Nevers D'Jazz, soirée d'ouverture, Jazzbox, Moutin Factory 5tet, Dave Holland "Prism"
Souhaitons d’abord un bon anniversaire à Eric Harland qui va fêter ça dans deux jours à New York, et remercions-le de nous avoir donné hier soir – en dehors des qualités de la prestation du groupe – une leçon de musicalité percussive qui nous a laissé pantois. Avec l’inauguration de l’exposition « Jazzbox », et le concert du Moutin Factory Quintet, une soirée inaugurale de grand style.
Moutin Factory Quintet : Christophe Monniot (ss, as), Thomas Enhco (p), Emmanuel Codija (g), François Moutin (b), Louis Moutin (dm)
Dave Holland Prism : Dave Holland (b), Craig Taborn (p, fender Rhodes), Kevin Eubanks (g), Eric Harland (dm)
« Jazzbox », c’est une exposition, concue et réalisée par une équipe sous la conduite de Cécile Léna, scénographe et artiste plasticienne. Je suis associé à cette réalisation. Huit « boîtes de jazz » sont disposées dans des sortes d’isoloirs où il faut pénétrer. Vous découvrez alors une maquette, à hauteur d’homme, vous êtes invité à mettre un casque sur vos oreilles (le fil du casque à gauche si vous voulez profiter des effets stéréo), vous appuyez sur un bouton élairé en bleu, et ça démarre. La scène s’anime musicalement (en fait, c’est une bande son qui intègre aussi des éléments extérieurs à la musique, bruits du monde, de la rue, de la vie), l’éclairage est également une partie essentielle de la « narration », pendant trois minutes ou un peu plus c’est une brève histoire qui se déroule, histoire de l’entrée d’un club de jazz où les musiciens sont venus bavarder pendant que Dean Benedetti enregistre, ou histoire d’un couple qui écoute la radio en 1945 pendant que Lester Young joue Lady Be Good, ou journée passée quelque part en Ethiopie cependant que Mulatu Astatke joue Tezeta, et j’en passe, il y en a huit. Je laisse à d’autres – s’il s’en trouve – le soin de dire ce qu’ils en pensent. Moi, j’ai été ravi de travailler avec Cécile Léna et ses comparses du son et de la lumière.
Moutin Factory Quintet c’est bien, avec Christophe Monniot dans un rôle peut-être inhabituel (mais on sait depuis longtemps qu’il est fondamentalement adaptable), Emmanuel Codija très en verve hier soir, Thomas Enhco parfait, discret, attentif, et les frères Moutin dans leur numéro de jumeaux qui se font un plaisir d’aimer le jazz à deux et de s’en renvoyer l’image. C’est très énergique, ça se termine dans des ambiances que n’aurait pas renié le quartet de Jarrett avec Garbarek, et c’est vivement applaudi même si la tentative de François de faire jouer le public ne prend pas vraiment.
Thomas Enhco
On dira par contraste immédiat que, concernant le concert qui a suivi (Dave Holland Prism), point besoin de demander au public de danser avec le groupe, car la musique s’en charge, et particulièrement par l’effet du jeu exceptionnel d’Eric Harland. Ce batteur m’a stupéfait : comme si les qualités (parfois un peu opposées) de Tony Williams et Roy Haynes se trouvaient réunies en un seul. Dans le premier morceau, la diversité de ses ponctuations, leur dynamique contrôlée, leur justesse d’accent, ont quelque chose de fascinant. Et tout au long du concert ce sera ainsi. Un solo accompagné. Je dirais même : une musique qu’on peut considérer comme une suite de solos accompagnés qui s’imbriquent, se trouvent, se perdent, chacun faisant silence à son tour pour permettre des duos (piano/batterie, ou piano/basse), évidemment aussi des solos. Un auditeur pas du tout accoutumé aux concerts de jazz, qui était resté au concert « pour voir », me confiait ce matin avoir pris grand plaisir à cette combinatoire, ou chacun semble suivre une voie qui lui est personnelle et cependant retrouver les autres à chaque coin de rue. Bref, une musique magnifique, de la plume de chacun (Holland, Eubanks, Taborn), et en rappel une ballade signée Eric Harland de très belle allure.
Demain, grande journée avec Joëlle Léandre, Cécile Loyer, Zicocratie en présence d’Andy Emler, Benat Achiary, Erwan Keravec, Being Human Being (Bilal/Truffaz/Murcof), Caravaggio.
Philippe Méziat
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Souhaitons d’abord un bon anniversaire à Eric Harland qui va fêter ça dans deux jours à New York, et remercions-le de nous avoir donné hier soir – en dehors des qualités de la prestation du groupe – une leçon de musicalité percussive qui nous a laissé pantois. Avec l’inauguration de l’exposition « Jazzbox », et le concert du Moutin Factory Quintet, une soirée inaugurale de grand style.
Moutin Factory Quintet : Christophe Monniot (ss, as), Thomas Enhco (p), Emmanuel Codija (g), François Moutin (b), Louis Moutin (dm)
Dave Holland Prism : Dave Holland (b), Craig Taborn (p, fender Rhodes), Kevin Eubanks (g), Eric Harland (dm)
« Jazzbox », c’est une exposition, concue et réalisée par une équipe sous la conduite de Cécile Léna, scénographe et artiste plasticienne. Je suis associé à cette réalisation. Huit « boîtes de jazz » sont disposées dans des sortes d’isoloirs où il faut pénétrer. Vous découvrez alors une maquette, à hauteur d’homme, vous êtes invité à mettre un casque sur vos oreilles (le fil du casque à gauche si vous voulez profiter des effets stéréo), vous appuyez sur un bouton élairé en bleu, et ça démarre. La scène s’anime musicalement (en fait, c’est une bande son qui intègre aussi des éléments extérieurs à la musique, bruits du monde, de la rue, de la vie), l’éclairage est également une partie essentielle de la « narration », pendant trois minutes ou un peu plus c’est une brève histoire qui se déroule, histoire de l’entrée d’un club de jazz où les musiciens sont venus bavarder pendant que Dean Benedetti enregistre, ou histoire d’un couple qui écoute la radio en 1945 pendant que Lester Young joue Lady Be Good, ou journée passée quelque part en Ethiopie cependant que Mulatu Astatke joue Tezeta, et j’en passe, il y en a huit. Je laisse à d’autres – s’il s’en trouve – le soin de dire ce qu’ils en pensent. Moi, j’ai été ravi de travailler avec Cécile Léna et ses comparses du son et de la lumière.
Moutin Factory Quintet c’est bien, avec Christophe Monniot dans un rôle peut-être inhabituel (mais on sait depuis longtemps qu’il est fondamentalement adaptable), Emmanuel Codija très en verve hier soir, Thomas Enhco parfait, discret, attentif, et les frères Moutin dans leur numéro de jumeaux qui se font un plaisir d’aimer le jazz à deux et de s’en renvoyer l’image. C’est très énergique, ça se termine dans des ambiances que n’aurait pas renié le quartet de Jarrett avec Garbarek, et c’est vivement applaudi même si la tentative de François de faire jouer le public ne prend pas vraiment.
Thomas Enhco
On dira par contraste immédiat que, concernant le concert qui a suivi (Dave Holland Prism), point besoin de demander au public de danser avec le groupe, car la musique s’en charge, et particulièrement par l’effet du jeu exceptionnel d’Eric Harland. Ce batteur m’a stupéfait : comme si les qualités (parfois un peu opposées) de Tony Williams et Roy Haynes se trouvaient réunies en un seul. Dans le premier morceau, la diversité de ses ponctuations, leur dynamique contrôlée, leur justesse d’accent, ont quelque chose de fascinant. Et tout au long du concert ce sera ainsi. Un solo accompagné. Je dirais même : une musique qu’on peut considérer comme une suite de solos accompagnés qui s’imbriquent, se trouvent, se perdent, chacun faisant silence à son tour pour permettre des duos (piano/batterie, ou piano/basse), évidemment aussi des solos. Un auditeur pas du tout accoutumé aux concerts de jazz, qui était resté au concert « pour voir », me confiait ce matin avoir pris grand plaisir à cette combinatoire, ou chacun semble suivre une voie qui lui est personnelle et cependant retrouver les autres à chaque coin de rue. Bref, une musique magnifique, de la plume de chacun (Holland, Eubanks, Taborn), et en rappel une ballade signée Eric Harland de très belle allure.
Demain, grande journée avec Joëlle Léandre, Cécile Loyer, Zicocratie en présence d’Andy Emler, Benat Achiary, Erwan Keravec, Being Human Being (Bilal/Truffaz/Murcof), Caravaggio.
Philippe Méziat
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Souhaitons d’abord un bon anniversaire à Eric Harland qui va fêter ça dans deux jours à New York, et remercions-le de nous avoir donné hier soir – en dehors des qualités de la prestation du groupe – une leçon de musicalité percussive qui nous a laissé pantois. Avec l’inauguration de l’exposition « Jazzbox », et le concert du Moutin Factory Quintet, une soirée inaugurale de grand style.
Moutin Factory Quintet : Christophe Monniot (ss, as), Thomas Enhco (p), Emmanuel Codija (g), François Moutin (b), Louis Moutin (dm)
Dave Holland Prism : Dave Holland (b), Craig Taborn (p, fender Rhodes), Kevin Eubanks (g), Eric Harland (dm)
« Jazzbox », c’est une exposition, concue et réalisée par une équipe sous la conduite de Cécile Léna, scénographe et artiste plasticienne. Je suis associé à cette réalisation. Huit « boîtes de jazz » sont disposées dans des sortes d’isoloirs où il faut pénétrer. Vous découvrez alors une maquette, à hauteur d’homme, vous êtes invité à mettre un casque sur vos oreilles (le fil du casque à gauche si vous voulez profiter des effets stéréo), vous appuyez sur un bouton élairé en bleu, et ça démarre. La scène s’anime musicalement (en fait, c’est une bande son qui intègre aussi des éléments extérieurs à la musique, bruits du monde, de la rue, de la vie), l’éclairage est également une partie essentielle de la « narration », pendant trois minutes ou un peu plus c’est une brève histoire qui se déroule, histoire de l’entrée d’un club de jazz où les musiciens sont venus bavarder pendant que Dean Benedetti enregistre, ou histoire d’un couple qui écoute la radio en 1945 pendant que Lester Young joue Lady Be Good, ou journée passée quelque part en Ethiopie cependant que Mulatu Astatke joue Tezeta, et j’en passe, il y en a huit. Je laisse à d’autres – s’il s’en trouve – le soin de dire ce qu’ils en pensent. Moi, j’ai été ravi de travailler avec Cécile Léna et ses comparses du son et de la lumière.
Moutin Factory Quintet c’est bien, avec Christophe Monniot dans un rôle peut-être inhabituel (mais on sait depuis longtemps qu’il est fondamentalement adaptable), Emmanuel Codija très en verve hier soir, Thomas Enhco parfait, discret, attentif, et les frères Moutin dans leur numéro de jumeaux qui se font un plaisir d’aimer le jazz à deux et de s’en renvoyer l’image. C’est très énergique, ça se termine dans des ambiances que n’aurait pas renié le quartet de Jarrett avec Garbarek, et c’est vivement applaudi même si la tentative de François de faire jouer le public ne prend pas vraiment.
Thomas Enhco
On dira par contraste immédiat que, concernant le concert qui a suivi (Dave Holland Prism), point besoin de demander au public de danser avec le groupe, car la musique s’en charge, et particulièrement par l’effet du jeu exceptionnel d’Eric Harland. Ce batteur m’a stupéfait : comme si les qualités (parfois un peu opposées) de Tony Williams et Roy Haynes se trouvaient réunies en un seul. Dans le premier morceau, la diversité de ses ponctuations, leur dynamique contrôlée, leur justesse d’accent, ont quelque chose de fascinant. Et tout au long du concert ce sera ainsi. Un solo accompagné. Je dirais même : une musique qu’on peut considérer comme une suite de solos accompagnés qui s’imbriquent, se trouvent, se perdent, chacun faisant silence à son tour pour permettre des duos (piano/batterie, ou piano/basse), évidemment aussi des solos. Un auditeur pas du tout accoutumé aux concerts de jazz, qui était resté au concert « pour voir », me confiait ce matin avoir pris grand plaisir à cette combinatoire, ou chacun semble suivre une voie qui lui est personnelle et cependant retrouver les autres à chaque coin de rue. Bref, une musique magnifique, de la plume de chacun (Holland, Eubanks, Taborn), et en rappel une ballade signée Eric Harland de très belle allure.
Demain, grande journée avec Joëlle Léandre, Cécile Loyer, Zicocratie en présence d’Andy Emler, Benat Achiary, Erwan Keravec, Being Human Being (Bilal/Truffaz/Murcof), Caravaggio.
Philippe Méziat
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Souhaitons d’abord un bon anniversaire à Eric Harland qui va fêter ça dans deux jours à New York, et remercions-le de nous avoir donné hier soir – en dehors des qualités de la prestation du groupe – une leçon de musicalité percussive qui nous a laissé pantois. Avec l’inauguration de l’exposition « Jazzbox », et le concert du Moutin Factory Quintet, une soirée inaugurale de grand style.
Moutin Factory Quintet : Christophe Monniot (ss, as), Thomas Enhco (p), Emmanuel Codija (g), François Moutin (b), Louis Moutin (dm)
Dave Holland Prism : Dave Holland (b), Craig Taborn (p, fender Rhodes), Kevin Eubanks (g), Eric Harland (dm)
« Jazzbox », c’est une exposition, concue et réalisée par une équipe sous la conduite de Cécile Léna, scénographe et artiste plasticienne. Je suis associé à cette réalisation. Huit « boîtes de jazz » sont disposées dans des sortes d’isoloirs où il faut pénétrer. Vous découvrez alors une maquette, à hauteur d’homme, vous êtes invité à mettre un casque sur vos oreilles (le fil du casque à gauche si vous voulez profiter des effets stéréo), vous appuyez sur un bouton élairé en bleu, et ça démarre. La scène s’anime musicalement (en fait, c’est une bande son qui intègre aussi des éléments extérieurs à la musique, bruits du monde, de la rue, de la vie), l’éclairage est également une partie essentielle de la « narration », pendant trois minutes ou un peu plus c’est une brève histoire qui se déroule, histoire de l’entrée d’un club de jazz où les musiciens sont venus bavarder pendant que Dean Benedetti enregistre, ou histoire d’un couple qui écoute la radio en 1945 pendant que Lester Young joue Lady Be Good, ou journée passée quelque part en Ethiopie cependant que Mulatu Astatke joue Tezeta, et j’en passe, il y en a huit. Je laisse à d’autres – s’il s’en trouve – le soin de dire ce qu’ils en pensent. Moi, j’ai été ravi de travailler avec Cécile Léna et ses comparses du son et de la lumière.
Moutin Factory Quintet c’est bien, avec Christophe Monniot dans un rôle peut-être inhabituel (mais on sait depuis longtemps qu’il est fondamentalement adaptable), Emmanuel Codija très en verve hier soir, Thomas Enhco parfait, discret, attentif, et les frères Moutin dans leur numéro de jumeaux qui se font un plaisir d’aimer le jazz à deux et de s’en renvoyer l’image. C’est très énergique, ça se termine dans des ambiances que n’aurait pas renié le quartet de Jarrett avec Garbarek, et c’est vivement applaudi même si la tentative de François de faire jouer le public ne prend pas vraiment.
Thomas Enhco
On dira par contraste immédiat que, concernant le concert qui a suivi (Dave Holland Prism), point besoin de demander au public de danser avec le groupe, car la musique s’en charge, et particulièrement par l’effet du jeu exceptionnel d’Eric Harland. Ce batteur m’a stupéfait : comme si les qualités (parfois un peu opposées) de Tony Williams et Roy Haynes se trouvaient réunies en un seul. Dans le premier morceau, la diversité de ses ponctuations, leur dynamique contrôlée, leur justesse d’accent, ont quelque chose de fascinant. Et tout au long du concert ce sera ainsi. Un solo accompagné. Je dirais même : une musique qu’on peut considérer comme une suite de solos accompagnés qui s’imbriquent, se trouvent, se perdent, chacun faisant silence à son tour pour permettre des duos (piano/batterie, ou piano/basse), évidemment aussi des solos. Un auditeur pas du tout accoutumé aux concerts de jazz, qui était resté au concert « pour voir », me confiait ce matin avoir pris grand plaisir à cette combinatoire, ou chacun semble suivre une voie qui lui est personnelle et cependant retrouver les autres à chaque coin de rue. Bref, une musique magnifique, de la plume de chacun (Holland, Eubanks, Taborn), et en rappel une ballade signée Eric Harland de très belle allure.
Demain, grande journée avec Joëlle Léandre, Cécile Loyer, Zicocratie en présence d’Andy Emler, Benat Achiary, Erwan Keravec, Being Human Being (Bilal/Truffaz/Murcof), Caravaggio.
Philippe Méziat