Jazz live
Publié le 9 Jan 2013

Nica's Dream, les drôles de questions de la Baronne du Jazz

Un décor minimaliste, une scène en à plat, un intérieur impersonnel façon table-chaise-sofa, un rideau : Nica’s dream laisse jouer les notes et les mots quasiment sans emballage n’étaient quelques vêtements de bric et de broc enfilés à la va vite ras le public. Plus quelques masques de chats sur moustachus entre cartoons et carnaval vénitien. Le pari de ce mix musique-verbe en aller retour notes/phrases et vice versa lâchées dans le New York d’un bebop sublimé par la figure fantasmatique de la Baronne de Koenigswarter n’est pas chose (matière) si aisée à manier. Ni propager…

Musiciens : Patrice Caratini (b), André Villéger (ts, ss), Alain Jean-Marie (p), Julie Saury (dm)

Comédiens : Renaud Boutin, Pierre-Antoine Chevalier, Olivier Doté-Doevi, Benoit Félix-Lombard

Théâtre de l’Opprimé, Paris, 8 janvier

 

Le texte est extrait d’un ouvrage paru en 2006 « Les musiciens de jazz et leurs trois vœux » grâce au travail de Frédéric Pajac et Nadine de Koenigswarter (la nièce) – soit dix huit ans après la disparition de la dite « Jazz Baroness » protectrice successivement de Bird puis Monk. Question contenu, la clef retenue par Louis Caratini (le fils) qui en signe l’adaptation et la mise en scène demeure les réponses à la question plutôt ingénue posée aux musiciens de jazz amis de Pannonica de Koenigswarter : « Si l’on t’accordait trois souhaits qui devaient se réaliser sur le champ, que souhaiterais-tu ? » Chaque comédien matérialise l’interrogation et donne une série de réponse partielle. Soit une série d’ellipses, un chapelet d’images jamais figées. Au cours d’un long repas improbable de nourriture poétique, narrative, drôlatique, répétitive ou simplement bêtement banale les morceaux de jazz arrivent en consommé, en entremets, en sandwich, en tapas, jamais en plat de résistance. Et pour insister dans cette veine d’image culinaire, l’entrée semble un peu longue question mise en bouche. Comme s’il fallait que la musique, son rythme, ses mesures se calent sur les tranches d’interjections et de saillies imprécatoires. Au long de phrases dites comme autant de chorus ainsi jetées au feu de l’improvisation ou du récit et sensées figurer les canons du jazz, chaque acteur place sa réplique en solo. Garants d’un esprit cool, Pierre-Antoine Chevalier et Benoit Félix Lombard mettent en place la métrique des blanches. Plus nerveux, Olivier Dote Doevi joue et scatte sur des noires. Au point de figure aussi, sur une séquence, le danseur de jazz, série de claquettes à l’appui. Renaud Boutin, toujours le plus singulier, le plus décalé, bien déjanté toujours, interprète une femme. Et lorsque le jazz parait dans son plus simple appareil, entendez la musique, chaque instrument aussi en vient à jouer son rôle : solo pour le sax ténor ou soprano d’André Villéger formidable faiseur de sons, rythmique jusqu’à la caricature au travers de la batterie foyer d’une Julie Saury parfaite dans l’exécution millimétrée, dépositaire de l’harmonie et l’harmonisation que le piano simple mais chic d’Alain Jean-Marie qu’on sait très savant sur le genre, toujours au soutien enfin, métronome et fort à friser les cordes génératrices  d’émotion pure de la part de la basse de Patrice Caratini (le père), réalisateur des musiques. Le kaléidoscipe musical laisse éclater les couleurs  de compositions signées Bird, Dizzy, Horace Silver, Mingus, Duke, Bud powell, Rollins, Coltrane. Excusez du peu. 

Répétons-le : pas si facile, vraiment à faire prendre cette pâte d’histoires et de jazz. En ce qu’elle exige un peu d’imagination, un zeste de connaissance d’histoire de l’Amérique et de sa Great Black Music, de certaines de ses figures emblématiques également. Plus un peu de culture du jazz et beaucoup de sens d’écouter et voir en simultané pour in fine pouvoir pleinement goûter au pari audacieux d’une qualité alors partagée. La mise en pratique du spectacle, son expérimentation répétée, l’expérience acquise par la scène favoriseront d’autant les échanges facteurs de vécu. Car à n’en pas douter, et la part de l’improvisation tend à le qualifier ainsi, c’est bien à une tranche d’art bien vivant et no, d’une trace d’histoire culturelle qu’il s’agit de déguster.

A suivre.

 

Robert Latxague

 

Nica’s dream

10, 12 janvier à 19 h

13 janvier à 15 h

Théâtre de l’Opprimé, 78/80 rue du Charolais, 75012 Paris

 

 

 

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Un décor minimaliste, une scène en à plat, un intérieur impersonnel façon table-chaise-sofa, un rideau : Nica’s dream laisse jouer les notes et les mots quasiment sans emballage n’étaient quelques vêtements de bric et de broc enfilés à la va vite ras le public. Plus quelques masques de chats sur moustachus entre cartoons et carnaval vénitien. Le pari de ce mix musique-verbe en aller retour notes/phrases et vice versa lâchées dans le New York d’un bebop sublimé par la figure fantasmatique de la Baronne de Koenigswarter n’est pas chose (matière) si aisée à manier. Ni propager…

Musiciens : Patrice Caratini (b), André Villéger (ts, ss), Alain Jean-Marie (p), Julie Saury (dm)

Comédiens : Renaud Boutin, Pierre-Antoine Chevalier, Olivier Doté-Doevi, Benoit Félix-Lombard

Théâtre de l’Opprimé, Paris, 8 janvier

 

Le texte est extrait d’un ouvrage paru en 2006 « Les musiciens de jazz et leurs trois vœux » grâce au travail de Frédéric Pajac et Nadine de Koenigswarter (la nièce) – soit dix huit ans après la disparition de la dite « Jazz Baroness » protectrice successivement de Bird puis Monk. Question contenu, la clef retenue par Louis Caratini (le fils) qui en signe l’adaptation et la mise en scène demeure les réponses à la question plutôt ingénue posée aux musiciens de jazz amis de Pannonica de Koenigswarter : « Si l’on t’accordait trois souhaits qui devaient se réaliser sur le champ, que souhaiterais-tu ? » Chaque comédien matérialise l’interrogation et donne une série de réponse partielle. Soit une série d’ellipses, un chapelet d’images jamais figées. Au cours d’un long repas improbable de nourriture poétique, narrative, drôlatique, répétitive ou simplement bêtement banale les morceaux de jazz arrivent en consommé, en entremets, en sandwich, en tapas, jamais en plat de résistance. Et pour insister dans cette veine d’image culinaire, l’entrée semble un peu longue question mise en bouche. Comme s’il fallait que la musique, son rythme, ses mesures se calent sur les tranches d’interjections et de saillies imprécatoires. Au long de phrases dites comme autant de chorus ainsi jetées au feu de l’improvisation ou du récit et sensées figurer les canons du jazz, chaque acteur place sa réplique en solo. Garants d’un esprit cool, Pierre-Antoine Chevalier et Benoit Félix Lombard mettent en place la métrique des blanches. Plus nerveux, Olivier Dote Doevi joue et scatte sur des noires. Au point de figure aussi, sur une séquence, le danseur de jazz, série de claquettes à l’appui. Renaud Boutin, toujours le plus singulier, le plus décalé, bien déjanté toujours, interprète une femme. Et lorsque le jazz parait dans son plus simple appareil, entendez la musique, chaque instrument aussi en vient à jouer son rôle : solo pour le sax ténor ou soprano d’André Villéger formidable faiseur de sons, rythmique jusqu’à la caricature au travers de la batterie foyer d’une Julie Saury parfaite dans l’exécution millimétrée, dépositaire de l’harmonie et l’harmonisation que le piano simple mais chic d’Alain Jean-Marie qu’on sait très savant sur le genre, toujours au soutien enfin, métronome et fort à friser les cordes génératrices  d’émotion pure de la part de la basse de Patrice Caratini (le père), réalisateur des musiques. Le kaléidoscipe musical laisse éclater les couleurs  de compositions signées Bird, Dizzy, Horace Silver, Mingus, Duke, Bud powell, Rollins, Coltrane. Excusez du peu. 

Répétons-le : pas si facile, vraiment à faire prendre cette pâte d’histoires et de jazz. En ce qu’elle exige un peu d’imagination, un zeste de connaissance d’histoire de l’Amérique et de sa Great Black Music, de certaines de ses figures emblématiques également. Plus un peu de culture du jazz et beaucoup de sens d’écouter et voir en simultané pour in fine pouvoir pleinement goûter au pari audacieux d’une qualité alors partagée. La mise en pratique du spectacle, son expérimentation répétée, l’expérience acquise par la scène favoriseront d’autant les échanges facteurs de vécu. Car à n’en pas douter, et la part de l’improvisation tend à le qualifier ainsi, c’est bien à une tranche d’art bien vivant et no, d’une trace d’histoire culturelle qu’il s’agit de déguster.

A suivre.

 

Robert Latxague

 

Nica’s dream

10, 12 janvier à 19 h

13 janvier à 15 h

Théâtre de l’Opprimé, 78/80 rue du Charolais, 75012 Paris

 

 

 

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Un décor minimaliste, une scène en à plat, un intérieur impersonnel façon table-chaise-sofa, un rideau : Nica’s dream laisse jouer les notes et les mots quasiment sans emballage n’étaient quelques vêtements de bric et de broc enfilés à la va vite ras le public. Plus quelques masques de chats sur moustachus entre cartoons et carnaval vénitien. Le pari de ce mix musique-verbe en aller retour notes/phrases et vice versa lâchées dans le New York d’un bebop sublimé par la figure fantasmatique de la Baronne de Koenigswarter n’est pas chose (matière) si aisée à manier. Ni propager…

Musiciens : Patrice Caratini (b), André Villéger (ts, ss), Alain Jean-Marie (p), Julie Saury (dm)

Comédiens : Renaud Boutin, Pierre-Antoine Chevalier, Olivier Doté-Doevi, Benoit Félix-Lombard

Théâtre de l’Opprimé, Paris, 8 janvier

 

Le texte est extrait d’un ouvrage paru en 2006 « Les musiciens de jazz et leurs trois vœux » grâce au travail de Frédéric Pajac et Nadine de Koenigswarter (la nièce) – soit dix huit ans après la disparition de la dite « Jazz Baroness » protectrice successivement de Bird puis Monk. Question contenu, la clef retenue par Louis Caratini (le fils) qui en signe l’adaptation et la mise en scène demeure les réponses à la question plutôt ingénue posée aux musiciens de jazz amis de Pannonica de Koenigswarter : « Si l’on t’accordait trois souhaits qui devaient se réaliser sur le champ, que souhaiterais-tu ? » Chaque comédien matérialise l’interrogation et donne une série de réponse partielle. Soit une série d’ellipses, un chapelet d’images jamais figées. Au cours d’un long repas improbable de nourriture poétique, narrative, drôlatique, répétitive ou simplement bêtement banale les morceaux de jazz arrivent en consommé, en entremets, en sandwich, en tapas, jamais en plat de résistance. Et pour insister dans cette veine d’image culinaire, l’entrée semble un peu longue question mise en bouche. Comme s’il fallait que la musique, son rythme, ses mesures se calent sur les tranches d’interjections et de saillies imprécatoires. Au long de phrases dites comme autant de chorus ainsi jetées au feu de l’improvisation ou du récit et sensées figurer les canons du jazz, chaque acteur place sa réplique en solo. Garants d’un esprit cool, Pierre-Antoine Chevalier et Benoit Félix Lombard mettent en place la métrique des blanches. Plus nerveux, Olivier Dote Doevi joue et scatte sur des noires. Au point de figure aussi, sur une séquence, le danseur de jazz, série de claquettes à l’appui. Renaud Boutin, toujours le plus singulier, le plus décalé, bien déjanté toujours, interprète une femme. Et lorsque le jazz parait dans son plus simple appareil, entendez la musique, chaque instrument aussi en vient à jouer son rôle : solo pour le sax ténor ou soprano d’André Villéger formidable faiseur de sons, rythmique jusqu’à la caricature au travers de la batterie foyer d’une Julie Saury parfaite dans l’exécution millimétrée, dépositaire de l’harmonie et l’harmonisation que le piano simple mais chic d’Alain Jean-Marie qu’on sait très savant sur le genre, toujours au soutien enfin, métronome et fort à friser les cordes génératrices  d’émotion pure de la part de la basse de Patrice Caratini (le père), réalisateur des musiques. Le kaléidoscipe musical laisse éclater les couleurs  de compositions signées Bird, Dizzy, Horace Silver, Mingus, Duke, Bud powell, Rollins, Coltrane. Excusez du peu. 

Répétons-le : pas si facile, vraiment à faire prendre cette pâte d’histoires et de jazz. En ce qu’elle exige un peu d’imagination, un zeste de connaissance d’histoire de l’Amérique et de sa Great Black Music, de certaines de ses figures emblématiques également. Plus un peu de culture du jazz et beaucoup de sens d’écouter et voir en simultané pour in fine pouvoir pleinement goûter au pari audacieux d’une qualité alors partagée. La mise en pratique du spectacle, son expérimentation répétée, l’expérience acquise par la scène favoriseront d’autant les échanges facteurs de vécu. Car à n’en pas douter, et la part de l’improvisation tend à le qualifier ainsi, c’est bien à une tranche d’art bien vivant et no, d’une trace d’histoire culturelle qu’il s’agit de déguster.

A suivre.

 

Robert Latxague

 

Nica’s dream

10, 12 janvier à 19 h

13 janvier à 15 h

Théâtre de l’Opprimé, 78/80 rue du Charolais, 75012 Paris

 

 

 

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Un décor minimaliste, une scène en à plat, un intérieur impersonnel façon table-chaise-sofa, un rideau : Nica’s dream laisse jouer les notes et les mots quasiment sans emballage n’étaient quelques vêtements de bric et de broc enfilés à la va vite ras le public. Plus quelques masques de chats sur moustachus entre cartoons et carnaval vénitien. Le pari de ce mix musique-verbe en aller retour notes/phrases et vice versa lâchées dans le New York d’un bebop sublimé par la figure fantasmatique de la Baronne de Koenigswarter n’est pas chose (matière) si aisée à manier. Ni propager…

Musiciens : Patrice Caratini (b), André Villéger (ts, ss), Alain Jean-Marie (p), Julie Saury (dm)

Comédiens : Renaud Boutin, Pierre-Antoine Chevalier, Olivier Doté-Doevi, Benoit Félix-Lombard

Théâtre de l’Opprimé, Paris, 8 janvier

 

Le texte est extrait d’un ouvrage paru en 2006 « Les musiciens de jazz et leurs trois vœux » grâce au travail de Frédéric Pajac et Nadine de Koenigswarter (la nièce) – soit dix huit ans après la disparition de la dite « Jazz Baroness » protectrice successivement de Bird puis Monk. Question contenu, la clef retenue par Louis Caratini (le fils) qui en signe l’adaptation et la mise en scène demeure les réponses à la question plutôt ingénue posée aux musiciens de jazz amis de Pannonica de Koenigswarter : « Si l’on t’accordait trois souhaits qui devaient se réaliser sur le champ, que souhaiterais-tu ? » Chaque comédien matérialise l’interrogation et donne une série de réponse partielle. Soit une série d’ellipses, un chapelet d’images jamais figées. Au cours d’un long repas improbable de nourriture poétique, narrative, drôlatique, répétitive ou simplement bêtement banale les morceaux de jazz arrivent en consommé, en entremets, en sandwich, en tapas, jamais en plat de résistance. Et pour insister dans cette veine d’image culinaire, l’entrée semble un peu longue question mise en bouche. Comme s’il fallait que la musique, son rythme, ses mesures se calent sur les tranches d’interjections et de saillies imprécatoires. Au long de phrases dites comme autant de chorus ainsi jetées au feu de l’improvisation ou du récit et sensées figurer les canons du jazz, chaque acteur place sa réplique en solo. Garants d’un esprit cool, Pierre-Antoine Chevalier et Benoit Félix Lombard mettent en place la métrique des blanches. Plus nerveux, Olivier Dote Doevi joue et scatte sur des noires. Au point de figure aussi, sur une séquence, le danseur de jazz, série de claquettes à l’appui. Renaud Boutin, toujours le plus singulier, le plus décalé, bien déjanté toujours, interprète une femme. Et lorsque le jazz parait dans son plus simple appareil, entendez la musique, chaque instrument aussi en vient à jouer son rôle : solo pour le sax ténor ou soprano d’André Villéger formidable faiseur de sons, rythmique jusqu’à la caricature au travers de la batterie foyer d’une Julie Saury parfaite dans l’exécution millimétrée, dépositaire de l’harmonie et l’harmonisation que le piano simple mais chic d’Alain Jean-Marie qu’on sait très savant sur le genre, toujours au soutien enfin, métronome et fort à friser les cordes génératrices  d’émotion pure de la part de la basse de Patrice Caratini (le père), réalisateur des musiques. Le kaléidoscipe musical laisse éclater les couleurs  de compositions signées Bird, Dizzy, Horace Silver, Mingus, Duke, Bud powell, Rollins, Coltrane. Excusez du peu. 

Répétons-le : pas si facile, vraiment à faire prendre cette pâte d’histoires et de jazz. En ce qu’elle exige un peu d’imagination, un zeste de connaissance d’histoire de l’Amérique et de sa Great Black Music, de certaines de ses figures emblématiques également. Plus un peu de culture du jazz et beaucoup de sens d’écouter et voir en simultané pour in fine pouvoir pleinement goûter au pari audacieux d’une qualité alors partagée. La mise en pratique du spectacle, son expérimentation répétée, l’expérience acquise par la scène favoriseront d’autant les échanges facteurs de vécu. Car à n’en pas douter, et la part de l’improvisation tend à le qualifier ainsi, c’est bien à une tranche d’art bien vivant et no, d’une trace d’histoire culturelle qu’il s’agit de déguster.

A suivre.

 

Robert Latxague

 

Nica’s dream

10, 12 janvier à 19 h

13 janvier à 15 h

Théâtre de l’Opprimé, 78/80 rue du Charolais, 75012 Paris