Mémoires et Partages, de l'esclavage à l'arrivée du jazz, à Bordeaux et ailleurs. Conférence et concert.
Déjà concepteur en 2014 d’une magnifique exposition appelée « Frères d’âme », consacrée à la présence des soldats africains, ou en provenance d’autres colonies françaises, engagés dans la grande guerre et qui ont laissé de nombreuses traces dans la région de Bordeaux, Karfa Sira Diallo, directeur de l’association « Mémoires et Partages », récidive cette fois avec les années 17/18 et suivantes, l’arrivées des troupes américaines en France, et tout particulièrement des régiments « africains-américains », qui s’illustrèrent au combat de manière éclatante, et en musique en jouant pour la première fois une des morceaux qui ressemblaient davantage au ragtime, mais se sont très vite rangés sous la bannière du « jass », puis jasz, et encore jaz, et enfin jazz.
Le lecteur de ces lignes est supposé savoir un peu de cette histoire, mal connue encore malgré des travaux sérieux engagés et publiés à Nantes, Nevers, Toulouse, Marseille et quelques autres villes françaises, à l’exception de Bordeaux. La bonne nouvelle, outre la célébration en paroles et en musique que je vais évoquer plus bas, c’est qu’une musicologue bordelaise (Marion Raiffé) s’est attelée à cette tâche, et que son « master » devrait voir bientôt le jour. L’intérêt d’un travail universitaire, faut-il le rappeler, étant l’indépendance du chercheur par rapport à des enjeux idéologiques. Marion Raiffé connaît le jazz, elle en sait même un sacré bout, mais elle n’est pas prisonnière des questions de définition et de territoire que cette région (le Sud-Ouest) continue à transporter de façon souterraine, voilée, et parfois suspecte.
Concert « Freedom In Bordeaux » : Olivier Gatto (b, direction artistique), Roger Biwandu (dm, co-direction), Alex Golino (ts), Guillaume Schmidt (as, ss), Sébastien « Iep » Arruti (tb), Laurent Agnès (tp), Loïc Cavadore (p), Monique Thomas (chant), Chacoum M’Bo (chant)
Après une conférence sur le sujet, animée par Karfa Diallo et soutenue par moi-même du mieux possible (je ne suis ni historien, ni spécialiste des ces questions, mais ça n’empêche pas de parler, d’une part, ni de proposer des exemples du jazz le plus actuel et rapport avec ces musiques des années 20, par exemple le « Honeysuckle Rose » du quartet Posk K qui sera programmé en 2018 à Gradignan). Ça fait toujours son effet, et confirme une fois de plus que quand on propose du jazz vif à des auditeurs sans prévention, sans idée préconçue de ce qu’est « le jazz », et bien ça marche, et plutôt deux fois qu’une.
Bon public, attentif, sérieux, souriant, avec de nombreuses belles personnes (hommes et femmes) manifestement venus il y a peu ou il y a longtemps d’Afrique, ou d’autres continents, dans un lieu (La Grande Poste) anciennement voué aux lettres, paquets et cabines téléphoniques, aujourd’hui rénové et ouvert depuis le mois de novembre 2016. Voyez mes maladroites photos ! C’est un bâtiment « Art Déco » superbe, qui peut accueillir des concerts, des repas, des réunions, et tout simplement des clients venus boire un verre de vin et déguster charcuterie et fromages à la planche. Fondation privée à ce que je sache, tout à fait dans la manière de notre monde, avec (pour moi) cette bizarre sensation qui me traverse que nous venons de quitter un fonctionnement social que deux guerres avaient provoqué, et qu’un long temps de paix est en train de détruire.
Tout cela n’a pas empêché le jazz de « Freedom In Bordeaux » de se faire entendre, avec brio, et une mention particulière à Monique Thomas-Ottaviani qui choisit de mieux en mieux ses chansons, Betty Carter, Abbey Lincoln ! Que les jazz(s) vivent à Bordeaux, c’est tout ce qu’on espère. Je reviendrai sur ce sujet, comme vous pensez bien.
Philippe Méziat
|Déjà concepteur en 2014 d’une magnifique exposition appelée « Frères d’âme », consacrée à la présence des soldats africains, ou en provenance d’autres colonies françaises, engagés dans la grande guerre et qui ont laissé de nombreuses traces dans la région de Bordeaux, Karfa Sira Diallo, directeur de l’association « Mémoires et Partages », récidive cette fois avec les années 17/18 et suivantes, l’arrivées des troupes américaines en France, et tout particulièrement des régiments « africains-américains », qui s’illustrèrent au combat de manière éclatante, et en musique en jouant pour la première fois une des morceaux qui ressemblaient davantage au ragtime, mais se sont très vite rangés sous la bannière du « jass », puis jasz, et encore jaz, et enfin jazz.Le lecteur de ces lignes est supposé savoir un peu de cette histoire, mal connue encore malgré des travaux sérieux engagés et publiés à Nantes, Nevers, Toulouse, Marseille et quelques autres villes françaises, à l’exception de Bordeaux. La bonne nouvelle, outre la célébration en paroles et en musique que je vais évoquer plus bas, c’est qu’une musicologue bordelaise (Marion Raiffé) s’est attelée à cette tâche, et que son « master » devrait voir bientôt le jour. L’intérêt d’un travail universitaire, faut-il le rappeler, étant l’indépendance du chercheur par rapport à des enjeux idéologiques. Marion Raiffé connaît le jazz, elle en sait même un sacré bout, mais elle n’est pas prisonnière des questions de définition et de territoire que cette région (le Sud-Ouest) continue à transporter de façon souterraine, voilée, et parfois suspecte.
Concert « Freedom In Bordeaux » : Olivier Gatto (b, direction artistique), Roger Biwandu (dm, co-direction), Alex Golino (ts), Guillaume Schmidt (as, ss), Sébastien « Iep » Arruti (tb), Laurent Agnès (tp), Loïc Cavadore (p), Monique Thomas (chant), Chacoum M’Bo (chant)
Après une conférence sur le sujet, animée par Karfa Diallo et soutenue par moi-même du mieux possible (je ne suis ni historien, ni spécialiste des ces questions, mais ça n’empêche pas de parler, d’une part, ni de proposer des exemples du jazz le plus actuel et rapport avec ces musiques des années 20, par exemple le « Honeysuckle Rose » du quartet Posk K qui sera programmé en 2018 à Gradignan). Ça fait toujours son effet, et confirme une fois de plus que quand on propose du jazz vif à des auditeurs sans prévention, sans idée préconçue de ce qu’est « le jazz », et bien ça marche, et plutôt deux fois qu’une.
Bon public, attentif, sérieux, souriant, avec de nombreuses belles personnes (hommes et femmes) manifestement venus il y a peu ou il y a longtemps d’Afrique, ou d’autres continents, dans un lieu (La Grande Poste) anciennement voué aux lettres, paquets et cabines téléphoniques, aujourd’hui rénové et ouvert depuis le mois de novembre 2016. Voyez mes maladroites photos ! C’est un bâtiment « Art Déco » superbe, qui peut accueillir des concerts, des repas, des réunions, et tout simplement des clients venus boire un verre de vin et déguster charcuterie et fromages à la planche. Fondation privée à ce que je sache, tout à fait dans la manière de notre monde, avec (pour moi) cette bizarre sensation qui me traverse que nous venons de quitter un fonctionnement social que deux guerres avaient provoqué, et qu’un long temps de paix est en train de détruire.
Tout cela n’a pas empêché le jazz de « Freedom In Bordeaux » de se faire entendre, avec brio, et une mention particulière à Monique Thomas-Ottaviani qui choisit de mieux en mieux ses chansons, Betty Carter, Abbey Lincoln ! Que les jazz(s) vivent à Bordeaux, c’est tout ce qu’on espère. Je reviendrai sur ce sujet, comme vous pensez bien.
Philippe Méziat
|Déjà concepteur en 2014 d’une magnifique exposition appelée « Frères d’âme », consacrée à la présence des soldats africains, ou en provenance d’autres colonies françaises, engagés dans la grande guerre et qui ont laissé de nombreuses traces dans la région de Bordeaux, Karfa Sira Diallo, directeur de l’association « Mémoires et Partages », récidive cette fois avec les années 17/18 et suivantes, l’arrivées des troupes américaines en France, et tout particulièrement des régiments « africains-américains », qui s’illustrèrent au combat de manière éclatante, et en musique en jouant pour la première fois une des morceaux qui ressemblaient davantage au ragtime, mais se sont très vite rangés sous la bannière du « jass », puis jasz, et encore jaz, et enfin jazz.Le lecteur de ces lignes est supposé savoir un peu de cette histoire, mal connue encore malgré des travaux sérieux engagés et publiés à Nantes, Nevers, Toulouse, Marseille et quelques autres villes françaises, à l’exception de Bordeaux. La bonne nouvelle, outre la célébration en paroles et en musique que je vais évoquer plus bas, c’est qu’une musicologue bordelaise (Marion Raiffé) s’est attelée à cette tâche, et que son « master » devrait voir bientôt le jour. L’intérêt d’un travail universitaire, faut-il le rappeler, étant l’indépendance du chercheur par rapport à des enjeux idéologiques. Marion Raiffé connaît le jazz, elle en sait même un sacré bout, mais elle n’est pas prisonnière des questions de définition et de territoire que cette région (le Sud-Ouest) continue à transporter de façon souterraine, voilée, et parfois suspecte.
Concert « Freedom In Bordeaux » : Olivier Gatto (b, direction artistique), Roger Biwandu (dm, co-direction), Alex Golino (ts), Guillaume Schmidt (as, ss), Sébastien « Iep » Arruti (tb), Laurent Agnès (tp), Loïc Cavadore (p), Monique Thomas (chant), Chacoum M’Bo (chant)
Après une conférence sur le sujet, animée par Karfa Diallo et soutenue par moi-même du mieux possible (je ne suis ni historien, ni spécialiste des ces questions, mais ça n’empêche pas de parler, d’une part, ni de proposer des exemples du jazz le plus actuel et rapport avec ces musiques des années 20, par exemple le « Honeysuckle Rose » du quartet Posk K qui sera programmé en 2018 à Gradignan). Ça fait toujours son effet, et confirme une fois de plus que quand on propose du jazz vif à des auditeurs sans prévention, sans idée préconçue de ce qu’est « le jazz », et bien ça marche, et plutôt deux fois qu’une.
Bon public, attentif, sérieux, souriant, avec de nombreuses belles personnes (hommes et femmes) manifestement venus il y a peu ou il y a longtemps d’Afrique, ou d’autres continents, dans un lieu (La Grande Poste) anciennement voué aux lettres, paquets et cabines téléphoniques, aujourd’hui rénové et ouvert depuis le mois de novembre 2016. Voyez mes maladroites photos ! C’est un bâtiment « Art Déco » superbe, qui peut accueillir des concerts, des repas, des réunions, et tout simplement des clients venus boire un verre de vin et déguster charcuterie et fromages à la planche. Fondation privée à ce que je sache, tout à fait dans la manière de notre monde, avec (pour moi) cette bizarre sensation qui me traverse que nous venons de quitter un fonctionnement social que deux guerres avaient provoqué, et qu’un long temps de paix est en train de détruire.
Tout cela n’a pas empêché le jazz de « Freedom In Bordeaux » de se faire entendre, avec brio, et une mention particulière à Monique Thomas-Ottaviani qui choisit de mieux en mieux ses chansons, Betty Carter, Abbey Lincoln ! Que les jazz(s) vivent à Bordeaux, c’est tout ce qu’on espère. Je reviendrai sur ce sujet, comme vous pensez bien.
Philippe Méziat
|Déjà concepteur en 2014 d’une magnifique exposition appelée « Frères d’âme », consacrée à la présence des soldats africains, ou en provenance d’autres colonies françaises, engagés dans la grande guerre et qui ont laissé de nombreuses traces dans la région de Bordeaux, Karfa Sira Diallo, directeur de l’association « Mémoires et Partages », récidive cette fois avec les années 17/18 et suivantes, l’arrivées des troupes américaines en France, et tout particulièrement des régiments « africains-américains », qui s’illustrèrent au combat de manière éclatante, et en musique en jouant pour la première fois une des morceaux qui ressemblaient davantage au ragtime, mais se sont très vite rangés sous la bannière du « jass », puis jasz, et encore jaz, et enfin jazz.Le lecteur de ces lignes est supposé savoir un peu de cette histoire, mal connue encore malgré des travaux sérieux engagés et publiés à Nantes, Nevers, Toulouse, Marseille et quelques autres villes françaises, à l’exception de Bordeaux. La bonne nouvelle, outre la célébration en paroles et en musique que je vais évoquer plus bas, c’est qu’une musicologue bordelaise (Marion Raiffé) s’est attelée à cette tâche, et que son « master » devrait voir bientôt le jour. L’intérêt d’un travail universitaire, faut-il le rappeler, étant l’indépendance du chercheur par rapport à des enjeux idéologiques. Marion Raiffé connaît le jazz, elle en sait même un sacré bout, mais elle n’est pas prisonnière des questions de définition et de territoire que cette région (le Sud-Ouest) continue à transporter de façon souterraine, voilée, et parfois suspecte.
Concert « Freedom In Bordeaux » : Olivier Gatto (b, direction artistique), Roger Biwandu (dm, co-direction), Alex Golino (ts), Guillaume Schmidt (as, ss), Sébastien « Iep » Arruti (tb), Laurent Agnès (tp), Loïc Cavadore (p), Monique Thomas (chant), Chacoum M’Bo (chant)
Après une conférence sur le sujet, animée par Karfa Diallo et soutenue par moi-même du mieux possible (je ne suis ni historien, ni spécialiste des ces questions, mais ça n’empêche pas de parler, d’une part, ni de proposer des exemples du jazz le plus actuel et rapport avec ces musiques des années 20, par exemple le « Honeysuckle Rose » du quartet Posk K qui sera programmé en 2018 à Gradignan). Ça fait toujours son effet, et confirme une fois de plus que quand on propose du jazz vif à des auditeurs sans prévention, sans idée préconçue de ce qu’est « le jazz », et bien ça marche, et plutôt deux fois qu’une.
Bon public, attentif, sérieux, souriant, avec de nombreuses belles personnes (hommes et femmes) manifestement venus il y a peu ou il y a longtemps d’Afrique, ou d’autres continents, dans un lieu (La Grande Poste) anciennement voué aux lettres, paquets et cabines téléphoniques, aujourd’hui rénové et ouvert depuis le mois de novembre 2016. Voyez mes maladroites photos ! C’est un bâtiment « Art Déco » superbe, qui peut accueillir des concerts, des repas, des réunions, et tout simplement des clients venus boire un verre de vin et déguster charcuterie et fromages à la planche. Fondation privée à ce que je sache, tout à fait dans la manière de notre monde, avec (pour moi) cette bizarre sensation qui me traverse que nous venons de quitter un fonctionnement social que deux guerres avaient provoqué, et qu’un long temps de paix est en train de détruire.
Tout cela n’a pas empêché le jazz de « Freedom In Bordeaux » de se faire entendre, avec brio, et une mention particulière à Monique Thomas-Ottaviani qui choisit de mieux en mieux ses chansons, Betty Carter, Abbey Lincoln ! Que les jazz(s) vivent à Bordeaux, c’est tout ce qu’on espère. Je reviendrai sur ce sujet, comme vous pensez bien.
Philippe Méziat