MICHEL EDELIN Quintet, Special Guest JOHN GREAVES : «Echoes of Henry Cow»
Michel Edelin (flûte & flûte alto), Sophia Domancich (piano), Sylvain Kassap (clarinette & clarinette basse), Stéphane Kerecki (contrebasse), Simon Goubert (batterie), John Greaves (spoken words)
Fontenay-sous-Bois, Le Comptoir, 15 avril 2022, 20h45
le groupe pendant la balance
Retour sur scène d’un programme né voici quelques années en version instrumentale, et qui avait été enregistré en 2018, avec John Greaves en invité, pour un disque publié l’année suivante sous le label Rogue Art avec le concours de Musique Française d’Aujourd’hui
(https://roguart.com/product/echoes-of-henry-cow/132)
Le groupe a joué le mois dernier au festival ‘Jazz en Ville’ de Conflans-Sainte-Honorine. Et le revoilà, sur la scène des Musiques au Comptoir, à la Halle Roublot de Fontenay, un lieu qui décidément propose constamment des projets artistiques d’une belle envergure. ‘Echoes of Henry Cow’, avec John Greaves naturellement, lequel a longuement participé au groupe Henry Cow, à la guitare basse, et aussi à la voix. L’idée n’est évidemment pas de rejouer à la lettre le répertoire de ce groupe, mais d’en faire une sorte de piste d’envol pour une œuvre collective où les improvisations et les échanges viennent se nicher dans une sorte d’écrin où la verve de chacune et de chacun fait écho à l’absolue singularité de la musique du groupe Henry Cow. Un univers dont on pourrait dire qu’il est à la fois surréaliste, pataphysique, transgressif et situationniste…. mais surtout intensément musical. Le concert commence avec Sylvain Kassap à la clarinette basse, que rejoint ensuite la voix de John Greaves dans un texte proféré avec une véhémence hyper-expressive, presque une imprécation.
Arrive ensuite le piano de Sophia Domancich, laquelle est rejointe en trio par Stéphane Kerecki et Simon Goubert, avant de faire quartette avec la flûte alto de Michel Edelin. Et le concert se déroulera ainsi, avec une intensité extrême, entre pianissimo et fortissimo, tempo lent et emballements rytmiques, selon une sorte de dramaturgie expressionniste qui rend le public, chroniqueur inclus, complice d’une sorte de cérémonie secrète. Les enchaînements entre les différents climats, solos, ensembles (partiels ou tutti ) sont d’une belle fluidité. Un vrai grand moment de musique. Pour accéder à la requête du public enthousiaste, Michel Edelin revient, en rappel, pour ce qu’il appelle ‘une petite chanson’, jouée en duo avec la batterie de Simon Goubert, jouée à mains nues : supplément de bonheur
Xavier Prévost