Moor Mother au Bergamo Jazz 2024
Le 22 mars, la récitante, accompagnée du percussionniste Dudù Kouate, a transporté l’Auditorium di Piazza della Libertà dans une autre dimension. par Yazid Kouloughli
Dans un long souffle qui se prolonge vers l’infini, Dudù Kouate entame une danse gracieuse et complexe de frottements d’archet, d’écoulements d’eau dans des calebasses, de tuyaux tournoyants et de navigation a travers une impressionnante panoplie de percussions que Moor Mother, récitant poésies et scansions aux sens mystérieux, complète de touches d’électronique.
Mais alors que tous deux semblent d’abord évoluer dans des sphères distinctes qui se tourneraient autour, bientôt la voix de l’une et le jeu de l’autre ne forment plus qu’un seul discours dont les accents engagés mais et le contours toujours poétique crée quelque chose qu’on pourrait nommer une tension contemplative, saisissante et hypnotique. D’abord perplexe puis médusé, le public entre dans la transe et réserve finalement au duo une ovation qui restera sans doute l’une des plus grandes du festival.