Mike Stern et Randy Brecker, un soir au New Morning
En juillet 1987, Mike Stern avait passé une semaine mémorable dans le club parisien aux côtés de Michael Brecker, à l’époque où le regretté saxophoniste ténor venait de publier son premier disque sur Impulse. Trente ans après, le guitariste new-yorkais était de retour “in town” avec, cette fois, Randy Brecker, le maestro débonnaire de la trompette.
« Laissez-moi m’accorder. Il me faut encore une demi-heure, pas plus… » Le visage barré par son légendaire sourire, Mike Stern est toujours prêt à lâcher une blagounette et à communiquer avec ce public qui le suit avec enthousiasme et fidélité depuis des lustres – depuis Miles, depuis son quartette avec Bob Berg, depuis ses tournées avec les Brecker Brothers et Steps Ahead, etc., etc.
On ne se lasse pas de Mike Stern pas plus que lui ne se lasse de jouer de la guitare, avec la même gourmandise et la même énergie qu’aux plus beaux jours. (L’un de ses albums, grand cru de 1999 s’il en est, s’intitule d’ailleurs tout simplement “Play”.)
Hier soir, le guitar hero était donc de retour au “New”. On veut dire : vraiment de retour, puisqu’il nous avait fait faux bond la dernière fois, suite à une (très) mauvaise chute due à une course non pas de mais après un taxi (sa main droite en garde hélas des séquelles qui le font souffrir, mais rassurez-vous, quand il joue, tout ou presque s’efface).
A ses côtés, celui qui jadis l’avait précédé au sein de Blood, Sweat & Tears, Randy Brecker, dont le son précis-pointu, la technique sans faille, la verve tranquille et les airs (faussement) bougons impressionnent toujours autant. Sans parler de ses compositions : The Dipshit, dédié non sans malice à Donald Trump (celui qui fait honte), ou encore Dirty Dogs. À la basse électrique à six cordes, un solide virtuose nommé Teymur Phell. Et, last but not least, l’imperturbable – et lui aussi toujours souriant – Lenny White, monument historique de la batterie qui rappelle aux oublieux que les maîtres du jazz-rock des glorieuses années 1970 étaient avant tout des grands jazzmen, ancrés dans l’histoire leur instrument, de Max Roach à Tony Williams en passant par Philly Joe Jones.
Avec un tel Band, ce jazz électrique ne pouvait être qu’électrisant, et il fut, d’un bout à l’autre de la soirée. Ces musiciens s’écoutent, se respectent et, au passage, respectent leur public, lui donnent ce qu’ils sont venu entendre, remplissent parfaitement leur contrat. Pas de surprise bonne surprise ? Il y a de ça. So what ? On vient écouter Mike Stern pour retrouver des sensations familières, uniques. Ce grand soliste a scellé son style depuis la seconde moitié des années 1980 ; un accord, une note, il est chez lui, on est chez nous, on attend ses solos qui montent en spirale et qui évoquent aussi bien son amour pour Jim Hall que sa passion pour Jimi Hendrix. (Avant de conclure par le rituel Jean-Pierre, il nous gratifia d’une reprise, chantée s’il-vous-plaît, de Red House.) Entre Randy Brecker et lui, c’est évidemment télépathique, et les soli piquants du premier sont comme aimantés par les foudroyantes successions d’accords du second.
Surprise : Madame Stern, Leni, dont le sourire éclipsa celui de son mari (sorry Mike…), est venue jouer du n’goni au début du deuxième set, expliquant, dans un français parfait, sa passion pour les musiques venues d’Afrique. Joli moment de grâce.
Une dernière blagounette Mike ? « Nous avons des CD à dédicacer, et Randy vous donnera sa trompette. » Plus sérieusement, Mike Stern nous a promis un nouveau disque à l’automne. Restez branché. Comme lui. •
« Laissez-moi m’accorder. Il me faut encore une demi-heure, pas plus… » Le visage barré par son légendaire sourire, Mike Stern est toujours prêt à lâcher une blagounette et à communiquer avec ce public qui le suit avec enthousiasme et fidélité depuis des lustres – depuis Miles, depuis son quartette avec Bob Berg, depuis ses tournées avec les Brecker Brothers et Steps Ahead, etc., etc.
On ne se lasse pas de Mike Stern pas plus que lui ne se lasse de jouer de la guitare, avec la même gourmandise et la même énergie qu’aux plus beaux jours. (L’un de ses albums, grand cru de 1999 s’il en est, s’intitule d’ailleurs tout simplement “Play”.)
Hier soir, le guitar hero était donc de retour au “New”. On veut dire : vraiment de retour, puisqu’il nous avait fait faux bond la dernière fois, suite à une (très) mauvaise chute due à une course non pas de mais après un taxi (sa main droite en garde hélas des séquelles qui le font souffrir, mais rassurez-vous, quand il joue, tout ou presque s’efface).
A ses côtés, celui qui jadis l’avait précédé au sein de Blood, Sweat & Tears, Randy Brecker, dont le son précis-pointu, la technique sans faille, la verve tranquille et les airs (faussement) bougons impressionnent toujours autant. Sans parler de ses compositions : The Dipshit, dédié non sans malice à Donald Trump (celui qui fait honte), ou encore Dirty Dogs. À la basse électrique à six cordes, un solide virtuose nommé Teymur Phell. Et, last but not least, l’imperturbable – et lui aussi toujours souriant – Lenny White, monument historique de la batterie qui rappelle aux oublieux que les maîtres du jazz-rock des glorieuses années 1970 étaient avant tout des grands jazzmen, ancrés dans l’histoire leur instrument, de Max Roach à Tony Williams en passant par Philly Joe Jones.
Avec un tel Band, ce jazz électrique ne pouvait être qu’électrisant, et il fut, d’un bout à l’autre de la soirée. Ces musiciens s’écoutent, se respectent et, au passage, respectent leur public, lui donnent ce qu’ils sont venu entendre, remplissent parfaitement leur contrat. Pas de surprise bonne surprise ? Il y a de ça. So what ? On vient écouter Mike Stern pour retrouver des sensations familières, uniques. Ce grand soliste a scellé son style depuis la seconde moitié des années 1980 ; un accord, une note, il est chez lui, on est chez nous, on attend ses solos qui montent en spirale et qui évoquent aussi bien son amour pour Jim Hall que sa passion pour Jimi Hendrix. (Avant de conclure par le rituel Jean-Pierre, il nous gratifia d’une reprise, chantée s’il-vous-plaît, de Red House.) Entre Randy Brecker et lui, c’est évidemment télépathique, et les soli piquants du premier sont comme aimantés par les foudroyantes successions d’accords du second.
Surprise : Madame Stern, Leni, dont le sourire éclipsa celui de son mari (sorry Mike…), est venue jouer du n’goni au début du deuxième set, expliquant, dans un français parfait, sa passion pour les musiques venues d’Afrique. Joli moment de grâce.
Une dernière blagounette Mike ? « Nous avons des CD à dédicacer, et Randy vous donnera sa trompette. » Plus sérieusement, Mike Stern nous a promis un nouveau disque à l’automne. Restez branché. Comme lui. •
« Laissez-moi m’accorder. Il me faut encore une demi-heure, pas plus… » Le visage barré par son légendaire sourire, Mike Stern est toujours prêt à lâcher une blagounette et à communiquer avec ce public qui le suit avec enthousiasme et fidélité depuis des lustres – depuis Miles, depuis son quartette avec Bob Berg, depuis ses tournées avec les Brecker Brothers et Steps Ahead, etc., etc.
On ne se lasse pas de Mike Stern pas plus que lui ne se lasse de jouer de la guitare, avec la même gourmandise et la même énergie qu’aux plus beaux jours. (L’un de ses albums, grand cru de 1999 s’il en est, s’intitule d’ailleurs tout simplement “Play”.)
Hier soir, le guitar hero était donc de retour au “New”. On veut dire : vraiment de retour, puisqu’il nous avait fait faux bond la dernière fois, suite à une (très) mauvaise chute due à une course non pas de mais après un taxi (sa main droite en garde hélas des séquelles qui le font souffrir, mais rassurez-vous, quand il joue, tout ou presque s’efface).
A ses côtés, celui qui jadis l’avait précédé au sein de Blood, Sweat & Tears, Randy Brecker, dont le son précis-pointu, la technique sans faille, la verve tranquille et les airs (faussement) bougons impressionnent toujours autant. Sans parler de ses compositions : The Dipshit, dédié non sans malice à Donald Trump (celui qui fait honte), ou encore Dirty Dogs. À la basse électrique à six cordes, un solide virtuose nommé Teymur Phell. Et, last but not least, l’imperturbable – et lui aussi toujours souriant – Lenny White, monument historique de la batterie qui rappelle aux oublieux que les maîtres du jazz-rock des glorieuses années 1970 étaient avant tout des grands jazzmen, ancrés dans l’histoire leur instrument, de Max Roach à Tony Williams en passant par Philly Joe Jones.
Avec un tel Band, ce jazz électrique ne pouvait être qu’électrisant, et il fut, d’un bout à l’autre de la soirée. Ces musiciens s’écoutent, se respectent et, au passage, respectent leur public, lui donnent ce qu’ils sont venu entendre, remplissent parfaitement leur contrat. Pas de surprise bonne surprise ? Il y a de ça. So what ? On vient écouter Mike Stern pour retrouver des sensations familières, uniques. Ce grand soliste a scellé son style depuis la seconde moitié des années 1980 ; un accord, une note, il est chez lui, on est chez nous, on attend ses solos qui montent en spirale et qui évoquent aussi bien son amour pour Jim Hall que sa passion pour Jimi Hendrix. (Avant de conclure par le rituel Jean-Pierre, il nous gratifia d’une reprise, chantée s’il-vous-plaît, de Red House.) Entre Randy Brecker et lui, c’est évidemment télépathique, et les soli piquants du premier sont comme aimantés par les foudroyantes successions d’accords du second.
Surprise : Madame Stern, Leni, dont le sourire éclipsa celui de son mari (sorry Mike…), est venue jouer du n’goni au début du deuxième set, expliquant, dans un français parfait, sa passion pour les musiques venues d’Afrique. Joli moment de grâce.
Une dernière blagounette Mike ? « Nous avons des CD à dédicacer, et Randy vous donnera sa trompette. » Plus sérieusement, Mike Stern nous a promis un nouveau disque à l’automne. Restez branché. Comme lui. •
« Laissez-moi m’accorder. Il me faut encore une demi-heure, pas plus… » Le visage barré par son légendaire sourire, Mike Stern est toujours prêt à lâcher une blagounette et à communiquer avec ce public qui le suit avec enthousiasme et fidélité depuis des lustres – depuis Miles, depuis son quartette avec Bob Berg, depuis ses tournées avec les Brecker Brothers et Steps Ahead, etc., etc.
On ne se lasse pas de Mike Stern pas plus que lui ne se lasse de jouer de la guitare, avec la même gourmandise et la même énergie qu’aux plus beaux jours. (L’un de ses albums, grand cru de 1999 s’il en est, s’intitule d’ailleurs tout simplement “Play”.)
Hier soir, le guitar hero était donc de retour au “New”. On veut dire : vraiment de retour, puisqu’il nous avait fait faux bond la dernière fois, suite à une (très) mauvaise chute due à une course non pas de mais après un taxi (sa main droite en garde hélas des séquelles qui le font souffrir, mais rassurez-vous, quand il joue, tout ou presque s’efface).
A ses côtés, celui qui jadis l’avait précédé au sein de Blood, Sweat & Tears, Randy Brecker, dont le son précis-pointu, la technique sans faille, la verve tranquille et les airs (faussement) bougons impressionnent toujours autant. Sans parler de ses compositions : The Dipshit, dédié non sans malice à Donald Trump (celui qui fait honte), ou encore Dirty Dogs. À la basse électrique à six cordes, un solide virtuose nommé Teymur Phell. Et, last but not least, l’imperturbable – et lui aussi toujours souriant – Lenny White, monument historique de la batterie qui rappelle aux oublieux que les maîtres du jazz-rock des glorieuses années 1970 étaient avant tout des grands jazzmen, ancrés dans l’histoire leur instrument, de Max Roach à Tony Williams en passant par Philly Joe Jones.
Avec un tel Band, ce jazz électrique ne pouvait être qu’électrisant, et il fut, d’un bout à l’autre de la soirée. Ces musiciens s’écoutent, se respectent et, au passage, respectent leur public, lui donnent ce qu’ils sont venu entendre, remplissent parfaitement leur contrat. Pas de surprise bonne surprise ? Il y a de ça. So what ? On vient écouter Mike Stern pour retrouver des sensations familières, uniques. Ce grand soliste a scellé son style depuis la seconde moitié des années 1980 ; un accord, une note, il est chez lui, on est chez nous, on attend ses solos qui montent en spirale et qui évoquent aussi bien son amour pour Jim Hall que sa passion pour Jimi Hendrix. (Avant de conclure par le rituel Jean-Pierre, il nous gratifia d’une reprise, chantée s’il-vous-plaît, de Red House.) Entre Randy Brecker et lui, c’est évidemment télépathique, et les soli piquants du premier sont comme aimantés par les foudroyantes successions d’accords du second.
Surprise : Madame Stern, Leni, dont le sourire éclipsa celui de son mari (sorry Mike…), est venue jouer du n’goni au début du deuxième set, expliquant, dans un français parfait, sa passion pour les musiques venues d’Afrique. Joli moment de grâce.
Une dernière blagounette Mike ? « Nous avons des CD à dédicacer, et Randy vous donnera sa trompette. » Plus sérieusement, Mike Stern nous a promis un nouveau disque à l’automne. Restez branché. Comme lui. •