Jazz live
Publié le 25 Juil 2014

Mike Stern, entre Miles et smiles

C’est l’entracte. Bill Evans et Mike Stern viennent d’offrir au public du New Morning un set de jazz-rock comme on les aime. Le guitariste, tout sourire, remercie le public : « Vous êtes merveilleux. Nous reviendrons jouer un set encore plus long dans vingt, vingt-cinq minutes… Oh, et comme par coïncidence, il y a des CD à l’accueil… » Trois minutes plus tard, crise du disque (dés)oblige, les deux vieux amis vendent leur dernier disque derrière un comptoir de fortune…


Mike Stern (guitare électrique), Bill Evans (saxophone ténor et soprano), Tom Kennedy (basse électrique), Derico Watson (batterie). Paris, New Morning, 24 juillet 2014.

 

Une sympathique nuée de fans entoure Mike Stern et Bill Evans. Sans vouloir être désobligeant avec l’ex-saxophoniste de Miles Davis, l’ex-guitariste du trompettiste use plus vite son stylo feutre… Quelqu’un lui tend la pochette du 33-tours de “Time In Place” (1988). Votre humble serviteur (37 interviews avec le guitariste depuis 1987, ça rapproche), un rien taquin, lui glisse dans le creux de l’oreille :

– Hey Mike, you were young and handsome at that time… – Yeeeeah man ! Now I’m old and ugly !!! But I’m alive ! [Rires.] (Hé Mike, tu étais jeune et beau gosse à cette époque… – Ouaaais mec ! Maintenant je suis vieux et laid !!! Mais je suis vivant !)

Non seulement Mike Stern est l’un des rares musiciens américains qui goûte le second degré (il sait bien que je n’ai qu’admiration et respect pour lui depuis des lustres), mais il est rigoureusement impossible de le prendre en flagrant délit mauvaise humeur – cela dit, on aimerait être comme lui à 61 ans !

Il dédicace frénétiquement toutes les pochettes qu’on lui tend, des plus vintage («Wow ! Blood, Sweat & Tears ! Je n’y crois pas ! Où avez-vous trouvé ça ?!») aux plus récentes, telle celle de “Who Let’s The Cats Out ?” – « Oui, mes chats vont bien, merci… » En apparté, Mike Stern me demande si je suis au courant pour Dennis Chambers… Après quelques confidences en “off” sur l’état de santé du grand batteur qui vient de frôler la mort, une certaine émotion se lit subitement sur le visage du guitariste. Mike Stern a beau être toujours accessible et rieur, sa sensibilité à fleur de peau le rend presque désarmant, parfois.

 

Sur scène, Mike Stern ne triche jamais et donne toujours le meilleur de lui-même. Son style est gravé dans le marbre depuis trente ans ? « So what ? », comme disait celui qu’il appelait “chief” avec la tendresse du gamin qui n’en revenait pas de jouer l’une de ses idoles… Le style Stern est unique, riche, généreux, vivifiant, électrisant, enraciné dans le jazz et frappé par la foudre hendrixienne.


Sur scène, Mike Stern offre son meilleur sourire à ceux qui tendent leur portable vers lui, regarde les gens, entre en communion avec eux. Une leçon d’humanité et d’humilité. Du coup, ils sont ravis les gens, et ça s’entend à l’entracte :

Ouah, t’as vu, trop sympa Mike Stern… Il joue terrible en plus, quelle énergie, comme en 1981 avec Miles ! (Morceau choisi.)


Sur scène, son petit jardin, son lieu de vie, sa raison d’être, Mike Stern éclate souvent rire, aligne les « Yeeeaaaah man, you got it » quand son saxophoniste de compère se met swinguer en rappelant sa filliation avec Dave Liebman, ou quand le bassiste Tom Kennedy se lance dans un duel dont ils sortent tous les deux gagnant – sous nos applaudissements.


Mike Stern et Bill Evans au “Niou” : comme revoir de vieux amis jouer une forme de jazz désormais aussi classique et codifié que le hard-bop ou le reggae. Peu de chance d’être surpris, mais aucune d’être déçu. Frédéric Goaty

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C’est l’entracte. Bill Evans et Mike Stern viennent d’offrir au public du New Morning un set de jazz-rock comme on les aime. Le guitariste, tout sourire, remercie le public : « Vous êtes merveilleux. Nous reviendrons jouer un set encore plus long dans vingt, vingt-cinq minutes… Oh, et comme par coïncidence, il y a des CD à l’accueil… » Trois minutes plus tard, crise du disque (dés)oblige, les deux vieux amis vendent leur dernier disque derrière un comptoir de fortune…


Mike Stern (guitare électrique), Bill Evans (saxophone ténor et soprano), Tom Kennedy (basse électrique), Derico Watson (batterie). Paris, New Morning, 24 juillet 2014.

 

Une sympathique nuée de fans entoure Mike Stern et Bill Evans. Sans vouloir être désobligeant avec l’ex-saxophoniste de Miles Davis, l’ex-guitariste du trompettiste use plus vite son stylo feutre… Quelqu’un lui tend la pochette du 33-tours de “Time In Place” (1988). Votre humble serviteur (37 interviews avec le guitariste depuis 1987, ça rapproche), un rien taquin, lui glisse dans le creux de l’oreille :

– Hey Mike, you were young and handsome at that time… – Yeeeeah man ! Now I’m old and ugly !!! But I’m alive ! [Rires.] (Hé Mike, tu étais jeune et beau gosse à cette époque… – Ouaaais mec ! Maintenant je suis vieux et laid !!! Mais je suis vivant !)

Non seulement Mike Stern est l’un des rares musiciens américains qui goûte le second degré (il sait bien que je n’ai qu’admiration et respect pour lui depuis des lustres), mais il est rigoureusement impossible de le prendre en flagrant délit mauvaise humeur – cela dit, on aimerait être comme lui à 61 ans !

Il dédicace frénétiquement toutes les pochettes qu’on lui tend, des plus vintage («Wow ! Blood, Sweat & Tears ! Je n’y crois pas ! Où avez-vous trouvé ça ?!») aux plus récentes, telle celle de “Who Let’s The Cats Out ?” – « Oui, mes chats vont bien, merci… » En apparté, Mike Stern me demande si je suis au courant pour Dennis Chambers… Après quelques confidences en “off” sur l’état de santé du grand batteur qui vient de frôler la mort, une certaine émotion se lit subitement sur le visage du guitariste. Mike Stern a beau être toujours accessible et rieur, sa sensibilité à fleur de peau le rend presque désarmant, parfois.

 

Sur scène, Mike Stern ne triche jamais et donne toujours le meilleur de lui-même. Son style est gravé dans le marbre depuis trente ans ? « So what ? », comme disait celui qu’il appelait “chief” avec la tendresse du gamin qui n’en revenait pas de jouer l’une de ses idoles… Le style Stern est unique, riche, généreux, vivifiant, électrisant, enraciné dans le jazz et frappé par la foudre hendrixienne.


Sur scène, Mike Stern offre son meilleur sourire à ceux qui tendent leur portable vers lui, regarde les gens, entre en communion avec eux. Une leçon d’humanité et d’humilité. Du coup, ils sont ravis les gens, et ça s’entend à l’entracte :

Ouah, t’as vu, trop sympa Mike Stern… Il joue terrible en plus, quelle énergie, comme en 1981 avec Miles ! (Morceau choisi.)


Sur scène, son petit jardin, son lieu de vie, sa raison d’être, Mike Stern éclate souvent rire, aligne les « Yeeeaaaah man, you got it » quand son saxophoniste de compère se met swinguer en rappelant sa filliation avec Dave Liebman, ou quand le bassiste Tom Kennedy se lance dans un duel dont ils sortent tous les deux gagnant – sous nos applaudissements.


Mike Stern et Bill Evans au “Niou” : comme revoir de vieux amis jouer une forme de jazz désormais aussi classique et codifié que le hard-bop ou le reggae. Peu de chance d’être surpris, mais aucune d’être déçu. Frédéric Goaty

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C’est l’entracte. Bill Evans et Mike Stern viennent d’offrir au public du New Morning un set de jazz-rock comme on les aime. Le guitariste, tout sourire, remercie le public : « Vous êtes merveilleux. Nous reviendrons jouer un set encore plus long dans vingt, vingt-cinq minutes… Oh, et comme par coïncidence, il y a des CD à l’accueil… » Trois minutes plus tard, crise du disque (dés)oblige, les deux vieux amis vendent leur dernier disque derrière un comptoir de fortune…


Mike Stern (guitare électrique), Bill Evans (saxophone ténor et soprano), Tom Kennedy (basse électrique), Derico Watson (batterie). Paris, New Morning, 24 juillet 2014.

 

Une sympathique nuée de fans entoure Mike Stern et Bill Evans. Sans vouloir être désobligeant avec l’ex-saxophoniste de Miles Davis, l’ex-guitariste du trompettiste use plus vite son stylo feutre… Quelqu’un lui tend la pochette du 33-tours de “Time In Place” (1988). Votre humble serviteur (37 interviews avec le guitariste depuis 1987, ça rapproche), un rien taquin, lui glisse dans le creux de l’oreille :

– Hey Mike, you were young and handsome at that time… – Yeeeeah man ! Now I’m old and ugly !!! But I’m alive ! [Rires.] (Hé Mike, tu étais jeune et beau gosse à cette époque… – Ouaaais mec ! Maintenant je suis vieux et laid !!! Mais je suis vivant !)

Non seulement Mike Stern est l’un des rares musiciens américains qui goûte le second degré (il sait bien que je n’ai qu’admiration et respect pour lui depuis des lustres), mais il est rigoureusement impossible de le prendre en flagrant délit mauvaise humeur – cela dit, on aimerait être comme lui à 61 ans !

Il dédicace frénétiquement toutes les pochettes qu’on lui tend, des plus vintage («Wow ! Blood, Sweat & Tears ! Je n’y crois pas ! Où avez-vous trouvé ça ?!») aux plus récentes, telle celle de “Who Let’s The Cats Out ?” – « Oui, mes chats vont bien, merci… » En apparté, Mike Stern me demande si je suis au courant pour Dennis Chambers… Après quelques confidences en “off” sur l’état de santé du grand batteur qui vient de frôler la mort, une certaine émotion se lit subitement sur le visage du guitariste. Mike Stern a beau être toujours accessible et rieur, sa sensibilité à fleur de peau le rend presque désarmant, parfois.

 

Sur scène, Mike Stern ne triche jamais et donne toujours le meilleur de lui-même. Son style est gravé dans le marbre depuis trente ans ? « So what ? », comme disait celui qu’il appelait “chief” avec la tendresse du gamin qui n’en revenait pas de jouer l’une de ses idoles… Le style Stern est unique, riche, généreux, vivifiant, électrisant, enraciné dans le jazz et frappé par la foudre hendrixienne.


Sur scène, Mike Stern offre son meilleur sourire à ceux qui tendent leur portable vers lui, regarde les gens, entre en communion avec eux. Une leçon d’humanité et d’humilité. Du coup, ils sont ravis les gens, et ça s’entend à l’entracte :

Ouah, t’as vu, trop sympa Mike Stern… Il joue terrible en plus, quelle énergie, comme en 1981 avec Miles ! (Morceau choisi.)


Sur scène, son petit jardin, son lieu de vie, sa raison d’être, Mike Stern éclate souvent rire, aligne les « Yeeeaaaah man, you got it » quand son saxophoniste de compère se met swinguer en rappelant sa filliation avec Dave Liebman, ou quand le bassiste Tom Kennedy se lance dans un duel dont ils sortent tous les deux gagnant – sous nos applaudissements.


Mike Stern et Bill Evans au “Niou” : comme revoir de vieux amis jouer une forme de jazz désormais aussi classique et codifié que le hard-bop ou le reggae. Peu de chance d’être surpris, mais aucune d’être déçu. Frédéric Goaty

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C’est l’entracte. Bill Evans et Mike Stern viennent d’offrir au public du New Morning un set de jazz-rock comme on les aime. Le guitariste, tout sourire, remercie le public : « Vous êtes merveilleux. Nous reviendrons jouer un set encore plus long dans vingt, vingt-cinq minutes… Oh, et comme par coïncidence, il y a des CD à l’accueil… » Trois minutes plus tard, crise du disque (dés)oblige, les deux vieux amis vendent leur dernier disque derrière un comptoir de fortune…


Mike Stern (guitare électrique), Bill Evans (saxophone ténor et soprano), Tom Kennedy (basse électrique), Derico Watson (batterie). Paris, New Morning, 24 juillet 2014.

 

Une sympathique nuée de fans entoure Mike Stern et Bill Evans. Sans vouloir être désobligeant avec l’ex-saxophoniste de Miles Davis, l’ex-guitariste du trompettiste use plus vite son stylo feutre… Quelqu’un lui tend la pochette du 33-tours de “Time In Place” (1988). Votre humble serviteur (37 interviews avec le guitariste depuis 1987, ça rapproche), un rien taquin, lui glisse dans le creux de l’oreille :

– Hey Mike, you were young and handsome at that time… – Yeeeeah man ! Now I’m old and ugly !!! But I’m alive ! [Rires.] (Hé Mike, tu étais jeune et beau gosse à cette époque… – Ouaaais mec ! Maintenant je suis vieux et laid !!! Mais je suis vivant !)

Non seulement Mike Stern est l’un des rares musiciens américains qui goûte le second degré (il sait bien que je n’ai qu’admiration et respect pour lui depuis des lustres), mais il est rigoureusement impossible de le prendre en flagrant délit mauvaise humeur – cela dit, on aimerait être comme lui à 61 ans !

Il dédicace frénétiquement toutes les pochettes qu’on lui tend, des plus vintage («Wow ! Blood, Sweat & Tears ! Je n’y crois pas ! Où avez-vous trouvé ça ?!») aux plus récentes, telle celle de “Who Let’s The Cats Out ?” – « Oui, mes chats vont bien, merci… » En apparté, Mike Stern me demande si je suis au courant pour Dennis Chambers… Après quelques confidences en “off” sur l’état de santé du grand batteur qui vient de frôler la mort, une certaine émotion se lit subitement sur le visage du guitariste. Mike Stern a beau être toujours accessible et rieur, sa sensibilité à fleur de peau le rend presque désarmant, parfois.

 

Sur scène, Mike Stern ne triche jamais et donne toujours le meilleur de lui-même. Son style est gravé dans le marbre depuis trente ans ? « So what ? », comme disait celui qu’il appelait “chief” avec la tendresse du gamin qui n’en revenait pas de jouer l’une de ses idoles… Le style Stern est unique, riche, généreux, vivifiant, électrisant, enraciné dans le jazz et frappé par la foudre hendrixienne.


Sur scène, Mike Stern offre son meilleur sourire à ceux qui tendent leur portable vers lui, regarde les gens, entre en communion avec eux. Une leçon d’humanité et d’humilité. Du coup, ils sont ravis les gens, et ça s’entend à l’entracte :

Ouah, t’as vu, trop sympa Mike Stern… Il joue terrible en plus, quelle énergie, comme en 1981 avec Miles ! (Morceau choisi.)


Sur scène, son petit jardin, son lieu de vie, sa raison d’être, Mike Stern éclate souvent rire, aligne les « Yeeeaaaah man, you got it » quand son saxophoniste de compère se met swinguer en rappelant sa filliation avec Dave Liebman, ou quand le bassiste Tom Kennedy se lance dans un duel dont ils sortent tous les deux gagnant – sous nos applaudissements.


Mike Stern et Bill Evans au “Niou” : comme revoir de vieux amis jouer une forme de jazz désormais aussi classique et codifié que le hard-bop ou le reggae. Peu de chance d’être surpris, mais aucune d’être déçu. Frédéric Goaty