Nice Jazz Festival, 9 juillet. Le tempo
Cette année, le Nice Jazz Festival se décline sur cinq jours et à chaque jour suffit son thème : la transe, le tempo, l’énergie, le souffle et la vibration. Pourquoi pas ? Encore qu’on ne discerne pas clairement en quoi tel ou tel musicien relève de l’un ou de l’autre, et pourquoi Youn Sun Nah, par exemple, ressortit de l’énergie et Chick Corea du souffle. Insondables mystères. Pour le reste, rien n’a changé dans les jardins Albert Ier où deux scènes fonctionnent en concomitance. Avec, toutefois, moins d’interférences sonores que naguère. Pourvu que ça dure, comme disait la mère d’un illustre Corse.
Stéphane Belmondo « Ever After ». Stéphane Belmondo (tp, bu), Sandra Nkaké (voc), Kirk Lightsey (p), Eric Legnini (Fender), Thomas Bramerie (b), Laurent Robin (dm). 9 juillet, scène Masséna
Lianne La Havas (voc, g), Chris Dagger (claviers), James Wyatt (b), Jay Sikora (dm), Rihanna Kenny (choeurs). 9 juillet, scène Masséna
Robert Glasper Experiment. Robert Glasper (elp), Casey Benjamin (sax, vocoder), Derrick Hodges (b), Mark Colenburg (dm), Yasin Bey aka Mos Def (voc). 9 juillet, Théatre de verdure.
Pour l’heure, donc, place au tempo. Le terme est mobilisateur si l’on en juge par l’affluence de plus en plus dense au fil de la soirée. Au point qu’il est malaisé de se frayer un chemin pour rallier le Théâtre de verdure en quittant la scène Masséna, et vice versa.
Dès 19 heures 30, Stéphane Belmondo rassemble une chambrée copieuse et offre ce qui reste pour moi le meilleur moment de la soirée. Eric Legnini, son « frère de coeur », ainsi qu’il le présente, est l’invité surprise d’un quartette qui tourne rond. Eric s’est produit la veille à la tête de son groupe au sein duquel officie Thomas Bramerie et sa complicité avec Belmondo n’est plus à démontrer. C’est dire qu’il s’agit quasiment d’une histoire de famille. Kirk Lightsey, volontiers lyrique dans l’accompagnement qu’il prodigue à Sandra Nkaké, et Laurent Robin, précis, imaginatif, contribuent à la réussite d’un concert que le trompettiste éclabousse de sa classe. Le rayonnement de Stéphane est littéralement solaire. Impressionnante, la stature acquise en quelques années. Quant à la vocaliste, révélation de l’année aux Victoires du Jazz 2012, loin d’être dépaysée en semblable compagnie, elle fait valoir d’indéniables atouts, voix expressive et présence scénique.
Lui succède une autre chanteuse, guitariste de surcroît, Lianne La Havas. Née à Londres d’un père grec et d’une mère jamaïcaine, elle navigue entre soul et folk et compte, depuis son premier album « Is Your Love Big Enough ? », des fans prompts à clamer leur enthousiasme. Séduisante, certes. Surtout lorsqu’elle chante seule en s’accompagnant à la guitare, ou avec Chris Dagger, après avoir congédié pour un temps basse, batterie et choeurs – ces derniers plutôt étiques, réduits à Rihanna Kenny, dont le rôle est loin d’être déterminant. Ce qui conduit à un constat que tout un chacun peut faire : pour échapper au formatage d’un groove toujours plus stéréotypé, aux rythmiques toujours plus prégnantes (pour ne pas dire étouffantes), il suffit de les congédier. L’originalité est désormais à ce prix. M. de La Palisse ne me contredirait pas.
Du reste, semblable constat pourrait être énoncé à propos de Robert Glasper dont j’attendais avec quelque curiosité l’association avec le rappeur, producteur et chanteur « de génie » (sic) Yasin Bey, aka Mos Def. Les découvertes se méritent. Quasiment trois quarts d’heure d’attente, incessants réglages de micros, de retours, par une armada de techniciens. De quoi en inférer qu’il s’agit du moment crucial de la prestation et susciter l’impatience des grappes humaines qui se pressent sur les gradins du Théâtre de verdure. Lesquelles grappes ne vont pas tarder à déserter les lieux au fur et à mesure du déroulement du concert, abandonnant la place aux seuls irréductibles. Le concert, qu’en dire ? Il m’est apparu, sur le plan musical, d’un affligeante pauvreté. Beaucoup de bruit pour rien, comme disait déjà le camarade Shakespeare.
Ce soir, place à l’énergie avec, notamment, le Gérald Clayton Sextet, et aussi Youn Sun Nah. Sans oublier la chanteuse canadienne Kellylee Evans venue présenter son quatrième album, « I Remember When ». On n’aura garde d’oublier.
Jacques Aboucaya
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Cette année, le Nice Jazz Festival se décline sur cinq jours et à chaque jour suffit son thème : la transe, le tempo, l’énergie, le souffle et la vibration. Pourquoi pas ? Encore qu’on ne discerne pas clairement en quoi tel ou tel musicien relève de l’un ou de l’autre, et pourquoi Youn Sun Nah, par exemple, ressortit de l’énergie et Chick Corea du souffle. Insondables mystères. Pour le reste, rien n’a changé dans les jardins Albert Ier où deux scènes fonctionnent en concomitance. Avec, toutefois, moins d’interférences sonores que naguère. Pourvu que ça dure, comme disait la mère d’un illustre Corse.
Stéphane Belmondo « Ever After ». Stéphane Belmondo (tp, bu), Sandra Nkaké (voc), Kirk Lightsey (p), Eric Legnini (Fender), Thomas Bramerie (b), Laurent Robin (dm). 9 juillet, scène Masséna
Lianne La Havas (voc, g), Chris Dagger (claviers), James Wyatt (b), Jay Sikora (dm), Rihanna Kenny (choeurs). 9 juillet, scène Masséna
Robert Glasper Experiment. Robert Glasper (elp), Casey Benjamin (sax, vocoder), Derrick Hodges (b), Mark Colenburg (dm), Yasin Bey aka Mos Def (voc). 9 juillet, Théatre de verdure.
Pour l’heure, donc, place au tempo. Le terme est mobilisateur si l’on en juge par l’affluence de plus en plus dense au fil de la soirée. Au point qu’il est malaisé de se frayer un chemin pour rallier le Théâtre de verdure en quittant la scène Masséna, et vice versa.
Dès 19 heures 30, Stéphane Belmondo rassemble une chambrée copieuse et offre ce qui reste pour moi le meilleur moment de la soirée. Eric Legnini, son « frère de coeur », ainsi qu’il le présente, est l’invité surprise d’un quartette qui tourne rond. Eric s’est produit la veille à la tête de son groupe au sein duquel officie Thomas Bramerie et sa complicité avec Belmondo n’est plus à démontrer. C’est dire qu’il s’agit quasiment d’une histoire de famille. Kirk Lightsey, volontiers lyrique dans l’accompagnement qu’il prodigue à Sandra Nkaké, et Laurent Robin, précis, imaginatif, contribuent à la réussite d’un concert que le trompettiste éclabousse de sa classe. Le rayonnement de Stéphane est littéralement solaire. Impressionnante, la stature acquise en quelques années. Quant à la vocaliste, révélation de l’année aux Victoires du Jazz 2012, loin d’être dépaysée en semblable compagnie, elle fait valoir d’indéniables atouts, voix expressive et présence scénique.
Lui succède une autre chanteuse, guitariste de surcroît, Lianne La Havas. Née à Londres d’un père grec et d’une mère jamaïcaine, elle navigue entre soul et folk et compte, depuis son premier album « Is Your Love Big Enough ? », des fans prompts à clamer leur enthousiasme. Séduisante, certes. Surtout lorsqu’elle chante seule en s’accompagnant à la guitare, ou avec Chris Dagger, après avoir congédié pour un temps basse, batterie et choeurs – ces derniers plutôt étiques, réduits à Rihanna Kenny, dont le rôle est loin d’être déterminant. Ce qui conduit à un constat que tout un chacun peut faire : pour échapper au formatage d’un groove toujours plus stéréotypé, aux rythmiques toujours plus prégnantes (pour ne pas dire étouffantes), il suffit de les congédier. L’originalité est désormais à ce prix. M. de La Palisse ne me contredirait pas.
Du reste, semblable constat pourrait être énoncé à propos de Robert Glasper dont j’attendais avec quelque curiosité l’association avec le rappeur, producteur et chanteur « de génie » (sic) Yasin Bey, aka Mos Def. Les découvertes se méritent. Quasiment trois quarts d’heure d’attente, incessants réglages de micros, de retours, par une armada de techniciens. De quoi en inférer qu’il s’agit du moment crucial de la prestation et susciter l’impatience des grappes humaines qui se pressent sur les gradins du Théâtre de verdure. Lesquelles grappes ne vont pas tarder à déserter les lieux au fur et à mesure du déroulement du concert, abandonnant la place aux seuls irréductibles. Le concert, qu’en dire ? Il m’est apparu, sur le plan musical, d’un affligeante pauvreté. Beaucoup de bruit pour rien, comme disait déjà le camarade Shakespeare.
Ce soir, place à l’énergie avec, notamment, le Gérald Clayton Sextet, et aussi Youn Sun Nah. Sans oublier la chanteuse canadienne Kellylee Evans venue présenter son quatrième album, « I Remember When ». On n’aura garde d’oublier.
Jacques Aboucaya
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Cette année, le Nice Jazz Festival se décline sur cinq jours et à chaque jour suffit son thème : la transe, le tempo, l’énergie, le souffle et la vibration. Pourquoi pas ? Encore qu’on ne discerne pas clairement en quoi tel ou tel musicien relève de l’un ou de l’autre, et pourquoi Youn Sun Nah, par exemple, ressortit de l’énergie et Chick Corea du souffle. Insondables mystères. Pour le reste, rien n’a changé dans les jardins Albert Ier où deux scènes fonctionnent en concomitance. Avec, toutefois, moins d’interférences sonores que naguère. Pourvu que ça dure, comme disait la mère d’un illustre Corse.
Stéphane Belmondo « Ever After ». Stéphane Belmondo (tp, bu), Sandra Nkaké (voc), Kirk Lightsey (p), Eric Legnini (Fender), Thomas Bramerie (b), Laurent Robin (dm). 9 juillet, scène Masséna
Lianne La Havas (voc, g), Chris Dagger (claviers), James Wyatt (b), Jay Sikora (dm), Rihanna Kenny (choeurs). 9 juillet, scène Masséna
Robert Glasper Experiment. Robert Glasper (elp), Casey Benjamin (sax, vocoder), Derrick Hodges (b), Mark Colenburg (dm), Yasin Bey aka Mos Def (voc). 9 juillet, Théatre de verdure.
Pour l’heure, donc, place au tempo. Le terme est mobilisateur si l’on en juge par l’affluence de plus en plus dense au fil de la soirée. Au point qu’il est malaisé de se frayer un chemin pour rallier le Théâtre de verdure en quittant la scène Masséna, et vice versa.
Dès 19 heures 30, Stéphane Belmondo rassemble une chambrée copieuse et offre ce qui reste pour moi le meilleur moment de la soirée. Eric Legnini, son « frère de coeur », ainsi qu’il le présente, est l’invité surprise d’un quartette qui tourne rond. Eric s’est produit la veille à la tête de son groupe au sein duquel officie Thomas Bramerie et sa complicité avec Belmondo n’est plus à démontrer. C’est dire qu’il s’agit quasiment d’une histoire de famille. Kirk Lightsey, volontiers lyrique dans l’accompagnement qu’il prodigue à Sandra Nkaké, et Laurent Robin, précis, imaginatif, contribuent à la réussite d’un concert que le trompettiste éclabousse de sa classe. Le rayonnement de Stéphane est littéralement solaire. Impressionnante, la stature acquise en quelques années. Quant à la vocaliste, révélation de l’année aux Victoires du Jazz 2012, loin d’être dépaysée en semblable compagnie, elle fait valoir d’indéniables atouts, voix expressive et présence scénique.
Lui succède une autre chanteuse, guitariste de surcroît, Lianne La Havas. Née à Londres d’un père grec et d’une mère jamaïcaine, elle navigue entre soul et folk et compte, depuis son premier album « Is Your Love Big Enough ? », des fans prompts à clamer leur enthousiasme. Séduisante, certes. Surtout lorsqu’elle chante seule en s’accompagnant à la guitare, ou avec Chris Dagger, après avoir congédié pour un temps basse, batterie et choeurs – ces derniers plutôt étiques, réduits à Rihanna Kenny, dont le rôle est loin d’être déterminant. Ce qui conduit à un constat que tout un chacun peut faire : pour échapper au formatage d’un groove toujours plus stéréotypé, aux rythmiques toujours plus prégnantes (pour ne pas dire étouffantes), il suffit de les congédier. L’originalité est désormais à ce prix. M. de La Palisse ne me contredirait pas.
Du reste, semblable constat pourrait être énoncé à propos de Robert Glasper dont j’attendais avec quelque curiosité l’association avec le rappeur, producteur et chanteur « de génie » (sic) Yasin Bey, aka Mos Def. Les découvertes se méritent. Quasiment trois quarts d’heure d’attente, incessants réglages de micros, de retours, par une armada de techniciens. De quoi en inférer qu’il s’agit du moment crucial de la prestation et susciter l’impatience des grappes humaines qui se pressent sur les gradins du Théâtre de verdure. Lesquelles grappes ne vont pas tarder à déserter les lieux au fur et à mesure du déroulement du concert, abandonnant la place aux seuls irréductibles. Le concert, qu’en dire ? Il m’est apparu, sur le plan musical, d’un affligeante pauvreté. Beaucoup de bruit pour rien, comme disait déjà le camarade Shakespeare.
Ce soir, place à l’énergie avec, notamment, le Gérald Clayton Sextet, et aussi Youn Sun Nah. Sans oublier la chanteuse canadienne Kellylee Evans venue présenter son quatrième album, « I Remember When ». On n’aura garde d’oublier.
Jacques Aboucaya
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Cette année, le Nice Jazz Festival se décline sur cinq jours et à chaque jour suffit son thème : la transe, le tempo, l’énergie, le souffle et la vibration. Pourquoi pas ? Encore qu’on ne discerne pas clairement en quoi tel ou tel musicien relève de l’un ou de l’autre, et pourquoi Youn Sun Nah, par exemple, ressortit de l’énergie et Chick Corea du souffle. Insondables mystères. Pour le reste, rien n’a changé dans les jardins Albert Ier où deux scènes fonctionnent en concomitance. Avec, toutefois, moins d’interférences sonores que naguère. Pourvu que ça dure, comme disait la mère d’un illustre Corse.
Stéphane Belmondo « Ever After ». Stéphane Belmondo (tp, bu), Sandra Nkaké (voc), Kirk Lightsey (p), Eric Legnini (Fender), Thomas Bramerie (b), Laurent Robin (dm). 9 juillet, scène Masséna
Lianne La Havas (voc, g), Chris Dagger (claviers), James Wyatt (b), Jay Sikora (dm), Rihanna Kenny (choeurs). 9 juillet, scène Masséna
Robert Glasper Experiment. Robert Glasper (elp), Casey Benjamin (sax, vocoder), Derrick Hodges (b), Mark Colenburg (dm), Yasin Bey aka Mos Def (voc). 9 juillet, Théatre de verdure.
Pour l’heure, donc, place au tempo. Le terme est mobilisateur si l’on en juge par l’affluence de plus en plus dense au fil de la soirée. Au point qu’il est malaisé de se frayer un chemin pour rallier le Théâtre de verdure en quittant la scène Masséna, et vice versa.
Dès 19 heures 30, Stéphane Belmondo rassemble une chambrée copieuse et offre ce qui reste pour moi le meilleur moment de la soirée. Eric Legnini, son « frère de coeur », ainsi qu’il le présente, est l’invité surprise d’un quartette qui tourne rond. Eric s’est produit la veille à la tête de son groupe au sein duquel officie Thomas Bramerie et sa complicité avec Belmondo n’est plus à démontrer. C’est dire qu’il s’agit quasiment d’une histoire de famille. Kirk Lightsey, volontiers lyrique dans l’accompagnement qu’il prodigue à Sandra Nkaké, et Laurent Robin, précis, imaginatif, contribuent à la réussite d’un concert que le trompettiste éclabousse de sa classe. Le rayonnement de Stéphane est littéralement solaire. Impressionnante, la stature acquise en quelques années. Quant à la vocaliste, révélation de l’année aux Victoires du Jazz 2012, loin d’être dépaysée en semblable compagnie, elle fait valoir d’indéniables atouts, voix expressive et présence scénique.
Lui succède une autre chanteuse, guitariste de surcroît, Lianne La Havas. Née à Londres d’un père grec et d’une mère jamaïcaine, elle navigue entre soul et folk et compte, depuis son premier album « Is Your Love Big Enough ? », des fans prompts à clamer leur enthousiasme. Séduisante, certes. Surtout lorsqu’elle chante seule en s’accompagnant à la guitare, ou avec Chris Dagger, après avoir congédié pour un temps basse, batterie et choeurs – ces derniers plutôt étiques, réduits à Rihanna Kenny, dont le rôle est loin d’être déterminant. Ce qui conduit à un constat que tout un chacun peut faire : pour échapper au formatage d’un groove toujours plus stéréotypé, aux rythmiques toujours plus prégnantes (pour ne pas dire étouffantes), il suffit de les congédier. L’originalité est désormais à ce prix. M. de La Palisse ne me contredirait pas.
Du reste, semblable constat pourrait être énoncé à propos de Robert Glasper dont j’attendais avec quelque curiosité l’association avec le rappeur, producteur et chanteur « de génie » (sic) Yasin Bey, aka Mos Def. Les découvertes se méritent. Quasiment trois quarts d’heure d’attente, incessants réglages de micros, de retours, par une armada de techniciens. De quoi en inférer qu’il s’agit du moment crucial de la prestation et susciter l’impatience des grappes humaines qui se pressent sur les gradins du Théâtre de verdure. Lesquelles grappes ne vont pas tarder à déserter les lieux au fur et à mesure du déroulement du concert, abandonnant la place aux seuls irréductibles. Le concert, qu’en dire ? Il m’est apparu, sur le plan musical, d’un affligeante pauvreté. Beaucoup de bruit pour rien, comme disait déjà le camarade Shakespeare.
Ce soir, place à l’énergie avec, notamment, le Gérald Clayton Sextet, et aussi Youn Sun Nah. Sans oublier la chanteuse canadienne Kellylee Evans venue présenter son quatrième album, « I Remember When ». On n’aura garde d’oublier.
Jacques Aboucaya