Jazz live
Publié le 30 Nov 2013

Monte Carlo Jazz Festival: élargir le public jazz

Huitième édition du Monte Carlo Jazz Festival. Un décor prestigieux : la Salle Garnier de l’Opéra de Monte Carlo avec ses ors, ses enluminures, ses parures de stuc, de marbre, de cristal, ses guirlandes de Dieux et Nymphes accrochées aux murs, dôme et plafonds, sa loge princière enfin, monumentale et rococo dominant le parterre coloré de velours rouge. Pour faire vivre un festival de jazz à Monaco, musique invitée sur le Rocher plus par pari et passion qu’au simple naturel du rapport économique, un Directeur Artistique l’a créé, fait connaître et évoluer : Jean-René Palacio.

 Dopé au jazz dans le Théâtre Antique de Vienne, passé à Grenoble par le biais de la radio de service public, fan de rugby, de flamenco, de corridas, de guitar heroes et de Harley Davidson, il est devenu grand artificier de la programmation artistique de la Société des Bains de Mer (SBM) de Monaco qui fête cette année ses 150 ans d’existence. Fort de cette expérience il a également pris depuis deux ans les rênes du festival de jazz d’Antibes.

 

« Je pars d’un postulat simple: amener le plus de public possible vers le jazz. Je suis confronté moi, à l’instar des programmateurs de ce type de festival en général, à un problème particulier tenant au vocable jazz : comment élargir l’audience au-delà des seuls amateurs habituels. Comment attirer vers le jazz les jeunes par exemple ? Tourné vers cet objectif j’essaie de construire depuis plusieurs années une programmation très cross over. En clair puisque le jazz est pluriel de par son histoire, ses rencontres je mélange les genres musicaux. Je fais donc appel à des musiciens de générations différentes: Larry Coryell jusqu’au pianiste Robert Glasper, de John Mc Laughlin à Grégoire Maret, jeune harmoniciste. Question démarche je remarque d’ailleurs un parallèle avec la philosophie de Marcus Miller, notre artiste un peu fétiche ici à Monaco. Pour bâtir son orchestre il va chercher de jeunes musiciens qui peuvent acquérir à ces côtés expérience et notoriété. Soit dit en passant il ne fait ainsi que renouveler l’exemple de son mentor, Miles Davis, à son égard…Pour étoffer son programme cette année avec l’apport de l’Orchestre Philarmonique de Monte Carlo Marcus a fait le pari de « guests », des invités spéciaux puisés dans des genres très divers, du blues ou country pour l’harmonica et jusqu’à un chanteur d’Opéra dans le domaine vocal. L’un de ses invités a fait un tabac : le harpiste colombien Edmar Castaneda, de par sa prestation ébouriffante s’est ainsi quasi assuré une future tournée en Europe, profitant de la présence à Monte Carlo d’autres responsables de festivals que j’ai invités pour parle de contenu et évoquer nos problèmes communs. A ce propos nous en avons tous un en partage : assurer l’économie d’un festival. Plus prosaïquement, il faut remplir les salles et les différentes enceintes utilisées pour les concerts. De quoi faire un constat évident : réaliser des recettes importantes sur la base d’une étiquette jazz stricto sensu devient une option de plus en plus improbable. Fort de ce cette réalité économique je développe la même idée de base à Antibes depuis deux ans que j’ai pris la responsabilité de la programmation. Pour bâtir les journées d’un festival qui s’est construit au départ pour et par le jazz je m’arrange pour placer Ibrahim Malouf dans la même soirée que Sting et  Hiromi en parallèle à Diana Krall. J’aime le jazz, je veux le faire connaître et même découvrir dans sa diversité, promouvoir la qualité des artistes. Pour atteindre un tel objectif il ne suffit pas juste de se faire plaisir j’allais dire de façon égoiste. Il faut mener une réflexion solide, une stratégie qui tienne compte des réalités artistiques et économiques du moment. Mieux vaut connaître son public également. A mon avis un musicien comme Robert Glasper, invité ici par Marcus Miller, de par ses croisements avec le hip hop ou le funk mérite un public élargi. Encore faut-il le trouver. Voilà mon credo »

 

Propos recueillis par Robert Latxague

 

 

 

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Huitième édition du Monte Carlo Jazz Festival. Un décor prestigieux : la Salle Garnier de l’Opéra de Monte Carlo avec ses ors, ses enluminures, ses parures de stuc, de marbre, de cristal, ses guirlandes de Dieux et Nymphes accrochées aux murs, dôme et plafonds, sa loge princière enfin, monumentale et rococo dominant le parterre coloré de velours rouge. Pour faire vivre un festival de jazz à Monaco, musique invitée sur le Rocher plus par pari et passion qu’au simple naturel du rapport économique, un Directeur Artistique l’a créé, fait connaître et évoluer : Jean-René Palacio.

 Dopé au jazz dans le Théâtre Antique de Vienne, passé à Grenoble par le biais de la radio de service public, fan de rugby, de flamenco, de corridas, de guitar heroes et de Harley Davidson, il est devenu grand artificier de la programmation artistique de la Société des Bains de Mer (SBM) de Monaco qui fête cette année ses 150 ans d’existence. Fort de cette expérience il a également pris depuis deux ans les rênes du festival de jazz d’Antibes.

 

« Je pars d’un postulat simple: amener le plus de public possible vers le jazz. Je suis confronté moi, à l’instar des programmateurs de ce type de festival en général, à un problème particulier tenant au vocable jazz : comment élargir l’audience au-delà des seuls amateurs habituels. Comment attirer vers le jazz les jeunes par exemple ? Tourné vers cet objectif j’essaie de construire depuis plusieurs années une programmation très cross over. En clair puisque le jazz est pluriel de par son histoire, ses rencontres je mélange les genres musicaux. Je fais donc appel à des musiciens de générations différentes: Larry Coryell jusqu’au pianiste Robert Glasper, de John Mc Laughlin à Grégoire Maret, jeune harmoniciste. Question démarche je remarque d’ailleurs un parallèle avec la philosophie de Marcus Miller, notre artiste un peu fétiche ici à Monaco. Pour bâtir son orchestre il va chercher de jeunes musiciens qui peuvent acquérir à ces côtés expérience et notoriété. Soit dit en passant il ne fait ainsi que renouveler l’exemple de son mentor, Miles Davis, à son égard…Pour étoffer son programme cette année avec l’apport de l’Orchestre Philarmonique de Monte Carlo Marcus a fait le pari de « guests », des invités spéciaux puisés dans des genres très divers, du blues ou country pour l’harmonica et jusqu’à un chanteur d’Opéra dans le domaine vocal. L’un de ses invités a fait un tabac : le harpiste colombien Edmar Castaneda, de par sa prestation ébouriffante s’est ainsi quasi assuré une future tournée en Europe, profitant de la présence à Monte Carlo d’autres responsables de festivals que j’ai invités pour parle de contenu et évoquer nos problèmes communs. A ce propos nous en avons tous un en partage : assurer l’économie d’un festival. Plus prosaïquement, il faut remplir les salles et les différentes enceintes utilisées pour les concerts. De quoi faire un constat évident : réaliser des recettes importantes sur la base d’une étiquette jazz stricto sensu devient une option de plus en plus improbable. Fort de ce cette réalité économique je développe la même idée de base à Antibes depuis deux ans que j’ai pris la responsabilité de la programmation. Pour bâtir les journées d’un festival qui s’est construit au départ pour et par le jazz je m’arrange pour placer Ibrahim Malouf dans la même soirée que Sting et  Hiromi en parallèle à Diana Krall. J’aime le jazz, je veux le faire connaître et même découvrir dans sa diversité, promouvoir la qualité des artistes. Pour atteindre un tel objectif il ne suffit pas juste de se faire plaisir j’allais dire de façon égoiste. Il faut mener une réflexion solide, une stratégie qui tienne compte des réalités artistiques et économiques du moment. Mieux vaut connaître son public également. A mon avis un musicien comme Robert Glasper, invité ici par Marcus Miller, de par ses croisements avec le hip hop ou le funk mérite un public élargi. Encore faut-il le trouver. Voilà mon credo »

 

Propos recueillis par Robert Latxague

 

 

 

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Huitième édition du Monte Carlo Jazz Festival. Un décor prestigieux : la Salle Garnier de l’Opéra de Monte Carlo avec ses ors, ses enluminures, ses parures de stuc, de marbre, de cristal, ses guirlandes de Dieux et Nymphes accrochées aux murs, dôme et plafonds, sa loge princière enfin, monumentale et rococo dominant le parterre coloré de velours rouge. Pour faire vivre un festival de jazz à Monaco, musique invitée sur le Rocher plus par pari et passion qu’au simple naturel du rapport économique, un Directeur Artistique l’a créé, fait connaître et évoluer : Jean-René Palacio.

 Dopé au jazz dans le Théâtre Antique de Vienne, passé à Grenoble par le biais de la radio de service public, fan de rugby, de flamenco, de corridas, de guitar heroes et de Harley Davidson, il est devenu grand artificier de la programmation artistique de la Société des Bains de Mer (SBM) de Monaco qui fête cette année ses 150 ans d’existence. Fort de cette expérience il a également pris depuis deux ans les rênes du festival de jazz d’Antibes.

 

« Je pars d’un postulat simple: amener le plus de public possible vers le jazz. Je suis confronté moi, à l’instar des programmateurs de ce type de festival en général, à un problème particulier tenant au vocable jazz : comment élargir l’audience au-delà des seuls amateurs habituels. Comment attirer vers le jazz les jeunes par exemple ? Tourné vers cet objectif j’essaie de construire depuis plusieurs années une programmation très cross over. En clair puisque le jazz est pluriel de par son histoire, ses rencontres je mélange les genres musicaux. Je fais donc appel à des musiciens de générations différentes: Larry Coryell jusqu’au pianiste Robert Glasper, de John Mc Laughlin à Grégoire Maret, jeune harmoniciste. Question démarche je remarque d’ailleurs un parallèle avec la philosophie de Marcus Miller, notre artiste un peu fétiche ici à Monaco. Pour bâtir son orchestre il va chercher de jeunes musiciens qui peuvent acquérir à ces côtés expérience et notoriété. Soit dit en passant il ne fait ainsi que renouveler l’exemple de son mentor, Miles Davis, à son égard…Pour étoffer son programme cette année avec l’apport de l’Orchestre Philarmonique de Monte Carlo Marcus a fait le pari de « guests », des invités spéciaux puisés dans des genres très divers, du blues ou country pour l’harmonica et jusqu’à un chanteur d’Opéra dans le domaine vocal. L’un de ses invités a fait un tabac : le harpiste colombien Edmar Castaneda, de par sa prestation ébouriffante s’est ainsi quasi assuré une future tournée en Europe, profitant de la présence à Monte Carlo d’autres responsables de festivals que j’ai invités pour parle de contenu et évoquer nos problèmes communs. A ce propos nous en avons tous un en partage : assurer l’économie d’un festival. Plus prosaïquement, il faut remplir les salles et les différentes enceintes utilisées pour les concerts. De quoi faire un constat évident : réaliser des recettes importantes sur la base d’une étiquette jazz stricto sensu devient une option de plus en plus improbable. Fort de ce cette réalité économique je développe la même idée de base à Antibes depuis deux ans que j’ai pris la responsabilité de la programmation. Pour bâtir les journées d’un festival qui s’est construit au départ pour et par le jazz je m’arrange pour placer Ibrahim Malouf dans la même soirée que Sting et  Hiromi en parallèle à Diana Krall. J’aime le jazz, je veux le faire connaître et même découvrir dans sa diversité, promouvoir la qualité des artistes. Pour atteindre un tel objectif il ne suffit pas juste de se faire plaisir j’allais dire de façon égoiste. Il faut mener une réflexion solide, une stratégie qui tienne compte des réalités artistiques et économiques du moment. Mieux vaut connaître son public également. A mon avis un musicien comme Robert Glasper, invité ici par Marcus Miller, de par ses croisements avec le hip hop ou le funk mérite un public élargi. Encore faut-il le trouver. Voilà mon credo »

 

Propos recueillis par Robert Latxague

 

 

 

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Huitième édition du Monte Carlo Jazz Festival. Un décor prestigieux : la Salle Garnier de l’Opéra de Monte Carlo avec ses ors, ses enluminures, ses parures de stuc, de marbre, de cristal, ses guirlandes de Dieux et Nymphes accrochées aux murs, dôme et plafonds, sa loge princière enfin, monumentale et rococo dominant le parterre coloré de velours rouge. Pour faire vivre un festival de jazz à Monaco, musique invitée sur le Rocher plus par pari et passion qu’au simple naturel du rapport économique, un Directeur Artistique l’a créé, fait connaître et évoluer : Jean-René Palacio.

 Dopé au jazz dans le Théâtre Antique de Vienne, passé à Grenoble par le biais de la radio de service public, fan de rugby, de flamenco, de corridas, de guitar heroes et de Harley Davidson, il est devenu grand artificier de la programmation artistique de la Société des Bains de Mer (SBM) de Monaco qui fête cette année ses 150 ans d’existence. Fort de cette expérience il a également pris depuis deux ans les rênes du festival de jazz d’Antibes.

 

« Je pars d’un postulat simple: amener le plus de public possible vers le jazz. Je suis confronté moi, à l’instar des programmateurs de ce type de festival en général, à un problème particulier tenant au vocable jazz : comment élargir l’audience au-delà des seuls amateurs habituels. Comment attirer vers le jazz les jeunes par exemple ? Tourné vers cet objectif j’essaie de construire depuis plusieurs années une programmation très cross over. En clair puisque le jazz est pluriel de par son histoire, ses rencontres je mélange les genres musicaux. Je fais donc appel à des musiciens de générations différentes: Larry Coryell jusqu’au pianiste Robert Glasper, de John Mc Laughlin à Grégoire Maret, jeune harmoniciste. Question démarche je remarque d’ailleurs un parallèle avec la philosophie de Marcus Miller, notre artiste un peu fétiche ici à Monaco. Pour bâtir son orchestre il va chercher de jeunes musiciens qui peuvent acquérir à ces côtés expérience et notoriété. Soit dit en passant il ne fait ainsi que renouveler l’exemple de son mentor, Miles Davis, à son égard…Pour étoffer son programme cette année avec l’apport de l’Orchestre Philarmonique de Monte Carlo Marcus a fait le pari de « guests », des invités spéciaux puisés dans des genres très divers, du blues ou country pour l’harmonica et jusqu’à un chanteur d’Opéra dans le domaine vocal. L’un de ses invités a fait un tabac : le harpiste colombien Edmar Castaneda, de par sa prestation ébouriffante s’est ainsi quasi assuré une future tournée en Europe, profitant de la présence à Monte Carlo d’autres responsables de festivals que j’ai invités pour parle de contenu et évoquer nos problèmes communs. A ce propos nous en avons tous un en partage : assurer l’économie d’un festival. Plus prosaïquement, il faut remplir les salles et les différentes enceintes utilisées pour les concerts. De quoi faire un constat évident : réaliser des recettes importantes sur la base d’une étiquette jazz stricto sensu devient une option de plus en plus improbable. Fort de ce cette réalité économique je développe la même idée de base à Antibes depuis deux ans que j’ai pris la responsabilité de la programmation. Pour bâtir les journées d’un festival qui s’est construit au départ pour et par le jazz je m’arrange pour placer Ibrahim Malouf dans la même soirée que Sting et  Hiromi en parallèle à Diana Krall. J’aime le jazz, je veux le faire connaître et même découvrir dans sa diversité, promouvoir la qualité des artistes. Pour atteindre un tel objectif il ne suffit pas juste de se faire plaisir j’allais dire de façon égoiste. Il faut mener une réflexion solide, une stratégie qui tienne compte des réalités artistiques et économiques du moment. Mieux vaut connaître son public également. A mon avis un musicien comme Robert Glasper, invité ici par Marcus Miller, de par ses croisements avec le hip hop ou le funk mérite un public élargi. Encore faut-il le trouver. Voilà mon credo »

 

Propos recueillis par Robert Latxague