière la chanteuse légitimement populaire sommeille une authentique vocaliste de jazz qui ne demande qu’à se réveiller, comme le confirma un bref passage en scat, ce soir à Ajaccio, avec la bénédiction de Napoléon, là haut, sous son bicorne.

Mais une chanteuse qui n’ose peut-être pas sauter le pas de la double casquette (bicorne, en corse): après une intro instrumentale sur la grille de « Nardis » (de Miles), en rappel, c’est sur le largement plus consensuel « Armstrong » de Nougaro que la chanteuse enchaîne avant de terminer son concert sur une chanson swingante à souhait.


Thierry Quénum

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Elle est épatante en répèt’, Maurane ! Sur la scène du Casone d’Ajaccio, surplombant la ville et la mer (lui même chapeauté — comme qui dirait — par devinez qui, bicorne en tête, au sommet d’un monument qui énumère ses victoires gravées dans la pierre), elle transforme son soundcheck en un tour de chauffe à la fois pro et décontracté qu’on prendrait presque pour un sketch un brin surréaliste : « J’ai peur des lumières ce soir… (d’une voix lugubre) … j’ai déjà chaud, là, sur scène » 

 

Jazz in Aiacciu. Ajaccio, Le Casone, 10/07. Maurane (voc), Jean-Christophe Maillard (p, claviers, voc), Louis Winsberg (g), Jérôme Regard (b, elb), Stéphane Huchard (dm, perc).

 

Elle est épatante en répèt’, Maurane ! Sur la scène du Casone d’Ajaccio, surplombant la ville et la mer (lui même chapeauté — comme qui dirait — par devinez qui, bicorne en tête, au sommet d’un monument qui énumère ses victoires gravées dans la pierre), elle transforme son soundcheck en un tour de chauffe à la fois pro et décontracté qu’on prendrait presque pour un sketch un brin surréaliste : « J’ai peur des lumières ce soir… (d’une voix lugubre) … j’ai déjà chaud, là, sur scène » ; à Jérôme Regard, qui se gratte le nez « Mets-toi les doigts dans l’pif pendant qu’t’y es ! », avec un sourire complice. Elle essaie des voix d’actrices d’avant-guerre ou de dessin animé, bref elle « fait sa Belge » (dixit elle-même). Mais quand la voix s’envole pour de bon, soutenue par le quartet, ça ne rigole plus et on a un avant goût du grand frisson qui va traverser le public dans quelques heures. Car outre un timbre ample et chargé d’une personnalité singulière, avec ces accompagnateurs tous jazzmen émérites, c’est son phrasé swing que Maurane laisse parler comme d’autres la poudre, mais en plus pacifique (pas vrai, mon petit caporal?).

 

Largement consacré au chant jazzy cette année (Terez Montcalm, Stacey Kent…), Jazz in Aiacciu concluait donc sa 11° édition avec la chanteuse belge, pour laquelle le festival se transféra au Casone — plus spacieux — après quatre jours au magnifique Lazaret Ollandini, en bordure de mer (que d’accueillantes bénévoles de l’association m’avaient fait visiter la veille entre l’aéroport et l’hôtel).

 

Et comme elle est une semeuse de pagaille et une manipulatrice de foules hors pairs, Maurane fait — le soir, après deux chansons — déplacer les chaises par un public qu’elle trouve trop lointain, puis reprend soutenue par un band qui se régale sur des arrangements taillés sur mesure et qui laissent place, entre autres, aux chorus du principal soliste : Louis Winsberg. Un guitariste qu’on découvre d’ailleurs sous un jour nouveau — ou plutôt qui a l’occasion, dans ce contexte, de laisser libre cours à un éclectisme qu’il chérit, des traces de Wes Montgomery aux influences manouches — et dont « la patronne » a inclus à son répertoire  Différence , un démarquage d’Indifférence, la célèbre valse de Tony Murena.

Semeuse de pagaille ? Pas que, loin de là ! Une enchanteresse aussi, comme avec cette chanson émouvante qui raconte l’histoire d’une jeune fille dont tout le monde vante les multiples qualités, mais qui sait qu’elle n’est pas belle.

Manipulatrice aussi (on vous a prévenu plus haut), quand elle fait croire au public qu’elle ne va pas lui chanter son tube Sur un prélude de Bach, dont elle se dit lasse… pour finalement le faire quand même, bien sûr, té peuchère !

Entourée d’un quartet irréprochable (Jean-Christophe Maillard, muti-claviers coloristes, choriste et guitariste à l’occasion ; Jérôme Regard pilier grave de chez grave à la contrebasse et à la petite frangine électrique ; Stéphane Huchard tout en fûts, cymbales et souplesse grooveuse sur sa batterie customisée de percussions improbables et polysonores), Maurane donna donc une prestation de haute qualité, pleine d’humour et d’une grande générosité.

Mais comme on a tendance à demander trop à ceux et celles qui donnent beaucoup, on se permettra de souhaiter que la Maurane qui forma jadis HLM avec ses compatriotes Steve Houben (as, fl) et Charles Loos (p) se laisse de nouveau aller à improviser un jour (allez, sais-tu ? une fois). Car derrière la chanteuse légitimement populaire sommeille une authentique vocaliste de jazz qui ne demande qu’à se réveiller, comme le confirma un bref passage en scat, ce soir à Ajaccio, avec la bénédiction de Napoléon, là haut, sous son bicorne.

Mais une chanteuse qui n’ose peut-être pas sauter le pas de la double casquette (bicorne, en corse): après une intro instrumentale sur la grille de « Nardis » (de Miles), en rappel, c’est sur le largement plus consensuel « Armstrong » de Nougaro que la chanteuse enchaîne avant de terminer son concert sur une chanson swingante à souhait.


Thierry Quénum

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Elle est épatante en répèt’, Maurane ! Sur la scène du Casone d’Ajaccio, surplombant la ville et la mer (lui même chapeauté — comme qui dirait — par devinez qui, bicorne en tête, au sommet d’un monument qui énumère ses victoires gravées dans la pierre), elle transforme son soundcheck en un tour de chauffe à la fois pro et décontracté qu’on prendrait presque pour un sketch un brin surréaliste : « J’ai peur des lumières ce soir… (d’une voix lugubre) … j’ai déjà chaud, là, sur scène » 

 

Jazz in Aiacciu. Ajaccio, Le Casone, 10/07. Maurane (voc), Jean-Christophe Maillard (p, claviers, voc), Louis Winsberg (g), Jérôme Regard (b, elb), Stéphane Huchard (dm, perc).

 

Elle est épatante en répèt’, Maurane ! Sur la scène du Casone d’Ajaccio, surplombant la ville et la mer (lui même chapeauté — comme qui dirait — par devinez qui, bicorne en tête, au sommet d’un monument qui énumère ses victoires gravées dans la pierre), elle transforme son soundcheck en un tour de chauffe à la fois pro et décontracté qu’on prendrait presque pour un sketch un brin surréaliste : « J’ai peur des lumières ce soir… (d’une voix lugubre) … j’ai déjà chaud, là, sur scène » ; à Jérôme Regard, qui se gratte le nez « Mets-toi les doigts dans l’pif pendant qu’t’y es ! », avec un sourire complice. Elle essaie des voix d’actrices d’avant-guerre ou de dessin animé, bref elle « fait sa Belge » (dixit elle-même). Mais quand la voix s’envole pour de bon, soutenue par le quartet, ça ne rigole plus et on a un avant goût du grand frisson qui va traverser le public dans quelques heures. Car outre un timbre ample et chargé d’une personnalité singulière, avec ces accompagnateurs tous jazzmen émérites, c’est son phrasé swing que Maurane laisse parler comme d’autres la poudre, mais en plus pacifique (pas vrai, mon petit caporal?).

 

Largement consacré au chant jazzy cette année (Terez Montcalm, Stacey Kent…), Jazz in Aiacciu concluait donc sa 11° édition avec la chanteuse belge, pour laquelle le festival se transféra au Casone — plus spacieux — après quatre jours au magnifique Lazaret Ollandini, en bordure de mer (que d’accueillantes bénévoles de l’association m’avaient fait visiter la veille entre l’aéroport et l’hôtel).

 

Et comme elle est une semeuse de pagaille et une manipulatrice de foules hors pairs, Maurane fait — le soir, après deux chansons — déplacer les chaises par un public qu’elle trouve trop lointain, puis reprend soutenue par un band qui se régale sur des arrangements taillés sur mesure et qui laissent place, entre autres, aux chorus du principal soliste : Louis Winsberg. Un guitariste qu’on découvre d’ailleurs sous un jour nouveau — ou plutôt qui a l’occasion, dans ce contexte, de laisser libre cours à un éclectisme qu’il chérit, des traces de Wes Montgomery aux influences manouches — et dont « la patronne » a inclus à son répertoire  Différence , un démarquage d’Indifférence, la célèbre valse de Tony Murena.

Semeuse de pagaille ? Pas que, loin de là ! Une enchanteresse aussi, comme avec cette chanson émouvante qui raconte l’histoire d’une jeune fille dont tout le monde vante les multiples qualités, mais qui sait qu’elle n’est pas belle.

Manipulatrice aussi (on vous a prévenu plus haut), quand elle fait croire au public qu’elle ne va pas lui chanter son tube Sur un prélude de Bach, dont elle se dit lasse… pour finalement le faire quand même, bien sûr, té peuchère !

Entourée d’un quartet irréprochable (Jean-Christophe Maillard, muti-claviers coloristes, choriste et guitariste à l’occasion ; Jérôme Regard pilier grave de chez grave à la contrebasse et à la petite frangine électrique ; Stéphane Huchard tout en fûts, cymbales et souplesse grooveuse sur sa batterie customisée de percussions improbables et polysonores), Maurane donna donc une prestation de haute qualité, pleine d’humour et d’une grande générosité.

Mais comme on a tendance à demander trop à ceux et celles qui donnent beaucoup, on se permettra de souhaiter que la Maurane qui forma jadis HLM avec ses compatriotes Steve Houben (as, fl) et Charles Loos (p) se laisse de nouveau aller à improviser un jour (allez, sais-tu ? une fois). Car derrière la chanteuse légitimement populaire sommeille une authentique vocaliste de jazz qui ne demande qu’à se réveiller, comme le confirma un bref passage en scat, ce soir à Ajaccio, avec la bénédiction de Napoléon, là haut, sous son bicorne.

Mais une chanteuse qui n’ose peut-être pas sauter le pas de la double casquette (bicorne, en corse): après une intro instrumentale sur la grille de « Nardis » (de Miles), en rappel, c’est sur le largement plus consensuel « Armstrong » de Nougaro que la chanteuse enchaîne avant de terminer son concert sur une chanson swingante à souhait.


Thierry Quénum

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Elle est épatante en répèt’, Maurane ! Sur la scène du Casone d’Ajaccio, surplombant la ville et la mer (lui même chapeauté — comme qui dirait — par devinez qui, bicorne en tête, au sommet d’un monument qui énumère ses victoires gravées dans la pierre), elle transforme son soundcheck en un tour de chauffe à la fois pro et décontracté qu’on prendrait presque pour un sketch un brin surréaliste : « J’ai peur des lumières ce soir… (d’une voix lugubre) … j’ai déjà chaud, là, sur scène » 

 

Jazz in Aiacciu. Ajaccio, Le Casone, 10/07. Maurane (voc), Jean-Christophe Maillard (p, claviers, voc), Louis Winsberg (g), Jérôme Regard (b, elb), Stéphane Huchard (dm, perc).

 

Elle est épatante en répèt’, Maurane ! Sur la scène du Casone d’Ajaccio, surplombant la ville et la mer (lui même chapeauté — comme qui dirait — par devinez qui, bicorne en tête, au sommet d’un monument qui énumère ses victoires gravées dans la pierre), elle transforme son soundcheck en un tour de chauffe à la fois pro et décontracté qu’on prendrait presque pour un sketch un brin surréaliste : « J’ai peur des lumières ce soir… (d’une voix lugubre) … j’ai déjà chaud, là, sur scène » ; à Jérôme Regard, qui se gratte le nez « Mets-toi les doigts dans l’pif pendant qu’t’y es ! », avec un sourire complice. Elle essaie des voix d’actrices d’avant-guerre ou de dessin animé, bref elle « fait sa Belge » (dixit elle-même). Mais quand la voix s’envole pour de bon, soutenue par le quartet, ça ne rigole plus et on a un avant goût du grand frisson qui va traverser le public dans quelques heures. Car outre un timbre ample et chargé d’une personnalité singulière, avec ces accompagnateurs tous jazzmen émérites, c’est son phrasé swing que Maurane laisse parler comme d’autres la poudre, mais en plus pacifique (pas vrai, mon petit caporal?).

 

Largement consacré au chant jazzy cette année (Terez Montcalm, Stacey Kent…), Jazz in Aiacciu concluait donc sa 11° édition avec la chanteuse belge, pour laquelle le festival se transféra au Casone — plus spacieux — après quatre jours au magnifique Lazaret Ollandini, en bordure de mer (que d’accueillantes bénévoles de l’association m’avaient fait visiter la veille entre l’aéroport et l’hôtel).

 

Et comme elle est une semeuse de pagaille et une manipulatrice de foules hors pairs, Maurane fait — le soir, après deux chansons — déplacer les chaises par un public qu’elle trouve trop lointain, puis reprend soutenue par un band qui se régale sur des arrangements taillés sur mesure et qui laissent place, entre autres, aux chorus du principal soliste : Louis Winsberg. Un guitariste qu’on découvre d’ailleurs sous un jour nouveau — ou plutôt qui a l’occasion, dans ce contexte, de laisser libre cours à un éclectisme qu’il chérit, des traces de Wes Montgomery aux influences manouches — et dont « la patronne » a inclus à son répertoire  Différence , un démarquage d’Indifférence, la célèbre valse de Tony Murena.

Semeuse de pagaille ? Pas que, loin de là ! Une enchanteresse aussi, comme avec cette chanson émouvante qui raconte l’histoire d’une jeune fille dont tout le monde vante les multiples qualités, mais qui sait qu’elle n’est pas belle.

Manipulatrice aussi (on vous a prévenu plus haut), quand elle fait croire au public qu’elle ne va pas lui chanter son tube Sur un prélude de Bach, dont elle se dit lasse… pour finalement le faire quand même, bien sûr, té peuchère !

Entourée d’un quartet irréprochable (Jean-Christophe Maillard, muti-claviers coloristes, choriste et guitariste à l’occasion ; Jérôme Regard pilier grave de chez grave à la contrebasse et à la petite frangine électrique ; Stéphane Huchard tout en fûts, cymbales et souplesse grooveuse sur sa batterie customisée de percussions improbables et polysonores), Maurane donna donc une prestation de haute qualité, pleine d’humour et d’une grande générosité.

Mais comme on a tendance à demander trop à ceux et celles qui donnent beaucoup, on se permettra de souhaiter que la Maurane qui forma jadis HLM avec ses compatriotes Steve Houben (as, fl) et Charles Loos (p) se laisse de nouveau aller à improviser un jour (allez, sais-tu ? une fois). Car derrière la chanteuse légitimement populaire sommeille une authentique vocaliste de jazz qui ne demande qu’à se réveiller, comme le confirma un bref passage en scat, ce soir à Ajaccio, avec la bénédiction de Napoléon, là haut, sous son bicorne.

Mais une chanteuse qui n’ose peut-être pas sauter le pas de la double casquette (bicorne, en corse): après une intro instrumentale sur la grille de « Nardis » (de Miles), en rappel, c’est sur le largement plus consensuel « Armstrong » de Nougaro que la chanteuse enchaîne avant de terminer son concert sur une chanson swingante à souhait.


Thierry Quénum